ENF
sufiere; on le nourrilToit de fruits cruds, de fromage
mou, d'animaux
f~aichement
tu és,
f4c.
on
I'exer~oit
a
[auter nud parml des épécs
&
des Jave\ots. Pendant
tou t le tems' qu'il avoit pa{fé
:l
gardor les troupeaux
une chemi[e de Jin étoir lOut fon vétement ,
&
du pai.;
bis toure
fil
nourriture. Ces merurs durercllt long-tems.
Charlema~ne
fai[oit monter fes
enfans
:l
ch~val ; f~s
tils chalTolellt
&
fes tilles tiloient.
00
31lendoit qu'ils
eulTent le tempéramenr formé
&
l' eCprit mar, avant
<¡ue de les ma.r .
11
étoir honteux d' avoir eu com–
merce avec une femme avant I'age de vingr ans. On
. ne peut s'empecher de trouver dan s la comparaiCon de
ces mamrs
&
des n6tres , la di/férence de la con(Jitu–
tion des hommes de
ces
tems
&
des hommes d'aujour–
d'hui . Les Germains étoient fores, infatigables, vaiJ–
lans, robufles, cha{feurs, guerriers,
&c.
De tOUles ces
qualités, il ne nous re(Je que celles qui re
foOli~nnene
par le poine d'honneur
&
I'efprit national. L es autres
:ll1xquelles on exho'rteroit inutilement, telles que la
for~
ce du corps, [ont pre[que entierement perdues:
&
el–
les iront toujours en
s'
a/foiblilfant,
a
moins que les
rnceurs ne changent; ce qui n'ea pas á prc!Cumer.
E
N F A N
s.
Naif/ante dtl (nfans,
(
l-liJl. nato
&
Phyf)
M. Derham a calculé que les mariages produi–
foient, I'un portant
I'a~tre,
quatre
~nfanJ,
non-feule–
ment en Angleterre, mais encore dans d'autres p3yS.
JI
ea dit dans l' hiaoire généalogique de ToCcane de
Gamarini, qu'un noble de Sienne, nommé
Bjch j ,
a
eu de trois de fes femmes ceot-cinquante enfans légi–
times
&
naturels,
&
qu'i1 en emmeoa quarallle-huit •
fa Cuite, étam ambalIadeur vers le pape
&
I'emperour.
Dans un monumem de l'Egli[e des SS. lunocens de
Paris, en l' honneur d'une femme qui a vécO quatre–
viogt-huit ans, on rapporte qu'elle avoit pu voir jurqu'
¡¡
deux cents quatre-vingt-huit de fes enfans, irsus d'el–
le direaemene ; ce qui e!l au-de!lus de ce que M. Hakc–
well rapporte de la dame Heooywood, femme de con–
dition du cOlmé de Kent, qui étoit née en
T
P 7,
a–
voit été mariée
a
fei'le ans au [eul mari qu'elle nit eu,
le Sr
R .
Henoywood de Kcnt,
&
mourut dans
Ca
qua–
tre-v ingt-uoieme année ; elle eut fcite
~nfanJ,
dOllt trois
rnoururent jeunes,
&
un qU31rieme n'eut poim de po–
{lérité; cependam fa poflérité mOllloit
a
fa fecond e gé–
nération
a
114,
&
la troiliemc
a
deux cents vingt-huit,
quoiqu'. la quatrieme elle rClombat
a
neuf. L e nom–
bre tota l
d'enf ans
qu'elle avoit pO voir dans fa vie,
étoit done de trois cents foixante-[ept,
[~a
voir
16
+
114
+
1.88
+
9
=
367:
de
fa~on
qu'elle pouvoit di–
re comme dans les leures de madame de Sévigné;
Ma
fill<, allez djre
ti
votre filie 'lite la
fill~ d~
fa filie crie :
le di!lique [uivaot va encore plus loin.
1
1.
3
4
Mater aie natte ,
ái&
nata!, filia, ¡zatam
r
6
Ut moneat, natte
{>Iang~r~,
fili olam .
