/
672
EPI
quelquc fexe," agc
&
qu~li¡é
qu'ellcs foicnt, avec
le~
mSmes fympromcs elfelldels , dont la C2Ure rélide le
plus fOllvent dans les eholes defquelles on nc peur pas
évirrr de faire ur.1l!;e pou r les befoins de la vie ,
&
dont
le rr.i¡tment eíl dirigé par unc ¡neme mé¡hodc. Le
mot grec
I""J./o'''' '
épid':mi~ ,
eíl formé
d'¡~),
dam
u
par
mi
,
&
.1';/0'« ,
p~1Ip'e ;
il di par . conléqllenr em–
ployé
pou~
íignifier quelque choCe
q~1
di dans
o~
par–
mi le
peu~le,
commun au peuplc. L ulage en a Ihé le
fen s, lorlqu'on I'employc Ceul , pour énoncer une ma–
ladie populaire , que <¡uolques au¡ey")
~omme
Boerhaa–
Ve nommeu¡ quclquefois maladle ulllvérfelle ,
morb,u
epldemietlI,
f'opularis,
flni7Jer{alis.
.
.
L es maladles
Ipidémi'!,,,,
forment un geore
p~rt1eu
Jier parmi les ditl"ércnces aecidentelles des m aladles en
général, 11
I'égard dll lieu
00.
elles re¡;neOl. L es
épi–
¡Umio
ne fOn! pas plus familieres dans un pays que
dans ull aUlre; en quoi elles differem des
endémin,
qui
fo nt de< maladies d'un méme earaaere, 'luí affeaent
par¡ieuliercment
&
preCque fans diCeonrinuité les habitans
d'ulle contrée.
V '!)'cz
E
N D E'M I Q U E .
Les maladics
épidémi,!"cJ
fOllt aum diflillguées
dq
/por"d,,!ueJ ,
par–
ce que eelles-ei fonr abColumeot partlculleres aux per–
[onues qu'elles arraquent ,
&
dépendent d'uné cauCe qui
leur eil propre.
l/oye<.
S
POR A D
r
QU E.
L es
maladies
¿pid¿m;'!"es
ne s' établilJent que dans
certains ¡cms
&
dans certaios lieuK. Elles ne font pos
d'un fcul
&.
meme genre ; elles different au eontraire
beaDeoup , felon la di!férenee des f'liCons qui
01)[
pré–
e éM
&
qoi fub íi fienr, felon la di!férente natore des ha–
bilaos d' un pays. Quelquefois elles a!feélent tout le
eorps, eomme ' Ies tienes ; d'autrefois elles ne poneor
que Cur certaines porties, eomme COO! les douleurs, les
fl UXIOIIS
ca¡arrheufes : ¡an.IÓr elles foal bél)ignes ,
&
font
leur eours Cans cau.,r bealleoup de deCordres dans l'é–
e Ollomi. animale; tamÓt cllés fom comagieufes
&
ac–
Gompagnées de Cymptomes "es - violens,
&
elles follt
périr beaueoup de monde .
JI
meon plus de gens,
&
dans la viguellr de I'age
m~mc,
par l'etre! des mala–
dies
épid¿mi'!ltC! ,
que par tou¡e aOlre forte de maladie.
Elles challgeIH preíque ehaqoe année de caraaere
&
de
na,ure, daos les cas meme
00.
elles parQilfent avoir les
m eme, (ymptoI11cs: il n'appanient qu " un r;pedeein tres–
arrel1tlr
&
grand obferva¡eur, de di(linguer ce qu'il
y
a
d'elfeuriellemen r ditférent dalls ces apparenees; (oovent
m eme les plus habiles s'y trompent.
L es Ifi!féremes cauCes des
épid¿miel,
qui
filllt
dans
l'air, depm<len r quelquefois du vice de fes qualités fea'
tibies
&
mallifetle5 , telles que la chaleur, le froid,
l'hllmidilé , la Cécherelfe,
&c.
