ENF
elles om de penchant
a
la trincfle, ala colere,
ii
In ven–
granee,
&
a toutc paffion forte, vive; ce qui ne cOn–
tribue pas peu
/¡
troubler le cours des humeurs,
&
a
faire des impreffions nuiobles dans les tendres organes
des
enfans
renfermés dans la matrice,
00
doit erain–
dr~
le m eme elfet de l'imempérance des femmes qui fe
rempli(J'ent d'une grande quamité d'alimens,
&
fouven!
de mauvnife qualité; qui 10 m dans l'habitude d'ufer im–
modérément de boitlons fpiritucufes, dont l'effet rend
la pléthore occafionnée par la grolTefre, encore plus con–
Jidérable,
&
n'eH pas meme corl'igé par dcs faignées,
qu'elles ne vculent pas (ouffrir, On peut
~ncore
menre
dans la cla(J'e des femmes qui nuifem
contidérablem~nt
au~
enfahs
qu'elles porten!, par leur indifpolition per–
fonllelle, eelles qui fom fujenes aux atfeaions hyfléri–
ques, qui foOl fort avides du cammerce des hommes,
&
s'y livrent fréquemmem apres la féconds tian
&
pen–
dan! le eours de Icur graffefre, Le co',t trop fréquent
pendant ce tems, en récllement, au fentiment de plu–
licor. auteurs, uoe pui(J'ame eau!'e pour rendre les
en–
fans
infirmes
&
valétudinaires , Ce 'lui cOOlribue prin–
cipalemem encure
a
détruire leur famé dllns le ventre
de la mere, e'efl fouvem les fatigues qu'ils e(J'uient, leS
torces qu'ils ' épuiCent dans les travaux de l'accouche–
ment, foit larfqu'dle n'agit pas aflez , ne f,¡i t pas a(J'cz
d'ellvrt5 pour l'expulfion du fretus, par indolenee ou
par foibklre ; Coit 10rCqu 'clle fe pre(J'e trop,
&
force l'ac–
c ouchement par impaticnce al! par tra p de vigueur, ou
par l'efftt des remedes chauqs employés mal-a-propos
pour üciter les forces expullives ,
Les fages femmes nuifent auffi tres-fouvent aux
en–
fans,
Coit en cmployant imprudemmem leur m iniflere
pour f,ire l'e"traaion violeme du fretos, qui Cortiroit
en bonne fanté Cans leur Cecours; foit en le bleífaO! de
tOut\! autre maniere, comme en comprimant li fon les
os du crane, dom les futures ne foO! unies que foíble–
m em, qu'elles établifrent par ce traitemeut imprudent ,
la catlCe de difí'éremes maladies eon!idérables, telles que
I'épilepfie , la l?aralytie, la fiupidité, qui fOn! fuivies d'u–
De mon prochaine, ou qui produiCeO! de facheux efiets
pendam toute la vie,
L es accidens qui Curviennem
:lUI
enfans
apres leur
Daifrance
&
pendam les premiers tems de leur vie, con–
tribuem 3uffi beaucoup 3Jendre les
enfans
d'un lem–
pérament plus foible
&
plus fenoble,
t~ls
que les fra–
yeurs auxquelles ils peuvcl\! etre expofés, les cris inat.–
tendus , les brnits frappans, les interruptions fubites du
fummeil avec furprife; le lait qui leur
tll
donné par leur
Dourrice uop ptomptemem apres quelque violente émo–
tion de l'amQ, qudque paroxyCme de colere, de terreuF,
&<.
