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666

tres

crochus, leurs poinles ne s'émoulleÍlt point, leurs

angles ne Ce briCem jamais, Je leur amibue la perameur

eomme une qualité e(Temielle, parce que re ' mouvanl

aauellemcm,

00

lendant

i\

Ce mouvoir,

ce

ne peut

e–

tre qu'en conréquence d'nne force' intrinreque, qu'on

ne peul ni concevoir ni appeller autrement que

pondl–

Tation,

L'atome a deu" mouvcmens princjpaux;

UI1

mouvcmen! de chilte ou de pondération qui I'ompone

ou qui l'emponernit fans le concours d'aueune aaion

élraogere ;

&

le choc ou le mouvement de

ré~e"ion

qu'il reyoit

a

la rencontre d'un autre, Cette derntere e–

fpece de mouvemem eO variée Celan I'infinie diverfité

des malles

&

des dtreaions, La premiere étant une é–

oergie imrinCeque de la matiere, c'ea

~lIe

qu'i1 fauI re–

garder eomme 13 confervatrice du mouvemem dans la

Namre,

&

la cauCe élernelle des compofitions, La di–

reaion générale des atomes empanes par le mouve–

mom de poodéralion, n'ea poinI parallele; elle

di

un

peu convergeme; c'eO

a

cene convergence 'qu'il fauI

rapporter les chocs, les cohérences, les compolilioos

d'alomes , la formation des corps, I'ordre de I'Univers

avee tous Ces phénolnenes, Mais d'9U nall cene con–

vergence? de la diverfité originelle des atomes, lanl en

malle qu'en fi gure,

&

qu'en force pondérame, Telle

ell la v1!elT'e d'un atome

&

la

non-réfiOane~

du vuide,

que fi I'atome o'étoil arreté par aucun obaacle,

iI

par–

courroit le plus grand erpace intelligible dans le lems le

plus peril, En eltcl, qu'eO-ee qui le rer3rderoit? Qu'

"a-ce que le vuide, eo égard au mouvement? Aufli-

16r que les

atom~s

combinés om formé uo\ eompoCé,

ils om daos ce compoCé,

&

le eompoCé a dans I'efpace

différens mouvemclls, différcntes aaions, lant inlrinre–

ques qu'extrinCeques, taol au loio que dans le lieu, Ce

qu'on appelle eommunément

des ¡¡¡mem,

Com des com–

porés d'atomes; on peul r"garder 'ces compoCés comme

des principes, mais non premiers, L 'atome ea la cauCe

prem'ere par qui toUt ell,

&

la matiere premiere dont

tOUt eCl,

11

ell aélif eITemiellemeol

&

par

lui-m~me,

Cetre aaivité dercend de I'atome

a

I'élémenl, de I'é–

lémenl au compoCé,

&

varie Celan loures les compoli–

liollS pombles, Mais loute aaivité produit ou le mou–

vemem local, ou la lendance, VoiI3 le principe uni–

verCel des detlruaions

&

des régénéralioos, Les yicifli–

ludes des comporés ne fonl que des modes du mouve–

menl,

&

des Cuiles de l'aaivÍlé etTeOlielle des atomes

'lui les eooOilueot, Cambien de fois n'a-r-oo pas aUri–

bué

a

des cauCes imaginaires, les effets de ceHe aaiviré

qui peul, felol1 les oecorrences, pOrler les portions d'un

elre

a

des diaances immenres, ou fe lerminer

a

es

ébranlemens,

a

des translations impereeplibles? C'ell

elle qui ehange le doux en acide, le mou eo dur,

&c,

Et

m~me,

qu'ell-ce que le deClio, finoo l'univerralilé

des caufes ou des aaivités propres de l'alOmé , confidéré

ou Colitairemenr, ou en compo(j.¡ion avec d'nutres ato–

mes? L es qualités etTemielles connues des alOmes, ne

fom pas en grand nombre; elles Cilffirent cependallt pOUI'

¡'infinie variéré des qualités des comporés, De la répa–

ration des alomes plus ou moins graode, naiITenl le

denre, le rare, I'opaque, le Iranrparem; c'eCl de'¡¡' qu'

il faut déduire encore la fluidité, la liquidité, la dure–

té, la mollelT'e, le volume,

&c,

D 'ou ferons-nous dé-,

pendre la figure, finan des parties compoCames;

