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l '

5

8 6

ENG

au plus haut intéret; ufure honnete que les lois

&

\es

m<Eurs dev roicot encourager de concert .

Quelques écrivains qui ont traité de l'Agriculture , ont

paru vouloir aHiliblir la nécellité des

engraiJ.

l is

di~ent

que les plnutes

le

nourrilrant des parties les plus déilées

de

la terre , il fu Bi t de les atténuer pou r rend re celle–

c:i fécoode . lis ajontent que le fu mier le fai t par fermen–

tation mais qu'on y parv ien t beaucoup plus m rement

par la' fréquence des labours; que la charrue brife mé–

chaniq uement les moléeules

a

une plus

grand~

profon–

deur

&

beaucoup mieux . N ous connoilTons dans tou te

fon étcndue I'utilité des labours;

&

nous favolls que la

d ivifion des molécules de la terre eCl nécefTaire

a

fa fé–

condité; mais celle divifioo qu'operent les I3bours ne

peu t ctre que momentanée; une pluie longue

&

violente

J'anéantit . Q uelque bien labourée qu'ait été une terre,

fi

I'on

y

feme du blé fans I'avoir fumée, on la trou–

vera totalement atfailrée

a

13

fi n de I'hyver ,

&

ordinai–

rement les raeines du blé feron!

a

la fuper ficie .

ti

n

" igraiJ ,

par fa fe rmeIJtation continuelle , I'auroit défen–

du de l'affailrement .

Il d i

diBicile de fe perfuader qu'u–

n e div ifion faite m échaniq uemenr pu ilre fo urnir aux pian–

tes alTet. de parties délicées pour leur nourriture . ·U ne

produél:ion cominuelle doit épuifer ces parties,

&

les en–

grais

en réparent l'épuifement ; on doit auendre d'autant

plus ft1remen! ce bien de ceux qu'o n employe le plus ,

comme font les fum iers , qu 'eux-memes ne font que les

pareies un peu altérées des plantes, qu'ils aident

ii

repro–

duire . lls contiennent des fel s

&

des huiles qui mre–

m ent, indépendamment de leur aél:ion, concoureot, a–

vec la terre proprement dite ,

a

la nourricure des plan–

les .'

Parmi les

engra;J

que I'expérienee a m is en ufage,

i1

en efl dOn! l'cHe t dure un gr3nd nombre d'années. N ous

ne connoi lfons en F rance que la marne qui loit de ce

genre . Les Anglois ont de plus leurs glaifes, dont I'ef–

fet efl excellen! ,

&

qu e peut ctre nous pourrions avoir

c omme eux . N ous ofoos m eme alTurer, fan s avoir fait

H -ddJu s d'cxpérienees direél:es, que le m élange de cer–

taines g laifes réulli roit dans nos terres legeres

&

chaudes .

T ollt mélange de terres de différenee nature a to ujours

eu d<s dfets ti heureux , que le fueees 'de eel ui-lit pa–

rOll démon!ré ; il n'efl quefl ion que d'éprouver

II

nous

a vons ici , cornme en A ngleterre, des m ines d·e g laife

a

poreée des terres au xquelles elles eonvie nd roient . L 'é–

Joignement relldroit la dépenCe exeelli ve .

Voyez

C

U L–

T U R E.

La maroe efl une eípeee de terre blaneh-l'tre

&-

ere–

taeée, qui fe trou ve 'luelq uefois prefquc a la fu per fi–

c ie, m ais plus fouven! a une

alTez

grande profondeur .

E lle contient beaucoup de fels; de leur quantité dépend

en partie la durée de fo n e!fe t ; mais elle depend au lli

de la qualité de la terre. L es L aboureurs dirent de

certaines terres , qu' elles ufene leur marne plus prom–

ptement que d'au tres. L a durée la plus ordinaire efl

ehrre dis-huit

&

vingt - einq aos;

iI

efl rare que ceuc

imprellioo de fécondi té

le

fa tfe fcntir jurq u'

ii

trente.

