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ENF
ellJans;
ces différeotes matieres alimeJJtaires, ou foO! pro–
pres
a
faire cailler le lait, avec lequel elles fe . melent,
elles affoiblilfcnt l'eClomac; ou elles Cuivent leur tcndan–
ce
nat~relle
a
la corruption, ou elles portent l'acrimo–
nie, l'incendic dans le lang doux
&
balfamique de ces
¡endres éleves; d'ou nailTent un grand nombre de ma–
ladies différentes .
011
peut joindre
a
toutes ces caufes
l~
changement trop fréquent de 110urrices,
&
pa~ COI1C~'luent de lait. Les qua!ités des alimens trop varlées nUl–
fem aUI [adultes,
a
plus fon raifon aux
enfans,
non-feu–
lement pendant qu'ils tetent, mais encare apres qu'i1s
fom fcvrés .
Pour ce qui ell du prognoClic
a
porter fur les
.mal,!,–
diN des e/l/fans,
il faut d'abord chercher
a
lavolr s'ds
font nés de parcns robulles, de bonne fanté de corps
r
&
d'efpti¡, fur-tout
a
I'égard des meres, parce qu'ils
ne fOil! pas ordinairement fi délicats; ils ne font pas
conléquemmem fi fujets
a
etre affeét és par les mau–
"aiCes impreffions d'es chofes nécelTaircs
i\
la vie: ils
lIe deviennent pas fi facilem.ent malades,
&
ils n'ont pas
llutant de difpofition
a
luccomber aux maladies 'lui leur
furviennem. On peut dire la meme chole de ceux qui
ne (ont pas élcvés fi délicatement, 'lui 10m accoutu–
m és
a
Cupporter impunément les effets des changemens
d'air, d'alimens qui Ceroien! pernicieu!
a
tous autres,
<¡ui font endureis par un régime tel que celui qu'ob–
fervent les paylans
a
l'égard de leurs
mf"ns.
II
eCl
. .auffi certain en général que les
maladies des enfans,
<¡uoiqu'innombrables, pour ainfi dire, COIl! plus faciles
a
guérir que celles des adultes, pourvil qu'elles foient
bien traitées; parce que comme ils Cont plus fuCceptibles
des altérations qui troublent en eux l'économie animale '
par de tres-lcgeres caules, de méme les moindres re–
medes placés a-propos,
&
différentes autres chofes con–
venables a leur nature, peuvent en rétablir ailément
les defordres; enfarte que la plupart ne meurem que
p~rce
que 1'0n employc fouven! une trap grande quan–
lité de fecours, ou de trop ¡:fuilTans moyens pour leur
rendre la fanté, qui auroit pu etre rétablie ou d' el–
le-meme, ou ave<: treS -peu de Coins. Les Medecins
0111
peul-etre plus nui au genre humain en médicamentant
les
enfan<,
qu'ils ne lui ont été utiles a cet égard.
On obferve con llamment que les
enfans
gros, gras,
.charous,
&
ceux qui tetent beaucoup, ceux qui 001 des
llo11rrices d'uo grand embonpoint, pleines de lang, Com
plus fujets
a
etre malades,
&
a
l'etre plus fréquem–
meot que d'autres; ils 10m plus communément afféélés
du rachitis, de la toux convullive, des aphlhes. Les
.enJan¡
maigres font ordinairemem afRigés de tievres,
d'inftammátions; ceu·x qui ont le ventre libre, 1001
.auffi mieuK portans que ceux qui I'ont lerré:
&
en–
ñn comme la plupart pé rilTcnt par les douleurs de ven–
Ire, les tranchées
&
les mouv emens convulfifs, par
les Cymptomes d'épilepfie, c'eCl touJours un mauvais
ligne que ces différens maUl fe joignefl! avec les in–
fomnies, aux différentes maladies dom ils lont afte–
.élés .
