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594-

ENN

,eation VA¡ne

&

fiérile ,' ou I'imagination trop-

allumé~

pe préfente plus difi inél:tmem aucun ob)et;

&

une in–

ti uité d' idées (ans liaiCoos

&

Cans rapport,

s'lf

Cuccedem

lumulmeufemem I'uoe

a

l'aUlre . alors I'eíprit las d'e–

,re tendu, fe rela che;

&

une reverie moroe

&

languiC–

fante, durant laquello i\ ne joüit précifément d'aucun

ob)et, ell I'unique fruit des e

!tor.ts

qu'¡¡ a fait pour

~'O!:,:uper lui-mél)"!e,

11

n'ell perfonne qui n'ait éprouvé

I'cnn f/;

de cet é–

lat, oú I'on o'a pas la force de penCer

a

rien;

&

la

peioe de eet autre élat OU, malgré Coi, on penCe

a

trop

de chofes, Cans pouvoir Ce 6¡cer

a

Con gré fur aucune

~n

particu)ier . Peu de perConnes meo¡es fom alfez heu–

reuCes pnur o'éprouver que raremem un de ces états,

&

pour elre ordioairemeot

a

elles-memes une bonne

compagnie. Un petit nombre peut approndre cet art,

qui'- pour me Cervir de I'expreilion d'H orace, fait vi–

vr~

en

amiti~

avee foi-meme,

,!"od t. tibi reddat

{J–

plJcum ..

11

f~ut,

pour en etre eapable , avoir un certain tem–

pérament qui rend ceux qui I'apportent en naiiTant tres–

redevables

a

la Providence;

¡¡

faut encore s'etre adon- '

né des la jeunefie

a

des éludes

&

~

des occupations,

dont les traval1X demandent beaucoup de médiration:

iI

fau r que I'efprit ait contraaé I'habitude de meme en

ordre Ces idées,

&

de

penCer fur ce qu'

iI

lit; ear la

l eaure on l' eCprit n' agit poin!,

&

qu' il ne foOtient

pas en fairant des réflexions Cur ce qu'i1 lir, devient

bien-rllr Cu)etre

a

I';nnui,

Mais

a

force d'exerecr Con

imaginarion, on la dompte;

&

cette faculté rendue do–

eile, fait ce qu'on lui demande. On acquiert,

ii

for–

~e

de médirer, l'habitude de tranCporter

a

Con

gré fa

penrée d'un objet fur un aurre, ou de la pxer fur un

,:ertain obiet ,

Cerre

·converf.~lÍon

avec Coi-meme met ceux qui la

favenl faire

a

I'abri de I'état de laogueur

&

de miCe–

,e dont nous venons de parler . Mais, comme on l'a

dÍ!,

les per(oones qu'un fang Cans aigreur

&

des hu–

meurs Cans venin ont

prédellin~es

ii

une vie illtérieu–

, e

douee, fon! bien rares; la tituarion de leur eCprit

ell meme inconnue au eomq¡un des hommes, qui, ju–

geanr de ce que les autres doivent Cou(frir de la

Co–

licude, par ce qu'ils en foulfrent eux -memes, penCent

que la Colitude efi 'un mal douloureux par tout le

m onde .

.

. Puifqu'i\ efi

Ii

rare

&

comme impoilible de

pouvoi~

loujours (emplir I'ame par la feule

mlditation,

&

que

la maniere de I'oecuper, qui ell celle de

fent;r,

en

fe livrall! aux pailions qui nous alfea ent, ell une reC"

fouree dangereufe

&

funelle, eherchons eontre l'

en-

1"';

un remede pra!icuble ,

a

portée de ¡out le mon–

de,

&

qui n'entralne aucun ineonvéoienr; ce fera ce–

lui des travaux du eorps réunis

a

la cclture de l' e–

[pri!, par I'exécution d'un plan bien concerté que cha–

cun peut former

&

remplir de bonne heure, fuil'a nt

fon rang, fa po(j tion, fon age ,

Con

Cexe , Con cara.;te,

re,

&

fes talells .

.

.

