le
do
!OtItainer:
c'eft
10U[
ce que nons en favons _
• EP1 C URE'lSME
014
EPJCURISME,
f"bll. m,
(Hi(f,
tle
la
J>hiJo(ophie,)
La r<éle éléad–
que donna oaitTallcc
a
la
[die
{pictlrienne,
Jamais phi–
Jofophie oe fue moins (lIeendue
&
plus calomniée 'Iue
eelle d
'Epiwrt
_
00
accuJ:, ce philolophe !i'alhéirme ,
quoiqu'il admh l'exi(lence des dieux, qu'il fréquelllar
les temples,
& q
'il n'eile aucUlle répugnance
n
re pro–
fieroer aUX piés des auiels" On le regarda comme l'a–
pologille de la débauche, lui done la vie élOie une pra–
;tique continuelle de roures les venus,
&
fur-rout de la
tempérance _ Le préjugé fut u géoéral, qu'il fa", no,
voiier,
a
la houte des Sro'icicns qui mirent tout en
reu·
vre pour le répaodre, que les
Epimriem
001 ,élé de
tres-hooneees geos qui
001
eu la plus mauvaif'e r"pllta-'
lion, Mais afio qu'on puiffe porler UII Jugemeoe éclai–
té de
la
doétrine
d'EpiCllre,
nous iorroduiroos ce phi–
I[¡Cophe memo, encouré de res difciples ,
&
leur diélaor
fes l(¡¡ons :\ l'ombre des arbres qu'il avoie planlés ,
C'ell dODc lu: qui va parler daos le relle de cet anicle;
&
nous efpérons de l'éqdíe6 du leélcor, qu'il voodra
bien s'eo fonvenir, La feule eh" rc que nous nous per–
mettrons. c'd1 de .ieHer elUre res principes quelques–
unes des conféquences les plus immédialc's qu'on en
pellt déduirc _
(~ )
De
1"
phi/o[opbie e..
g¡fn/~al,
L'homme ell né pour
penter
&
pour agir,
&
la Philofophie ell faile pour
régler l'emendement
&
la volomé de I'homme :
[Out
ceo,
qui s'éearre de ce bur, ell frivole _ Le bonheur s'ae–
ql1iert par l'exerciee de la raiCon, la pralique de la ver–
Il!,
&
l'ufage modéré des plaiurs; ce qui fuppofe la
faneé du corps
&
de l'ame _ Si la plus importante des
eonnoiffaoees e/! de ce qu'il faut éviter
&
faire, le
jeune hornme oe peut fe
Iiv ~er
trop eOt
a
l'éluoe de
In Philofophie,
&
le vieíl lard y renoncer Irop rard ,
Je
di/!ingue enrre
mes
difciples trois fortes de caraae–
res : il )' a des hommes, tels que moi, qu'aucuo ob–
Ilacle ne rebuee,
&
'lui s'av&lJccnc feuls
&
d'un mo-uve–
meo r que leur d1 prop,e, vers la vériré , la vertu
&
la féliciré; d s homrnes, eels que Méltodore • qui ont
befoin d'un exemple qui les encourage;
&
d'autres, eels
qu'Hér maque,
a
qui il faut faire une cfp.cce de violen–
ce,
J
e
les aime
&
les enime toUS, Oh, mes amis
!
y
a-r'il quelque chofe de plus allciellque la Vérilé? la
vériré n'étoir-elle pas avant rous les Phil0fop_hes ? Le
philofophe méprifera dOlle route ,"torité
&
marchera droir
a
la .érilé , écar!am eous les faolOmes vains qui fe
préfenteronl fur fa rouie,
&
l'ironie
de
Soeraee
&,
la
volupeé
d'EpiCttre,
Pourquoi le peuple re(le- e-il ploogé
daos I'erreur? c'el1 qo'¡¡ prend des ooms pour des pren–
ves, Faires-vous des p'incipes ; qu'ils foiem en pCI[r
nombre, mais féconds en conféquences, Ne négligeons '
pas l'érude de la oalore, m&is
"ppl i~uons-n()us
partieu–
li.rcmeOl
~
la rcieoce des mceurs, D e quoi nou, fervi–
roit la coonoillance approfondic deS
~(rcs
qui
tom
hors
de n"us, u nous poovions, fans eetre eoonoilTance ,
diffi per la eraillle, obvier
a
la douleur ,
&
1:'Hisfairc
a
110S bef\lios? L'ufage de la
dialtaiqJ.lcp,0u()t
a
I'exccs,
dégenere dans l'art de femer d'"pines rollees les Scien–
