EllI
jorqu'su nombre de quatorze nations Epirotes: tels fu·
rent les Chaoniens, les Thefprotes, les Molo(fes, les
Elhifiens, les Athamanes, les Perrhcbes. les Embra–
{jens,
&e.
l\t,1ais noos ne nous engageror\s point dans
ce défi lé; nous ne rechercherons pas non plos les
r~i
fons qui ont porté les Pocles
!
placer leur enfer dans
certe partie de la Grece; encore moins parlerons·nous
du combat d'Hercule
&
de Geryon, qui rendit ce pays
célebre: tout cela n'ell point du relrort de cet Ouvra–
ge. Nous devons) au corlrrairc, nous hher de dire que
l'EpiTe,
qui étoit d'abord un royaume libre, fut enfui–
le roo mis aux rois de Macédoine,
&
tomba enfin fous
le pouvoir des RomaiDs . On fait que Paul Emile
a–
yant vaincu Perfée, dernier roi de Macédoine, ruina
foixante·dix villes des Epirotes qui avoient pris le pani
de ce prince,
y
tit
un bUlin immcnfe,
&
emmena
1
SO
mille efclaves.
Les empereurs de Grece établirent des DeCpotes en
Epire,
qui polréderem ce pays jllCqu'au regRe d'Amu–
ra!
11.
Ce conquérant le reunié aux valles {tars de la
porte ollomane. Ainfi les Epirotes Iipres dalls leur ori–
gine, riches, braves,
&
guerriers, f"nt
a
préfent Cerfs,
!Sches, miférables: épars dans les campagnes ruinées ,
i1s s'occupent
a
cultiver la terre, ou
a
garder les be–
fl iaux dans de gras
p~turages,
qui nous rappellent ceUI
qu' avoient les breufs de Geryoll, dont les hilloriens
nous ont tam parlé; mais c'ell la feole chofe des états
du tils d' Achille qui Cubli/le encore la meme .
Artie/e
de M . le ehev.
DE
]AUCOURT .
• EPI S CAP
H 1
E S, adj . pris fubll .
(Mytb. )
Les
Rhodiens célébroient des fetes qu'i1s
appelloi.ntles
¡e–
leJ
des bart¡lIes,
ou
leJ épifeaphiel
.
Epifeaphie
vieot
d '.~l,
{'Ir,
&
de
crx«~,
bartlfle.
• E P ( S C E N E S, adj. pris fubll .
(Myeh.)
Les
Lacédémoniens
c~lébroient
des
f~tes
qu'ils appelloient
In
[étCJ del eentel,
ou
1"
épifee1ter, Epifeenes
ell
formé
d';~),
[/.Ir,
&
de
VX~/?I:
,
tente .
EPI
S
C O
P
AL, fe dit de tout ce qui a raprort
:. la dignité ou
a
la perfoone des éveques: ainri ('on
dit
dignill Ipifeop"le, le eorpJ ¡pifeopal, eroix ¡pifeo–
pale, palaiJ ,,,iJeopal,
&:c.
EPI S C O P A T ,
f.
m.
( Hi(t.
"el.
)
ordre ou di–
goilé d'un éveque: c'ell la plénitude
&
le complement
du facerdoce de la loi n!luvelle.
00
convienr géoéralement que tous les éveques, en
vertu de la dignité épifcopale, om uoe égale pui(fanee
d'ordre;
&
c'en eo ce feos que
l'
on dit qu'
iI
n'
y
a
<ju'un
Ipifeopae,
&:
que cet
,pifeopae
e/l Colidairement
po/lédé par chacun des éveques en particolier.
Epifeo–
¡atuJ tllluJ eft
(dit S. Cyprien,
lib. de unit. E ede!) ,
eltjul pa"
a
jingllliJ in Iolidum
temUIr.