/1

ell aiCé de eoneevoir eomment les travaUI du

corp' ,

m~ me

ceux qui Cemblent demander la moin,

dre

applie~tion ,

occupent l'ame;

&

quand on ne eon–

cevroir pas ce phénomeoe , I'expérienee apprend qu'i1

ex i(J e. L'on fait également qu r. les occuparions de I'e–

fprir

produiC~nt

alrernarivement le meme elfer . L e me–

lange de ces deux efpeees d'oceupatioos , fournitr.1ll t un

ob)et qu'on remplit al'ee foin chaque Jour, mema les

hommes

a

couvert des amenumes de

I'emm; .

JI

t¡ml dorlc évirer I'inaaion

&

I'oiliveré , lant par

remede que pour fon propre bonheur. L a Bruyere dit

tres-bien que

l'

enm,i

el!

entré dans le monde par la

parefle, qui

a

ranr de pan

a

la reeherche que les horn–

m eS fo m des plaifi rs de la Cociété , c'ell-a-dire des Cpe–

a ncles, du jeu, de la table, .des vitites,

&

de la con–

verfalion . M ais celui qui

s'~1I

fait un genre de vie ,

don l le traoail ell

a

la fois I'aliment

&

le CoOtien, a

afl~1.

de Coi-meme ,

&

n'a pas beCoin des plaitirs dont

j e viens de parler pour charrel

I'enn"i,

paree qu'alors

il ne le eonnn; r point . Ainu le u avail de toute efpe–

ce en

le

vrai remede

iI

ce mal . Qu and meme le tra"

vail n'auroit poi nt d'aur re avamage; q)laod il ne Ceroit

pas le fOllds qui manque le moins , eom!De dit la F on–

tallle ,

d

porteroir avee lui Ca réeo mpenfe dans IOUS les

é lO lS de la vic , aUlam che? le plu s puiffant monarquc,

q ue ehe1. le plus pauvre 'Iabouteur .

Q U'OD IIe s'imagine point que la puilfance, la grao–

deM, la faveur, le. crédir, le rang , les

rich~lfes,

ni

!OUlfS ces ch" fes )Olll1eS enfemble puilfeot

110US

pré–

ferver \le

I'. nmli;

on ,'abuCeroit groilieremem,

PO~lr

ENO

,convaincrc tout le monde de cette vérité, fans n'o es

attaeher

ii

la prouver par des réflexions philoCophiqu r–

qui nous meneroient trop loin,

.¡¡

nous fulfira de pa..

ler

d'apre~

les faits,

&

de traofcrire ici, des

an" doe

,dr< ji"I. de LouiJ

XlV.

on feul trait d'une des lem es

de madame de Maimenon

~

madame de la Maifon–

fort: 11 ell trÓP inllruélif

&

,tro? frappant pour

y.

rcn-

:voyer le leaeur.

\.

" Que ne puis-je, dit

ma~me

de

Maint~non,

vo,us

" peindre

I'pnnui

quí dévore les grands,

&

la peme

" qu'i1s On!

a

remplir leurs journées! Ne voyez-vous

" pas que je meurs de trillelfe daos une fortune qu'oa

" auroit eu peine

a

imaginer? J e Cuis venue.a la plui

" haure faveur,

&

je vous protette, ma chere tille, que

" cet érat me lailfe un vuide a!treux " . ElJe dit un au–

tre jour au comte d' l'..ubigné Con frere ; " J e ne peuI

" plus tenir

ii

la vie que je mene, je voudrojs etre

" mone ". On fait quelle réponfe il lu i tit .

Je eonelus que

íi

quelque chnfe étoit eapable de dé–

tromper les hommes du bonheur prétendu des gran–

deurs humaines,

&

les convainere de leur vain appa–

reil eontre l'

ennu;,

ce feroit ces trois mots de mada–

me de Maintenoo:

Je n'y peux ,plUI tmir,

¡.

'lJau–

droiJ étre ,morle. I1rticle 4e M. le Che'lJpl;er

DE

J A UCOYRT.

ENO, ENOS, ,lENOS,

(G/ogr. mod, )

ville

de la Romanie dans la 'Turquie européenne; elle efi

lituée proche

do

golfe de meme npm .

Long.

43.

fO.

lat.

40. 46.

,

E N O N CE' ,

f.

m.

(Logirue

&

Gi omEtr;.)

