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ENF
"olume d' nn corps . 11
Ce
prend au phylique
&
au mo–
ral, au limpIe
&
au figuré.
E
N F L
E R D E S PAR T I
I!
S, E
N F
L E R
U N
M
I!'-
M
o
J
RE,
(Commeree
)
c'di y meltre les marchandi–
fes qu'on a
livré~s,
it
un plus haut prix qu 'elles ne va–
lem, ou qu'on n'en eft convenu .
On dir auffi
enfier
la dépenfe d'un compre, pour
Ii–
gllificr qu'on y employe des an icles qui n'y peuvem ou
D' y doivent poim entrer .
D íélionn. de C ommeree , de
Trévoux, de C hambers . (G)
E
N F
L E R ,
(O rf évr .
)
oplration de la retra;nte
;
c': ft
l'aétion d'aggrandir au marreau fue la bigorne les parues
in férieures des pieces d'argelllerie, qui doivent former
le ventre des pieces, comme aux pors a I'eau , caffe–
tieres , chocolarieres,
&e.
E
N F
L
U RE,
r.
f.
( JIIledecinc
. )
Ce rerme eft em–
ployé pour ex primer en général lOute élévation contre
nalure qui fe forme Cur la furface du corps, par quel–
que caufe
&
quelque m aliere que ce foil; 3infi on peul
dire de lOures les rumeurs , qu'elles font des
enftttres.
Les parties exremes affeétées de phlegmon, d'éréfypele ,
de skirrhe . fonr lollj ours plus ou moins enfl ées ; quel–
quefois méme I'affeélioll des parrics internes caufe une
, nfiltre
'lni fe montre
a
l'extérieur, comme I'inflamma–
rion,
&
aurre rumeur du ventricule;
l~s
méréorifmes
qui poulTenr en-dehors les légumens ,
&
les fOn! parol '
rre entlés: on dil .auffi de la grolTelTe qu'dle fail
enfier
le ventre , qu'elle caufe une
enfiure
de neuf mois. L e
trop d'embonpoint peur auffi erre regardé comme une
, nfiure
produire par la rrop grqnde abondance de /(railfe
qui fo() lev e les legumen s,
&
forme Gomme une ana–
farque adipeuCe.
I/oyez
T
u
ME
U
R .
L ' uCage a cependant reftraint la lignificarion du mot
m fi nre ;
on s'en Cen panicúl ieremem pour dé ligner un
amas de Ruides aériens ou aqueux, qui élevent la peao
au-de/Tus de fon ni veau ordinaire dans l'élar de Canlé ,
foir que cer amas s'élende
a
lOure la Curface du corps,
foir qu'elle n'air !ieu que dans quelqu'une de fes par–
ties . Si c'eft I'air renfermé fa us la peau, qui en la
m ariere de
I'enfiure,
on I'appelle
emphyJeme ,
qu i peur
érre univerfe! ou particulier :
Ii
celte efpece d'
enfiu re
n'eft pas forr é rendue, on lui dotlOe le nom de
t um ettr
tmphyf ématetlfe:
fi la maliere aérienne eft eenfermée
.dans le ventre,
&
en difteod coolidérablemenr les pa–
rois , on oomme celle forte
d'
enfittre tympanite,
paree
que lorfqu'on la frappe, elle rai fonne comme un ram–
bour( voyez E MPHY SEM E T YM P AN ITE )': fi c'eft
la féro liré ou toure aurre humeur aq ueufe , qui gonft e
le li/Tu ce llu laire , on appelle
l'enfiure
'lui en en for–
m ée,
letteophlegmatie : anafarque,
ti elle eft é tendue
fu r toure la Curface du corps : on I'appelle
bottffiffi,re:
fi elle n'affeéte que le vifa!!e:
redem... ,
li
ell e u'occu –
pe qu' une petire partie: on donoe le nom d'
enfittre
fim plemenr au x rumeurs aqueufes OU fére ufes, qui af–
feétem les extrémilés du corps ,
&
particulieremellr les
inférieures .