«lutes ces chofes Coot treS-propres :;. prtlduire diffé–
rens genres de f['afmes, de piquotemens dans les nerfs ,
de .rdeurs, des dou leurs, des gonflemens d'entrailles,
&c ,
qui fe manifellem par des inquiétudes , des inCcun–
nies , par des agitations de m embrcs, par des cris, des
tremblemcllS , des furCauts convulfifs,
&
meme par des
Dllluvcmcns épilcptiques. Toute forte
d'illtemp~rie
de
l',¡ir, Inais fur-tllut le froid
&
les ehangemcns prompts
de celui-ci au chaud,
&
réciproquemel1t, qni affeaent
les acuites , fur- toO! eeux qui ont quelque foiblefre de
ncrfs ,
a
caufe des dérangemens dans la tranCpiration,
q ui en l'urvÍcnnent, foot encare bien plus d'impreffi on
fur les
enfans ,
&
alterent bien plus conlidérablemem leur
fauté,
&
produiCeot en eUI dc tres-mauvais effets, Les
trop grandes précautions qte I'on prend pour les garan–
tir des injures de l'air, pour les tenir ehauds, peuvenr
au cOlllraire leur étre aufIi tres-nui!ibles , de m éme qu'
un régime trap recherehé,
&
l'ufage trap fréquem de
remedes; toUt cela tend
¡¡
affoiblir leur tempérament,
paree qu'ils ne peuvcm pas enfuite fupporter les moin–
dres "rreurs dans l'uCage des choCes néceITaiees, fans en
é pro uver
d~ m~uvais
effets, des impreffions faeheuCes;
c'efl pourquoi les
enfan:
des perfonnes riches , qui font
é levés trop délicatemcnt, (bm ordinairemeo, d'unc fun–
té plus foible que ceux pour leCquels on n'a pas pris tam
de Coin , tels que ceux des gens de la cal1\pagne, des
pauvres , C'etl cette confidération qui a fait dire
:l
L oke
dan, Ion e¡cellem ouvrage
fur /'éducation dc.! enfan!,
qu'il croiroit pouvoir rcnfermer dans cene. COllrte ma–
l:ime, " que les gens de qual¡té devroiem traiter leurs
" enfan!
C' ,mll1e les boos payrans ttaitent les leurs ,,;
tou~
les co,.« 1$ qu'il pourroit donner fu r la maniere de
eonC,'\'ver
&
augm mer la fanté de Icurs
mfan!,
ou du
inoins po\n kur faire uoe conflÍlution qui ne foit poin t
fujette
a
oe' maladies ;
&
qu'il ne penCcroit pas pouvoir
donner une c1ufe générale plu s afrQrée de ce qui arrive
de cootraae que ce) e-c i, " qu'on gate la conflitution
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565
des
enfanJ
par trop d'indulgence
&
de tendrelle " ; s'i!
~'éloit
perf'uadé que les meres pourroielJ! trouver cela
un peu Irop rude,
&
les peres un peu trop cruel,
11
ex–
plique done en faveur des uns
&
des autres fa penrée'
plus au long, dans la
premier~
fea ion de l'<!uv rage dont
il s'agit, qui efl fans contredtt une des mellleures four–
ces dans lefquelles on puifle puiCer des préceptcs falutai–
res pour l'éducation des
enfans,
foit phylique, foit mo–
rale,
Vo)'a.
E
N F A N
el!,
Apres avoi r traité des caufes qui comribuent
:l
~ug
m enter la foible(J'e du tem pérament des
mfanJ,
en aug–
m entant la Cenfibilit<: du genre nerveux, il rene
a
dire
quelque chofe de, cclles qui produiCem le
, m~me,
efl<r.,
en difpofam ultérteuremem leurs humcurs a 1acrtmOllle
aeide qui efi fi Couvent dominante dans leors mal adies ..
Ces
~auCcs
Com tr cs-différemes emr'el les: il en efl plu–
lieurs dom il a élé fait memion ci-delJ us, Les principa–
les fom cellc s qui corrompent le. lait ou dans le fein
des nourrices , ou dans le
eor~s
des
enfan!;
le rendent
épais, groffier, ou le fom elnieremem eailler; ce qui
peut arriver de difléremes m anieres de la pan des nour–
rices Cur-!Out , Si elles fom fujettes
a
de violentes paf–
(¡on s ,
&
qu'elles s'y liv rent Couvem; ti elles fe nour–
rifrcm principalement de fru its ou de fromage, de diñe–
' remes préparations au vinaigre, d'alimens
~igres,
acres,
falés; li elles ufem pour leur boifron de beaucoup de
vin qui ne foit pas bien mQr, ou de toute autre liq ueur
fpiritueufe, il ne peO! fe former de toutes ces diff¿ren–
te, maticres qu'un lait de mauvaiCe '1ua!ité, vifqueux ,
groffi er, acre,
& c,
qui s'aigrit facilcment dans les pre–
mieres voies des
enfans,
d'ou naiíl'<m non-feulemenr des
obfl ruaions dans les vifceres du b2s-vcmre,
&
fur-tout
dans les imefiins
&
dans le m éCemere , mais encore du
gravier, des calculs dans la vclrie; ce qui n'cn pas ra–
re 1l cet age:
&
In
eme 10rCque le lait fe trom'e ehargé
de pan ies aétives fournies par les alimens, il s'échauffe
ni fémel1t;
&
étant porté dans le fnog des
'''f..