&

le

poids, finan de la force imrinCeque de pondération? cepen–

dam

a

parler avec exaailude, i\ o'y a

~ien

qui roit abrolu–

meot peCanl ou leger ,

11

faul pOrler le méme jugement du

froid

&

du ehaud , Mais qu'eO,ee que le lems ? C'ell

dans la nature une fuite d'évenemeos;

&

dans notre

emendement, une nOlion qui

e(J

la Couree de mille er–

reurs,

11

fauI porter le meme Jugement de l'eCpace,

D ans la nature, fans eorps poinl d'efpaee; Cans évene–

mel1S Cuceeflifs, point de lems , Le mouvemenl

&

le

repos font des érats dont la notion eCl inféparable en

nous de celles de I'erpace

&

du tems, II n'y aura de

produaions nouvelles dans la nalure, qu'autanl que la

campofirion diverfe des alomes en admettra, L'atome

ihcréé

&,

inaltérable ell le principe de lOute générarion

&

de toute corruption,

11

(uit e fon aa-ivité eiJentLelle

&

in trinfequc , 'lu'il n'y a nul c0mpoCé qui

Coie

éter–

nel : eependant

iI

ne feroit pas abfolument impoffible

qu'apres notre diITolution, il ne fe

nI

une combinaifon

¡¡énérale de toute la matiere, qui reOituat

a

I'Univers

le

~eme

aCpea qu'il a" ou du moins une combinairon

parl1elle dés élémens qui nous conOituenl1, en conCé–

qucnce de laqucllc nous rellurciredon - mais ce Ceroit

f.1ns mi moire dll paITé , La mémoire 's'éteint nu mo–

l11enr

de la dfllruélion, L e monde n'eCl 'lu'une petite

por¡ion

d~

l' Univcrs, dont la foiblcll. de nos fens

~

ti -

EPI

-~é

les limites; car l'UniYers ell iJlimilé, Confidéré re–

lativement ;\ les parties

& ;\

leur ordre réeiproque, le

monde ell un; iJ n'a point d'ame: ce n'eO dalle poinl

u,\ dleu; Ca formal ion n'e"igc aucune cauCe illlelligenre

&

(upeeme, Pourquoi recomir :\ de pareilles cauCes dans

la Philofopbie, 10rCque IOUr a pÜ 's'engendrer

&

peul

s'expliquer par le mouvemem, la matiere,

&

le vuide?

Le monde ea I'effel du haCard,

&

non I'exéeution d'un

defTdn, Les aromes

Ce

fonl mus de loure éternité,

Contidérés dans I'agilation générale d'ou les elreS de–

voient éclore dans le rems, c'eCl

ce que nous avons

nommé

le

<haos;

contidérts apres que les natures fu–

rent écloCes,

&

J'ordre imrodui!. dans eelle portioo de

l'eCpace, tel que nous I'y voyons, c'ell ce que nous

avons sppellé

le

monde:

ce (eroit un préjugé qué de

eoncevoir autremem I'origine de la lerre, de la mer,

&

des cieux , La combinaifon des alOmes forma d'abord

les femences genérales; ces

Cemence~

fe développerem,

&

10US les animaux, faos en excepler I'homme, furem

produirs feuls, iColés, Quand les Cemences furent épui–

fé"s, la lerre celTa d'en produire,

&

les eCpeces re per–

péluerenl par ditférenles voies de généralion, Gardons–

nOllS bien de rapporter

a

nous les tranCaaions de la na–

ture; les ehores fe COOl faites, fans qu'il y eÜI d'aulre

eaure que l'ene¡'alnemeOl univerfel des

~tres

maléricls

qui travaillil, foit

a

naIre bonheur, foil

a

notre mal–

hcur, LaiITons-la aom les génies

&

les démons; s'ils

étoieJll, beaucoup de chafes, ou ne feroient pas, ou (e–

roienl aUlremenl, Ceux qui

001

imaginé ces natures

o'étoienl poinr philorophes,

&

ceux qui les ont va.s

o'éloient que des vifionnaires, Mais fi le monde a eom–

meneé, pourquoi ne prendroir-i1 pas une tin? o'ell-ee

pas un (Out comparé? n'eO-ee , pas un comporé fini?

