ENN
...mi
quelque breuvage monel, mais d'empoifol1ner les
fourc cs, les fomaines, les puirs, les fleches, les épées,
les dards, les bailes,
&
tomes autres eCpeces d'armes.
Les narions qui re Com piquées de générofiré, ne Ce
foO( poilU écanées de ce s Corees de maximes . On Cair
que les conruls r0 mains, d"ns uoe leure qu'i1s écrivi–
reO(
11
Pyrrhu~ ,
lui marquerent qu'il, étoir de I'imérer
de rous les peuples qu'oo ne doooat poior d'exemples
différeos de ceux qu'ils pratiquoient·
a
Con égard.
C'efl une convenrion racite dont I'iorérer des deux
pareis exige égalemeot l'obCervarion; ce Cont
de
jufles
aCs,3rances qu.e les homm<lS Ce doivem
reCpeéliv~mel)t
pour leur propre inrérer;
&
certaioement il efl de I'a–
valUage C0mmun dll' genre humain que les périls
Oc
. s'augmentem pas
11
I'infiui .
.
A
ino pour ce qui <ega,de la voi. de I'alfaffioar, fa–
c Ue
11
exécurer par l' occafion d' un erailre, je ne dis
pas qu'on Cuborneroil, mai; qUt viendroir s' offrir de
lui·mcme par haine, par eCpérancc de Ca foreune, par
fa naliCme, ou par 10111 aulre mOlif poffible; aucuo hom,–
me, aucun Cou verain, qui aura la conCcie,llee un peu
dé licale, n'embraOera cwe indigne relfource, quelque
avamage q.u'il pllifTe s'en promeme. L'éral d' hoQi\i–
té qt>i diCpeore du commerce dc-s bons otEces,
&
qui
aUlOrire
a
nuire, oe rompr pas pour cela toUI \ieo
d~hu
m anilé,
&
n'empeehe poim qu'on ne doive éviler de
donner lieu
11
quelque mauvaire aaion de
I'ennemi,
ou
de qllelqu'un des fiens. Or un "airre commet Cans COll–
!redit une aélion égaIeme,lH homeuCe
&
crimillelle,
a
laquelle il n'en pas permis de
~ondefi:endre.
1I
n'en pas plus permis de manquer de foi
a
un
en,–
nem; .
,
O'plimtu
jlr.
Militi,e, ",i poflremum
~fl,
primumquc t"eri
Inter bella {idem
.
Punic.
lib. X IV. v . 169.
C'efl:-a-dire" le guerrier qoi efl homme de bien, n'a
" rien ran t
l
creur que de garder religieufemeor Ca pa–
" ro le.
11
I'ennemi
" .
Belle renrence de Silius ltalicus ,
écrivain de mérire,
&
digne conru l de R ome!
D'ailleurs, fuivant la remarque de Cicéron , lOut le
monde chéril celle dirpofi lion d'efpril qui
PQrt~
11
gu.–
der la fei, lors meme qu'on rrouveroil fOJ1 avaorage
¡¡
y
manqoer. N'y a·t-il pas entre les
enn¡'mi¡,
quels
qu'ils foienr, une rociélé élabJie par la lIalure? N'efl–
ce pas de celle rociélé fondée Cur
la
rairon
&
la fa–
eullé de parler qui Cont communes. ' · rous les humains ,
que rérulle I'obligalion inaltérabl e de renir les promeC–
fes qu' Hs Ce fonl failes? e 'efl la foi publique, dir
Quinlilien, qui procure
a
deux
cnncmÍJ,
pendant qu'
ils om encore les armes
11
la maio, le doux repos d'u–
ne !reve: c'efl elle qui alTare aUl< villes rendues les
droils qu'elles re rool rerervés: enfin c'efl elle qui el!
le Jien le plus ferme
&
le plus Cacré qui foif parmi les
hommes .
Voil. ce que je crois d'drenriel4"obrerver touchant
, les bornes qu'il faur mellre allX droirs de la guerte rur
les per.Connes des
ennemÍl;
&
quanr a ce qui regarde
leurs biens, j'en ai parlé au
mol
D E'G A T.
