1000000036

ENe

lions devieudroient des germes de Mcouvértés, Obrer–

,'ons e(lcore id

beCoin continuel que nous avons d'un

modele iOl'ariable

conaant auq uel nos définitions

nos deCcriptions Ce rapponent , tel que la nature de I'hom–

lile, des animal1x, ou des autres etres Cu bliaans , L e re–

fle n'cn rien,

celui qui ne fait pas écarter cemines

Ilotions paniclllieres, locales

patfageres , en gené dans

Con travail

Cans ce(J'e expófé

dire, contre le témoi –

gnnge de Ca confeience

la pente de Con eCprit, des

choles inexaars pour le moment, & fau(J'es ou du moins

obCcures

harardées pour l'avenir ,

Les ouvrages des génies les plus intrépides

les plus

élevés, des plus grallds philoCophes de l'antiquité COnt

peu détigurés par ce défaut,

s'en manque beaueoup

que ceux de nos jours en Coient exempts , L'intolérance,

manque de la double doarine, le défaur d'une lan–

gue hieroglyphique

facrée, perrétueront a jamais ces

cCJl1tradiaions ,

continuerom dc tacher uos ...plus bel–

les produaions, On ne fait fouvent ce qu'un homme

ponfé fur les matieres les plus importantes ,

s'en–

Hloppe dans des ténebres atreéfées; fes cnntemporains

lIleme~

ignorent fes fentimens;

l'on ne doit pas

s'at–

lendre que

I'E/tcyclopldie

f{Jit excmpte de ce défaur,

Plus les matieres Ceront ab(!raites , plus

faudra s'ef–

forcer de les mcttre

la porté<: de tous les leaeurs,

Un Editeur qui aura de l'expérience,

qui fera mai–

tre de lui-meme , fe placera dans la cla(J'e moyenne des

eljnits, Si la Ilature l'avoir élevé au rang des prerniefs

génics,

qu'il n"en deCcendit jamais; converlanr fans

~e(J'e

avec les hornmes de

plus grande pénétrarion,

il lui arriveroir de confidérer les objees d'un point de

vQe ou la multirude ne peul atteindre, Trop au-detrus

d'elle,

l'ou~rage

deviendroit obCcur pour trop de mon–

de , Mais s'il te l'fOuvoil malheureu Cement, ou s'il

a–

voir la complaifance de s'abai(J'er fort au-derrous; les

matieres rrailées comme pour des imbécil les devien–

droienr longues

faílidieuCes ,

confidérera dopc le

Monde comme

COIl

école,

le Genre humain comme

fon pupile;

il dia era des

le~ons

qui ne fa(J'enr pas

perdre aux bons eCprirs un lems prclieux,

qui ne re–

butent point la foule des eCprits órdinaires,

11 Y

a deux

clatles d'hommes, a-peu-pres également étroites , qu'il

faur également négliger, Ce

Con~

les génies tran í'cendans

les imbécilles, qui n'on! befoin de maitres

les uns

ni les autres,

Mais s'il lI'ea pas fac ile de Caifir la portéé eommu–

Ile des eCprits, il l'eíl beaucoup moins encore

l'hom–

me de génie de s'y fixer , Le g¿nie lend naturellement

s'élever; il cherche la région des nue s; s'il s'oublie

un momenr,

efl emporré d'un vol rapide;

bien-tcJr

Jes yeux ordinaires CerreD! de l'appercevoir

de le fui–

vre,

Si chaque encyclopédiae s'étoil bien acquitté de Con

travaH, l'atrenrion principale d'un édireur fe réduiroir

circonCcrire rigoureúCemem les difierens objets ,

ren–

fermer les parties en elles-mémes,

Cuppri mer des

.redites: ce qui ea roujours plus facile que de remplir

des omiffions ; les redites

s'apper~oivenl

fe corrigen!

