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ENI

I!ntiere meot inapide, cependanr elle

3

quelquefois un

goat fcrrugineux & aOringenr, & meme nauréeux .

l1 Y

a de ces pierres en Angleterre

&

ailleurs. (-)

E N

J

A B LE R, v. aél:.

eerme de 'ronnelier.

C'efi

I!nfonc;er les futailles ou y mettre des

~onds,

C?

arr~lam les douves d'enfooc;ures dans la ra1l1ure qUI ' regne

tout autour du jable cn-dedans .

V oyez

J

A B ¡; I! •

E

N

J

A

LE

R

une an<re, (Marine)

c'e(l auacher

a

I'ancre deuK píeces de bois qu'on appelle

jaJ"

&

les

empater enfemble vcrs I'organeau. Le Jas [en a con–

trebalancer dans I'eau la pane de I'ancre pour la faire

tomber fur le bon c6ré: quelques mate\ots difen!

C1Jjau–

ler 1me ancre. Voy.

J

A S •

(Z)

E

N

J

AM B

E

M E N T,

e.

m .

(Poljie)

confiru-

8ion vicieu(e, principalement dans les vers alexandnns.

On dit qu'un vers

enj ambe

fur un autre, lorfque la

penfée du poete n'efi poim achevée dans le m';me vers,

&.

ne finit qu'au commencement ou au milieu du vers

fuivant. Ainli ce défaut cx-íOe toutes les fois qu'on ne

peut point s'arreter naturellement

:i

la fin du vers ale–

:xandrin, pour en faire [emir la rime

&

la penfée, mais

<ju'on eO obligé de lire de fuite

&

promptement l'autre

vers,

:t

caufe du [ens qui efl demeuré fufpendu. Les

exemples u'en font pas cares: en voici un feul.

CraignonJ 'fu'lm Dieu vangeur ne lance J1Ir nOJ titeJ

La fOlldre inévitable •

11 Y

a ieí un

enjambement,

paree que le fens ne permet

pas qu'on fe repore

a

la fin du premier verS.

Ce n'efi pas a{fez d'éviter

I'enjambemene

d'un vers

a

l'autre, il faut de plus éviter

d'enjamber

du premier

hémiOiche au fecood; c'etl-a-dire, que (i l'on porte un

fens au-dela de la moitié du vers, il ne faut pas l'io–

terrompre ava'1t la fio, parce qu'alors le vers paro!t

avoir deuK répos

&

deux céCures, ce qui efi tres-defa–

gréable.

II

efi encore bien moins permis

d'enjamber

d'l1l1e Oance

:i

l'autre.

Voyez

les auteurs [ur la véru–

DC3tion fran,oi[e.

Mais

(j

l'enjambemene

efi défendu dans les vers ale–

xandrins, comme nous venons de le dii'e, il efi auto–

riCé dans les vers de diK fyllabes,

&

il

Y

produit me–

me quelquefois un agrément, paree que cene eCpece de

ven fa ite pour la poé(ie familíere fouffre quelques lí–

cences,

&

ne veut pas etre a{fuJenie

a

uoe trop grande

gene.

Le~

poetes du uecle paITé ne s'embarraIToient guere

de lai{fer

,njamber

leurs

V<eS

les uns Cur les autres; c'efi

a

Malha be le prem ier a qui l'on doit la correél:ion tie

ce d¿fall t de la verfifie.tion.

P ar ce Jage itrivain, par

fe

g r,;de fidele,

dit D eCpréauK ,

LeC StanceJ ave< grace apprirent

a

marcher,

Et le ver¡ J"r le verJ n'oJa plm eniamber.

,¡frticle de M. le Chevalier

DE] A U

e o

U R T •

E

N 1G

M E,

f.

m .

&

plus [ouvent f.

(Liteér. Poi–

fe)

c'étoit chez les anciens une Centence m yOérieufe,

une propo(jtion qu'on donnoit

ii

deviner, 'mais qu'oo

cachoit

Cou~

des termes obfcurs,

&

le plus fou veot

c ontradiél:oires en apparence.

