ENR
C'e(l ainfi que Gharlemagne, I'UD de DOS plus grands
&
de nos
plu~
puiflans monarques, ell ura, lorrqu'i l
voulut faire une addition
:l
la loi ralique; il ordonna
que J'on demanderoit I'avis du peuple,
&
que s'iI con–
femoit
a
I'addition nouvellement faite, ehaque pardeo–
lier
y
m1t ro n Ceing ou (on fceau :
Ut pOpt¡JIU interroge–
tur de enpitJ"iI 'l"d! in I_ge 110'/litu nddita fimt,
&
poft–
'l"am omncs (onfenferint, f"feriptiol1es '/Iel manrt
{ir–
mat;onu filOs in ipfis (apit"Iis fariant.
Cene ordon–
nallce fut in(érée daos la loi fa lique,
&
autorifée de
nouveau par Charles le Chauve, lequella tit inférer dans
l'épitome qu'il donna de ccne loi.
Plufieurs des capitulaires de Charles le Chauve por–
teot pareillement qu'ils oot été fa its
ex
oo'yenfi' ;op-"Ii
&
eonftitNtione regÍJ,
notammcnt ceuI des atlnées 844
&
864-
C'erl donc de ces arrembl(cs géoérales de la Dation que
fe (ont formés les anciens p¡ulemeos tenus Cous
la
Ce–
conde race; lerquel , d'ambulatoires qu'ils étoient d'a–
bord, fureot relldus CéJenttlir<s
a
Paris fous la
troifie-~
me
raee, du tems de Philippc le Bel.
L orCque les parlemeos généraux furent réduits au"
feuls grands du royaume,
&
al tres perfollnes qui avoieot
earaaere pour y affi(ler,
[OUS
les Francs élOient cenfés
y
délibérer par I'organe de efUX qui les
y
repréCenroient.
L es oouvelles ordonnances étoient alors délibérées en
parJemeot, le roi y féao[, ou aUlre perCollne qualifi ée
de par lui, c'en-a-dire qu'elles étoient drerr¿es dans le
parlement meme, au lieu que dans la fui[e on eo aré–
digé le projet dans le eonfcil du roi.
La délibéralion en parJement lenoil lieu de la vérili –
ealion
&
.,¡rtgi(lrement,
donr I'ofage a été imroduir.
depuis. Celle délibérotion éloi[ d'aotant plus nécerrairc
pour donner force aux nouvelles lois , que fu ivanl la po–
liee qui s'obfervoit alors pour les
lids ,
les bacons ou
grands varraux de la couronoe qui étoient 10US l11embres
du parlement, éroieot ehacun mal tres dans leurs domai–
nes,
qui compofoieol au moins les deux tiers do royau–
me; ils s'étoiC IlI meme arrogé le droit d'y faire des
réglemens;
&
le roi n'y poovoil rieo ordonllcr que de
leur conCeotement, e'd! pourquoi il en fait mentioo daos
plufieurs otdoonances qui devoiem avoir Iieu dalls les
lerres de ces baron,.
Tels font deu x établirremens ou ordoonances faites par
Philippe-Augutle; I'uoe du premier Mai 1209, louchanl
les fi efs du royaume,
mi
il el! dil que le roi, le duc
de Bourgogne, les eoLtl ptes de N evers, de BOlllogne
&
de
Sainl-Paul> le Céigneur de Dompierre,
&
plulieu(s au–
lres
~tands
du
royallme, cOllvinrent tlnanimemc:'l1l
de
cet
élabliflement:
'OI1'/1enerfmt
&
ag"'Jfu publico fúrma'/le –
rrme, 1Ie
a
primo di. iWaii. in poflemm ita jie de feo –
áalibtlI eenementis;
I'au[re ordonnaoce, qui d! rans da–
te, en un accord entre le toi, les clercs, & les baroos .
O" trouve aum un
établifrem~nt
de Louis V
111.
en
1223, ou il di[ :
NoverieiJ 'l".d per '/Ioluneatem
&
aI–
f ...fllm archiepifcopomm , epifcopofllm, eomitJlm, baro–
n1lm
&
mJIÍtllm regl1i Francia!
. . .
¡e«>"IIt1s jlabili–
mentum per
j1ldtCOI.