d'ull rrail de plume; les omiffions fe dérobenr

ne fe

fuppléenr pas fans travail , Le grand inconvénienr,

c'ea

que qoand elles fe monrren!, c'ea fi brufquemenr , que

I'éditeur fe trouvant pre(Jé entre une matiere qui de–

mande du rems,

la vire(J'e de l'impreffion qui n'en ac–

corde point, il faur que l'ouvrage Coit earopié, ou l'or–

dre perverti; l'ouvrage earopié ,

l'on remplir fa tache

felon le rems; l'ordre perverti, fi on la renvoye

que!-

qu'endroir écarré du diaionnaire ,

•

l'homme a(J'e. verfé dans roures les matieres,

pour en écrire Cur le champ, comme s'il s'en étoir long–

lems oecupé? OU ea l'éditeur qui aura les principes

d'un auteur a(J'e. préfens , ou des norions a(Je. confor–

mes aux fiennes, pour ne tombeF dans aucune contra–

diaion?

N 'ea-ce pas méme un Itavail prefqu'au-de(J'us de Ces

forces, que d'avoir

remarquer les contrad,étions qui •

fe trouveronr n6ce(Jairement entre les principes

les

idées de Ces a(J'ociés? S'il n'dl pas de Ca fonétion de les

lever quand el!t:s fom réelles , il le doir au moins quand

elles ne Cout qu'apparentes:

dans le premier cas, peur–

etre difpenCé de les indiquer, de les faire Cortir, d'en

marquer la Cource, de montrer la route commune que

deux auteurs

0111

Cuivie,

le point de divilion

ils

ont commencé

fe féparer; de balancer leurs ralCons ;

de propofer des obfervations

des expériences pour

contre; de défioner le ccJté de la vérité , ou celui de

vrai(J'eI11blanc~ ?

ne mema l'ouvrage a-couverr du

reproche, qu'en obfetvall1 ex.pr.efl émenr que ce n'ea pas-

Tume V ..

ENe

5SS

le diéHonnaire qui fe contredit, mais les Seiences

les

Arrs qui ne fonr pas d'accord, S'il 3110it plus loill; s'il

réf'ol voir les difficultés, il feroil homme de génie: mais

peUl-O\l exiger d'un é'ditcur qu'il Coil homme de génie

Et ue

feroit.ce

pas uuc folie que de de mander qu'il

f(h

un génie unif crfcl?

Une attenrion quc je recommanderai

l'éditeur qui

nous Cuccédera,

pour le bien de l'ollvrage"

pour

COreté de fa perfonne, c'efl d'envoyer aux cenfeurs

les feuilles imprimées,

non le manuCcFi t , Avec cer–

te précaution , les anicles \le Cerom ni perdus, ni déran–

gés. ni fupprimés;

le paraphe du cenCeur, mis au

óas de la feuille imprimée, fera le garant le plus far

qu'on n'a ni ajo(\té , ui altéré, ni rerranché,

que l'ou–

vrage efl rené dans l'¿tat ou il a Jugé a-propos qu'il

s'imprima,t,

M ais le nom

la fonélion de eenCeur

rappellent

tlne queaiC:lo importante , On a demandé s'il ne vaudroit

pas mieux qu'une

E/lcyclopédre

far permiCe racitemenr,

qu'expre(J'ément approuvée: ceux qui foíheno ien r l'affir–

mative, difoieut: " alors les auteurs joüiroienr de toute

" la liberté néce(J'aire pour en f(¡ire un excellenr ouvra–

" '!le , Combien on

!raiteroir de Cujers importans! les

" beau x artieles que le droir public fourniroir! Combien

" d'autres qu'on pou rroi¡ imprimer • deux cC:llonnes,

" dOn! ['une érabliroir le poor,

'aut,re le contre!

