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ENF

IlOmbr~

&

de I'état des ames qui font en

enftr,

7'01-

ml,d, m G"'!.ar. Traél. Rofeh.' hofehana c.). fol.

16. ,

. Les Mufulmans ont emprumé des J uifs

&

des Chré–

t:ens, le nom de

gehennem

ou

g~him, po~r

fignifier

l

enfer.

Gch:nnem, en firabe, figOlfie

,m ptltts trh-pro '

fond;

&

gehlm,

,m

homme laid

&

difforme;

ben ge–

hennem,

un

jils

de

!'enfer,

..

n rl¡rollVl.

lls donnent

le nom de

thobeck

a

l' ange qUI préfide

ii

l'

enfer •

D 'Herbelot,

B iblioth. oriento

nu

n.ot

Gehenncm.

Selon l'aleoran, au chapo

de la priere,

les Maho–

métans reconnoi(fent fept portes de

l'enfer

ou fept

degrés de peines; c'ea auffi le fenrimem de' plufieurs

commentateurs de l'aleoran, qui meHent aa primier

degré de peine, nommé

gehennem,

les MuCalmans qai

auront mérilé d'y tomber; le feeolld degré

nommé

ladha,

di poar les <;hrélieDs; le troifieme', appellé

h~tham~,

poar les) alfs; le. quatrieme, nommé

fa ir,

ea

dealOé aux Sableos; le cmquieme, nommé

faeor,

ea

poar les mages ou Guebres adorateors du feu ' le

fixieme, app.ellé

gehi"!,,

pour

l~s

Paycns

&

les Id;la–

·tres; le feptleme, qUI ea le plus profond de l'abyfme

porte le Dom de

haoviath;

il ea refervé pour les hy:

pocrites qui

déguifen~

leur religion,

&

qui en cachent

dans le ereur une dlffércnte de celle. qa'ils profelIent

au-d ehors .

.

D'autres interpretes mahométans expliquent différem–

ment ces Cept portes de

l'enfer .

Quel ques-uDs eroyent

qu'elles marquent les Cept péchés capilaax . D'aulres

les prennent des Cept principaux membles du corps dont

les hommes fe fervent pour oft'mCer Dicu,

&

qui font

les principaux inarumens de leurs crimes.

c'ca

en ce

fens qu'an pOele Perfan a dit : " Vous ave1. les fept

" portes

d'enf"

dans votre corps; mais l'ame peut

" faire fept ferrures

a

ces portes: la clef de ces ferru–

" res ea votre libre arbitre, dont vous pou ve? vous

" fcrvir pour fermer ces portes, fi bien qu'elles ne

" s'ouvrent plus

a

votre perte ". Outre la peine du

feu ou du Cens, les Mufulmans reeonooilfellt auffi com–

me nous celle du dam .

On dit que les Cafres admenent treize

enferI

,

&

vingt-fepl paradis , ou chacun troUVe la place qu'il

a

méritée fuivant

Ces

boones ou mauvaifes , aions.

.

Cene perfual!on des peines dans une vie fUlure, uni–

verfellemen t répandue dans

toUle~

les reti: :ons ,

m~me

les plus faulIes ,

&

ehez les peuples les plus barbares,

a

toajours élé employée par les

législat~urs

comme le

frein le plus. puilfant pour arrerer la lieenee

&

le eri–

me,

&

pour contwir les hommes daos les bornes du

devoir .

.

I

f.

Les auteurs font extremement partagés fur la fe–

conde queflion: favoir, s'il y' a effealvemenl quelq ue

mfer

local, ou quelque place propre

&

fpécifique ou

les réprouvés Coutrrent les tourmens du feu . L es pro–

pheles

&

les autres auteurs Berés par lent en gén¿ral de

l'enfer

comme d'un lieu {(,aterrain placé fous les eaux

&

les fondemens des montagnes, au centre de la ler–

·re,

&

ils le délignem par les noms de

p1litf

&

d'aby –

[me:

mais tOllles ces expreffions

n~

délerminent pas le

lieu tixe de

l'enfer .