Ce COut
les
m~mes
principes d'humanilé
&
de rairons d'il1lérer,
qui .düivem conduire les hommes
a
ces. deux égards;
s'ils violeor ces principes raos pudeur
&
rans remords ,
tour en perdu; les repréCailles reroor affrelJCes, les cris
&
les gémiOemeos Ce perpémeronr de race en race,
&
des flols de Cang inooderonr la rerre.
Areidc de M.
/. e
heva/ier
DE
J
A II
e o
1J
R T .
E
N-N E MI,
en P eint"";
on appelle
(o,dcur¡ en–
nemia,
celles qui s'accordent mal
&
qui.. ne peuvent
fub fifle r enCemble Cans offenCer la vue, ou fans fe dé–
truire
tll
Ires-peu de rems. Le bleu
&
le vermillon
font des couleurs
ennmúeI
~
leur 'llelange produit une
couleur aigre, rude,
&
deCagréab!e.
.
Les habiles peintres Ce foor que!quefois un Jeu
ele
vaincre les ditEculrés qu'oo prétend réful.rer
de
I'alfo–
ciation des couleurs
e/""mi,,:
ce C1ui H:rcit che". les
ignorans une témériré, qui De
p~oduiroit
que .des
e~~ls
maoffades, devient l
ch~ü
les
~aOlles
une.
h~rdletle~o~a~
ble, qui n'enfame que des
prodlg~s .
D,alonn. de
•
eme.
(R)
. E
N N
U 1,
C.
m .
(Morafe philoI;
)
ef~ece
de
~éplai:
lir qu'on oe Caur.oit definir: ce n efl
m
.cbagnn,
OJ
trifleOe; c' en une
p~illalion
de tour plal
(¡r,
cau Cée
par je ne fai quoi daos nos organes ou dans les ob–
jets du dehors, qui au Jieu d' oceuper nOlre ame,
produir un mal- aire ou dégoÜr, auquel on ne
~eut
6'acco(\lum<r . L'emm;
ea
le plus. daogereu4
enueau
de
'Jome
V.
.
ENN
593
Ilotre erre,
&
le tombeau des paffions; la douleur a
quelq ue choCe de moins accablant, parce que dans les
intervalles elle ramene le bonheur
&
I'efpécance d'un
meilleur élal: en un mot
J"mnu;
etl un mal fi fingu–
Jier , fi cruel , que I'homme enrreprend Couvent les rra–
vaux les plus pénibles, afin de s'épargoer la peine d'eo
clre tourmenté .
L'origine de cClte trifle
&
f3cheuCe CenCatioo vient
de ce que I'ame n'efl ni alfe7- agirée , ni alfe7- remuée.
D évoilons ce principe de
I'enn"i
avec
M.
I'abbé du
Bos qui I'a mis dans un tres-beau jour, eo inflru i–
ram 'les aulres de ce qui Ce paOe en eux,
&
qu'i1s ne
font pas en élat de démeler , faure de Cavoir remomee
a
la rource de lems propres alt'eélions.
L 'ame
a
Ces
beCoins comme le eorps,
&
I'un de res
plus grands bcCoins efl d'ctre occupée. Elle I'efl par
elle-meme en deux manieres; ou en
Ce
li.ram aUI im–
preffions
qu~
les objet, exrérieurs ·fom Cur elle,
&
c'en
ce qu'on appelle
fenlir;
ou bien en s'entrelenanr par
des fpéculations CUF des matieres , Coit uliles, Coil cu–
rieuCes, Coir agréables,
&
c'en ce qu'on appel.\e
reJII–
chir
&
mldieer.
.
La premiere maniere de s'occuper en beaucoup plus
facile que la feconde: c'en auffi I'unique relfource de
la plupart des hommes conrre
I'ennui;
&
meme les
perronoes qui Cavent s'occuper aurremeDr Conr obl igées ,
pou r ne poinr IOmber datlS la longueur qui. ruil la du–
rée de I'oecupalion , de fe préler aux emplois
&
aUÁ
plaifirs du eommun des homrnes. Le changement de
travail
&
de plaitir rernee eo mouvemClll les erprits qui
commencent
a
s'appefantir: ce ehangement remble ren–
dre
11
I'imaginarion épuiCée une nouvelle vigueur.