E
N F A N S
(M
A L A DIE S D E S)
L'homme
en
ex–
poCé tam qu'il fub{j(Je,
a
une intinité de maux; mais
il I'éprouve d'uoe maniere plus marquée en nailTlnt
&
pendam les premiers tems de
r.~
vie, puifqu'¡¡ peine a–
t-il refpiré, qu'il commence • annoncer res miCeres par
fes cris ,
&
qu'i1 ea en d¡,nger continuel de perdre u–
ne vie qui Cemble ne lu i etrc donnée que peur [ouf–
frir: c'e(J donc avec rai[on que I'on peut dire, d'apres
Pline, dans I'avam-propos du feptieme livrc de Fon h!–
{loire naturelle, que l' homme . ne
com~e.nce
a Cenm
q u'i1 exiae que par les [uppl lees au tnllteu defquels
jJ
[e
trouv~,
fans avoir commis d'autre crime que ce–
lui d'eIre né .
Ainfi quoique les maladies
[oi~11I
eommunes
a
touS
les hommes, daos quelque tems de la vie que I'on les
confidere il ea évident que les
~nfans
y [ont plus par–
tieu lieren:cnt [ujets,
a
cau[e de la foiblelTe de
leu~
eon–
flitulion
&
de la délicatelTe de leurs organes,
qUl
ren–
deot leurs eorps plus fu[ceptibles des altéraliolls que peu–
vent caufer les choCes 9ui l' affcaent
inévitablemen~;
&,
ce qui efl encore bien plus tri!le, c'ea que plus, !Is
OO! de difpolition
a
[ouffrir davaotage que lorfqu Jls
font daos un age plus avancé, moins
iI
Icur e(J don–
né de Ce préferver des maUI qui les
en~ironne~t,
&
d'y apponer remede 10rCqu'ils en font affeétés : Jls ne
peu vcOl meme faire eonnoilre qu'i1s
fouffren~,
que
~ar
des pleurs
&
des gémi{femens, qlli fon t des IIgnes tres–
équivoques
&
tres-peu propres :\ indiqucr le fiége , la
Ilature,
&
la violenee
Qe
leurs [ouftrances; enCorte
qu'
T ome 17.
-'
ENF
ils [emblent,
iI
cet égard, ctre prefque
r.~ns
fecours
6i:
livrés • leur malheureux fort.
II ea donc trcs-imponan t au genre
h~ main
dont Ilt
conCcrvation efl comme confiée aux M edecins , qu'ils
fe char'gent , poor ainfi
dir~,
de la défe nCe des
enfam
cOIJtre tout ce qui porte atleintc
~
leur vie; qn'ils s'ap:
pliquent
a
étudicr les maux auxq'uels ils "m t pnnicu–
lieremem CUJcts;
a
décollvrir les fignes par leCqucls Oll
peut con noitre la nature de ces maux,
&
en prévoir
les fuites;
a
rechercher les moyens, les précaulions par
lefquels on pcut les écarter;
&
enlin
a
trouver les [e–
cours propres • les en délivrer.
Hippocrate, dan s
le
/ll.
Ljv . de fel aphorjfmeJ,
nO.
xxiv. xxv.
&
xxvj.
fait ainfi, avec fa précilion or–
dinaire, I'énumérarion des maladies qlli [Ont particlllie–
res aux
cnfanJ .
Ceox qui fon t nouveao-nés , dit-il, CO!lt
principalement [ujets aulo: aphlhes , nus vornilfemens,
il
différenres e('peees de toux, aux illfom nies. aus frayeors ,
au x inAammations du nombril, aux amas de cralfe hu–
mide dans les oreilles, aux douleurs de ventre : lorfqu'
i1s commencent
a
avoir des dems, ils éprouvent par–
ticulbemene de fortes irritations dans les gencives, des
agitatiolls fébriles, des eonvuliions, des co urs de ven–
tre, [ur-tout lors de la forrie des dents can ines;
&
eet–
te deroiere maladie arrive principalement aus
enfans
d'un
gros volume
&
a
ceUK qui fom ordinairemem eonai–
pés. Lor[qu'ils [one parvenus
a
un age plus avancé,
qui s' étend depuis deux ans juCqu'
11
dix
&
au - de–
U,
ils [ont
~fBigés
par des inHammations des amyg–
dales, des oppreffioni aflhmatiques, des graviers, des
vers ronds, afcarides, des excroithnces verruqueufes,
des parorides enflées, des ardeurs d'urine, des écroüel–
les,
&
d'autres tnbereules, des luntioos des vertebre¡
du eou: ainli il parolt, d'apres ceue expofirion, que
les
maladiel del enfanI
lIe foO! pas les memes dao$
les ditTcrens tems plus ou moins éloignés de la nai[–
Canee,
&
qu'elles ne les aff"aem pas tOlljours de la me–
m e maniere; qu'dles [om de plus ou moins longue du–
rée,
&
qu'elles
[001
plns ou moios dangerenfes, aueo'
du que la dilférence de I'age change le ti!lu des par–
ties dll corps, leur donne plus de fer meté . La diffc–
rente nourriture
&
la diverfe
fa~on
de vivre , ne eon–
tribuent pas peu auffi
a
changer la difpofition des [ujeti
:l
conlraaer différc11les maladies .
