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EPI

mere

Chéreftratll: ,

Icurs

ane~tres

n's\'oient pas été fans

difl in él ioll; mais I'ind igenee avoit av il i Icurs d.feendans,

Néoelcs n'ayalH pour tout bien qu'un pelit ehamp, qui

ne fourn irroit pas

a la

fub tiflanee,

il

fe tit moit,e d'é–

eole; la bunne vidlle C hérefl,ata, tenanl fon fils par

la

m.in

, alloit dans les maifons faire des lullratioos,

chafler les !peélres , lever les ineaotations; e'étoit

Epi–

cure

qui lui ",'oit enfeigné les

formule~

d' expiations ,

&

tOutes les fotifes de ceue efpeee de fuperllilion,

Epicure

naquit la troi tieme , année de la eent neuvie–

me olympiade, le feptieme jour du rnois de Gamilion ,

JI

eUl trois freres, Ntocles , C harideme

&

Arillobule:

Plut3rque les cite comme des modeles de la tendreUe

fra,ernelle

la

plus rare,

Epiwre

demeura

á

T éos juf–

qu'a I'age de dix-huit ans: il fe rendit alors daos Alhe–

nes avec la petite provilion de connoi/Tances qu'il avoit

faites dans l'éeole de fon pere; mais fon !,¿jour n'y fut

pas long, A lexandre meurt; Perdieeas derole l' Auique,

&

Epiwrt

efl eOntrainl d'errer d' A,henes

11

Colopho–

ne,

a

M yri lene,

&

a

L arnpfa que, Les troubles popu–

laires interrompirent res é!Udes; mais n' empeeherent

poinl fes progres, Les hommes de )\énie , lels

qu'Epi–

cure,

perdem peu de lem, ; leur aélivité fe jeue (ur

tout; ils obfervem

&

s'inllruifem fans qu'ils s'en apper–

~oivent;

&

ces lumiere', acquifes prefque (,ns eflan,

lont d'aUlant plus ellimables, qu'elles font rela,ives

ii

des objets plus généraux ' Tandis que le N aturalifle a

I'reil appliqué

11

l'eXlrémité de l'inflrumcnt qui lui grof–

lit un objet partieulier, il ne joüit pas du Cpeélaele gé–

néral de la narUre qui I'environlle,

11

en ell .inli du

philofophe; il ne rentre Cur la feene du monde qu' au

fortir de fon cabinet;

&

c'ell-la qu'il rccueille ces ger–

m es de eonnoillances ' qui demeurent long-tems ignorés

dans le fond de fon ame, parce que ce n' ell point

a

une méditation profonde

&

détfl minée, mais

a

des

eoups-d'ceil accidentel, qu'il les doit: germes préeieux,

qui fe développent

t6!

ou tard pour le bonheur du gen–

re humain,

Epi",r.

avoit trente,fept ans lorfqu'

iI

reparut dans

A lhenes: j[ fut difciple du platonicien Pamphile, doot

il

méprifa fouverainement les vilions:

il

ne put roulfrir

les foph irmes pcrpé!uels de Pyrrhon : il Con it de I'éeole

du _pythagoricien Nauliphanes , méeontent des nombres

&

de la méte mpfyeo fe _

II

connoi!Toit trOP

~ien

la na–

ture de l'homme

&

fa force, pour s'accommoder de

la févérilé du S to-I'cifme , 1I s'oeeupa

a

feuilJe,er les ou–

vrages d'Anaxagore , d'Arehelaüs, de Metroaore

&

de

D émocrite; il s'atrocha partieu lieremcllt

a

la philo[o–

phie de ce dernier,

&

iI

en tit les fond emens de la

li enne,

Le~

Platoniciens occupoient IOacadé'm ie, les Péripa–

tétieiens le Lyeée ,

Je,

Cy'n iques le eynofarge, les

SJO'i–

ciens le portique;

Epicure

établit ron éco le dans un

j ardin délicieux, donl il acheta le terrein,

&

qu' il tit

plaoter pour eet uCage, Ce fut lui qu i apprit aux i\,hé–

lI iens

a

tranfporter dans l'enceinte de leur ville le [pe–

élaele de la campagne ,

II

éJOit igé de quaranre-qualre

aos 10rfqu'Alhenes , amégée par Démélrios, fut defo–

lée par la famine :