Les écrivaills prophanes tant

2lI –

ciens que moderlles om donné c1rriere

it

leur imagina–

tion for CCI aniele;

&

voici ce que nous en

~vons

re–

cueil ti d'aprcs Chamoers .

L es G recs , apres Homere, H éGode ,

&e.

ont co0tri,

l'enfer

comme un lieu vafle

&

obCcur fous lerre, par–

tagé en diverCes régions, l'une affreufe OU l'on voyoit

des laes dont l'eau bourbeuCe

&

infeé1:e exhalóit des va–

peurs mortelles; un fleuve de feu, des tours de fer

&

d'airain, des fournaifes arden les, des monllres

&

des

far ies acharoées

a

tourmenter les fcél érat . (

Vo¡:ez

Lucien,

de

I..

élu,

&

Euflalhe ,

fur Homere

) :

I au:

tre riante, deainée aux Cages

&

aux héros..

Voyez

E–

L \' S

E'E •

Parmi les poeteS lalios, quelques-uns ent placé l'en–

fer

dans les régions Coaterraioes oluées direaemenl au–

de(fous du lac d' Averne, dans la Campagne de R o–

me,

a

caufe des vapeurs -empoifonnées qui s'élevoient

de ce lac .

lEneide, liv. V/. Voye<.

A v

E R N E.

Calipfo dans H omere parlant

a

U lylfe, met

il

porte

de

I'enfer

aux

eXlrémit~s

de l'Océan . Xenophon'y

fait entrer Hercule par la peninfule acheraGade, prcs

d'Héraelée du Pont.

D'aulrcs fe font imaginé que

renfer

étoit,

~ou.s

le

Ténare , promomoire de Laconie, paree que c etolt,

u~

lieu 'obfcur

&

terrible, envirooné d'épal(fes

~orl'ls,

d,ou

il étoit plu difficile de Cortir que d'un labyrlOlhe.

~

el1

par.l a qu'Ovide fait defcendre Orfée , ux.

e>lfers.

D au–

ues 001 crl' que

la

rivie[e ou le m, als du Sty! eo

Tome

V.

E NF

571

A.rcadie é!oil l'entrée des

enfers,

parce que res exha–

lalfons. élOlent

mortell~s

:

Voye z

T

I!: N A R E

&

S

T Y X•

Mals toules ces "pulIons ne dOlvenl Clre regardées

q~e

comme des fié1:ions des pOeleS, qui, felon le gé–

me de leur art, exar;:érant 10u t, repréfenterclll ces lieux

comme alllaO! de porles ou d'encrtes de

I'enfer

~

I'occa(jon de leul afpea horrible, ou de la mort

~er­

taine dont étoient frappés 10US ccux qui avoient le mal–

heur ou l'imprudence de s'en trop appcocher .

I/o)'cz

E

N F

I!

R, (

Myehul. )

Les premiers Chrétiens, qui regardoieor la terre com–

me uo plan d'une vaae élendue ,

&

le ciel comme un

arc élevé ou un pavillon lendu fuc ce plan, crurent

que

l'enf"

étoit une place Coalerraine

&

la

plus éioi–

gnée du ciel , de forte que leur

enfe,

étoit placé ou

font DOS amjpodes.

l/oye"

A

N T

I PO

D E S .

Virgile avoit eu avant eax une idée a-peu·prcs fem–

blable.

. .

tum T artartlf ipfe

Bis patet in pr",ceps tantum, t",ditque rub tIm–

bras.

,

fl!,antus ad dithcre1lm edili fufpeéltu Olympum .

, Tertullien , dan. fon livre

de /'am,

,

rcpréfen le les

Chréliens de fon lems eomme pecCuadés que

l'e/Jfer

éloit un ahyfrnc fi mé au fond de la lerre ;

&

eme 0-

pioion élOit fondée principalement fu r la croyance de

la defcente d.e Jefus-Chria aux Lymbes.

M at/h .

Xli.

t .

40.

[/o)'e"

L

J

M B E

s,

&

!'"r/icle f1!TVant

E

s –

F E R .