Juio,,;lle, en fon hilloire de S. L ouis , fail memion des
parlemens que tenoit ce prince pour faite fes nouvea)Jx
ttab/iU'mem.
lJ
CufEt d'en donner qudques exemples,
lels que foo ordonnaoce du mois de Mui 12-46, ou iI
dit :
Ji",c tUltm. omnia
. ...
de communi (onfilio
&
af–
f enfu diaomm búronr,m
&
mifit"m , '/Iolum"s
&
pr",–
ú pimw ,
&c.. .
&
ce qu'iI ti t 10uchaD! le cours des
eflerlin s,
a
la tin de laquelle il en dit,
[aaa fuie h",c
ordinatio in parlamento
omn;t!m
San8orum, anno D o·
mini millefimo d1l"neejimo fexagefimo
'1tl;n~o.
Le regne de PhiJippe
111.
di!
le Hardi,
nous offre
une foule d'ocdononoces r.iles par ce prince en parle–
metu,
noramm~ot
celles qu'i l fi t aux parlemens de l'A(–
ceiJlioll eo 1272, de I'oaave de la T oulTaims de la
me–
me année, de la PemedHe de l'anné. [uivante, de l'Af–
fomplion en
J2
74, de
la
Tourraims o.u de N oel en
127f, de I'Epiphaoie en 1277,
&
de ia ToulTainrs en
1183- L es
ordonl1~oees
ainfi délibérées eo parlemem, é–
loienl regardées en quelque CarIe comme
Con
Duvrage ,
de mt'me que fes
arr~ts;
c'efl.-!,ourquoi on les iaCcrboit
au nombre des arrets de la
cou~ ,
comme il en dit
a
la
tin des ordoonances de u 8é} :
Ji",c ordinat;o regiflrata
eft ineer judicill , confilia
&
arre/la eXfediM in parla–
mento omnitlm SanaoTum, anno Domi"J
1283. La me–
me choCe fe trouve
a
la fin d'oue ordonnance de 1287,
&
auffi de deuK autres: de 1327
&
[331,
&
de plulit urs
autres .
Philippe le Bel 61 3uffi ol.ufieurs ordoonances en par–
lementdans les aooées u 8
f ·,
{l8S ,
1290 , Jl.91, 1296,
ENR
599
La .premiere de ces ordollnances , qui en eelle de
1287, comOlenee par ces mots,
,'e(l l'ordonnance fait e
par 1" ,our de noere feignrur le Ro;
&
de fon (Qm –
YIlandemene ;
&
a
la tin il el! dit qu'eJle fue fa;t" au par–
lement ,
&
<ju'elle (eloit puMiée en eh.que baillie en la .
prcmiere a
fIi
fe ,
&(.
A la lfin de celle de 1288,
iI
en di[ que fi quelqu'
un y trOuve de
la
difEcullé ,
00
confultera la Cl.lUr du
roi & les maltres (du parlement) .
11
s'en IrOUl'e 3uffi plufieurs du mPme prince, faites
en parlement dcpuis qu'il eut rendu ceue cour féJ en–
taire
:l
Paris en t 3°2; entr'aUlres eelle d\J 3 Oaobre
13°3 , faite avcC une partie feulemen! des bacons ; par–
ee que, di! Phi lippe le
Be!,
iI
ne pouvoil pas avoir
11
ce confeil
&
a
eetle délibération les autres prélars
&.
ba–
rons fi-tor que la néeeffi lé le reqllerro;[;
&
les barons
dans leur fOllfcriplion s'énoncent ainfi:
nou! ,
par"
que
ladite ordannan« notu femble con'/lenable
ti
profitab/e
ti
la befogne
,
&
ji peu gre'/lmfe
. ..
qlle
nu f ne la
doit refitfer ,
n.fU1
(onfmton,.
L'ordon uanco de ce
prinee du 28
F
évner 1308 , deux antres du jeudi a–
vant les Rameaux de la méme année , & une au[re dI!
~remier
Mai 1313, fon t fai les en pl0i n parlemen t .
11
s'en trOUl'e de femb lables de Philippe '"
1.
dil
de
Valois,
des 24 Juiller
1333,
10 J uilIct 1336 , ) 7 Maí
134f,
&
apres la
S.