L 'énigme

parmi les mo–

d~rnes,

ell un petit ouvrage ord inairemem en vers, on

fans nommer une chofe, on la décrit par [es cau Ces,

fes effets

&

Ces

propriétés, mais fous des termes

&

des

idées équivoqoes pour exciter l'e[prit

a

la déco uvrir.

Souvenr

l'lnigme

efi une Coite de comparaiCons qui

caraél:ériCenr une chofe, par des noms tirés de plu(j eurs

fllj etS différens entre eox qui relTemblenr

a

celui de

l'i–

nigme

chacun

a

fa manicre,

&

par des rapports panicu–

¡iers. Quelquefo is pour la rendre plus difficile

ii

deviner,

on I'embarralre, en melant le fiyle ljmple au Oyle fi –

go ré , en empruntant des métaphores, ou en perronni–

iiam exprcs le fujet de

l'enigme

afin de doner le change.

E n général, pour conOitoer la bonté de no,

énigmes

modernes, il faur que les traits employés ne puirrem

s'applíquer tous eoCemble qu'a une feule chofe, quoi–

que feparémcllt il conv iennem

a

plulieors .

J e ne m'arreterai pas

a

rapporter les autres regles qu'

o~

prefcrit dans ce jeu línéraire, parce que mon deC–

fcm ell bien moins d 'engager les gens de Lettres

¡¡

y

don~e.r

leurs veilles, qu" les détourner de remblables

puén lltés .,

Qu'~n

ne dile point en faveur des

énigmes,

qu.e

I~ur

.mvenuon efi des plus aneíennes,

&

que les

rOls d

Onen~./7

COIl! fai t tres-long tems un honneur d'en

c?mpoCer

~

d

en

réfo~dre:

Je répondrois que cene an–

Clenneté mer:n e n'en: ni

a

la ¡¡loire de,

il1izmq¡

ni

a

i~U'

dei

(OIS

onenraux.

'

,

ENI

Dans la premiere origine des langlles, les hommes

furcnt obligés de joindre le langage d'aétion

a

celui des

fons articulés,

&

de ne parler qu'avC!c des images fen–

fibles. Les' connoilrances aujourd 'hui les plus commu–

nes étoient (i Cubtiles pour eux , qu'elles ne pouvoient

fe trou,'er

a

leur ponée qu'autant qu'elles fe rappro–

choient des reos . Enfuire, quand

00

étudia les proprié–

tés des etres poul en tírer des allulions, on vit parQi–

tre les paraboles

1&

les

énigmeJ ,

qui devillrem d'autant

plus

a

la mode, que les Cages ou ceUK qui fe donnoi–

em .pour tels, crurent devoir cacher au vulgaire une

p~rtle

de leurs connoi{fances . Par-l , e langage ima–

glllé pour la clarlé fut changé en myOeres: le fiyle

aaos lequel ces prétendus fages renfermoient kurs io–

firuétions, étoit obCcur

&

énigmatique, peut-etre par la

qlfficullé de s'exprimer clairement; peut-erre au ffi

a

delrein de rendre les connoi{fances d'autant plus efiima–

bIes qu'elles [eroient moins communes.

On vjt d?nc les rois d'Orient menre leur gloire dans

les

propojielon! obJturn ,

&

fe faire un mécite de com–

porer

&

de réloudre des

énigmeJ.

L eur f.1ge{fe con'u–

Ooit en grande partíe dans ce gence d'étude. U n hom–

me intelligent, dit Salomon, parviendra

a

comprendre

un proverbe,

a

pénétrer les paroics des fages

&

l<urs

JentenceJ obJ,ureJ.

C'étoÍl chez eux l' ui"age pour éprou–

ver leur Cagacité, de Ce préCenter ou dc s'cllvoyer les

uns aux autres des

énigmeJ,

&

d'y anacher des peines

&

des récompenCes.

Entre plulieurs eKemples que je pourrois alléguer, je

n'en rapporterai qu'un feul, tiré de l'Ecriture-lainle,

&

jc me ferv irai de la traduftion des théologiens de Lou–

vain, quoiqu'en vieux laogage, parce que je n'ai pré–

fentement que cette traduél:ion fous les yeux. Voieí les

.propres paroles du Texte Cacré,

chapo "jv. d1l livre da

']tlg~J,

verf

12

él

jitÍVdn!.

