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/

$.70

ENF

tarllJ

OU

tareara, hades, inferntu , inlerna,

illfe~i,

orctu , &c.

Les Juifs n'ayant point exaaement de nom propre

pou r ex primer

l'enfer

dans le fens olí nous

ven.on~

de

le

déjjnir (car le mot hébreu

[cheol

fe prend IIldlffé–

remmcnl po ur le lieu de la fépult qre ,

&

pour le [¡eu

de ruppl ice réCervé aux réprou vés) , i1s lui onl donné

le nom de

Gehenna

ou

Gehinnon ,

vallée pres de J é–

rufalem, d3ns laqu.elle étoi[ un

eoph<t

ou

pla~e

ou l'on

en[re[enoi[ un feu perpé[uel allomé par le fanallCme pour

i.mmoler des· enfans

a

Moloch. D e-la vient que dans

le nouveau Teí!ament

l'enfer

di

roovent déhgné par

ces mo[s

Gehenna igni!.

L es principales qoclÍions qo'on poot former fur

l'en–

Jer

re r¿duiCe nt

a

ces teois poims

¡

ron exillence, Ca

'¡ocali[é

&

l'éternité des peines qu'

y

[ouffrent les ré–

prouvés. Nous aIlons les examiner [éparémeot .

- JO.

Si les anciens Hébreux n'ont pas eu de lerme

pro pre poor exprimer

l'enfer ,

ils n' en ont pas moins

reconnu la réalité . Les auteurs inCpirés en ont peint

les lOurmens avec les ,couleurs les plus terribles : Mloy –

[ e ,

dans le D eutéronome,

chap o XJ<'Xij. ver!

22.

me–

nace les rCraclites ihfideles,

&

leur dit au nom do Sei–

gneur:

Un fett s' eft ,,/llImi dans ma fllretl

Y ,

f5t

il

,"n2fera jt<fqtt'

""

f.nd

de

I'enfer;

il dévorera la eerre

&

toltees feJ planteJ,

&

il brlilera les fondemens des

montagnes.

Job,

chal'. x xjv. 'ver!

19.

réunit Cnr la

téte d<s réprouv és les plus ex tremes douleurs :

Q:le le

méchant ,

.dit-il,

paffe de la froideur

de

la /1eige aux

P¡'<1

exceiñves (Da/eurs ; r¡ue ron "ime defcende jt<f·

'1)"

dans

l'

ellfer;

&

au

c/;..p. xxv;. ver{.

6.

L '

enfer

eft découvert

flUX

yetl,"< de D ieu,

&

le lie" de la per–

diúon ne perte fe .,"ch"

fl

fa ¡"miere.

Enfin, pour ne

pas nous jener dans des citations infinies,

¡Cúe,

chapi–

Ire Ixv}. ver!

2.4.

exprime ainii les tourmens intérieurs

&

extérieur,s qu e Cubiront les réprouvés.

f7ideb

ll

nt ca–

fI!(lvera virOnlt7/l f/Hi

prtevaricati

[ant- in me , verraiJ

~arl-tm

non Y/loriet:lty,

&

ignis eOYrtin non

extingttrtur,

él

erHnt

uf911e

ad

Jt!-tietateí1J vifioniJ orani carn;;'

e'ell–

a-dire, comme porte I'Hébreu,

ils fcront

f'n.

fujet de

dégolie

9

tot<ee ,hair

,

tant leurs corps [eront hOHible–

¡nent défigurés par les !Ourmcns .

Ces aUlOrités Co

ffi ¡"nt

pour fermer la bouclje

11

ceu

K

qui pré[endént que les anciens H ébreux n'ont eu nulle

!:onnoi/lance des chft timens de la vie future, parce que

Moyre uc (es m enace ordinairement que de peines tem–

pore!les. L es tex tes que nous venoos de citer énoncent

c laire ment des punitions qui ne doivent s'infliger qu'a–

pr cs la rnor!. Ce qu'on objeae encore, que les écri–

valn, Cacrés o nt emprunté ces idées des poetes grecs ,

n'.

nul fondemen t : MoyCe ell de plufieurs lieeles an–

térienr

a

H omere. Soi[ que J ob ait été contemporain

de M " yCe, ou que ron livre ail été écrir par Salomon,

con""e le prétendeOl qu c\qoes critiques, il auroit ve –

c u,

vees

le [ems du (iege de Troye , qu'Homere n'a

décrit oue qUltre cents ans apres.