I'atome n'a-I-i1 pss cooCervé fon aaivilé dans ce grand

comparé, ain/; que daos fa portian la plus petite? celle

aaivité n'y eO-elle pas égalemenr uo prineipe d'altéra–

lion

&

de dellruaion? Ce qui révolle naIre imagina–

lion, ce font les fauffes meCures que nous nous

10m-

' mes faites de I'étendue

&

du lems; nous rapportons

tOUI au poiol de l'eCpaee que nous oceupons,

&

au

eourl inllane de naIre durée, Mais pour juger de no–

tre monde,

iI

fatlt le comparer

11

I'immenlité de 1'Uni–

vers,

&

11

I'élernité des lems; alors ce globe eÜr-i\

m ille fois plus d'érendue, rentrera dans la loi générale,

&

nous Je verrons foOmis

a

toos les aecidens de la

molécule,

11

n'y a d'immuable, d'inaltérable, d'éler–

nel, que J'alome; les ino{ldes palT'eronl, I'atome rellera

tel qu'i1 eCl, La pluralité des mondes n'a rieo qui ré–

pugne,

11

peut y avoir des mondes femblables ao n6-

rre;

iI

p'eul

y

en avoir de di t¡rens,

11

faut les conli–

dérer comm?, de grands lOurbillons appuyés les uns

cOntre les autres, qui en leererrene emre eu" de plus

perils,

&

qui remplilTenl enfemble le vuide intini, Au

milieu du mouve meOI général qui produilil

le

n6tre ,

eet amas d'atomes que nous appellons

'reTrc,

oeeupa

le centre; d'aulres amas allerenr former le ciel

&

les

allres qui l'éclairem, Ne nous en lailIa ns pas impoCer

rur la chirle des graves; les graves n'ont poinl de cen–

tre commun; ils tomben¡ parallelement , Concluons-en

l'abCurdité des Antipodes, L a Terre n'ell point un corps

fphérique; c'eO un grand dirque que l'atmoCphere tient

Curpendu dans I'efpace: la Terre n'a poine d'ame; ce

n'ell donc poinl une diviniré,

~'eCl

á des exhalaiCons

fol1terraines,

a

des ehocs Cubits,

a

la reocomre de eer–

laius élémens opporés,

11

I'aaion du feu, qu'il faut amibuer

fes tremblemells, Si les fteuves n'angmentenl poin¡ les

mers, c'ell que relalivemem

a

ces volumes d'eaux,

a

leurs

immenCes reCervoirs,

&

a

la quantité de vapeurs que le

Soleil éleve de leur Curface, les fteuves ne Com que de

roibles éeoulemens, Les eau" de la mer fe répandenr

daos toute

I~

macre terrellre, I'arrorenl, fe reneontrent,

fe ratTemblent,

&

vi'ennent fe précipiter derechef daos

les bamns d'ou elles s'étQienl eXlenvarécs: e'ea dans

celle cirtulation <ju'e'lIes

Cone

dépouillées de leur amer–

turne , Les inondarior\s du Nil Com oeeationnées par

des \'ents érétiens, qui fOldevent la mer aux embou–

chures de ce /leuve, y aecumul"nr des digues de Ca–

ble ,

&

le fonr reftuer fur lui-meme, Les montagnes

fo ot aulli anciennes que la terre, L es plantes onl de

comll1un avcc les animaus, qu'elles naiITem,

Ce

nour–

rillent, s'accrorcrenr , dépériITem,

&

meurem: mais ce

n'eO poinr une ame qui les vivitie; tou s'exéeute dans

ces

~tres

par le mouvemem

&

I'inlerpotition, D ans les

animaux , ehaque organe élabore une portian de fem en–

ce ,

&

la lranrmer

a

un rérervoir eommun : de-U celle

analogie propre aux moléeules réminales, qui les fépa–

re,

les diílribue, les diCpofe ehacune

a

former une par-

,

lie