ns,
il
Y
excite des agitations fébriles, des fievres ardemes, Ct!
n'cfl pas f.ulement la qualité des alimens cloO! ureot le,
meres, qui peu! nuire
¡¡
leurs
tlourri~ons,
c'cn en auffi
la quantité, meme des meilleurs, lorfqu'ellcs ne fOn! pas
de l'exercice, qu'elles menem une vie trop fédemaire ,
parce qú 'il ne peut réfulter de cene faoyon
de
vivre que
des humeurs épaiITes, groflieres, qui fourui(lenr un lsit
auffi imparfait; germe de bien des maladies, Le froid
des mammelles, en reaerraot les vailfeaux
galatlofern,
peut auffi contribuer beaueoup 11 l'épaiffifremcot du flui–
de qu'ils contiennent, Le eoYt trop fréquem deS nour–
tices , les menflrues qui leur furv iennem, les attaques·
de paffion hyflérique, b conflipalion, les fpafmes, les
vcmofit¿s
de~
premiercs voics; toutes ces altérations dans
l'économic animale , corrompem lcur lait,
&
les enfflns
qui s'en nourrifrem dev ict1l1Cm foibles, languiflans, plcu–
reux ,
&
indiquem a(J'ez par leur mauvais élat le befoin
qu'ils om d'une m eill eure nourriture; ainfi l'on 'peut aC–
furer que lcurs maladies fOil! le plus fOil vem produites
par
le
mauvais régime
&
la mauvaife fanté des nour–
rices, en tanr qu'elles ne peuvem eu conréquence leur
fournir qu'un lait de trcs-r;nauvaife qualiré, Elles peuvenr
auffi leur nuire, lors meme qu'elles. n'oll! qu'une bon–
Ile nourriture 11 leur donner:
(j
elles les remplilJenr !rop,
foit que ce (oit du lait, [oit des foupes, ou, d'sutres ali–
mens les mieux préparés; la quantilé dom ils fon t farcis
furcbarge leur eflomac, fiu-tout pendant qu'ils fom le
plus foibles
&
petits; il ne peuvem
pa~
la digérer, elle
s'aigrit,
&
dégénere en une ma(J'e caillée ou
pl~treufe
qui diflend ce viCcere , en tiraille les libres, en détruit
le rellort; d' ou Cuivem bien de mauvais etiets, tels que
les enflures du vemricule, les cardialgies, les oppreffi ons,
les vQmi(J'emens, les diarrhées,
&
autres femblables alté–
rations qui détruifent la Camé, de ces pe lites crémures.
C'en ce qur a fait dire
a
Ethmuller, d'aprcs
Hippocra~
te, que les nourrices, en donnam trap de lait 11 la fois,
ou de toute autre nou
ri[U~e
aux
rnJ'tms,
les fOil! mou–
rir par !rop
d'~mprefremem
ñ
leur fou rnir les moyens
de vivre,
dum
latlant, l1'"tlar.t;
car comme tom ' re–
pl,étion excelrive efi mnuvaiCe, fur-tout de pain pour
les adultes, on peut dire la me me cho fe de celle ,de lait
pour les
e~fanr,
On fai t encare bien plus de ton
a
leor
famé, 10rCqu'on leur donne des alimens trop variés
&
COllvent de mallvaiCe qualité, aiga:s, falés, acres;
l~rf
qu'on leue fait mangcr bt;allcoup de viande; qu'on leur
donne
,~e
la nourrilur.e" f::ns auendre que eelle qu'ils
ont pnfe nuparn.vnlH fOI! dlgérée; qu'on les f'lit
uf~r
de
vin, de liqueurs CpiritOeufes, Cous prétex te de ranimer
leur appétit, ou de les fortifier, ou de le IranquilliC"r ,
Toutes ces faules · de régime fom tres-pernicieulc.
au~
.n-