Les douleurs d:eotrailles·, les coliques, Cont ordinai–
rement épidémiques pour les
e/l/fa,,¡,
depuis la mi–
]uillet juCqu'a la mi-Seplembre;
&
il en meurt plus a–
Jors dans un mois, que dans qmftre de toute autre par–
tie de I'année, parce que les grandes chaleurs, qui fe
font principalement lemir dans- ce tems-la épuilent leurs
forces,
&
les fout aiCément foccqmber a tous Jes maux
<¡u'elles produifent, ou qui furvieunent par toute au–
tre caufe. Les lranchées
Cont
plus dangereules
a
pro–
portion qu'elles font plus violentes, qu'elles durent da–
vaotage, ou qu'elles reviennem plus fouvent,
a
caule
des tievres, des affeétions anhmatiques, convullives, é–
pile ptiques qu'elles peuvent occa(ionner, ti on n'y ap–
porte pas pramptement r.emede. Celles qui fom cau–
[ée par les vers, ne celfem pas qu'ils ne foiem chaf–
[és du corps.
Les aphlhes qui n'affeélent qu'en petit nombre la fur–
face de la bouche des
pl1fans,
qui ne caufent pas beau–
coup de douleur, qui lont rouges
&
jaunatres, cedent
plus facilement" aUl remedes que ceux qui s'élendent en
grand nombre dans toute la bouche, qui lont noiratres,
de mauvaife ode ur ,
&
qui forment des ulceres profonds :
ceux qui provienncnt de caule ex terne 1001 moins fft–
cheux que ccux qui lont produils par
~n
vice de fang ,
par la corruplion des humeurs. Les aphthes qui fOn!
accomp.agnés d·inftammation; de difficullé d'avaler
&
de relplre.r, Cont ordinairement tres-funeCles.
. La malgreur
&
la conlomption des
e"fans,
font toil–
JOors
de~
maladles Ires-dangereufes, fur-tout lorfqu'el–
lel fPOl Illvélérées,
&
cauféei par des obClruélipos
au
ENF
mefentere
&
aux autres vilceres du bas - ventre
00
de la poitrine . Si la diarrhée s'y join!,
&
que les' ma–
lades reudent par
le
fondement une matiere purulemc,
langlante, 'de fon mauvaile odeur, le mal eCl incura–
ble:
iI
y
a au co ntraire
11
elpérer, fi les digellions
é–
tant recftiti ées, I'appét it revient, le Coutient régulierement;
ti I'enflure du ventre diminue,
&
que les forces fe ré–
tablitTem.
11
confte par un grand nombre d: oblerva–
tions, que les fifv res intermittentes On! fouvem guéri
des
."fans
de la conlomption.
Pour ce <¡ui en de la curation des
maladie! dn el1-
fallll,
on ne peut en dooner iei qu'une
iMe
fon en
raccourei: la plupart d' entr' elles, foit qu'elles leur
foiem propres, loit qu'elles leur loien! commures a–
vec les adultes, lont traitées chacune en fon lieu; ainli
'lJo)'ez.,
par exemple, V
E'R
o
L E
(pesiee),
R o
U G E
o–
LE, CHART RE, RACHITtS, EpI L E PSIE,
CA R D 1 A L G 1
F.,
V
E R S,
D
E
N T 1 T ION,
TE
1-
G
~
E.'
&c.
On peut dire en général que comme les
prlllcrpales caules des
m"Jadies des mians
confiClent
princ ipalement dans le
re l~chemem
des tibres nalurelle–
ment tres-délicates ,
&
la foiblelTe des organes aug–
mentée par l'humidité trop abondante dont ils 10m a–
breuvés,
&
dans l'acidité dominante des humeurs, on
doit combattre ces vices par les contraires: ainfi les
aClringens, les ablorbans, les amiacides, qui convien–
nent pour corriger I'état contre nature des lolides
&
des fluides;
&
les legeres purgatifs , pour évaCller I'hu–
mide lupedlu
&
corrompu, empl0l'és avec prudence,
felon les différetltes indications qui le prélentem, 10m
les remedes commUDS
á
preCque toutes les curations
des
maladi,s des .nfans.