S amlon dit :

']e '110111 propofe rai 'fuel'fueJ propojieion!:

'f"e ji '110111 me baill,z la Jolution dedans leJ J,pt jOUrI

dft <onvive , je VOUJ donnerai trente fineJ chemijeJ,

él

a1leane de robeJ.

Ver!".

13·

MaiJ ji VOUl ne pouvez me bailler la

[0-

lue;on, V0111 >rte donnerez erente fineJ <hemireJ.

&

alltane de robel. LeJ'f" e/¡ IlIi r épondirent: PropoJe ta

propojition, afin 'f"e l'oY0>21.

Vere.

14.

Ee il ler.r die: De te/tli 'fui mangeoit

,fJ

Jorei la viande,

él

du ¡ore efl ven" la do/ue1lr. El

ne

p~.r<ne

par troÍl jour

J

donner la Jolueion de la pro–

pojielon.

Vere.

15".

Et 'fuand le [epeieme j01lr ¡IIe venu, il>

direne

a

la ¡emme de SamJon: Flaue ton mari,

él

/¡,;

p,rruade '1"';1 ee déclare r¡uelle chofe fignifie la propo–

jilion.

Vere.

17.

Ee ainfi tOUJ leJ ;ourJ du COnVi1'e,

ell~

pleuroie devane lui;

él

finalemene aft Jeptieme jOtlr;

<omme el/e le molejloie, il ¡'tÍ e"pofa: la'fu'./le in<o/1-

t;nene le lit favoir

a

<e"x de Jon pC1lple .

Vere.

18.

Ee iaux lui tjirene au J,ptieme jOllr de- o

v"nt le Jole;1 couchane; f2.!,el/e chofe ejl pI/u dorICe

'ftle le miel ,

él

'fllel/e <hoJe efl pl"J ¡.rte 'fue le lion?

Lors Samfon lellr die: Si VOUJ n'

e"iJie~

la;'orerl avu

magéniffe, vous n'euiJiez poine trouvi ma propo/ition,

Un [avam

J

uriCconCulte met cette

énigme

au rang

des gageures , en m alÍere de JeuK d'eCprit;

&

il pour–

roit bien avo ir rairon , car

il

y a une Oipulation de parE

&

d'autre, de treme fines chemi[es,

&

aatane de robes.

C ependam les ?hiliOins agirent de mauvaiCe foi, en

0-

bligeant la femme de Samfon de tirer de la bouche de

fon mari l'explication de

l'énigme,

&

a la leur appre[\–

dre, au líeu de la deviner par cux-memes .

Au . reOe, dans notre liecle,

l'i nigme

propoCée par

Sam[on ne feroit point dans les regles, parce qu'elle

ne rou loit pas fur une chofe ordinaire, ou

UII

évene–

ment commun, m ª is [ur un fait particulier; c'eO-a-dire

[ur un de ces cas qu'il efi ordinairemenr prefque im–

poffible de deviner.

Quoi qu'il en foit, dans ce tems-U on n'étoit pas

Ii

fcrupuleux; on ne cherchoit qu'1I attraper ceu! a qui

préCentoit des

énigmeJ

á

expliquer :

&

c'efi un fait

Ii

vrai, que I'intelligence des

énigm"

, ou des

Jentencer

obJctlreJ ,

dev int un proverbe parmi les H ébreux, pour

lionifier l'allrcífe

a

tromper, comme

00

le peut con–

c~re

du porteait que D aniel fait d' Antiochus Epipha–

nés , " L orfq ue les iniquités [e feron!

accrue~,

dit-il,

il s'élevera un roi qni aura I'impudence Cur le front,

" &

qui compre'ndra les

Jenten(eJ obJclI""

".

" Le voile myOérieux de cene fQrte de [agetTe la ren–

dit, eomme

¡¡

arrivera toujours, le plus e(limé de toUS

¡es talemi ; c'ell pourquoi

qaUi un

pfeólume, ou il s'agir

Q'cl!t"

,-