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SO
ENe
~e ,
le foupc¡:onner d'un ddfein fecret de [acriller naire
ouvrage au Í1en,
.•
2.
o, Que la premiere édition d'unc
E ncydgpéd,: ,
.ne
peut etre qu'uDe compilation treS -informe
&
tres-m–
complete ,
Mais, dira-t-on, comment avec tous ces défauts V':lUS
ell-il arrivé d'obtenir
UI1
fue ces qu'aucune produétlOIl
3Um cOlllidérable n'a jamais eu? A eela je répons , que
notre
Encj'clopédi,
a prefque fur tom . autre
OU~!3ge.,
je De dis pas de la meme étend ue , mals que! qu
!I
f?lt
compolO! par une fociété ou par un fcul homme , 1a–
vamage de contenir une intinité de ehofes Douvdles.,
&
qu'on ehereheroit inutilement ailleurs , C'en la fUl–
le nalUrelle de I'heureux ehoix de eeux qui s'y fom con–
faerés,
11
ne s'en point encore fait,
&
il ne fe fera de long
tem s une colleétion aum confidérable
&
aum belle de
maehines , Nous avons environ mille planches , On ell
bien déterminé
a
ne rien épargner fur la gravure " M al–
gré le nombre prodigieux de figures qui les rempblfem,
1I0us al'ons eu I'allention de n'en admellre prefqu'au–
cune qui ne repréfemh une machine fubfinante
&
tra–
vaillam dans la fociété . Qu'on compare nos volumes
;¡vee le reeueil fi vanté de Ramelli , le théatre des ma–
ch ines de Lupold, ou meme les volumes des machi–
nes approuvées par I'aeadémie des Scienees ,
&
I'on ju–
gera li de rous ees volumes fondus etlfemble, il étoit
¡¡omble d'en tirer vingt planches dignes d'emrer ddns
une colleétion telle que noos av ons eu le eourage de
la coneevoir
&
le bonheur de I'exéemer.
11
n'y a rien
ici ni de fuperflu, ni de furanné, ni d'idéal : tout y en en
gétiotl
&
vivam , M ais indépendammem de ce méri,te ,
&
quelque diflerenee qu'i1 puilfe
&
qu'i1 doive néeef–
fairemen t y avoir entre cene premiere édition
&
les
fu ivantes, n'en-ee rien que d'avoir débuté? Entre une
infinité de diffieultés qui fe préfellterom d'elles-memes
JI
I'efprit , qu'on pefe feulement celle d'avoir ralfem–
b lé un alfez gr3ltd nombre de collegues, qui, fans Ce
c onnoitre , femblcnl tous eoncourir d'amitié
a
la produ–
élion d'un oUl'rage common. D es gens de Letlres out
úit pour leurs Cemblabes
&
leurs égaux, ee qu 'on n'd l(
point
obt~nu
d'eux par aucune autre eon!idération , C'en
la
le mOllf auquel nous devoos nos premlers collegues;
&
c'ell
a
la meme caufe que nous devons ceux que
110US nous alfocions tous les jours . II regne eDlre eUK
rous une émulation, des égards, une concorde 'qu'on
auroit peine
JI
imaginer. On ne s'en tiem pas
a
fournir les
feeours qu'on a promis , on Ce fair encore des facrifi–
ces mutuels, chofe bien plus diffieile! D e-la tam d'ar–
licles qui ' panent de mains
étlangere~,
fans qu'nucun
de ceux qui s'étnient chargés des fciences auxquelles
ils appartenoient en ayent pmais été offe nfés , C ' ell
qu'iI ne s'agit point ici d'un intéret particulier; e'en
qu'iI ne regne entre nous aueune petite p loufie perCan–
nelle,
&
que la perfeétion de I'ouvrage
&
I'mil ilé du
genre humain, om fait naitre le fentiment général dOIl!
.on en animé,
N ous avons joüi d'un avantage rare
&
prétieoK qu'
jI
ne faudroit pas négliger dans le projet d'utle feeoude
,édition , Les hommes de Lettrcs de la plus grande ré–
putatioo, les Arti(\es de la premiere foree n'om pas dé–
d aigné de nous envoyer quelques moreeaux dans leur
~enre .
Nous devol1s
Elo'!uence, Elégan"
,
EJprit, &c.
9
M , de Voltairc, M. de M ontclquieu nou s a lailfé
en mourant des fragmens fut l'anicle
Go,¡t;
M. de la
Tour nous a promis fes idées fur
la P einture;
M.
Cochín fi 15 ne nous refuferoit pas l'anicle
Gravtlre,
fj
fes occupations luí lailfoient le tcms d'éerire,
'
11
ne feroit pas inutile d'établir des correfpond anees
dans les Iieux principaux du monde lettré,
&
jc ne
doute point qu'on n'y réu[sh , On s'innruira des ufages,
des éoutumes, des produétions, des travaux, des ma–
chines,
& c,
li on ne nég lige perfonne,
&
!i 1'011 a
pour tous ee degré de eon!idération que l'on doit
a
J'homme defintére/Jé qui veut fe rendre utile ,
.