Mmio d'hyve r en 1347·
I1 Ya encore bien d'autres orrtonnaoces du Icms de ces
memes prioces, lefqurlles fureot auffi détibérées eo
pa~Iement, quoique cela n'y fbil
pa~
dit préciféruel" ; mm
il d! aifé de le reconnolrre
a
I'époque de ces ordon–
nances, qui (ont
pr~fque
10Ules da[ées des tems voi–
fins des grandes.fetes
au~quels
on tenoit alors le parle –
menl.
On IrOllve en,.ore, du tems de Charles V I. un e–
xemple de lemes du f Mars 1388 , qui furem données
en parlement.
Quelques-uos croyent que l'on eo ufa ain!i juCqu' al!
regne du roi Jeao , par rapport
iI
la maniere de former
les nouvelIes lois daos I'arr"mblée du parlemeot,
&
que
ce fu t ce prince qui changea cel ufage par une de fes
ordonnances , portant que Jos lois oe feroient plllo,dé–
libérées au parlemem , lorfque I'on en formoit le pro –
jet. Le chaneclier Oli vier, 'dans un diCcours. 'lu'il pro–
non~a
au parlement en IH9 , cite eelte ordon nance fans
la da.!er;
iI
Y
a apparence qu'il avoit en
vil.
I'ordon–
nan ce faile le 27 Janvier 13f9, pelldanr la eap[ivilé
du roi , par Charles. régen t all royaum ... ,
&
'lui fU I de–
puis le roi Charles V. il dit
(art.
29.) que dorénavaoe
iJ
ne fera plus aucun. ordonnance, ni (l'oCtroiera aucuo
privilége , que ce ne foil par dé¡ibération de ceu" de
fon confeil .
Mais I' u(oge de former leS"nollvelles ordonllances dans
le confeil du roi en bcaucoup plus ancien que eelle de
¡35'9;
iI
s'¿toit iorrodoil peu-a-peu des le tcms de Phi–
lippe
Ill.
&
de les fllcceOeurs. La plilpart de nou vel–
les ordonnances commencereot
a
!:rre dé¡;bérées daos
le conCeil du roi , qui étoil au ffi appellé
le g,and ton–
feil du roi
,
&
011 les env9yoi[ eofuite au parkmen t pOllr
les vérifier
&
enregiflrer ,
comme
iI
fe pra[ique encore
préfemement '.
Il
fauI néaomoios prendre garde que
dalls~
les premiers
lems ou les ordonoaoces commenGereot
a
étre délibé–
rées dans le cúnfeil, plufieurs des o¡donnances qui fon e
diles faites ainfi,
par le roi
01<
fon conJeil,
ou
par le
confeil le roi préfene ,
ne
lairroi~m
pas d'etre délibé.
rées eo l'arleIl)eut, anendu que le roi leooit rouvent fon
eonfeil en parlemenr. C'e(l aillfi que I'ordonnance de
Philippe
Ir\.
dit le HlIFdi, touchaut les amorlilrl'mens
qui Ceroient accordés par les pairs, coml11eoce par ces
mOls :
ordinattlm f,út per confili«m de "gis., rege pre–
fente;
ce qui
n'emp~che
pas qu'elle n'ait élé taite al!
parlement
d~
l'E piphanie en u77·
On a déjJ vO que des I'aonée 1283 ,
iI
en. fail men–
lÍan
d'enregijlrement
au bas de 'lUdqueS ordonnancts ,
11
en vIai que la plupart de ceIles ou cette memioll fe
trouv~
avoien[ élé délibérées en
parJeme~l ;
de, forre que
cet
em'egijlrement
exprimé par le mal
regiftrata,
fe
rapportoit moios
a
une véritication telle qu'on I'eo–
[eod aUjourd'hui par le terme
d',nregi!lrement.
'lU'; uoe
limpie tranfeription de la pitc.e filr les regillre<; la
délibération faite eo parlemcnt tenoit lieu de vérifi ea–
lioD.
La plus ancienne ordoooance que j'aye trouvée dI!
Domble de celias qui n'avoielll pas élé délibéré<s en
parlement,
&
ou
iI
fo~t
fai[ melltioo d'ull
'enreg'ftre–
mene
qui emp'0rte eo meme I<lns la vé, iti calioll d" la
pitce; c'e(l!'ordoooaoee
de
Philippe-de- Yalo¡', du mois
d'O-