Si
l'enfiure
eft produile par un amas d'eau épanchée
eenfermée dans la capaciré du
b~s-ventre ,
ou dans tou–
te autre cavilé parriculiere , o n la nomme en général
h)'droccle ,
qui eft auffi dift inguée par différens noms , ,
felon que les liquides épanchés occupenr telle ou lelle
panie. A iuti
l'enfiut"e
aqueufe de la cav ité de I'abdo–
m en en appellée
afeit es,
celle du fcrorum eft appelléc
h)'droeele ,
&c.
Voyez
A
N A S A R
Q
U E,
L
E U C 0-
P H
LE
G M A
T lE , OE D EME, H
y
D RO P I S l E, A–
li C IT E , H YDRO 'I'DE ,
& e.
( d)
E
N F
L
U
RE ,
( M anége , M arlchall. )
terme com–
m unément
&
indétinimenr appliqué a lOures les mala·
dl-es qui Ce monrren! exrérie urcment par l' augmenta–
rion du vol ume namre! d' une panie quelconque , ou
d'une porrion de celle partie ; mais quoiqu e ce mor fem–
ble embra/Tee toures les efpeces de tumeurs, nous di–
rons , poor le réduire a fa véritable fignification , qu'il
défigne un gon tl emen t non circonCcrir, accompagné de
plus
011
de moins de dureré , quclquefois mou, fa ns
inftammation
&
fans douleue, ou Cuivi de l'une
&
de
l' autre.
Tomes les parries exrérieures du corps fOn! fujelles
a
l' enflure ,
il fau t néanmoin s convenir qu'il en eft qui
y
paroiíJenr plus expofées : les unes , a caufe e la con–
texture plus !ache de leur rilfu qui permer plus facile–
rnenr le féjour des humeurs , ainlí que nous le voyons
daos les paupieres , au fourreau, au fcrorum,
& e.
les
autres , .allen?U leur éloignemenr du centre du m ouve–
menr c.lrculatre; car les liqueurs ne pouvant y panici–
per
en!le~ement
de fa force, leur reto ur eft beaucoup
..1\Ji pémble: tellei fom
a
cet é&ard les quatre e¡¡tré-
ENF
mités , donr la potition perpendiculaire ell encore un
furcrolr d'obftacle a la liberré de ce meme retour , puif–
que la les. humeurs fom obligées de remontee contre
leu r proprc poids.
\
,
L 'enfittre
peur provenir de eaufe imerne ou de caufe
exrerne . On doir r envirager quelquefois comme uoe
maladie paniculiere, quelq uefois aulft comme un fympro–
me de maladie .. Elle eft formée par l'air dans les em–
phy femes, par Ides humeurs , c 'eft·a-dire par le Cang
Ceul dans les eontutions, par de la férotilé dans les
0:–
demes,
&e.
L'enfi ure
e/Tentielle érant nne malad ie parriculiere, De
demande qu' a etre terminée par la réfo lulion , de qu-el–
que efpece qu'elle
COÍ!;
guar. r a celle qu i eft un Cym–
plOme de maladie, on y remédie en trailaor la mala–
die qu' elle annonce différemmenr, Celon fon genie
&
fon caraétere.
On ne peur pae conféquellr preferire un rraiternent
qu'eu égard
a
I'enfiure
etTenrielle. S'j) y a douleur
&
inft ammarioo, la (aignée , un régime modéré
&
hume–
élan r, des ropiqlles anodyns ou legeremen r réfolr¡ rifs ,
un breuvage pu rgatjf eonn ad miniftré dans le rems de
la réfolulion de I'humeur , fuffiront
&
remp lironr par–
fairemen! notre objer . S i nous n'appercevons ni I'un ni
I'aurre de ces accidens, nous mellrons d'abord en ufa–
ge des réColUlifs qui auronr beaucoup plus d'aélivité,
tels que les Cpirirueux ;
&
nous réitérerons les pur/(atifs ,
a moins qu'il ne s'agiffe d'une
enfiure
em phy fémateu~
fe,
ear en ce cas ces dern iers remedes ne fonl pas d'u–
ne auffi grande néceffit é.