Epicure ,

réfol o de vivre ou de

m oucir avec [es amis , leue di!hibuoit tous les jours des

feves, qu'j[

panageoi~

all compte avec eUl, On [e ren –

doit dans fes jardins de [Outes les, contrées de la Gre–

ce, de l'Egypte

&

de l'Afie :' on

y

éJOit altiré par [es

lumieres

&

par fes vertus, mais fur - tout par la c on–

formité de fes principes avec les [entimens de la natu–

re, Tous les philofophes de fon tems iembloient avoir

confpiré eontre les plailirs des [ens

&

contre la volu–

pté:

EpiC1lr~

en pcit la défenfe;

&

la jeune/Te athé–

nienne, trompée par le mot de

volupté ,

accourut pour

I'entendre ,_

JI

ménagea la foible/Te de fes audireurs; il

mit autam d'art

a

les retenir qu'il en avoit, employé

a

les anirer; il ne leur développa fes pPincipes que peu–

a-peu , Les

le~ons,

fe doonoient

a

¡able ou a la prome–

nade; c'étoir ou

a

l'ombre des bois, ou Cur la molle/Te

a

des lits ,_qu'il leur infpiroit

l~enthouliafIJ1c

de la vertu,

la lempérance, la frugalilé, l' amour du bien public,

la fcrmeté- de l'ame, le go,)t raifoomble du plai!ir

&

le mépris- de' la vie , Son éeole, obfeure dans les eom–

Illenccmeos" finit par ctre une des plus éelatantes

&

des plus nombreufes ,

'

Epicu,"

vecur dans le cél ibat : les inqui éludes qui

fuiv~nt

le mariage lui parurent incompatibles avee l'e–

xerClee amdu de la phiJofophie;

il

vouloit d:aillcurs que

la

femme du philofophe fOt, (age, riche'

&

belle ,

11

s'oeeupa

a

é!Udier,

a

écrire

&.

11

enfcigner : il a voit

compofé- plus de' trois eems traités dilférens;

il

ne nous

en

rell'e; aucun, JI oe faifoit pas a/Tez de cas de s:_cne:

EPI

élégance

a

¡aquellc les A théniens étaienl

r.

¡",,'i bles ;

il le contentoit

d '~tre

vrai, cJ air

&

profond, 1I fu !

chéri des grand s , admiré

I

de les rivallX ,

&

adoré de

fes difciple, : il

re~1It

dans fe> jarditls plulieurs f<mmes

célebres , Léon tium, maitrelfe de M élrodore ; Th¿mi–

Oc, femme de L éontius ; Phi lénide , une des pi,,, hon–

n':tes femmes d' A,hen.s ; N écidic , Erot!J:-, H ¿dic ,

Marmarie, Bndie , Phédrie ,

&c.

Ses concitayens , les

hommes du monde les plus ellelins

a

la m edi Canee ,

&

de la fupedl ition la plus om brageufe, ne I'ont aceu–

Cé ni de débauche ni d' impiété ,

Les S takicns féroces I'aecablerent d'injure<;

il

leur

aband onna fa perfonne, défendit fes dogmes avee for–

ce

&

s'occupa

a

démontrer la vanité de leur Cyili: me,

1I 'ruina fa fanté

a

force de travailler: dans les derniers

tems de fa vio il ne pouvoit ni Cupportor un vetement,

ni ddccndre de fon lit, ni foulfrir la lum icre, ni voir

dn feu , 1I Il rinoit le fang; fa veme fe termoit peu-a–

pen par les aeeroirlemells d'une pierec : cependant il é–

erivoit

a

un' de fes amis que le fpeélncle de fa vie par–

fée fufpendoit fes donlcurs,

L orfqu'i l fent it approcher fa fin, il fil appeller fes di–

fci ples; il leur légua fes jardins; j[ alf,"¡ra I'état de pi

u–

(ieurs enfalls (ans forlllne , dont il s'était rendu

le

tu–

teur; il alfr"nehit fes efelaves; il ordonna fes fun érail–

les,

&

mOu rut 3gé de (" ix2nle

&

done ans, la f. con–

de année

de

la

e.nl

vingt-feptierne olympiade ,

11

fUI uni–

verCellement regrelté : la république lui ordonna un mo–

numelH;

&

tlll cenain Théotime, cOllvaincu d'avoir cOln–

pofé fOllS (¡,n nom des leme, infames, adre/Tées

a

qnel –

ques-unes des femmes qui fréquentaien t fes Jard ins , fu t

eo njamll é

a

perdre la vie,

-

La

phi/ofophie épicllri",,,.