ces: Je hais cel art, La vérieable Lo¡;ic¡lIe peol Ce ré–
duire " peu de regles,
II
n'y a da"s
h
Natore que les
chofes
&
nos idús;
&
eonréqoemment il n'y a
que
deox forres de vérités les unes d'cxillence, les autres
d'ioduBion _ Les
v~rftés
d'exillenee appanic".)c"e auo<
feos; ccHes d'indoaion,
a
la railen, La préclpilalioo
el1 la fouree principale de nos erreurs, Je ne me laf–
ferai dooe poim de vous dire,
tltiende::.,
Sans l'ufage
conveoabJe des fens,
il
n'y a poinr d'idées ou de pré–
uoeions;
&
fans préootions, il n'y
a
ni opinion ni doo–
le,
Loin de_ pouvoir travaHler
ii
la rech" che de la vé–
rité, on n'ef! pas m"me en él"' de fe faire des r.gnes,
Mulriplk'L done les prénoli ns par un ulage affidu dé
vos Cens; éll1diez la valeur rréciCe des Ii).\nes que !es
aUlres ont 1nllieu¿s,
&
délermi:lco foignel1!i:mcne
la
va–
leor de eeux qUe vous ill!tiluern , Si vous vous refol–
"n
a
parler, préfére'/. 'les
e~preffions
les plus rim pl.s
&
Ics plus eommunes, ou craigoe'/, de
n'~tre
(loiot en–
tendus,
&
de perd re le eems ?t vous iBlerpreler vous
mémes , Qua,nd vous écouterez, appl ique'/.-vous
3
f<3-
lir [OlIIe la force des moes , C'ell par un exorcice h,,–
bilUel de ces principes que vous parviendrn ; difeer–
oer Caus
dtorl
le vrai, le faux, 1'"bCeur
&
I'amblgu ,
Mais ce lI'e/! pas alfez que vous f" hiez meme de
la
vérilé dans vos raifoouemeus,
il
faur eneore que vous
fachie'L melrre
de
la Cagdfe dalls vos aélio:ls ,
En
g~-
Tome ,V,
(1).
Lífez
.3vec une
ne.-grande
l,rCc.1\1tion: paree que
('tluteur
de cet
at~
tlde f:l1(;:mt parler Epicnre
prétend
n'étre
p:t~
rdpon(tble
de
tout- ce
gui
PÚt
erre contre la Foi catholiquc .
&
:\1:1
droitc raiCnn .
Voy.
entr'
alltres les onvrages intitulé'\:
JJij[tr1tfr,.j,,"(
contro
j
matrrialífti
te
dd
~.
M. TOlllm,.f" íllmn.i:
,M"nitU" drll'9rd.
dc'Prtdh tllor;
" ,
Pl1d!Vif
EPI
665
nleal, quand
la
volupté n'entrainera aucune peine
a
fa
fuire, ne balancez pus
:i
l'embraff'T; ti la peine qu'el–
le cnlminer. ell moindre qu'elle, embratfe'L-la encore :
embratTez meme
la
peine donr voos VOllS prometrrez
110 grand plaiur, Vous ne calculere" mal,
~ue
quand
voos .ous abanconn erez :\ une vol opté qui vous eau–
fera une crop grande peine, ou qui vous Privera d'un
plus grand ploilir ,
De la
phyfiYI~ui,
en gén/ral,
Quel but nous propo–
ferolls-notls duns"'I'¡(lUde de la Phyliologie? fi ce n'ell
de conno;tre les cauCeS géoéralcs des ph¿oOlneoes ,
a–
fin qlle Mlivré's de {(luces v:tloes ren euts, nous nous
abandooniolls fans rcrnords
a
nos apP¿lits raifoonables;
&
qu'apres avoir joiii de la vie , oous la quieeoos fans
regrel,
11
ne s'e ll ricn fail dc rieo, L'Univers a
IOU–
Jours élé,
&
Cera 100jours,
11
n'exille que la matiere
&
le vuide ; ear on ne
coo~oit
aueun erre miroycD_
Joignez
11
la oorion du vuide I'impénérrabililé , la fi–
gore
&
la pcfan leur,
&
vous aure7. l'idée de la ma–
eiere, Séparez de l'idée de la maeier. les memes qualilés,
&
.ous aure1. la nOlioo da vuide . La Nalure conu–
dérée. abllrnélioo fnire de la maLiere, donne le vuide;
le vuide oeeupé d lIoe IIÍ not;on du lieu; te lieu
rra–
verCé donl1e l'idée de régioo, Qo'entendrons-nous par
l'c'[pace, ¡¡oon le vuide confidéré cornme
~lendu?