Parmi celles qui vienoent d'etre rapportées d'apres le
pere de la Medecine, il en el! qui
Ce
fone d'abord con–
noilre par elles-memes ; mais
iI
en e(J d'autrei que l' on
ne peut connoitrc que diflicilement . C'ef! pourquoi
iI
.a
a
propos d'en donner ici le diagnoaie le plus e–
xaa qu'il efl poffiblc, quoique les lignes foiem [ou–
vent fi cachés
&
fi
équivoques, que les medecins les
plus pénétrans y fom quelquefois trompés; car les
~n
fans
qui ne parlent pas ne peuvent pas faire connoi–
tre, par le rappoct de ce qu'ils fement, la naturc de
la maladie
&
jufqu" quel point les fonc1ions [om lé–
fées: on ne peut pas en juger par l' urine , avec quel–
que [oiJl qu'on I'examille, ni par le pouls touehé a–
vec le plus d'allemion, ni par les apparences extérieu–
res qui COOl tres-Couvent
&
trcs-facilement variables en
bien
&
en mal : on ne peut s'affurcr de rien par tOU¡
ce figoes; ear I'urine des eofans, [oit qu'ils fe . portent
bien ou qu'ils foient malades, e!l preCque toOJours
é–
pailfe
&
trouble;
&
iI
n'ca pas faciJe d'en avoir
a
part,
paree qu'ils la rendene ordinairement avec les gros ex–
erémens. Le pouls peut changer par une iulillité de
caufes '
~tre
rendu ou plus fréqnent ou plus lent; en–
[orre qu'il pourroit en impofer • celui qui le touche .
s'il ponoit ron jugeme f!lr I'.état. du m0t;nem pré[eot:
d'ailleurs il efl COJlvent res-dlfliClle de s aCsOrer, deul[
fecondes de fuite, du bras
de~
enfans,
qu! tie ce!l;nt
ord inairemenr
d~
remuer
&
d empecher qu on ne pUIlfe
ti xer fes doigts Cur le carpe ,
Cependnnr .Ie
~cdecin,
pou.r ne pas
r~lte:
dans I'in–
certitude pUlfqu
ti
ne peut mer aucun Indlce de .ces
deux
fig~es,
doit s'informer des affiaans,
&
partlCU–
lieremeOl des femmes au Coin defq uelles les
cnfanJ
[Ollt
remi, s'ils font des cris, s'ils [om agités, inquiets,
&
s;it's paffenr le jour
&
I~
nuit fans. dormir ;
~:i1s
font
par la bouche deS vems algrcs ou llldoreux;
S
lis font
des elforts pour vomir ; s'Us
vomi(fe~t
en efiet,
~
quel–
les matieres ils rendent par le vomlffement; s lIs
Oll~
le hocquet ;
&
s'ils
[0 01
fatig.ués par des
mouv~~ens
convullif, ' s'ils lOulfenr
&
s'Jls [ont oppreffé¡;
s
lis fe
vuidcnl Iibrement des velllofilés
&
des matieres féca–
les ' qllelle
en
ea
la conliflence
&
la couleur;
&
il
fer; d'aulres queflions de ceue nature; il n'omema pas
d'e¡amincr attemivemeot toute la furfaee du corps de
Bb bb 1.
1'e""