Table of Contents Table of Contents
Previous Page  604 / 892 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 604 / 892 Next Page
Page Background

576

ENF

"olume d' nn corps . 11

Ce

prend au phylique

&

au mo–

ral, au limpIe

&

au figuré.

E

N F L

E R D E S PAR T I

I!

S, E

N F

L E R

U N

M

I!'-

M

o

J

RE,

(Commeree

)

c'di y meltre les marchandi–

fes qu'on a

livré~s,

it

un plus haut prix qu 'elles ne va–

lem, ou qu'on n'en eft convenu .

On dir auffi

enfier

la dépenfe d'un compre, pour

Ii–

gllificr qu'on y employe des an icles qui n'y peuvem ou

D' y doivent poim entrer .

D íélionn. de C ommeree , de

Trévoux, de C hambers . (G)

E

N F

L E R ,

(O rf évr .

)

oplration de la retra;nte

;

c': ft

l'aétion d'aggrandir au marreau fue la bigorne les parues

in férieures des pieces d'argelllerie, qui doivent former

le ventre des pieces, comme aux pors a I'eau , caffe–

tieres , chocolarieres,

&e.

E

N F

L

U RE,

r.

f.

( JIIledecinc

. )

Ce rerme eft em–

ployé pour ex primer en général lOute élévation contre

nalure qui fe forme Cur la furface du corps, par quel–

que caufe

&

quelque m aliere que ce foil; 3infi on peul

dire de lOures les rumeurs , qu'elles font des

enftttres.

Les parties exremes affeétées de phlegmon, d'éréfypele ,

de skirrhe . fonr lollj ours plus ou moins enfl ées ; quel–

quefois méme I'affeélioll des parrics internes caufe une

, nfiltre

'lni fe montre

a

l'extérieur, comme I'inflamma–

rion,

&

aurre rumeur du ventricule;

l~s

méréorifmes

qui poulTenr en-dehors les légumens ,

&

les fOn! parol '

rre entlés: on dil .auffi de la grolTelTe qu'dle fail

enfier

le ventre , qu'elle caufe une

enfiure

de neuf mois. L e

trop d'embonpoint peur auffi erre regardé comme une

, nfiure

produire par la rrop grqnde abondance de /(railfe

qui fo() lev e les legumen s,

&

forme Gomme une ana–

farque adipeuCe.

I/oyez

T

u

ME

U

R .

L ' uCage a cependant reftraint la lignificarion du mot

m fi nre ;

on s'en Cen panicúl ieremem pour dé ligner un

amas de Ruides aériens ou aqueux, qui élevent la peao

au-de/Tus de fon ni veau ordinaire dans l'élar de Canlé ,

foir que cer amas s'élende

a

lOure la Curface du corps,

foir qu'elle n'air !ieu que dans quelqu'une de fes par–

ties . Si c'eft I'air renfermé fa us la peau, qui en la

m ariere de

I'enfiure,

on I'appelle

emphyJeme ,

qu i peur

érre univerfe! ou particulier :

Ii

celte efpece d'

enfiu re

n'eft pas forr é rendue, on lui dotlOe le nom de

t um ettr

tmphyf ématetlfe:

fi la maliere aérienne eft eenfermée

.dans le ventre,

&

en difteod coolidérablemenr les pa–

rois , on oomme celle forte

d'

enfittre tympanite,

paree

que lorfqu'on la frappe, elle rai fonne comme un ram–

bour( voyez E MPHY SEM E T YM P AN ITE )': fi c'eft

la féro liré ou toure aurre humeur aq ueufe , qui gonft e

le li/Tu ce llu laire , on appelle

l'enfiure

'lui en en for–

m ée,

letteophlegmatie : anafarque,

ti elle eft é tendue

fu r toure la Curface du corps : on I'appelle

bottffiffi,re:

fi elle n'affeéte que le vifa!!e:

redem... ,

li

ell e u'occu –

pe qu' une petire partie: on donoe le nom d'

enfittre

fim plemenr au x rumeurs aqueufes OU fére ufes, qui af–

feétem les extrémilés du corps ,

&

particulieremellr les

inférieures .