fut profelfée fans inter–

ruplÍon, depui\ fon inl¡¡!Urion jufqu'. u t<Im d' Auguile ;

elle fi t dans R o me les plus y,rands

progres ,

J,.,

l'eél~

Y

fut eompofée de la plilpart des

~ens

de k mes

&

sies

ho rnmes d'éla!; Luerece chanta

1',picllr¿i(m"

C d fe le

profdTa fous t\drien, Pl ine le Naturalille l'olls T lbere:

les nom, de L ueien

&

de D iogene L aeree font eneore

célebres parmi les

Epicr.ri

"'J,

L'

¿picttr

,

i(me

eut,

a

la décadence de l' em pire

rn–

mnin, le «>r t de [Outes les connoiffanees; il ne fmtit

d 'un oubli

de

plus de mille ans qu'au eommeneement

du

dix-I~pl ieme

!ieele: le diferédit des formes plall iq ués

remil les atomes en honneur , M agnen" , de L qxeu en

BfJurgogne, pub!ia

ron

democrit'11I r C1

1

1'lIi[e tnJ

1

ouvra–

ge médioere, ou l'auteur prend

;i

taUt mome",

fe,

r,,–

veries pour les Cemimens de D éf\l ocrite

&

d 'EpiCltr~,

A Magnene !'uecéda Pierre Galfendi, un des h" mmes

qui tonr" les plus d'honneur

ii

la Philo (¡' phie

&

a

la na–

tion: il naquit dans le mois de Janv ier de I'ann¿<

1í 9 2,

il

Chaoterlier , pelit village de Provence,

a

un.

lieue de

D iKne, oil il Dt fe, humanités,

av oi, les

llla!Ur>

dllll–

ces , le ju¡¡ement fa in,

(5{

des conlloiffances profoll des :

il éroit verfé dan s l'

¡\

Uronomie, la Phil o lophie alleien–

ne

&

moderoe, la M étaphylique , !cs- langues , l'hilloi–

re, les antiquités; fon érud ition tut pre fqpe univerfelle,

On a pu dire de luí que ¡amais philo fo phe n'aVoit été

m eilleur humaoille, ni' humanille li b0n phiJofophe : fes

éerits oe font

p~s

fans agrément; il ell elair dans fes

raifon nemens ,

&

julle dans fes idées , I1 fllt parmi nous

le rellau rateur de la

philo(opEie d'Epicure:

fa' vic fut plei–

ne de troubles; fgos eetfe il a[Jaqua

&

fllr m aqué : mais

il ne fut pas moins attentif dans fes difputes, foit avce

FIQd<l, foit avec mylord Herben, [oit av ee D efeanes,

a

rpeme

l'honn~teté

que la raifon de fOil c6t&,

Gallendi ent pour di reiples ou pour Rélaleurs, pla–

(je!)rs i)ommes qui fe font immortalifés, Chapelle, Mo–

liere, Beruier, l'abb"é de Chau iieu, M , le grand-prieur

de Vend6me, le m;¡rquis de- la F are, le ehevalíer de

Bouillon, le maréchal de Catina!,

&

plulieurs autres

bnml1)es ex traordioair es , qui, par un co ntralle de qua–

lirés agréables

&

fu bl imes , réuni/Toient en eUK I'héroi'–

fme avee la molleHe, le gout de la vertu' aveo eelui

d.u

plailir, les qual irés politiques avee les t:rlens liuérai–

res,

c5l

qui ont formé parmi nous difle renres éeoles d'¿–

piCltTéjfme

moral dont nous allons parlcr,

La plus ancienne

&

la premiere de ces écoles ou l'on

.il praliqué

&,

proferré' la morale

d'EpicMe-,

étoit rue

de$ Tourotlles, dans la maifon de N inon, L enelns; c'efl - ,

)0

que eeue femme extraurd¡naire' ra(fembloil lour

ce

que

la cour

&

la ville' avoienr d'llOmmes polis, éclairés

&

volu prueuK : on y vit madame Searro",; la comtelre de

la

SU

'Le ,

eélebTe par fes élégies; la comle/Te d'Olon–

ne,

Ii

vanlée par, fa rare beauté

&

le nombre de fes

amans ; Sainl-Evremont , qui profe/Ta . depais

l'lpicurei-

I

fme'

a-

Londres

1

ou il eut pour difciples le

fameu~'

eom–

re