Whifloo a avancé, Cur la localilé de

l'enfer,

une

opillion nouvelle. Sclon lui, le' comeles doivent clre

confidérées comme autanl

d'enfcys

deflinés

:i

voÍlu rer

alternativement les damnés dans les confins du Soleil,

pour

y

ttre grillés par Ces feux,

&

les Iran fpomc fuc–

ceffivement dans des régions fmides, obrcurcs ,

&

af–

freufes) au-del. de l'orbite de Saluroe.

l/oyeZo

C o

M I!–

TE.

Swinden, dans fes

reeherehes fttr la nature

&

[ter

la place de !'enfer,

n'adopte aucune des filuations el'–

ddrus mentiollées;

&

il en .ffigne une nouvelle. Sui–

Vant fes idées , le Soleil lui-méme ea

l'en.ter

local; mais

il

n'ea pas le premier aUleur de ccne opinion : (lutre

qu'on pourroit en trouver quelques traces dan, ce pa C–

fage de l' ApocalypCe,

chapo x v).

jr.

8.

&

9.

Et

IjUar–

tus "ngel1ls effudi/ phial"", fuam in Solem,

&

datum

efl

illi

d!flu

"fftigere hómines,

&

igni ,

&

(("j/unve–

r,mt humin" d!j/u ma!;"o.

Pylhagore p:UOlt avoir eu

la méme penfée que Swindcn en

pla~ant

I'enfe,

dans

la Cphere du feu,

&

cwe

fph ere au milieu de l'l1l1i–

vers . D'ailleurs Ariflote de

e"do , lib.

I l.

fait mcntinn

de quelques philofophes de l'école italiquc 00 pYlhage–

ricien ne·, qui ont placé la fphere dl1 feu dan

s

le

Soleil,

&

l'ont meme nommée

la prifon de 111piter . Voye"

PVTA GOjU CIEN S.

Swinden, pour Cou lellir fon fyfl eme, enlrepreod de

déplaeer

I'enfer

du cenlre de la terre. La premie re rai–

fon qu'il en alleglJe , c'efl que ce lieu ue pel1t conte–

nir un fond ou une pcovilion de roufce ou d'autrcs ma–

tieres ignées, alIe'¿ con fidérable pour eorretí nir un feu

perpémel

&

auffi lerrible dans

Con

activi lé que ' ee lui de

l'enfer;

&

la feconde , que le centre de la lerre d"ic

manq uer de parricu les nirreufes qui fe trouvell l dans

I'air ,

&

qui doivenl

em~echer

ce feu de

s'é

~ei.nd

;e

:

Et comment ajoOle-l-ll, un tel feu pourrolHl elre

;; élernel

&

fe 'conferver Cans fin dans les entrailles

"de la terre, puifque toule la Cllbaance de la lerce

en doit elre confumée fucceffi vement

&

par cegrés

,,?

»

Cependant il ne fa ut pas oublier ici que Tertullien

a prévenu la premiere de ces difficul!és , en mellant

une différence eorre le feu caché ou Interne

&

le feu

public ou eXlérieur. Selon lui,

le

premier ea de nam–

re non· Ceulemenl 11 confumer, mais encore

¡¡

réparer

ce qll'il con['·lJ1e. La feconde diffi.culté a élé

le~ é!!

par S. Augur.1n', qui

pr~tend

que Dleu '. pa! un mlra–

ele lournit de l'air au fen central. Mals I aUlonré de

ces 'peres, fi refpeé1:abl.e e,n !nariere de doarine, n'.c a

pas irréfragable quand

11

s agll de Phy.fique : aum SWIO–

den contillue

ii

montrer qne les parl1es centrales de la

terre Cont plulÓI occupées p:h

~e

r eau que

Pl[

du feu;

ce qu'il confirme par ce que dlt M oyfe des eaux fou–

terraines

Ex.de

, eIN/p.

xx.

j' .

4.

&

par

le Pfea"me

XXIII.

ir.

},.

f23ia [tlfer marid f,,,,da vit e1lm

(

or–

bem

) ,

&

fuper ftumrna

p'rtep~ra'Vlt

'10'1 .

1'1

allegue

encore qu'il ne fe trouverOlt pOlOt au celltre de

I~

ler–

re a(fez de place pour eOlllenir le nombre illt ni de

C eee z

mau-