L a marne .convient

ii

toutes les terres froides ,

&

elle

di

fur- rou t excellen!e dans les terres appellées

b/an–

eheJ ,

qui fon t tres-communes. L a chaleur

&

,'aél:ivi–

té qu' elle leur eommunique les rend au lli proprcs

a

rapporrer du blé , qu'aueune terre que ce foit .

11

n' efl

pas pollible de déterm iner d' une maniere préeife la

quant jté de marne don t un arpen t a befoin, puifque ce–

la dépeod

&

de fa qualité

&

de celle de la terre: ce–

pendan t on pem l' évalucr a peu pres

¡\

quatre cents

m inots , merure de P aris , pour uo arpent

¡¡

20

piés pou r

perche; c'efl une quant ité moyenne fu r laq uelle on peut

fe regler, mais el! eonfultalll toujou rs l'expérienee pou r

chaque endroit . L es deux exd:s

doi.vc

nt etre évités a–

" ec le plus grand foin ; ne pas marner alrez , c'efl s'ex–

porer

¡¡

recornmencer bie n - te,t une dépenfe conlldéra–

blc.

1I Y

uu roit encore plus de danger

¡¡

m arner trop.

L 'dfet de ce t

engraiJ

efl d' éehauffer; il brnleroit, ti

1'on palToit cereailles bornes.

Pendan! les deux premieres 3nnées apres qu' une ter–

re efl marnée, on doit y fe mer de l' avoine; les re–

colres de ce g rain équivalent alors

a

des recoltes or–

dinaires de blé, roit par leur abondance , foit par le

peu de frais qu'esige la culture : d' ail leurs le blé n' y

reulli roit pas dans ces premiers momens du feu de la

m arne . La ferrnenra:ion qll'elle excite le lailreroit trap

lon~- rem s ~erd;

ir muriroit tard,

&

par· la feroit

e~po­

a

la ro.uIIle , qu i efl un des pl us grands m aus que

le bled alt

a

crailldre. L ' avoine au comraire court

m oins de !ifque

ii

proporeion de ce q u' elle m arit plus

,~rd ,

Apres deul recoltes de ce dernier g rajo

I

on peut

ENG

en faire deux tres· bonnes de blcd, fa ns qu' ¡¡ foil be–

foin d'employer d' nutre

cngrais .

Cependant quelques

laboureurs, qu'on ne peu t qu'approuv(f , craigllant d'é–

puifer tr'op tÓt leurs terres , y r¿pandclH du fumier en

petite quancité,

&

du fumier k moins chaud , puur tem–

pérer un peu le fe u de la marne: quatre ou cinq an–

nécs étam palrées, on reprend le cour s de la c ulture

ordinaire

&

une terre marnée dev iem alors dans le

cas de

10~teS

(eelles qui n'on t jamais eu befoin de I'e–

Ire . Le bon effet de

la

mame fe fai t feneir, eo rnme

nous I'avons dir , pendant un tems !WJs ou moios long ;

mnis un inconvénient auquel

iI

faut·

~uendre,

c'en que

la terre devienr plus llérile

ii

la fin que fi on ne l' a–

voit pas contrainte

a

cet effort de féeo ndjté; il efl peut–

~r re

dans la nature qu' une fermen tatiorí extraordinaire

foir ruivie d'un repos proporeionné. Quoi qn'i1 en foit,

il

el!

airé de dill inguer une terre

ma"H~e

trOp aneien–

nement ; fon arpea efl triCle ; la pluic qui femble ou–

vrir toutes les autres terres, ba t eelle-ci ,

&

en rappro–

che tontes les parties; le Soleil la dureit plus qu' il ne

l'éc hauffe; les mauvaifes herbes ,

&

fur - tout le pavot

fauvage , y dom inent ; le grain y iauuit .