La
néceflilé do v!lide el1 dém0ntrée par elle-
m~m
; ear
f.,os vllide , oú les eor; s exilleroiel1.l-ils? oú re moa–
veroient- ils? Mais qu'en-ce que le I'uide ?e/!-ce uoe qua–
Jilé ? cll-ee une ohofe? Ce u'e/! poine une qualieé '
Mais
Ji
c'ell une chofe, e'ef! done une chofe eorpo–
relle?
iJ
n'en fau t pas dourer, Ceue ohofe uo'formc,
homogeoe , immeOfe, éternelle , eraverfe lous les corps
fan; les nllérer, les dérermine, marque leurs limiees,
&
lés y concient, VU niv rs en l'aggeégnr de la ma–
[iere
&
du vuide, La ulaliere ell inñnie, le vuide
el~
infioi: car u le vnide élOir 'infini
&
l:t maeiere fioie ,
rien.
n~
reliendr0ir les corps
&
ne borneroie leurs écam;
les percuffions
&
les ré'percufl]oos
ceff~roienr;
&
l'Uni–
vers , loio de former un rour, oe feroie dnos quclqu'
ioflaor de la durée qui (ilivra, qu'uo :L01aS de corps iro–
lés,
&
pcrdus dans l'im¡;nenuré dé l'cfpaq" Si au con–
traire la !I1aeiere .ocoir infinie
&
le I'uide fini ,
iI
Y
au–
roíe des corps qui oe I"roient pas daos I'e[paee, ce qlli
ell abfl1rde, Nous n'appliqueroos done
a
I'Univers au–
cune de ces expreffi<'lns par lefquelles nous dillinguons
d s dimennons
&
nons délerminoos des poioes dans
le; carps fillis, L'Univers ell immohile, parce qu'il n'y
a POiOI á'efpace au-dclf.,
II
ell immoable, paree qu'j(
n'ell fufeeprible ni d'accroiffemel1t ni de d;m;uoeioo,
11
eft élerncl, puiCqu'j( n'a poiue commeJ.leé,
&
qu'il oe
finira poinr,
C~pendaat
les erres
s'y
meuveue,
a ..
lois
s'y
eX~CUle!1l,
des phélJomenes s'y Coecedent, En tre
ces
ph~oomenes
les \IIJS fe pfuduifent, d'amr.s dorcut,
&
d'aurres pa¡koe ; ll1ais ce viciffiludes [0111 rela¡ives
aux pardes,
&
uon au toU[, La feule eoolcq uenec qu'
00 puiffe eirer <les généralions
&
des dellrnélious, e'e/!
qu'¡¡ y a des élémells door les erres Conl. eugeodrés,
&
daos lefq uels il, fe réfolvent, On oe eo090ie ni for o,
matiou ni réfohllion, fa lls idée de eompolieion;
&
l'on
u'a point l'idée
de
compouli00, fans admettre des par–
ekule~
limpies, primilives
&
cooHiruantes, Ce fom
ces partieule;
qu~
nous appellerons
atoines,
L'aeome
ne pelll ni fe dil'il"r, ni fe timplifier, ni fe réfoudre;
il el1 elfénridlemeue inal rérable
&
fini; d'ou il s'en–
fu ir que dans un eompofé fini, qoel qu'il foie, il n'y
a aueuoe tOrrc d'illJini ni en grandeur, oi en éeendue,
ni en nombre ,
H
',mogenes, eu égard
a
leur folidilé
&
a
Icur ioaltérabiliré , les atomrs ont des quatit és fpéci–
tiques qoi les dirt'érencient, Ces qualilés fonr la gran7
deur, la fi gure, la per.,"ecur ,
&
toutes eelles qui en
émalleoe, telles qoe le poil
&
l'angulel1y., Ilne faul pas
meUle' au ¡J0mbre de ces dernicros, le chaod, le froid,
&
aurros femb lablcs; ce feroir eonfondre des qualilés
irnmuables avee des elfees momer.lanés, Qooique nous
affiguions
a
l'acu01 eoures les dimenlions dI! eorps fen–
li ble , il el1 cep""daOI plus peeie qu'aucune portion de
mOliere imaginable:
iI
écha ppe
,1
nos feos, done la
portée cfl la
m~fure
de l'imlginable, fo;t en pcrieelTes
toie en grandeu r, C 'el1 par la difTerence des aromes,
que s'cxpliq occooe la pla pan des phénomenes
rcla~ifs
aux fentadons
&
no. paffi ons , La divcr(¡té de ligure
érant uoe fui le néceOaire de la diveru¡é de grandeur, il
ne feroit pas impoffible que dans tour cet Univers il
n'y
eOI pas un compofé parfüiremelH égal • ua aucre,
Quoiqu'i l
y
air des aeomes , lcs, uns anguleux, les au-
p
p p p
eres
. Jn O
tllm.l.
¡n
8\1. Et:
Offertn,r.Jtmi
Cr¡tic~.F;lo[oficllf ~m:ro
"lcfl//i[m–
,imtllt;
di
Lucrtt:,¡;o
e delta
Scuola
Ep;cl4rt4 . Lucm
1759.
pcr
Vincmu
GiHllfi"i .
''1m .
1. I'n
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meme
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Antilllcrttiul .
jiue de Dtf)
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NnfHM Liúr;
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