Les Théologiens fcho lalliques Cont partagés fur la
<juellion, Cavoir li
l'¡pifeopae ,
c'ell-:\ - dire I'ordinatian
c!pifcopale, ell un ordre
&
un Caerement. Les uos,
comme Guillaume d'Auxerre, Almani, Cajelan, Bel–
)armin, Maldonat, )fambert,
&e.
foOtiennen t que
l'é–
pifeopal
e/l un facremem
&
un ordre proprement dit ,
dillingué de la pr<!trife, mais qui doit toOjours lléan–
moins en érre précédé : Hugues de S. Viétor , Pierre
Lombard, S. Bona venture, Soto
&
plulieurs autres,
prétendent qoe
l'lpifeopat
n'ell ni un ordre ni UD Ca–
crement, mais que l'ordination épiCcopale confere
a
ce–
lui qui la
re~oit
une pui/lance
&
une digniré Cupérieu–
re
a
celle des pretres. Durand
&
quelques autres re–
gardent fimplement
I'¡pifeopat
comme une enenfion do
caraétere Cacerdotal . Le premier de ces Centimens eít
le plus géoéralement Coiv i; mais ceux qui le fofitien–
nent fOn! encore. diviCés fur ce qui COllllitue la matie–
re
&
13
forme de l'
¡pifeopat
confidéré comme faere–
ment o
Comme on pratique dans la confécration des évéques
pluficurs cérémonies différentes, lelles que I'impofitjoll
des mains, I'onétion Cur la tete
&
fur les mains, I'im–
pofiriol1 du line de I'évaogile for le col
&
les épaules
de I'elli, la tradition de la croae
&
de l' anneau,
&
celle meme du livre des évangiles, les Théologiens ont
penCé qu'outre I'impofition des mains quelqu'une de ces
cérémonies étoit matiere e/leOlielle de
I'épijeopae.
Mais
comme en ce point on doit plus faire altelltion
a
la
pratique univerfelle
&
con/lante de l' EgliCc qu'aux opi–
nions particulieres des Théologiens, il en clair que la
plOpart de ces cérémonies n'ont été ni par-tour, ni de
tout tems en ufage dans la conféeration des éveques.
Q ualll
a
'I'onétiou de
I~télc
&
des mains , elle n' ell
poinr en ufage chel les Grecs , comme le remarquent
Its
PP.
Morin, Goar
&
Martene, cependant on ne
leur contelle point la validité ni la Cucceffion de
I'épi-
T.meV,
EPI
feopne.
L'impofition du livre des évangiles fu r la tele
&
les épau les de I'éveque éll' n' ell poiOl fon dée daos
I'antiquité; lfidore de Seville, qui vivoit dans le vij .
fieele, n'en dit pas un mot dans la dercriplion qu'i\ don–
oe de la conCécration des éveques,
lib. 11. de
~ffieiil
divi" . cap. v.
Almain
&
Almaire, traitant des memes
matieres, regnrdenr cclte , érémonie
com~e
one chore
nouvelle qui n'avoit aucun fondement dans la tradilioll,
&
qu'on ne pratiqnoit point encore de leUI· rems dans
les églifes de France
&
d' Allemagne . E n6n la lradi–
lion de I'évangile, de la crolTe
&
de l'anneau, ell d'un
ufage encore plus récent ,
&
meme aujourd'hui inconnu
daos l'égliCe grcque, comme l' ob/erve le P . M orin:
d'ou il en airé de conclnre qoe I'impofition des mains
feule cllla matiere de
I'/pifeopat;
ell e ell eIprelfémeot
marquée dans l'Ecriture cnmme le ligne Cenlible qui
confere la grace . L es Peres
&
les Conciles s'accordem
. ' la regarder comme malicr.; I'urage de I'égli le laline
&
greque la confirme dans cette polfeffion,
&
toutes
les divcrfes aotres eérémonies, dont nous veoons do
parler, n'ont pour elles ni la ml!me antiquité daos
1'0-
rigine, ni la méme uLJiformité dans la pratiquc .
C e partage de feOlimens, fur ce qui con/litue la ma–
tiere elrentielle de l'
Ipifeopal,
en a entrainó nécelraire–
mem un pareil, fur ce qui doit en faire
la
forme: les
u
liS
I'ont fair confillcr dans ces paroles ,
reeevr:l;
l.
S. Efprit;
d' autres dans celles qui aecompagnent la
tradilion de I'évangile, de l' anrieau
&
de la croOe
¡
d'nutres dans celles que profere I'évéque conréerateur,
en faifam I'onétion Cur la lete
&
fur les mains de I'é–
veque élO. Mais comme
iI
ell de principe parmi les
ThéologieDs, que la forme doit toOjours erre Jointe
a–
vec la matiere; des qu'¡¡ ell évidem , eomme nous 1',–
vons infi nué, qu'aucune de ces cérémollies exrérieurcs
n'ell matiere de l'
¡pifcopat,
il s' enfuil nécelrairemeot
qu'aucune des prieres qui les
~ccompagnent
n'en
dl
la
forme,
&
par conCéquent qu 'elle fe réduit aUl{ prieres,
qui anirent fur celui qui ell élO la grace du S, Efprit,
&
qui accompllgncnt I'impofirion des mains .
