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EPI

lJaa,,"n N,wton,

!2.!tcm immorttllem

TtflantT,r TempuJ, Natura, ClX'lum,

Mortalem h.c marmor

¡¡tltetTlr ,

Mais ce contrane li humiliant pour le conquérant, n'Óte

rien

a

la gloire du philofophe, Qu'un etee avec des reC–

[ortS

fragiles, des organes foibles

&

bornés,' calcule les

tems, meCure le Ciel, Conde la nalUre; c efl un pro–

dige, Qu'un étre haut de cinq piés , qui ue fait que de

na1rre

&

qui va mourir, dépeuple la rerre pour fe

10-

ger,

&

s'

y trouve encore

a

l'éteoir; e'efl un petit

monflre,

Du refle certe idée a éré een t fois employée par les

Poetes,

170)'ez danJ

1(1

C

attllean

l'

¡

pitaphe

d",

Sci–

pion l' Afriquain, celle de €icéron, eelle d'Amenor,

170)'ez

Ovide fur la mOr! de Tibule', Properee fur la

mOr! d' Aehille,

&"

Les Anglois n'om mis fur le tombeau de Dryden

que ce mo! pour tout élogc,

Dr)'den ,

&

les ltaliens fur lé rombeau du T alfe,

:f

(1

OJ dT,

7'

affe

, ,

Il n'y a guere que les hommes de génie qu'il foil ftlr

de loüer ainri,

Parmi les

'pitapheJ

épigrammatiques, les unes ne

font que na'lves

&

plaifanres, les aUI¡eS fom mordan–

tes

&

eruelles, Du nombre des premieres efl eelle-ci,

qu'on ne croiroit jamais avoir élé fai le férieufement,

&

qu'on a vile cependanr gravée dans une de nos églifes:

Ci gít le vietlx corpJ tOTft

lIfé

D " Limtcmlnt civil

nif¡,

&c,

Lorfque la p13ifanterie ne porte que fU! un leger ri–

dicule, comme dans l'exemple préeédent, elle n'efl qu'

indéceure; on ctoil voir les folfoyeurs

d'Hamlet,

qui

joüent avec lles orremens , Mais les

épitaphes

inCultan–

les

&

calomnieufes, telles' que la rage en ·iafpire trop

fouvenl, font de tous les gentes de fatyre le plus noir

&

le plus lache, Il Y a quelque chofe de plus infame

que la calomnie; c'efl la ealomnie contre les, mom,

L'expre{fion des anciens,

troubler

1"

cendre deJ morlJ,

efl trop foible, Le Caryrique qui outrage un homme

qui n'en plus, relfemble :\ ces animaux carnaciers qui

fouilleur dans les tombcauK p0ur fe repaitee de cada–

:vres,

Voyez

S

A T '{ IL E,

Quelquefois

l'lpitaphe

n'efl que morale,

&

n'a rien

de perfonnel; lelle cl1 celle de Jovianus Pontauus, qui

n'á

pOill~

été mire fur fon tombeau:

Servire JuperbiI domini!,

Ferre jugum ft,perflitioniI ,

0,or habeJ carOJ J' pe/ire,

C

ondimrnta vitte ftm& ,

L'

épitaphe

a

la

gloire d'un morr, efl de t01ll..es les

10üan~es

1a

plus noble

&

la

plus pure, fur-rour TorCqu'

elle

11

efl que l'expreffioll niive du caraétere

&

dcs

n–

étiOllS d'un homme de bien, Les vertus privées ont

droir

:'i

cet hommage, enmme les vertus publiques;

&

les lirres de

ban parent,

de

hon ami,

de

hon cito)'en ,

meritent bien d'élre gravés

Cur

le marbre, Qu'il me foir

permis

a

ceHe occalion de placer ici, non pas comme

un modele, mais comme un foible rémoignage de ma

reconnoilfance,

l'épitaphe

d'un citoyen dom la mémoire

me fera roOjours chere:

'"

N on jibi, Jed patrite 'lJixit, regilJue, J,¡jfr¡Tle,

010d daret, hine div(J; felix numerare beatoJ,

Les gens de Lertres Ceroient bien

a

plainare, li dans un

ouvrage public on leur env ioit quelques retours fur eu x-me–

mes, quelques traits relalifs

a

leurs feotimens

&

a

leurs

devoirs, Si leu r plume doit leu r ctre bonne¡:i quelque cho–

fe" c'ef!

a

ne pas mourir ingrats, Mais la reconn0ilfance

falr en ellX, paree qu'eUe en noble , ce que l'efpoir des r¿–

compenres n'e(\¡ jamais fait, parce qu'il efl bas

&

ferv ile,

On a remarqué au commencement eje cet artide, que

le

tomb~au

du dllc, de,Malbou"'g étoit encore JanJ épltaphe;

le pnx propofé Jufllfie

&

reod vrailfemblable la fiérilité

EPI

des poetes anglois, Devant une place affiégée un offi–

cier franc;ois tit propoCer aux greoadiers une fomme

conlidérable pour celui qui le premier planteroit une fa–

fcine dans un foUé expofé ¡¡ rout le fe!! des ennemis,

AllCUO des greaadiers nc fe prérenta; le général éron–

né, leur en tit des reproches:

N OTa nom Jeri01lJ tOUf

offereJ,

lui dir l'un de ces braves Coldats,

ji I'on n'Q1'oit

paJ miJ ceete aaion

..

