ENF
~e
fauvcr les
contr~riétés
app.rentcs qui réfultent .de
ces obj cls de oOlre f(ji.
En tlte,l,
quelque~
Théologiens '. pour ,réfoudre ce.s
difficullés, .voieu e avancé que toue péché en infin i,
par rappon a I'objce cOOlre le.que!
iI
en commis, c'en -a–
dire par rappor!
a
Dicu;. \TIais
iI
en abfurde de préeen–
dre que ebus les crimes fone aggravés a ce point par
rappon
~
I'objce otf" nCé, puifquc dans ce cas le mal
&
le
démérile de toue péché feroien! néceITairemene égaux,
en ce qu'i1 ne peUl y aV9ir rien au-deffus de I'iofini
que le péché offenfe. Ce fer'oie renouveller un des pa–
radoxes
de~
Sto'iciens;
&
par conféqueOl on ne pour–
roil
fo~der
fur rieo les' degrés de punirion pour la vie
a
venir: car quoiqu'clle doi¡'c ';ere eternelle dans fa du–
rée, il n'en ras hors de vraiffemblaoce qu'elle ne fera
pas égale daos. fa violen ce ,
&
qu'elle pourra elre plus
ou moins vive,
l
proponion du caraaere ou du degré
de malice qu'auroue renfermé tels ou eels péchés. Ajoa–
eez que pour la meme raifoo le moindre péché contre
D ieu érao! infini, par rappon
~
fon objer, on peue dire
que la moindre punirion que D ieu inflige en iofinie par
rapport a fon auteur,
&
par conféquent que eoutes les
punir;ons que D ieu infligeroir fernient égales, comme
tous les péchés. commis contre D ieu [eroient égaux;
ce qui répugne .
D'autres ont prérendu que
(j
les méchaos pouvoient
vivre toOjours , ils ne cefferoient jamai, de pécher . " Mais
" c'en
13,
die T illorfou, Ulle pure fpécularion,
&
noo
" pas un raifonnemenr : c'efl une fu ppnli rion gratuire
" &
dénué de foodemenr . Q u: peur . nurer, ajnaee-e–
n
i1 ,
que
(j
UIl hnmme vivol e
Ii
Inng-ecms,
iI
ne le
" repenriroir jamais ,,? D 'ailleurs la Jllll ice veogereITe
de D ieu oc punit que les
p~chés
commis par les hum–
mes,
&
oon pas ceux qu'ils a\lrnient pO commeure;
comme
f~
junice rém\lnéradve oe couronoe que les boo–
Des ceu vres qu'ils ont faires rédlement,
&
noo celles
qu'ils auroienr pa faire , ain!¡ qne le pré¡endoknt les Sé–
mi-Pélagiens.
Voy",
S
E' M I -
P
~' r,
A G I E N S .
c'en pourquoi d'aUl res (lll( foarenu que D ieu laiITe
a
I'homme le choi x d'u ne fé liclCé ou d'uoe mifere éeer–
nelle,
&
que la récom?eo fe promife
a
ceu x qui lui
0-
béiffeot , en égale
:i
la puoieion dont il meoace ceu x
qui refufent de lui obéir .
011
répond a cela, .que s'il
D'en poinr cOlmaire
ii
la junice de pon er trop loin la
récompenCc, paree que cene matiere en
d~
pure faveu r,
,:~
pcut crre contraire. a la junice de poner la punitipn
a
I'exc~s.
0 0
ajonee que dans ce cas I'humme n'a pas
fujet de fe plaiudre, puiCqu'il oe doie s'eo prendre qu'a
fon propre choi x. Mais quoique cene raiCoo Cuffife pour
impuCcr liIence au pécheur,
&
lui arrachcr cet aveu,
qu'il en la cauCe de fon malheur,
p,rditio tila ex te ,
¡froc/ ;
on fent qu'elle oe réCollt pas pldoelnent I'obje–
étion tirée de la difproponion entre le crime
&
le fup–
plice,
Voyons comme nt T illotfon, mé,content de tous
ce~
fyn cmes, a eotrepris de réfoudre ceeie difficulté .