¡

Cúe ,

a

la vérité,

¡:toi[ a-peu-pres contemporai n d' Héliode

&

d'Hom~re;

¡na;' quel le connoitranee a-t-il eu de leurs éeri[s, dont

!es dc",iers Cor-lOut ,,'ont été reeueillis que par les Coins

de Pi lll!rat<, c'ell -;¡-dire fort long-tems apres la mar!

d u poete g rec,

&

celle du prophete qu' on [uppo[e a–

voir été le copille d'Ho mere.

11

ell vrai que le ' Eff<nieos , les Pharifi ens,

&

les

¡¡utres Ccaes qui s'éleve(ent parmi les Juifs dcpuis le

retour de la caprivité ,

&

qui depois les conqué[es d' A–

lexandre avoieil t eu commerce avec

l~s

Grecs, méle–

felll leurs opinions parriculieres aUi idées limpIes qu'a–

" oien t eu les

anci~Ds

Hébreux [ur les pein6s

de"'enfer.

" Les EfTe(li<ns, (ji[ JoCeph dans ron

Hifl.

de la guer–

re deI l .cfs , liv.

Ir

chflp. xi;.

"

lÍennent que l' ame

" en immo r[elle,

4

qu' au

11i .

tÓt qu' elle en Conie dn

" corps, elle s'éleve pleine de joie vers le eiel, com–

l'

me étant dégagée d'une IQngue [ervitude

&

délivrée

" des lieos de la cllair. Les ames des julles vont au–

" delit de l' Océan,

d~ns

un licu de repos

&

de déli–

" ces,

011

elles nc Cont troublées par :¡ucuoe ¡ncom-

modité ni dérangement des [airons. Celles des mé–

l'

chans au coo[raire COI1l reléguées daos des lieux ex-

pofés

a

[outes les inj ures de l'air, oú elles [oufTreOl

" des tourmens élernels. L es Elfeniens o nt Cur ces

" [ourmens

a

peu-prcs les

m~mes

idées que les poetes

' 1

nous donnent du Tanare

&

du royaume de FlulOn ."

V oyez

E

s

S

t:

N I E N S •

. L e

m~me

ameur , dans [es

ar.tir¡ttieés

juda'ir¡tI~s

,

I,v.

XV

{Il.

chap.. ij.

dit " que les PhariÍlens croyem

" aum les ames .mmortelles,

&

qu'apres la mar! du

n

corps cclles des

~lOns

joi,jilfent de

l~ f~lici!é

1

~

pe

u-

-ENF

" vent aiCément relOumer daos le monde animer d'au–

" tres corps; mais que cellos des méchaos Cont con–

" damnéqs

a

des peines qui ne finiroM jamais .

f7oyez:.

PHARISIENS.

PhiIon • dans l'opuCculc intitulé

de c01/greffu r¡""rm–

d" e["ditionis ''''Ifá ,

reconnoJ¡ , ainli que le, autres

J uifs, des peines pour les méc hans

&

des récompel)les

pour les jufles: mais il efl fon éloigné des [culimena

des Pay ens

&

(meme des E fleniens au Coj et de l'

<n–

fer.

Tout

CC

qu'on raconte de Cerbere, des F uric ,

de Tantale, d' l xion,

&c.

!Out ce qu'on en lit dans

les poctes, il le traite de fables

&

de chimeres .

,11

Cou–

tient que

I'enfer

n'ell autre choCe qu ' une \'ie impure

&

criminelle ; mais cela meme eO allé,gorique. Ce[ au–

teur nc s'explique pas dií!inae ment ' ror le lieu ou Cout

ponis les méchans , ni [ur le genre

&

la qualité d< leur

fupplice;

il

Cemble meme le borner au

pa(f.~ge

que les

ames fom d' un corps dans un autre, olí elles om Cou–

vent beaucoup de maux

a

eodurer, de privations

a

fouf–

frir,

&

de confllfioo

a

elruyer: ce qui apprf'>che fopt

de la métempCyco[e de Pythagore.

Vo)'e:t

M

E TI! M–

PSYCOSE.

Le~

Saddocéens qui nioieot l'immortalité de l' ame.

ne reeonn0ilfoiellt par conCéquent ni récompenCes ni

peines pour la vie_future-.

floye ..

S

1\.

D D U C E'E N S .