Si

l'enfiure

eft produile par un amas d'eau épanchée

eenfermée dans la capaciré du

b~s-ventre ,

ou dans tou–

te autre cavilé parriculiere , o n la nomme en général

h)'droccle ,

qui eft auffi dift inguée par différens noms , ,

felon que les liquides épanchés occupenr telle ou lelle

panie. A iuti

l'enfiut"e

aqueufe de la cav ité de I'abdo–

m en en appellée

afeit es,

celle du fcrorum eft appelléc

h)'droeele ,

&c.

Voyez

A

N A S A R

Q

U E,

L

E U C 0-

P H

LE

G M A

T lE , OE D EME, H

y

D RO P I S l E, A–

li C IT E , H YDRO 'I'DE ,

& e.

( d)

E

N F

L

U

RE ,

( M anége , M arlchall. )

terme com–

m unément

&

indétinimenr appliqué a lOures les mala·

dl-es qui Ce monrren! exrérie urcment par l' augmenta–

rion du vol ume namre! d' une panie quelconque , ou

d'une porrion de celle partie ; mais quoiqu e ce mor fem–

ble embra/Tee toures les efpeces de tumeurs, nous di–

rons , poor le réduire a fa véritable fignification , qu'il

défigne un gon tl emen t non circonCcrir, accompagné de

plus

011

de moins de dureré , quclquefois mou, fa ns

inftammation

&

fans douleue, ou Cuivi de l'une

&

de

l' autre.

Tomes les parries exrérieures du corps fOn! fujelles

a

l' enflure ,

il fau t néanmoin s convenir qu'il en eft qui

y

paroiíJenr plus expofées : les unes , a caufe e la con–

texture plus !ache de leur rilfu qui permer plus facile–

rnenr le féjour des humeurs , ainlí que nous le voyons

daos les paupieres , au fourreau, au fcrorum,

& e.

les

autres , .allen?U leur éloignemenr du centre du m ouve–

menr c.lrculatre; car les liqueurs ne pouvant y panici–

per

en!le~ement

de fa force, leur reto ur eft beaucoup

..1\Ji pémble: tellei fom

a

cet é&ard les quatre e¡¡tré-

ENF

mités , donr la potition perpendiculaire ell encore un

furcrolr d'obftacle a la liberré de ce meme retour , puif–

que la les. humeurs fom obligées de remontee contre

leu r proprc poids.

\

,

L 'enfittre

peur provenir de eaufe imerne ou de caufe

exrerne . On doir r envirager quelquefois comme uoe

maladie paniculiere, quelq uefois aulft comme un fympro–

me de maladie .. Elle eft formée par l'air dans les em–

phy femes, par Ides humeurs , c 'eft·a-dire par le Cang

Ceul dans les eontutions, par de la férotilé dans les

0:–

demes,

&e.

L'enfi ure

e/Tentielle érant nne malad ie parriculiere, De

demande qu' a etre terminée par la réfo lulion , de qu-el–

que efpece qu'elle

COÍ!;

guar. r a celle qu i eft un Cym–

plOme de maladie, on y remédie en trailaor la mala–

die qu' elle annonce différemmenr, Celon fon genie

&

fon caraétere.

On ne peur pae conféquellr preferire un rraiternent

qu'eu égard

a

I'enfiure

etTenrielle. S'j) y a douleur

&

inft ammarioo, la (aignée , un régime modéré

&

hume–

élan r, des ropiqlles anodyns ou legeremen r réfolr¡ rifs ,

un breuvage pu rgatjf eonn ad miniftré dans le rems de

la réfolulion de I'humeur , fuffiront

&

remp lironr par–

fairemen! notre objer . S i nous n'appercevons ni I'un ni

I'aurre de ces accidens, nous mellrons d'abord en ufa–

ge des réColUlifs qui auronr beaucoup plus d'aélivité,

tels que les Cpirirueux ;

&

nous réitérerons les pur/(atifs ,

a moins qu'il ne s'agiffe d'une

enfiure

em phy fémateu~

fe,

ear en ce cas ces dern iers remedes ne fonl pas d'u–

ne auffi grande néceffit é.