JI
commence par obferver que la mefure des puni–
lioos par rappon au! cri mes, ne fe regle pas feulement
Di toujours Cur la qualieé
&
fur le degré de I'offen(e,
&
moins encore fur la durée
&
fur la cootinuation de
l'offcnfe, mais fur les
r~i foos
d'ceconomie ou de gou–
vernemene, qui
~elJlandent
des pu nirions capables de
poner les hommes
a
obCerver les lois,
&
de les détour–
ner
d' y
dooner aueinte. Parmi les hommes ,
00
ne re–
garde poinr comme une i"jun ice de punir le meurrre
&
plufieurs autres crimes qui fe commetrent fouvem
en uo moment, par la pene ou privarioo perpéruelle
de I'étar de citoyen, de la Iibené,
&
meme de la vie
du coupable; de (one que l'objeaion tirée de la difpro–
ponion entre des crimes paffagers
&
des touemens éter–
Deis , ne peut av oir ici aucuoe force.
En effel, la maniere de regler la proponion entre les
erimes
&
leS punirions , efl m0ills I'objet de la juflice,
qu'elle n'en l'objet de la fageffe
&
de la prudence du
législareur, qui peut appuyer fes lois par la menace de
telles peines qu' il .I uge
ª
propos , fans qu'on puiffe a
eme occa(jon I'accura de la plus legere injunice: ceHe
maxime en indubilable. ,
LJ premiere fin de toute menace n'en point de pu –
Dir, mais de prevenir ou faire éviter la puoitioll, D ieu
De mconce poi"t afin que l'homme peche
&
qu '¡¡ foit
puni, mais afin qu'il s'abfl ienne de pécher
&
qu'il éviee
le chaciment anaché
¡\
I'infraaioo de la loi; de fo rte
que plus la meoace efl terrible
&
impofante, plus il
y
11
de bonté dans I'auteur de la menacc .
Apres tout,
iI
fau e faire auemion, ajoOte le meme au–
te\?r, que celui qui fait la menace fe referve le pouvoir
ENF
573
de I'exécuter
lui-m~me .
11 Ya ceue différeoce entre les
promeffes
&
les menaces, que celui qui promer donoe
droit a un a\llre,
&
s'oblige
:1
exécu ter fa parole, que
la juflice
&
la fidélité oe lui permettcnt pas de violer:
mais il n'en en pas de meme
a
l'égard des menaees;
celu'i qui menace fe referve toOjours le droit de puoir
quand il le voudra,
&
n'en point obligé
a
la rigueur
d'exécuter fes meoaces , ni de les poner plus loio que
n'ex,igent I'écollomie, les raifons,
&
les fins de fon gou–
vernemeot . C'en ainfi que D ieu
mena~a
la ville de
Nioiv e d'une denruaion totale,
fi
elle ne faifoit péni–
tence daos un tems limité: mais comme il conooifloit
I'éeeodue de fOil propre droit,
iI
fit ce qu'il voulur;
iI
pardonna a cene ville, en coo(jdération de fa péoiten–
ce ,
le
rel3ehant du droit de la puoir .
Tels fOllt les raifonoemens de T illotfon, auxquels
nous u'aj paeerons qu'une réflexioo pour prévenir cerre
faune conféquence qu'on en pourroit tirer : favoir, que
ce qu'on lit daos l'Ecriture fur les peines de
I'enfer,
n'en limple.men t que comminaeoire, comme le pr éleo-
I
dent les Socinieos. Saos doure taoe que I'homme efl
eu cene vie,
iI
pem les éviter ces peioes; mais apre s la
mMe, lorfque I'ioiq uité en con fommée ,
&
qu'il n'y a
plus Iieu nu mériee pour tléchir le courrouX J'uo D ieu
ourragé
&
jullement irriré, 'le pécheur peut-i1 I'aecu(er
d'iojunite, de lui intliger des peines érernelIes ? puifque
pendant la vi.
iI
étoit
a
Coo choix de les évirer ,
&
de
parvenir
ii
uoe éreroellc félicité. D 'ailleurs ,
iI
en éga–
lement ré velé,
&
que ces menaces
001
déJa élé accom–
plies réellemene dans les aoges rebelles,
&
qu'elles fe–
rOllr réell cment accomplies dans les réprouvés
ii
la fin
des lieeles ; ce qui prouve que la raiCon feule oe fuffi t
pas pour décider cerre quefl ion ,
&
qu'i l faut oéceUái–
remene avoir r¿coors
i\
la révé lacioo , poor démoncrer
I'élerniré
&
la Junice des peines de la vie fucure .