On forme encore fur
I'ipifeoptlt
une qudlion impor–
tante, favoir fi une perfonne qui n'en pas pretre peur
etre ordonnée éveque,
&
fi fon ordination
&
Ca con–
Cécration en cene derniere qualité ell valide. Tous les
Théologicns conviennent que I'ordination doot
iI
s'agir
ell illicite, parce que les regles de l'EgUre demandent qu'
on monte par degrés
11
l' /pifeopat ,
&
qu'on
re~oive
Ir¡
ordres inférieurs: mais ils fe partagent fur la validi–
té de l' ordinarion épifcopale qui n' ell pas précédée
de l'ordiDation Cacerdotale. Bingham, dans
f eJ origines
eeeléjiaftlt¡ueJ, liv .
X I.
~hnp.
x.
§.
S.
prétend que plu–
lieurs diacres ont été ordonnés éveques fans avoir paífé
. par I'ordre de pretrire : Cecil ien, felon O ptar , n' étoit
qo'srchidiacre, c'cll-a-dire premier di.ere de réglirc ·de
Carthage. lorfqu'il en fut rait éveque. Théodoret
&
S. Epiphane aITOrent l!l metne chofe de S. Athanafe,
10rCqu'il fut élevé Cur le liége d' Alexandrie: L ibérat,
Socrate
&:
Théodoret difent aum que les papes Aga–
pet, Vigile
&
Félix n'étoien t que diaeres lorfqu'ils fu–
rem élOs papes . Mais outre que ces autenrs marquent
limplement le
de~ré
Ol!
étoient les fuj . ts donl ils par–
len! 10rfqu'i1s aVOlen t éré élOs,
&
qu' i1s ne marquent
poiOl qu'emre leur éleétion
&
leur conrécration ils n'om
pas été ordonnés prerres ,
iI
paro¡t que la eoOtume de
l'EgliCe étoit de n' ordonner aucun
év~que
qui n' ei\t
paffé préalablement par r ordre de prelrire ; c'ell la di–
fpolition du concile de Sardique,
can.
X . Si
'luiJ ex
¡oro , ¡ive diva, jive feholaftiellJ
,
epifeopllJ jieri di–
gn..U!
habenfur, non
prj¡u ,onftitllatllr '1,u'lm. JeéloriI ,
f.!!'
di"eo" i,
&
prclbyttri minifteri",?, prregerit
.
11
vellt memo qu'eotre chaque ordre on garde des inter–
/lices alrez longs pOllr s'armrer de la foi
&
des mreurs
du Cujet:
&
nous voyons que fi daos les occa(¡ons
ex–
traordinaires , comme dans la promotion de S. A-mbroi–
f~
a
I
'''pireopae
,
on difpenrcit de ces. imerllices , on neo
dlrpenfoit pas pour rela de la récepuon des ordres,
nI
par conCéq uent de In pretrire; d'ot1 il ell airé de con–
elure qu'on n'en exempta ni C écilien, ni
S.
Athanafe,
ni 'Agaper , ni les autres.
&
que l'expremon
ellm dia–
conUJ .f)et , epifeopus ordinaeul eft .
doit fe rédllire •
ccllc-ci,
eum di",onuJ
effcI,
epiFop"J el,éluJ eJi;
ce
qui n'exclut point la promolion
a
la prelriCe.
.
D 'aillellrs il ell diAicile de concevoir comment ces
ordinalÍons n'auroieOl pas éré lIulles.; car c' ell au x é–
veques
:i
ordonner des pr.,tres , c'e/l-a-dire
a
cornml1-
niquer
:i
cenaills fideles le pouvoir de célébrer les fainrs
m yrteres
&
d'abColldre les pécheurs, pouvoir que les
éveques ne peUVeot communiquer ,.
IL
eUl- memes ne
S
S
&
S 2.
1'001
r¡
.}
./