(e )

E

N F

L

U

R E

(Rhltoriq. )

vice du di fcours

&

de fes

penfées ; fau/Te image du grand, do palh érique , que le

bon Cens réprouv e :

'I'ot<t doit tendre au bon fens

. . •

L'on peur dilt inguer deu x forres

d'enf/ure:

I'une con–

lifte dans des penfées qui n'onr rien d'élevé en elles–

m emes ,

&

qu'u n efpri r fa ux s'efforce de rendre gran–

des, ou par le lOur qn'jl leur donne, ou par les mors

donr il les mafque; c'eft le nain qui fe .liaulfe fur la

poinre des piés , ou qui fe guinde

Cue

des écha(Tes pour

paroltre d'une plus hante taille .

L'aUlre forte

d'enfitJre

eft le fublime oUlré, ou

ce

que obus appellol1s a(Te7- communé menr le

gígante{t¡tt•.

L es chofes qui vom au-dela du IOn de la nalUre , que

l'expreffiol1 rend avec obfcuriré, ou qu 'clle peinr av ec'

plus de fracas que de force, fonr une pure

enfiu re .

L'

enfiure

eft dans les mors ou dans la pen fée ,

&

le plus fouven! dans I'une

&

dans I'aurre : c'efi ce que

qu e lques exemples fOn! fe mir.

M édée dans la tragédie qui porte foo nom ehez Se–

neque, s'excirant ell e-méme a fe venger de J afon ,

&

des coml'lices de fon inndéliré, s'écrie :

Quo;, /'auteu,.

de notre race , le

fo.le

;1 voit ce qui fe pajje. il le vo·;t,

&

fe laiffe v o;r!

JJ

parcourt fa rottte ordinaire dans

le

ci~/,

lJu'aucun

nltage

n 'obJcttrcit

,

ne retourne

pas'e1l

arriere ,

&

ne reporte paI le

jOtir

aux lieux qu;

r

on~

vu

naítre.

O,

mon p ere, laiffe, /aiffe -moi 'Voler dans

¡el aírI .'

Confu

leI

reneI

de

ton

,har

el

m~J

ma;nI !

Permets qu' ave<

t~s

gttider enfi..mmies , je eondiú(e

ttJ

cotJrjiers qu; ebreu,t le feu de toutes parts !

On

fem par ces

pttlril,téJ ,

que M édée débite·.avee bien plus

d'emphafe dans I'original que dans cene rrad uétton, ce

que c'eft que

l'enfittre

du ft yle .

D ans la Pharfale

( Iiv.

1/111.

v.

793.)

C ordus cou–

vre d'une pierre la fo lTe dan s laq uelle il vienr de br()–

ler

a

demi le corps de Pompée. L a - de/Tus Lueain

s'écrie:

11 te plaÍt don e,

a

Fortune, d'appel/u' le tom–

beau de P ompie , cet indigne e"dro it

01)

fon beau'pere

mér/lf aime mieux

'l,/ iI

foh enfermé ,

qlle

J',J

man–

q1

/oit.de

j ép,tlture ! O, ma;n tlméraire , pOI"q1toi

bor~

nes·t1< P ompée dan! un fipulcre? P ottr'l"oi renfermeJ–

tlt

(es manes eyrans?

'1

g;t

dan!

J'u l1;'ver,;

1

&

le

rem:

plit juJqi"o,) la terre manque

ti

la vl2e de 1'00lan qui

t entDure.

R enverfe

ces pierres acctifatrices

d~J

diezcx .

Si le mont OEta tOtlt entier 'eft le fépu lcre d'Hercrt–

Id;

ji B acchfJJ a pour Irti celui de N ife , potJrquoi le

grand P omple n'a-t.;l q,,'une feu le pierre?

11

peut rem–

pl;r torttes le! campagnes de L agllI , pourvl2 q,,'afiell"

gafon n'offi'e fon nom attX yeux de< vo)'agettrJ. Peu–

pies , éloignons n."s,

&

que par refpeél pottr f e< cen–

dres nos p;1s ne fo rdent fltlCun endroit des Jables ar–

roJls par le Nil .

Voila ce que c' eft que

I'enfiure

du ftyle

&

des pen–

fées: voila de plus des j eux de moroS qui y Cont rén–

nis ,

&

daos quclques endroits

eles

N~n'¡,nfes ,

fi je

puis me fervir d:un rerme anglois qui nous m anque .

E n effer le corps d'un homme efi néce(Jairemenl bor–

né daos un tombeau de fi¡¡

~

fept piés d'étendue,

&

~e·