JI

n' efl pas

po lli ble de la tn t'eonnottre

11

ces marq ues de fl éri lité •

L e remede Ce trouve Elans la m arne meme;

&

alo rs

elle devient abfolument néeelraire; cela fai t dire

a

quel–

q ues laboureurs, qu' e1le enrichit le pere

&

ruine les en–

fans. O n peut dire auffi qu'elle paye d'avanee avee u–

fure ce qu'j] en co/lre pour la renouveller . N nus de–

vons ajo/l rer ici qu'avec I'aide de fu m iers, on prolon–

ge pendan! plufieur s années

l'

efl'et de la marne; mail

iI

fa ut ne pas les épargner,

&

favoir s'exécuter fur la

dépen fe; ceue prolongatio n efl meml! utile

a

la terre,

&

la pratiq ue en efl

a

confeiller. Enfin lorfqu' on re–

nouvelJe la marne, ce ne doit pas etre fan s y apporter

des précautions ; elle feroi t pour une terre ain

(j

épui–

fée , ce que fOn! cereains remedes aél:ifs pour un eflo- '

mae ufé ; ils ne le raniment d'abord, que pour le laiC–

fer bien-t Ót plus lang uillant .

11

efl done prefque néeer–

faire de donner du repos

a

la

lerre , avant de la mar–

ner une feeonde fois; m ais a6n que ce tems de repos

nc foit pas perdu , o n peut

y

femer de la luurne, du

Cain-foin,

&,.

comme nous le dirons

ci .

d {fo us , en

parlant des terres fat iguées de rapporeer dll grain.

D e tous

les engrais ,

les fum ier< fo ot ceux dOnl I'u–

fage efl le plus généralement reS'l' ; mais tous ne Cont

pas indifféremmen t propres

a

tomes fon es de terres . Le

fu mier de mouton, fur- tout celui qui efl ramalTé dans

le fond de la bergerie, doit etre refervé pOll r les rerres

froide s

&

médiocremen! fon es . L e rumier de ,he val,

ponr les terres froides

&

forres en

m~ me

tcms . Le

fumier de vache efl le meilleur

engrais

deS terres chau –

des

&

legeres; ces différens fumia

m~lés

&

conCom–

m és enfemble conv iennent au x terres d'nne qualité mo –

yenne entre eelles·la;

&

ce fon t les plus com m unes •

L e plus chaud de toUS les fumiers, efl celui que don–

nent les pigeons; mais il n' el1 lamais pollible de s' en

proeu rer beaucoup: il ne conv iene non pl us qu'aux ter–

res ex trem eme nt froides. L oih d'c n eouv rir la terre ,

comme on doit faire des autres fumiers , on le feme

Icgerement avee la main ; fa chalenr en rendl Oit la

quantit é dangereufe .

L e pareagc des moutoos a cela

d'

avantageux, quo

l'eng raÍJ

cfl poreé fu r les terres par ces animaus m e–

mes. Par cerre raifon , il efl

a

préférer

a

tous les au–

tres pour tous les endro its 610ignés de la ferme ,

&

011

la dépenfe des eharrois feroit grande. D ans quelq ues

provinees, les lapoureurs intelligens empruntent les mou–

lo ns de eeUI qui ne le font pas. lis acheten t le droit

. de les fa ire viv re pendan t

\111

cerrain tcm s fur leurs ter–

res;

&

I'abondance des lecoltes efl touJours le fr uit de

cerre location .

Une terre fumée habituellement confe¡ve plus long–

tems le prineipe de fa fécondité que

cel

e qui ne I'cfl

qu'en pa{Tau t; mais en général

00

oe peut guere éva–

luer qu'a deux

OU

trois ans la durée des e!lets du fu–

m ier. On fu me ordinairement fur la jaehere;

00

en re–

cueille le premie'r fruit par une abondame moilTon de

blé ; celle d'avoioe ou d'orge qui la fui t fe fent eneo–

re des bons .ffets de

I'engrais .

Apres cela on lailTe u–

oe année de repos

a

la terre , pour la

fa~onner

&

la fu–

m er de nouvean , avan! de lui redemander une réeol te

de blé . C'efl

l:I

le train eommun de la culture pour

la plus grande

pa rei~

des terres; mais eett e anné.: que

I'on voit perdue, ·peut etre employée dans les terres

gralres par elles-memes , ou dans

eelles

qui ont Cíté

bien engra ilT ées; o n peut, o n doit m eme y fe mer des

poi¡ ou de

la

veCee) qui donneDt un fourrage cxcel-

, . lem;