D 'autres fois I' air, en
péllérrant le eorps hnmain par les diff"éremes voies or–
dinaires , dont on oe pent pas lui fermer
l'acce~,
y p" r–
te avee lui
&
appliq ne
¡,
diverfes parries eertains miaC–
m es d'une llalUre ioeonnae, qui..produifent cepelldan¡ les
m emes cffe lS dans toures les p'trfonnes afte&ées, com–
me "" le voit dans la pene, dans la
pe¡jl~
vérole. La
d i!f¿rente ÓrUa¡i0n des licux, le diffi5rem afpe&,
l~.x
poli lion
á
certaim venrs, les exhalaiColIs des ma,ais; les
g randes inondariolls, qui rendem les ¡erreins marécageux ,
fu ivies d'un tcms ehaud, ou d'un vem de midi , gui ha–
te la purréfaérion de, eau x eroupi()ames , d'oo. il s'éle<'e
c onrinuellcllIent dans l'air des malieres fé¡ides, \'crmi–
neoCes ou acrimoni¡¡,ures, qui infeaellt cel élé ment dans
leque! nous vivons ,
&
les
dilrérent~s
fubílanees gui [er–
'\Ien[
a
notre nourrilure
1
coorribllent beaucoup aufli
a
é–
tabl ir les dittérenres efpéces
d'lp id!>" i".
L es alimens, comme cauCes COI11In1weS, font fouvent
3Um , par leur namre, la cauCe des maladies populaires.
e'eíl ce qU'0n obCerve danl les vi((es amégées,
00.
les
fiches eomme les pau vres maoquant de !.Out pOllr fe nou r–
r ir, fOllt GO!1lraiots
ti
manga des choles peu propres
á
cet uCage
&
de tics - mauvaiCe qua lilé ;
&
Ce
trouvallt
.aioa prelfés par la meme neceffité ,
&
réduits 3
J:¡
m é–
m e miCere, ils éprouvent lts mémes effets, i1s fon¡ af–
fl igés des memes m alad ics. On a vtl la peíle faire des
ra vages rcrribles dans une place de guerre affiégée,
Jé–
nuée de fecours, invefl ié par uuc armée abondamment
pourvOe de vivres, qui étoi¡ enfierement exemte de cetre
m aladie .
11
réfulte de ce qui vieot d' etre dit des caufes des
¿pid/mi" ,
ql1'elles !le fe
eomm~niql1ent
pas aum eom–
munémenr qu'on le penfe, d'une perConne affeaée
a
u–
ne
a~!r~
qoi ne l'eíl pas: il
n'fft
pas nécejfaire de re–
COl"!r a. la e.ontagion pour rendre ' raiCon de cene com–
!Dulllcatlon;
rI
eíl rart qu'elle fe falfe par cene cau(e;
11
e~ pl~s
naturel. de I'anribuer 3 la cauCe eommune ql1i
fI
atkae le premler,
&
qui eontin)le
¡¡
produire [es e.f-
EPI
fets dans les fujets 'luí [e tfouvem dífpof"s
a
en rece–
voir les
impremon~.
Poor ,en prélerVtr, on doit foigneufemem éviter tout
ct gl1i peur ennlfibuer
a
arréler I'inli!n lible tranCpiration-,
&
pour cela ne pas fur-lOut · s'expoler
a
r air froid du
m:uin ou du I(,ir ne fe livrer
a
aucun exercice vio–
Icm, ue vivre
qu~
d'alime ns de faclle digellion,
&
0-
fer des choCes pr<;>pres
a
forrilier,
a
entrelcnir
h!
ftui–
diré des humeurs iavoriCer les fccrétions
&
excrétions.
A !'égard des"' pays en général, on peut tenter qoe!–
quefois al;ee (ueees d'emphher qu'i ls ne foient illfedés
des maladies
¡pidimi,!"el,
ou de les en délivrer , en pu–
rifiam l'air 'par le moycn des feux allum és fré <j6lem–
ment, dans les lieux .habi¡és, avee des bois rélioeux,
dom on forme des buchers nombreux
iI
cerraínes dlílan–
ces les uns es autres. H ippocray: ne balance pas
a
propofer d'apres l'expérience qu'il en
avoi~
faire, l'et1'''[
de ces feu x comme un préCervatif contre la pelle,
&
m eme comme un moyen oe corriger l'infeaian de J'air
qui la caufe . On a remarqué, Celan H offman , que les
lieux, les
vill~s
fur - tour,
00.
l'on brule du charbon
de pierre plus qo'on oe feifoir aUlrefois, fom moins fu–
jels
3l1X
maladies
épidrmi'fueJ ,
&
plus f"itlS, généra–
lemem parlant, qu'ils
n'é¡oi~ llt
avalt[ eet u(age; la fu–
mée de ces mmie res om les ayan t
111
proprié¡é de chan–
gcr les ql1alilés des mftllvaiCe ' exhalailoos qui pouvoient
prodoire des rpaladies de toute efpece.