\ (oil:\ pourquoi nous voyons les hommes. s'embar–
ralfer de tant .d'occupalions frivoles
&
d'affaires inuti–
les; voila ce qui les porte
11
eourir avec tant d'ardeur
apres ce qu'ils
appe\len~
leur
plaijir,
eomme
a
Ce
li–
vrer
11
des paffions dom i1s connoilfenr les ruires
fa–
.cheuCes, meme par leur propre ex-périence. L'inquiéru–
de que les affnires cauCent, ni les mouvemens qu'elles
dem~ndent,
ne rauro,ienr plaire
all~
hommes par eux–
m emes . L es paffions qui leur donneOl les juies les plus
vives, leUt eaureol auffi des peines durable,
&
doulou.
reures ; mais les hommes craignenr encore plus
I'ennui
qui fuir l'inaélion,
&
ils rrouvent dans les mouvemens
des affaires
&
dans I'ivrelfe des p? ffions, une émotion
qui les remue. Les agilarions qG'elles excilenr,
fe
ré–
veillenr encore duraOl la Col itude; elles empechent les
bommes de
Ce
renconrrer tele
11
tele, pour ai'n li dire,
avec eUI·memes, Cans erre occupés, c'efl-a-dire de Ce
trouver dans I'affl iélion ou dans
I'ennui.
Quaod dégourés de ce qu'on appetle le mond'e, jJ's
prennent
ta
,éfoluriol1 d'y renoncer,
iI
efl rare qu'ils
puilfent la tenit. Des qu'ils ont eonnu I'inaaion, des
qu'ils ont comparé ce qu'i1s Couffroient
p~r
I'embarras
des affaires
&
par I'inquiétude des paffions avec
I'en-
1Jt/Í
de I'iodolence, ils vienneor
a
regretrer I'élal IUmul–
tueu)> dor:t ils étoieO[
Ii
las. On les aecu re fuu veO!
i
tort d'avoir 'ait parade d'une modération feiole, lorr–
qu'ils ont pr!s le parti de la retraite, ils élOienr alors
de bonne·foi: mais eomme I'agilarion exceffive leur a
fait Couhairer une pleine
tr~oqui\liré,
un lrop gra:nd loi–
lir leur a' fait regrelter le lems
00
ils éroieot tOll jours
occupés. Les hommes fom enCOre plus legers qu' i1s
ne rOn! diffimulés ;
&
Couveot ils ne ront coupables
que d' inconflance , d·aos les occafions
011
on les ac–
cuCe d' artifice." Je erois des hommes plus mal-airé–
., men t
la
conflaoce , que lOore autre choCe,
&
rien plus
:,
~irémenr
&
plus eommunémenr que I'incooflance " ,
dit Monlagne .
.
En.
effet l'agitation ou les paffions nous tiennent, me–
me durant
la
folitude,
el!
fi
vive, que rout autre état efl
In étar de
langueu~
aupres de cetre agitalion. Aioli nous
aourons, p3r i'lflinél, apres
I~s
objers qui peuvent ex–
cirer nos pafl1ons,1 quoique ces obJers fa Ifent Cur nous
oes impreffions qu\ !lou1 eOUlent fou vem dflS AuilS in–
quieles
&
des journées rleine, d' amer.lUme
~
mais les
hommes et>_ g¿nél'lil Couffrenr encore plus
11
vivre Cans
palfions que les paffions ne les fom wuffrir.
L 'ame Irouve pénible,
&
m€me
Couvenr impratica–
ble la feconde maniere de' s'occuper, qui confine a mé–
diler
&
a
reRéchir, priocipalement quand ce n'en pa·s
un rentiment aaue! ou récen!, qoi efl le Cujet des re–
flexions.
II
fnut 210rs que I'ame faiT'e des effor(S con–
tinuels pour fuivre I'objer de Con atrellrion;
&
ces ef–
forts rendus fouvenr infruélueux, par la diCpootion pré–
íente des organes
du
cerveau, n'aboutilfeni qu'a une eOIl-
Ffff
tell-