prix d'argent,

11 en efl des baos

verS comme des nétions courageures,

Vo)'ez

E

L

o

G E ,

Quelques aureurs ont fait cux-ml'mes leur

Ipitaphe ,

CeUe de la Fontaine, modele de na'iveté, efl connue

de tour le monde,

Il

Ceroit

a

fouhaiter que chacun (tr

la lienDe de bonne heure; qu'¡¡ la fir la plus flateufe

qu'i! efl poffible,

&

qu'il

eIbploy~t

toute fa vie

a

la

mérirer,

A rt, de M,

M

A R M O N T EL,

EPI T A S E,

r.

f,

(BelleJ-LettreJ)

dans l'ancienne

poélie, lignifioir la

J..onde partie

ou

divijion d',m poe'–

me dramatilJue,

dans laquelle l'aétion propofée dans la '

prerniere partie ou protare, étoit nouée, conduire,

&

pouHée par différens incidens ,jufqu'¡¡ fa fin ou

Con

dé–

flo üement, qui formoir· la lroilieme partic appellée

ca–

taftaJe, 170y,

T

R A G E'D lE.

L '/pitaJe

commen~oir

au fecond aae, ou au pl(ltard

avec le troifieme, Geue divifion n'a plus lieu dans les

picces dramatiques moderoes, quant au nom, parce qu'

on les divife en aét-es; mais

l'

épitaJe

y Cublifle lofijours,

quant au fond,

&

e'efl ce que nous appellons

namd

&

intrigue, f/o)'ez

N

OE U D

&

[N T

J(

r

G U E ,

Les anciens fcholiafles de Térenee On! détini l'épita–

fe,

incrementtlm proeefftlflfue t1trbarltm, ac totius no–

d,u erroriJ;

&

Scaliger l'appelle

parJ in lJua turbte a,,1

excitanlur aut invo/vuntTtr;

ce qui revieot parfaitement

a

ce que nous entendons par

no",d

ou

intriglle,

(G)

EpI T A S E,

e

Med. )

f1T''T"eL~'r ,

de

f1rltt'¡' CfA-t:J.I ,

nugefcp.

Ce lerme efl employé par Hippocrate pour fign ificr

l'accroiffement

d'une maladie,

&

fur-rout des fi evres,

dans leurs paroxyfmes

&

dans lcurs exacerbarions,

170)',

FIEVRE, PAROXYSME,

(d)

EPI TE, f. f,

(Art mechaniq,)

petit coin que l'on

app lique • l'extrémiré d'un aUlre pour le groffir ,

EPITHALAME,f. m,

(Po'jie)

poeme

a

1'0c–

calion d'un m:iriage; chanl de noces pour féliciter des

époux,

Le mOl

¡pilhalame

vient du grec

",,94'''1-'''';

&

ce

dernier, en ajoilianr

"'1-''',

lignitie

chant nuptia/ :

<t4'''-

1-'''

en efl la vérirable étymologie,

Or ,les Grecs nornmerenr ainfi leur chan! nuplia

1,

paree qu'jls appelloient

<t4"',I-'''

l'appartemeOl ¡le l'époux;

&

qu'apre.s la folennité du felli n,

&

lorrque les nou–

veaux mariés s'étoient retirés , ils chaOloiem

l'épithala–

me

¡¡ la porre de eer apparrement , 11 efl inutile de re–

chercher ce qui les détermina ¡¡ cnoifir par préférence

ce lieu parriculier, moros encore de fooger

a

réfuter

les écrivains qui en alleguent une raiCon peur-étre aum

frivole qu'elle efl commuuément

re~Oe,

Quoi qu'il eo

foir, cerre

circonfl~nce

du lieu efl regardée par quel –

ques moderoes comme

{j

nécdlitire, que tout chant nu–

ptial qui ne l'exprime pas, ne doit pOiOl, felon CUI,

('rré nommé

épithalame,

Mais fans nous arrerer

a

ceue pédanterie, non plus

I

qu'a toures les diflinétions frivoles

d'lpithalameJ,

ima–

ginées par Scaliger, Muret

&

autres; ni meme fans

conlidérer ici fervilement J'élymologie du mor, nous'

appcllerons

'pithalame

tout cham l1uptia l qui fél icite de

nouveaux

~poux

fur

kur

union; qu'il foir un limpIe

récir, cu qu'il foit mélt de récit

&

de chant; que le

pocre y parle feul, ou qu'il introduire des perfonnages;

&

quel que foit enlin le lieu de la fcene, s'il efl per–

mis d'ufer d'une expre{fion li impropre,

L'épitht¡l"me

en en général une efpecé de poélie"

trcs-nncienne; les Hébreux en COl1nurent l'ufage des

le tems de David, du moins les critiques regardent le

preaume xljv , comme un véritable

'pithalame ,

Origene

donne 3U{fi le nom

d'/pithalam.

su eamique des can–

tiques ; mais en ce eas c'efl uoe forre

d'/pithalame

o'u–

ne nalUre ,bieo linguliere,

, Les Grecs conllureOl ceue efpece de ehant nllptlál

dans les lems héroYques, li I'on fe rapporte

11

Dyétis,

&

la eérémonie de ce chant ne fut poinl oubliée aux

noces de Thétis

&

de Pelée; mais dans ra premiere

origine

l'/pithalame

n'éróil qu'une limpIe acclamalion

d'h)'men, o h)'menee,

Le motif

&

l'objet de cene accla–

mation font évideos : chanrer

h)'men,

o

h)'.monee,

c'éroil

fans doute félieirer les nouveaux époux fur leur union,

&

rouhaiter qu'ils n'eullent qu'uo meme cceur

&

qu'un

meme eCprit, comme ils n'alloient plus

~voi~

qu'une

m c!pe habjta¡ion .

Cet-