(e )
E
N F
L
U
R E
(Rhltoriq. )
vice du di fcours
&
de fes
penfées ; fau/Te image du grand, do palh érique , que le
bon Cens réprouv e :
'I'ot<t doit tendre au bon fens
. . •
L'on peur dilt inguer deu x forres
d'enf/ure:
I'une con–
lifte dans des penfées qui n'onr rien d'élevé en elles–
m emes ,
&
qu'u n efpri r fa ux s'efforce de rendre gran–
des, ou par le lOur qn'jl leur donne, ou par les mors
donr il les mafque; c'eft le nain qui fe .liaulfe fur la
poinre des piés , ou qui fe guinde
Cue
des écha(Tes pour
paroltre d'une plus hante taille .
L'aUlre forte
d'enfitJre
eft le fublime oUlré, ou
ce
que obus appellol1s a(Te7- communé menr le
gígante{t¡tt•.
L es chofes qui vom au-dela du IOn de la nalUre , que
l'expreffiol1 rend avec obfcuriré, ou qu 'clle peinr av ec'
plus de fracas que de force, fonr une pure
enfiu re .
L'
enfiure
eft dans les mors ou dans la pen fée ,
&
le plus fouven! dans I'une
&
dans I'aurre : c'efi ce que
qu e lques exemples fOn! fe mir.
M édée dans la tragédie qui porte foo nom ehez Se–
neque, s'excirant ell e-méme a fe venger de J afon ,
&
des coml'lices de fon inndéliré, s'écrie :
Quo;, /'auteu,.
de notre race , le
fo.le;1 voit ce qui fe pajje. il le vo·;t,
&
fe laiffe v o;r!
JJ
parcourt fa rottte ordinaire dans
le
ci~/,
lJu'aucun
nltage
n 'obJcttrcit
,
ne retourne
pas'e1l
arriere ,
&
ne reporte paI le
jOtir
aux lieux qu;
r
on~
vu
naítre.
O,
mon p ere, laiffe, /aiffe -moi 'Voler dans
¡el aírI .'
Confu
leI
reneI
de
ton
,har
el
m~J
ma;nI !
Permets qu' ave<
t~s
gttider enfi..mmies , je eondiú(e
ttJ
cotJrjiers qu; ebreu,t le feu de toutes parts !
On
fem par ces
pttlril,téJ ,
que M édée débite·.avee bien plus
d'emphafe dans I'original que dans cene rrad uétton, ce
que c'eft que
l'enfittre
du ft yle .
D ans la Pharfale
( Iiv.
1/111.
v.
793.)
C ordus cou–
vre d'une pierre la fo lTe dan s laq uelle il vienr de br()–
ler
a
demi le corps de Pompée. L a - de/Tus Lueain
s'écrie:
11 te plaÍt don e,
a
Fortune, d'appel/u' le tom–
beau de P ompie , cet indigne e"dro it
01)
fon beau'pere
mér/lf aime mieux
'l,/ iI
foh enfermé ,
qlle
J',J
man–
q1
/oit.dej ép,tlture ! O, ma;n tlméraire , pOI"q1toi
bor~
nes·t1< P ompée dan! un fipulcre? P ottr'l"oi renfermeJ–
tlt
(es manes eyrans?
'1
g;t
dan!
J'u l1;'ver,;
1
&
le
rem:
plit juJqi"o,) la terre manque
ti
la vl2e de 1'00lan qui
t entDure.
R enverfe
ces pierres acctifatrices
d~J
diezcx .
Si le mont OEta tOtlt entier 'eft le fépu lcre d'Hercrt–
Id;
ji B acchfJJ a pour Irti celui de N ife , potJrquoi le
grand P omple n'a-t.;l q,,'une feu le pierre?
11
peut rem–
pl;r torttes le! campagnes de L agllI , pourvl2 q,,'afiell"
gafon n'offi'e fon nom attX yeux de< vo)'agettrJ. Peu–
pies , éloignons n."s,
&
que par refpeél pottr f e< cen–
dres nos p;1s ne fo rdent fltlCun endroit des Jables ar–
roJls par le Nil .
Voila ce que c' eft que
I'enfiure
du ftyle
&
des pen–
fées: voila de plus des j eux de moroS qui y Cont rén–
nis ,
&
daos quclques endroits
eles
N~n'¡,nfes ,
fi je
puis me fervir d:un rerme anglois qui nous m anque .
E n effer le corps d'un homme efi néce(Jairemenl bor–
né daos un tombeau de fi¡¡
~
fept piés d'étendue,
&
~e·