11
eíl eocore un
aurre moyen tres-propre
a
prévertir les infeaions de l'air,
&
3 en arcé¡er les effets, lorfqu'elles oor \ieu; e'eíl de
delfécher les marais; de: donner un eours aux eaux crOn–
pj()ames; d'empecher ql1'¡¡ ne s'en rama()e de nouvel–
les; de tenir les égouts, les folfés des villes , des cam–
pagnes, bien nettoyés
&
bien libres.
Oa doit beaucoup efpére" pendant les malallies
1-
pidémi'!tttJ,
ou lorlqu'oo craint qu'elles ne s
'élrrblilfe.nr,du bon efftt deS vems do fepten!rion
&
du levanr, eom–
me éraot lres-propres
ir
putifier l'uir, ou
:i
empécher
qu'il ne :y mele des exhalaiCons qni pourroient le Gor–
rompre. lis ont aum la pra priété de rend,e le eorps hu–
main moins Cufceptibles d!:.s mauvaifes impreffions qu'
elles peuvem faire, en lui donnant de la vigueur par
l'augq¡entatlon du relfort de fes libres,
&
en eonfervant
par ce m"yen l'exerciee l ibre de toures les fonaions.
L es pluies fom auffi tr(¡s-falutaires dans le tems
d'lpi–
dbnie
cauCée par l'lnf¡ aioo de I'air ; elles entratnent
&
précipi¡ent avee elles toures les matieres hétérogenes qui
formoiem la corroptián de e¡:t élément .
L cfrfqu'íl furvient une maladic
épid.mi,!lu ,
dont le
caraaere o'eíl pas bien connu, ce qui arrixe fouven t ,
les medecins d.,ivem, felon le confeil de ' Boerhaave
s'appliguer
ir
en- bíen obferver tous les fr,mptomes dans
le lems des équinoxes,
00.
elles fom ordinairement le
plus en vigueur. Pour en déeouvrir la caufe par eom–
paraifon avee l'eCpece de malad ie couoDe
¡\
laquélle
1'1-
pid¿mi9T"
reITemble le plus, ils doivent évjler d'emplo.
yero
des rem edes goi foien! propres
a
prodnire de grands
ehange.l11cns dans I'économie animale, dans la eraiote
qu'ils ne
dég ~ifent
le eara&ere de la maladie ,
&
qu'ils
n'empéchen¡ d'obferver les phénomenes que la natore du
lil.l peut prodoire eonílamment dans les di!Terens tems
qll i précedell¡ le rérablirre ment de la fanté ou de la
mon, qui annoncent un meillear 'ou un plus mauvais
élal. lis d\>ivenr obferver avee une grande r3tteotion ce
que la narure fait ou lente de faire daos le eourS de la
ll¡aladie , enruite des diiférentes choCes que les m alades
pren uem , C"ir alimens, foit remedes , ce qui fait d.e bons
ou de mauvals eifers', Jes évac"uations qui font falurai«s
QU
nuilible s . lis doívent entin eomparer ce qui Ce
palf~
d3ns les mabdies de la m éme eCpece de pluíieurs per–
fonnes aff"eaées en meme tems , en ayant égard
á
la
i:liffe renec de Cexe, d'age,
&
de tcmperament.
e'e íl de ces reeherches f. ites avee foin, qu'on peut
tlrer les indications convenables pour dérerll1ioer la mé–
¡I¡ode que l'on doir fuivre dans le traitement des mala–
dies
épidhni'lutJ .
Si 1'00 avoit un recueil d'obfer valions
exaaes Cnr toutes celles qui ont paru juCqu" préCent,
on feroit peur-etre alJez in ílruit de leur différt"nte natu–
re
&
des remedes qui om é¡é employés avee fucces
dans chaque efpeee pour pou voir par analogie appliquer
une curation preCque fUre
a
ehacone de cell"s qui pa–
roitroient dnns la fu i¡e; car il ell
tres~vrailfemb¡able
qu'il oe s'en établit pas tolljours qui reieO[ abColumem
nouvelles par rappon au palfé ; leur varieré eíl peut-é–
tre épuiCée.
11
eíl done tres- important pour le
genr~
hamain qu'on travaille 11 fuppléer
ir
ce qui man9ue
a
cet égard.
00
neo fauroit .fiez exhorter tous les Me–
deein , qui om
á
cceur \'avancement de leur art,
iI
fai.
r~
.