.'
572
ENF
ma
~v.isauges
&
d'hommes réprouvés.
Voyez
A
B Y–
S hl E .
0\1
rai! qoe Drexelius.
de damnatorflp> carar.
&
r ogo ,
a confi né
I'enfer
,hlls l'erjJacc d'on m ille cubi–
' ,uc d'A Ilemagne,
&
qu'il a fixé le nombre des dam–
J1~S
it
cent m ille millions: mais Swinden penCe que
D rex elius a trap ménagé le lerrein; qu'il peul y avoir
c ell l fnis plus de damnés;
&
qu'ils ne pourroient qu'
clre infin imelll prelTés, quelque valle que roi! l'erpace
u'on pU l leur amgn er , au centre de la terre .
11
con–
elo l qu'¡¡ ell impa rTi ble d'arranger une
(j
grande mul–
¡;,ude d'e Cprils dans un Jieu fi élroil, rans admenre une
pé nélr3tion de dimenflon ; ce qui efl abCurde en bon–
IIC
phi lo«'phie , meme par rapport aux erprits: car fi
('"i a étnit,
iI
dit qu'il ne vo;t pas pourquoi Dieu au–
" ,jt
préparé une pi iro n li valle pou r les damnés, puiC–
<lU'jl>
au roieO! pu el re ent.aés
10 US
dans un erpace aurTi
e lro't qu'un four de Boulanr<<c. On pourroit ajoOler
'I ~e
le nombre des r"prou" és devanl
~tre
tr es-élendu ,
&
les réprouvés devom un jour bruler en corps
&
en
nme, i! taut néceOa irem ent admettre un
el{Jfer
plus rpa–
,,;eux qu e celui qu'a imag iné Drexelius ,
a
moins qo'o n
11e ruppore qu'au j ugenlen! derllier Dieu en eréera un
IlOUVea u .(fez vafl e pour co ntenir les co rps
&
les ames .
N o us l1e t(lIn mes ici qu'hill oriens . Quoi qu'il en COil,
les argumens q u'al legue S w inden, pour prouver que le
S"kil efl
l'enjer
loc?l, fo m tirés :
1° .
D e la capacilé de cet aflre . PerCollne ne pou ·
y an l nier que le Soleil ne Coit afIez fi>a cieux pour con–
Icnir 10US les damné> de tous les r,ecIe s , paiCque les
A l1ronomes lui donneOl communémeOl un m ill ion de
lieues de eircuil : aiu fi ce n'e fl pas la place qui man–
q ue dans
Ce
fy fl emc . L e feu ne manquera pas non
plus , li nous admello ns le raifonnement par lequel
Sw'nden prouoe , conlre
11
rifl ote, que le Soleil efl
ch311 J ,
I'''ge
2.08
&
f uiv .
" Le bon· homme , dit- il,
.. d i
Ca, li d'éron nemcm
3
la die des Pyrénées de Cou-
1>
fro
&
des océans alh lamiques de bilUmc ardent, qu'¡¡
f3 UI pour e!l" ctenir l' immenlilé des /lammes du S o–
leil. N os 1Ethnas
&
nos
V
éruves ne rOl1t que des
"
v~rs
lu iCa ns " . Voil?! une phrafe plus dig ne. d'un
gafe" " que d'un favam do nord.
2° .
D e la difl anee du Soleil,
&
de fon oppor, tion a
l'empy rée , que l'on a to Oj ours regardé comme le ciel
J oc~l.
Une lelle oppo litio n répond parfaitemen t
a
cel–
le 'l ui fe (Cou ve nalurelle menl entre deux places, dont
rune efl dell inée au félour des anges
&
des élus,
&
J'aulre
a
celu i des démons
&
de' réprouvés, dom
ru ne ell un lie u de g loire
&
de bénédiélions,
&
l'au–
He ell un lieu d'hoCleur
&
de blarphemes. La diflan–
ce 'accorde auffi tres-bien avee les paroles du mauvais
riche, qui da ns S . Luc ,
chap o x vj.
-;.r.
23.
voit A–
braha m dans un grand éloig nemenl,
&
avee la répon–
le
d'Abraham dans ce méme chapo
-;.r .
2.6.