" L'hiaorique Ceroit expoCé Cans partidité; le bien loüé

" haurement; le mal bHimé Cans réferve ; les vérités af–

" farées; les doutes propoCés; les préjugés détruits ,

" l'ufilge des' renvois poliriques fon rellreint '"

L eurs antagoniaes répondoient fimplement " qu'il va–

" loit mieux facrifier un peu de liberté-, que de s'expo–

" Cer a tomber dans la liGence;

d'ailleurs , ajoll/oient.

ils, telle ell la conítitution des choCes qui nous

en~

" virollnent, que fi un homme

e)(traordin~ire

s'éroit

" propofé un ouvrage aum étendo que le notre,

'lu'il

" lui eOt été donné par l'Etre Cupreme de connoltre

" en rout la vérité , il faudroir encore pour Ca fécurité ,

" qu'il lui fUr affigné un point ioaccelfible dans les airs, •

d'ou les fe uilles romba(J'ent fur la rerre '"

P uifqu'il

done li a-propos de Cubir la cenfore lit–

réraire, on ne peu! avoir un cenCeur trop intelligenr:

faudra qu'il Cache

ji:

prerer au caraaere général de l'ou–

vrage; voir f.1ns intérec ni pufillanimité; n'avoir de re–

Cpea que pour ce qui en vraimenr- re!peaable; diílin–

guer le ton qui convient

~haque

perConne

cha–

que fuj er; ne s'effaroucher ni des proros cyniques de

Dio¡:ene, ni des termes techoiques de W inslou, ni des

fyllogifmes d' Anaxagoras, ne pas exiger qu'on réfute,

qu'on alt'oibliífe ou qu'on Cupprime, ce qu'on ne racoute

qu'hitloriquement; femir la différence d',(l\1

ouvr~ge

im–

menCe

d'un

i/t-do"ze;

aimer a(Jez la vérité , la ver–

ru, le progre s de coonoi(J'ances humaines

l'holllleur

de la nation , pour o,'avoir en vue que ces grands obJets ,

Voila le cenfeu'r que je voudrois: qUllAt

l:homme

que je defirerois pour auteur, il Ceroit ferme, inllruic•

honnete, véridique, d'aucun pays, d'aucune Ccae , d'áu–

oun érar; ¡racontant les ehofes du momen t ou

vil,

comme s'il en étoir

mille ans,

celles de l'endlOit

qu'il habire, commc s'il en atoit,

deux mille lieues,

M ais

un fi digne collegue, qui faudroir-il pOLlr éditeur?

Un homme doüé d'un grand Cens, célebre par l'élen–

due de Ces connpi(J'an ces, l'élevation de Ces fentimens

de Ces idées ,

Con

amour pour le travail: un hom–

me aimé

reCpeaé par fon caraaere domeaique

pu–

blic; jamais enlhoufiaae,

moins que ce ne fltt de la

vérité, de la lvertu,

de l'humaniré,

ne faut pas imagioer que le concours de tanr d'heu–

reuCes, circonllanccs ne lai(J'ar aucune imperfeaion dans

l'Eueyclopt!die:

y aur-a roujours des défauts dans

Ul}

ouvrage de cctte érendue , On les reparera d'abord par

des Cupplémens, a meCure qu'ils Ce découvrirom: mais

il viendra néce(Jairement un tems ou le public deman–

dera lui-meme une refonte générale;

comme on t\e

peur Cavoir

quelles mains ce travail important Cera con–

fié, il rene incertain

la nOl1velle édirion Cera inférieure

ou préf¿rable

la précédente,

n'efl pas r:ire de voir

des ouvrages confidérabl es ,

rey

ns , corrigés , augmenrú

par des mal-adroits , dégénérer

chaque réimprellion,

romber cnfi n daos le mépris, Nous en pourrioLls

ci–

rer un exemple récen t , fi nons ne craignions de nous

abandonner au rc(J'entiment, en croyant céder

l'in térer

de la vérité,

L'Encyclopt!di,

peur aiCément s'améliorer; elle pelll

auffi aifémenr

détériorer, Mais le danger auquel il

faudra principalemellr obvie,r ,

qne nous auron prév'll"

c!ell que le Coin des éditions C1lb(cquenros ne foit pas.

Aaaa

l ,

:¡ban-

•