C'eCl ce qu'a parfairement bien
établi le doéleor Harr is dan s
[a
diflertation lur ce IU–
jet, en bannilTam de la pratique, dans ce cas, l'ulage
des remedes chimiques, diaphoretiques, incéndiaires,
&
de toote autre qua!iré, dont elle étoit lurchargée .
11
eCl certain meme, indépendammem de la contidération
des caules' de ces maladies, que la maniere de traiter
ces pelirs malades ne Cauroit etre trOP fim plifiée, vil la
difficulté qu'i1
y
a
a
les loumettre a prendre des dro–
¡¡"eS,
&
a
leur faire oblerver un régime convellable ,
(ur-tout avam qu'ils ayent , atteint nge de connoiflance.
A
peine l'homme efl-il m is au mODde, qu'il
Ce
trau–
ve fouvent dans le cas d'avoir beloiD des fecours de
la Medecine,
&
de payer le tribut
11
cet art, pour évi–
ter de de payer fi-t6t
a
la natore . En e!let, dans le
cas ou les
enfans
nouveau-nés ont pour la pluparl des
mucolités gluant<;,l dans la bouche, l'cefophage, l'eClo–
mac, les inreClins,
&
quelquefois des malieres nourri–
cieres imparfaitemem digérées, avant de lortir du "Ven–
tre de leurs meres, qui On! pü s'échauffer dans les
parties qui lés contiennent, s'y corrompre par l'agita–
tion excitée pendant le travail de l'accouchemem, dOn!
s'eulu ivent des cardialgies , des douleurs de ventre, des
tranchées,
&
autres Iymptomes
f~cheux;
fi apres avoir
fait prendre aux
mfans
aiofi affeélés, quelques gor–
gées du premier lait de la mere, qui ell ce qu'on
appelle
coloftrum,
que la nature Cemble avoir deCliné
a
cet ufage, atlendu qu'i! eCl tres-Iaxarif , l'évacuation
de ces mat ieres ne fe fait pas, ou s'¡¡ eCl
impoffib.lede
leur faire prendre le telOn tant que le mal dure, il en
a-propos d'ouvrir doucement la, bouche au nouveau-n é ,
&
de répandre peu-il -peu
&
a difréremes repriles dans
l'imervalle de dix 11
doule heures, de ¡'eau en' petite
qllantité, dans laquelle on
'it
diífous, du Cucre ou déla–
yé du miel, pour détremper ces dilférentes matieres,
ep purger les premieres voies,
&
en favoriler l'expul–
fion. Si ces impuretés font fi abondames dans l'eClo–
mac
&
les inteClins , qu' elles caufent des naufées,
des vomiflemens, des tranchées,
&
meme des mouve–
mens convullifs, dans ce cas on peut employer quel–
que chole de plus laxatif que le miel
&
le lucre, lorf–
qu'ils ne font pas fuffifans : on fail ufage de l'huile d'ri–
mandes dOllces récente, avec du firop rOlal lolutif;'
011 meme s'il y a une plus grande indication de pur–
ger, on p;ut le fervir du firop de chicorée, avec la
rhubarbe. Chacun de ces remedes doit elre donné
':1
tres-petite dOle,
&
a
diflerentes repriCes . On peut aum
appliquer quelqu'épitheme aromalique, Ipiritueu x , fur
l'eClomac
&
le ventre; ce qui produit louvem de bons
eft"ets, en exeitant l'aélioo des vilceres du bas-ventre.
Ces différens fecoors, qui viennent d'etre meotion–
nés, employés lelon les différens beCoins, font aum
tres - utiles pour favoriler l'expullion de l'humeur é–
paiífe, noiriltre
&
excrémentitielle, qui ell comme lé
marc de la nOUrrilUre du fcelOs, qui s'ell ramalTé dans
les gros boyaux, daos le
C(JJ",m
for-toul
&
fon appen-
di.