(G)
E
N F E R,
IIdeJ
ou
hadtJ, (Théologie)
fe prcod auffi
q'Jelquefqis, daos le flyle de l'Ecricure, pour la mon
&
pour la fépultuee, paree que les mors hébreux
&
grecs figoifieot quelqoefois
I'mfer,
ou le lieu daos le–
quel Con r les réprouvés
&
quelq uefois la fépulcure des
mores.
V oyez
T o
M D E A U
&
S
E PUL C RE.
Les Théologiens lont divifés fur I'anide du fymbole
des ap6eres on il efl dit que Notre Seigoeur
,a
tel
cm –
cifil,
qu'il t/1 mort, qu'il a ité mfeveli ,
&
qu'i/
tJl
dtfctndtt
OllX
tnferI, hadeJ ;
quelques-uos n'entendelll
par cClIe defcente aUI
enferJ,
que la defcente daos le
tombeau ou
d~ns
le fepulere. L es autres Icur obJtétent
que daos le fymbole meme, ces deux defceoees fe erou–
vellt elpreffémeot dininguées,
&
qu'il y efl fait men–
tion de la defcente du Sauveur daos le fépulcre,
¡ee"l–
tttJ eJl,
avant qu'i1 [oir parlé de fa deCceOle aUI eokrs ,
defcendit ad inferoJ .
lis foulieooent done que I'ame de
J
efus-Chrifl defceodit dlea ivement daos
l'
"'fer
fouetr–
rain ou local,
&
qu'il y triompha des démolls. ¿ ulre –
ment les expreffious du fymbolc Ceroieot uue pure tau–
tologie.
Les Catholiques ajolleent que Jefus-Chrin clefcendit
daos les lymbes, c'en-a-dire dans les lieux bas de la
terre, on étoien! détenues les ames des junes morts
daos la grace de D ieu avant I'avenement
&
la paffion
du Sauveur,
&
qu'il les emmeoalavec lui dans le pa –
radis, (uivam ces palfages d'O fée :
t·ro morJ tila,
Ó
mOrI,
&
mor{IlJ tUtU ,ro, infunt,
Ee de S. Paul:
afctndem
Chrijllu in altttm, captivam dtlxie captivieateYA. Voy.
L YMDES
&
ASCENS l oN .
( G )
EN
FE
R,
(Potei'!tle) Otl
E
N
FE
R S,
Cm . pl.
( Myth. )
nom géoéral, qui, dans la théologie du Pagaoifm e , dé–
lig no it les lieuI foarerrains on alloient les ames des
hommes, pour y etre Jugées par Mioos, Eaque,
&
Rhadamanrhe. Pluton en éroit le dieu
&
le roi ; Pro–
fápioe fon époufe en éloit la déem;
&
la reioe .
Cet end roie contenoit, entre aurres demeures, les
champs E lyfées,
&
le T artare enviroooé de cinq,JIeu–
"tS,
qu'on oomme le Styx, le Cocy ee, I'Achéron, le
Leehé
&
le Phlégéeon . Cerbere, chico a trois tetes
&
a trois' gueulcs, admirablell)ent dépeint par Virgile, é–
coit toOJours
á
la porce des
enferJ,
pour empecher les
hommes d'y elltrer
&
les ames d'eo fon ir . Avam que
d'arriver a la cour de Plutoll
&
au tribunal de M ioos,
ji
falloie paITer l' Achéroo dans une barque cooduite par
Caron a qui les ombres doonoient une piece de mOIl–
noie
p~ur
leur paffage . Virgile fait eocore de ce baee–
lier
\lO
pomait inimieable: "
U
o air mal -propre, une
" barbe longue
&
négligée , la parole rude, des ye
Ule
" érincelans, les traits d'noe vieilleffe robulle
&
vigou–
" reufe ". Tel étoit Caroo; mais lifez les vees de
I'original; je n'en donne qu'une foible efquiffe ,
Por-