&
in
hiJ
omnibuJ inter
n OJ
&
'Vos chaoJ magnum jirmatum
di,
ut hi '{u i vO/fl nt hinc tranfire ad vos non pogi"t ,
n e'{l/C inde hflc tranfmeare .
Or Swinden , par ce cahos
ou ce goufre, eutend
le
tourbillon folaire .
Voya;
TouRnILLoN.
3° .
D c ce que l'cmpirée efl le lieu le plus haut,
&
le S oleil le lieu le plus pas de l'univers , en confidé–
ram celle planete comme le centre de na ire Cyfl cme,
&
comme la prem iere partie du monde cléé
&
vir,–
ble; ce qu ; s'accorde av ec celle notion, que le Soleil
a élé delliné primitivement non·CculemcOl
a
éelairer
la terre , mais encore
a
fervir de priCon
&
de lieu de
fu pplice aux anges rcbelles, dan! nOlre auteor fu ppofe
que la chale a précédé immédiatement la création du
¡n/lnde habité par les hommes.
4°. Du eulle que prerque IOUS les hommes
001
ren–
du au feu o u au Sol eil ;· ce qui peut Ce concilier avec
la fu blilhé malieieuCe des eCprits qui habilent le SOleil,
&
qui on t porté les hommc
a
adorer leur throne , ou
pltllÓ[ l'inflrumem de leo r Cupplice.
Nous lai(fons au leéle ur a apprécier tous ces Cylle–
mes;
!le
nous nous eontentons de dire qu'il efl bien
!¡"gulier de vouloir tixer le lieu de
l'enf~r,
quaod l'E–
C,
ilure, par Con filen ce , nous indique a(fe1.
c~lui
que
1I0 uS
devrions garder fur cene matiere .
. 111 :
JI ne co nviendroit pas également de demeurer
JIldéc,s fur uoe quefl ioll qUi intére(fe e(fenriellemeot la
foi : c'ea l'élern ité des peines que les damnés fou lfri–
ron[
e~
enfer .
Elle paroit exprc(fémcnt décidée par
¡es
Ecntu~es ,
&
q03m
¡¡
la
natu re des peines du fell s,
&
quan t a leur durée qu i doit Ihre interminable. Ce–
pendan t, oUlre les incrédules modernes qui rejettenr
run
~
¡'autre poin!, tan! paree qu'il5 imaginent l'ame
ENF
mortelle comme le corps , que parce que ¡'éternité des
peines leur Cemble incompatible avec l'idée d'un Dietl
e(fentieIl~ment
&
fouveraioement bon
&
miféricordieuI;
Origene, dans fon traité intitulé, ""/' "/'"' ' ou
de prin–
úpiis,
donnant auI paroles de l'Ecriture une interpré–
tatíon métaphorique, fai! confifler les tourmens de
l'en–
fer,
non dans de s peines extérieures ou corporelIes.
mais dans les remords de la conCcience des pécheurs.
dans l'horreur' qu'ils
0 01
de leurs crimes,
&
dans le
fouven ir qu'ils conCervent du vuide de leurs plailirs paf–
fés,
S.
Augullin fait mention de plufieurs de fes con- '
temporains qui étoicnt dans la meme erreur. Calvin
&
plufieurs de fes feélateurs
1'001
foOt!'~u
de nos)ourS;
&
c'e(t le remiment général des SOClOlens, qOl pré–
tendení que l'iMa de l'
enfer
, admis par les Catholi–
ques , efl emprumée des fiélions du paganifme . N ous
trouvons éncore Origene
a
la
t~te
de ceux qui nient
l'éternité des peines dans la vie future: cet auteur, atl
rappon de
plufieur~
peres, mais fur-tout de S . Augu–
Ilin, dans fon
traite de la cité de Dieu , liv.
XXI.
chapo x v ij.
~nfeigne
que les hommes,
&
les démons
m~ me ,
apres qu'ils auroot elTuyé des tO'Jrmens propor–
¡ionnés
iI
leurs crimes, mais limités toulefois quant
a
la dorée, en obtiendront le pardon
&
eotreront dans
le ciel. M.
Hu~t,
dans fes
remar'{fles fur Origene,
eonjeélure que la leélure de Platon avoit
gat~
O rige–
ne
iI
cet égard.