L'exillence de

I' enfer

&

des [up¡>lices éterllels el!:

atteí!ée pref<¡ue

11

ehaqlle page du o<>uveau

~flamctll,

La

Centeoce qoe J eCus-Chrifl prononcera contre les re–

pron"és au Jugemen t dernier ,

ell . con ~ (\e

'en ces ter–

mes: Matth. XXV.

i-

r .

34.

be

malediéli in ignem

</!–

ter/1um

'l'';

paratus

eft

diabolo

&

angelis ejuJ.

11

re–

ptétente perpétuellemcnt

l'enfer

CQmme un licu téné–

breux olí regnent la dooleur, la

trin~lfe,

le dépi[, la

rage,

&

comme un C"jour d'horreur ou toU[ re[emit

des grincemens de denls

&

des cris qu'arrachc le

deCe[~

poi r . S. J ean, dans l' ApocalypCe, le pcint Cous l'ima–

ge d'on étang immenCe de feu

&

de Coufre, olí les mé–

chans feront précipités eu corps

&

eu ame ,

&

!Our~

.men tés peudant toute I'éternité.

En conCéquence, les Théologiens diflinguent . deu"

fortes de toormens daos

I'enfer:

Cavoir, la peine du

dam,

pama damni fet< damnationiJ;

e/eí! la pene ou la

privation de la "ilion béa[ifiqoe de D ieu , vilion qui

doit faire le bonheur éterne I des [aints:

&

la peine dll

[ens ,

pa/na [enfr;s ,

c'e fl-a-dire , toU[ ce qui peut affii–

ger le corps ,

&

[ur-tout les douleurs cuiCames

&

con–

¡inuelles pufées dans toutes fes parties par un feu in.

extinguible.

L es fauff'cs religions out auffi leur

enfer:

celui des

Payens, alfez conllU par les de[criptions qu'eo

0111

fai–

les H omere, Ovide

&

Virgile, ell afl ez eapable d'in.

[pirer de l'clfroi par les peintures des tourmens qu'

ils

y

fOn! Couffrir

11

Ixion,

11

Prometháe, allX D ana'r'des,

aux L apythes ,

a

Phlégias,

&c.

mais parmi les Payens,

foil corruptinn du

creo~ ,

foil penchant

a

l' incrédulité,

le peuple

&

les enfans meme traitOient toutes ces btl–

les de[criptions de contes

&

de rt!veries; dll moins c'ell

un des vices que Juvenal reproche aux Romains de

Ion

úeele.

Effe a/ir¡uos manes

&

[tlbeerrane'" regna,

Ee cont1tm,

&

Stygio ranas in gtrrgite nigra!,

At,!ue 1má tranjiré v"dum to: mtllta cimbá,

N ee 'pueri credunt , "iji fjui nondrlm

"re

lavantur,

Sed tu ver" puta.

,

Satyr.

11.

V oye:t

E

N F E R,

(Mythqlogie .)

Les Talmudilles ,

don~

la croyance n'ell qu'un amas

ridicule de [uperfl itions, dillinguent trois ordres de per.

ConDes qui paroltront au jugement dernier. L e premier,

des julles; le [econd , des méchans;

&

le troilieme,

de ceux qui [ont daus un état mitoyen, c'ell-

¡¡ -

dire ,

qui ne [om ni tout-lI-fai[ jufles ni tout-

a-

fait impies ,

L es julles [eront au!Ti-[Ó[ dellinés

11

la vie é[ernelle,

&

les méchans au malheur de la gene ou de

l'en[er.

Les

mitoyeos, tant Juifs que G entils, de[cendront dans

I'enfcr

avec leors' corps,

&

ils pleuveront pendant do u–

~e

mois, montaD!

&

deCcendant, allaD!

a

leurs corps

&

retournant en

enfer .

Apres ce terme, leurs corps re.

ront conCumés

&

leurs ames brulées,

&

le vem les

difperCera Cous les piés des julles: mais les hérétiques,

les athécs, les tyrans qui ont deColé la terre , ceux qui

engagent les peuples dans le péché, fer om punis daos

l'enfer

pendaot les (jeeles des fiecles. Les rabbios a–

joutent que toUS .les ans au premier jour de Tir(j ,

q~i

ell le premier jOUF de l'aonée juda'ique , Dieu fait une

e[~ece d~

révifiQo

d~

fei re¡:illres; ou un el amen dq

I'\om-