Ce

mot s'applique aux propo/irions

&

aux termes dans leC–

quels elles font préCenrées. A inli on dil , cetre propo–

lition ell obfeure dans fon

I"on~/,

voici

J'/nonci

de la

propolition,

&c.

(O )

E N O N

e

1 A T ION,

f.

f.

(Logi'!u.)

expreilion

limpie d'une chofe, en termes d'alfirmarion ou de oéga–

,tion.

L es philoCophes CcholaOiques dininguen! ordinairemem

trois npérations de I'efprir; l'appréhenfion ou perception,

l'¡nonc;at;on

ou jugemcnt,

&

le raifonnemen t ,

Voy'~

cel

mols.

Enonc;at;on, en L ogi'!ue,

fi gnifie la meme chofe

que

prop.jit ion . Voycz.

PRO

P

o

s

r

r

J

o

N •

• ENOPTE,

f.

m.

(HijI.

anc.)

e'éroit dans les re–

pas une efpece d'infpeaeur qui veilJoit

a

ce que chacun

b·ar égalemem; appar"mment a6n que le bon fens s'af–

foiblillanr dans chacun en meme proportion, iL n'y eOt

pas la moidé d'uoe lab le enivrée qui Cerv;r d'amufe–

ment

&

de fpe¡:taele

a

l~autre

moitié qui fer oit rellée

fobre .

. *

ENOPTROMANTIE,

r.

f.

(,Div;l1ation)

eCpece

de divination par le miroir . Ce miroir magique mon–

troir les évenemens

a

venir ou pafles, memc

a

celui

qu i avoit les ycux bandés.

L'¡"optr. mant

éroit ou un

)eune gar\on ou uoe femme. Les Thetralicnnes écri–

voient leurs répoqfes (ur le m iroi, en earaae res de

Caog ;

&

ceux qui les avoien! conCulrées, ¡¡Coient leurs

del1ins, non Cur le miroir, mais dans

la

lune, q,u'elles

fe vantOient de faire deCcendre du cie!: ce qu'

il

faut

emendre apparemment, ou du miroir méme qu' elles

(aiCoient prendre pour la lune aux Cuperllirieux qui re–

eouroient acetre forte d'ineantation, ou de I'im¡,ge de

la lune qu'elles leur monrroient dans ce miroir.

E N O R C

H 1S,

f.

f.

(HijI.

natoMi/1éralogic)

L es

N aruralifies

001

donné ce nom

a

une pierre donl la

fi–

gure rt lfemble aux lellicu)es; ordinairement ce n'en au–

tre chofe que deux pyrites Cphériques joiD!eS enfemble

par un de ¡eurs elltés ; cependant

iI

y en a qui Cont

feules

&

détach~es:

eelles.l?l Cont eommunément de la

grolfeur d'un reuf de pigeol1,

&

contiennenr in rérieure–

mene -une autre pieree qui

ell

adh~rente

a

l'

envel oppe

inrérieure,

&

dom elle remplit la eqpaci!é . Cetre e(pe–

ce

d'i¡,orchis

en d'un gris de cendre a l'eHérieur; la

pierre intérieurc ell d'ullé couleur obfeure

&

foncée,

&

n'ell point lLiifante . Boece de Boot la regarde com–

me une efpeee de

géode,

&

dit qu'¡¡ s'en trouve prcs

de Praguc ' en B" he me. (-)

,

ENPOINTER, v. aa .

en

term. 4'Epr,'glier ,

fe dit de J'aaiQIl de faire la pointe d'une épingle, Cans

avoir égard

a

fa 6nelle, ni

a

I'ébauchage,

00

Ce Cert ,

pour

tnpOi11ter

les épingles, d'une meule d'acier tailla–

dée Cur toute fa Curfaee .

Voyez

M

E

U

L

I! .

C eHe meu–

le efi plus ou moins grolfe , Celon que l'OIí fait deflus

les poiores tines ou les grolfes ,

Voy .

POI

N T

I!

S F I–

N E S

&

P OI

N T E S

GRO

S S

I!

S.

Voyez

l'

article

E–

P

J

N G L

I!,

&

les

fi~ureI

.des .Planches de. /'Epinglier,

E N

Q

U ETE,

1,

f.

tfUJllijittO,

eu

fUI van¡ l'ancien

fiyle