L'ar~u ment
principal Cur lequel fe fondoi! Origene.
efl que lOutes les punitions De font ordonnées que
pour corriger,
&
appliquées comme des remedes dou–
lo ureu x , pour faire recouvrer la Canté aUl Cujets
l a
'luí
on les inRige. Les autres objeélions rur lefquelles iD–
fiflem les modernes COn! rirées de la diCpropon ioD 'luí
Ce
rencontre entre des crimes pa(fagers
&
des fupp lices
éternels,
& c.
L es phraCes qu'employe l'Ecriture pour exprimer l' r!–
ternit! ,
ne fignifiem pas toOJours
une durée infinie
,
comme l'ont obCerv é plufieurs interpreles ou criliques ,
&
cOIre aUlres Tillotfon, archeveque de Cantorbéry .
Ainfl daos l'ancleo Tellament, ces ma ls ,
a
jamais,
ne lignifient Couvem qu'une
longue dur!e
,
&
en par–
ticulier jurqu'a la fin de la loi judiique .
11
efl di!, par
exemple, dans
l'Epítre de S . 'Jude,"f,r.
7.
que les vil–
les de Sodome
&
Gomorre
001
ferv i d'exemple;
&
qu'elles
001
été expofées
a
la vengeance d'un feu é–
ternel,
ignis "'terni pamam fflbflinentes
-, c 'eí!-a-dire
d'UD feu qui ne pouvoi! s'éteindre avant que ces vil–
les fu(fem entiercment réduites en cendres .
11
efl dit
aurTi, dans l'Ecriture, que les génératioos fe fuccedenr,
mais que la terre demeure
a
jamais
ou éternellement;
terra autem in <f!ternflm flat.
En elfet, M. le Clerc
remarque qu'i1 n'y a poiO! de mot hébreu qui exprime
proprement
l'tternité;
le terme
ho/am
n'exprime qU'fln
tems áont le commencement ou la fin font inconnus ,
&
Ce prend dans un Ceos plus ou m oios élendu, rui–
vant la matiere do nt
iI
efl queflion . Ainfi quand D ieu
dit, au Cujet des lois judiiques , qu'elles doivent etre
obCervées
laholam,
a
jamais,
il
faut Cous-entendre qu'
elles le Ceront aurTi long-Iems que D ieu le jugera
a
propos , o u
pend~nt
un efpace de lems dont la firr élOit
inconnue aux Juifs avant la venue du MerTie. Toutes
les lois générales, ou celles qui ne regardent pas deSc
efpeces particulieres, font établ ies
a
perpétuité, foit que
_ leur texle renferme cene expreffion, foit qu'i! ne la
renferme pas ; ce qui lOutefois ne fignifie pas que la
puilTance législalrice
&
fouveraine De pourra jamais les
changer ou les abréger.
TiIlotroo CoOtient, avec aUlan! de force que de fon–
dement, que dans les endroits de l'Ecriture ol!
il
efl
parlé des tourmens de
l'enfer ,
les expreffions doivent
elre emendues dans un fens étroil
&
d'une durée infi–
nie;
&
ce qu' il regarde eomme une rairon décifive,
c'efl que dans un feul
&
m~me
pa(fage (en S. Manh.
&hap. ",xv . ),
la durée de la puoition des méchaos fe
¡rouve exprimée par les memcs termes dont on fe fen
pour ex primer la durée du bonheur des julles, qui, de
l'aveu de tout le monde, doit elre élcrnel. En parlant
des réprouv és, il Y efl dit qu'ils iroDt au fupplice éter–
nel, ou qu'ils feroO[ livrés
:l
des tourmens étcrnels :
&
en parIant des julles, il efl dit qu' ils entreront en pof–
[dEon de la vie éteroelle; ' &
ibllnt hi in fuppliGillln..
tf!ternHm,
jtdli
a1/.tem in 'lJitam eeter1l1am.
Cet ameur entrepretid de concilier le dogme de l'é–
ternité des peines avec ceux de la juflice
&
de la m i–
féricorde divine;
&
il s'en tire d'une maniere beaucoup
.elus fatisfaifaDl!! oue ceUl qui avoieot tenté avant lu!
de