Ce feroit un oubli inexeufable, que de De Ce pas pro–
curer la grande
Encyclopédie al/,mande,
le recueíl des
réglemens fur les Am
&
Métiers de Londres
&
des
llutr~s
pays; les ouv rag es appellés en anglois
ehe my –
jI,r,eJ,
le fameux réglement des Piémomois fur leurs
manu,faétures, des reginres des doüane s , plufienrs in–
venta"cs de maifol1s de grands feigneurs
&
de bourgeois ;
10US les traités fur les Arts en général
&
en .particu–
Jier , les réglemens du Commerce les natuts des Com–
munau tés, tous les reeueils des' A ead émies Cur-tout
la colleétion. aeademique dont le difeours préliminaire
&
lei premlcrs volumes vicnnen¡ dw paroltre, Cel OU-
ENe
vrage ne peui monquer d'l!tre excellent,
a
en juger par
les fources ou I'on
fi,
propo (e de puiler,
&
par I'étcn–
due des eonnoi (fances , la féeond ité des idées ,
&
la
fermeté de' jugement
&
de goil r de I'homme qui diri–
ge cetre grande entreprife . Le plus grand bonheur qui
pUt arriver
a
eeux qui nous (uccéderom uo Jour daos
l'
E,,,cyclopl die ,
&
<jui
(e
chargcrnnt des edirions fui–
vantes , e' el! que le diétionnaire de l'Aeadémie fran–
~oi (e ,
tel que Je le
col<~ ois ,
&
qu'il en eonc¡:u par les
meilleurs elprits de cen e illunre compagnie, air été pu–
blié, que I' hi(\oire nature lle ait paru toure
entier~,
&
que la
~olleétion
3cademique foit aehevée . Combien
de trav aux épargnés!
. .
Entre lel Iivres dom
il
ell encore efiemiel de fe pour–
voir, iI faut compter les catalogues des grandes biblio–
theques; c'ell-Ia qu'on apprend
a
eonnoltre les fa urees
ou I'on doit puifer:
il
Ceroit meme
a
fouhaiter que
I'éd iteur filt en corcefpondanee avee les bibliothécai–
res, S' il en néeelfairc de confulter les bons ouv ra–
ges,
iI
n'en pas inutile
de
pareourir les mauvai> , Un
bon liv re fournit un ou plufieurs anicles execlleos ; un
mauvais livre aide
a
faire m ieux, Votre tache en rem–
plie daos celui -
ci,
l'autre I'abrege , D 'aillcurs, laute
d'une grande connoi(fance de la Bibliographie, on ell
expofé r:1ns eelfe
11
compofer médioerement, avee heau–
eoup de peine, de tfmS,
&
de
dépenfe, ee que d'au–
tres Ollt lupérieuremeut cxécuté, On fe lOurmente pour
découv rir des ehofes conoues. O :'[ervons qu'excepté
la matiere des Arrs, il n'y a proprement du relforr d' un
diélionnaire que ce qui en dé ja publié,
&
que par con–
Céqueot il en d'aut3nt plus
a
fouhailer qu chacun eon–
noiíTe les grands Iivres eomporés daos fa parLIe ,
&
que
I'éditeur foit muni de catalogues les plus complet>
&
les plus éteudus ,
,
La citatiotl exacre des fou rces feroit d'une gran–
de milité:
iI
faudr oit s'en impofer la loi, e lerOl1 ren–
dre un fervice important
a
eeux qu i [e ddli llcnt
a
J'é–
lude partieul iere d' une feienee ou d' un an, que de leur
donner la connoilfance des bons aUleurs, des meilIeu–
res édilions ,
&
de I' ordrc qu'i1s doivent [uivre dans
leurs Icétures,
L 'Encyclopédie
s'en en quelquefois ae–
quité, elle. auroie dil n'y manquer jamais.
11
faur analy[er fcrupuleufement
&
fidelement tout
ouvrage auquel le tems a alft¡ré une réputation conltal!–
te, ]e dis le
temI,
paree qu'il y a bien de la dittéren–
ee entre une
Encyclopldie
&
une colleétion de jour–
Dau x. Une
Enc)'clop édie
ell une espolition rapide
&
défintérelfée des découvertes des hommes dans tous les
lieux, dans touS les genres,
&
daos IOU5 les (iecles.
fans aueun jugement des perfonnes ; au lieu que les Jour–
naux oe [om qu'une
hinoir~
momentanée des ouvrages
&
des auteurs, On y reod compte indininétemem des
effons heureux
&
malheureux , e'en-a-dirc que pour un
feuillet qui mérite de I'allentioo , on traite au long d'une
inBnité de volumes qui tombent dans I'oubli avam que
le dernier journal de I'année ait paru . Combien ees ou–
vrages périodiques feroient abrégés, fi on
I~i(fbit
feule–
m ent un an
d'ime~valle
entre la publicatíon d'un livre
&
le eompte qu'on en reodroit ou qu'on n'en rendroit
pas : tel ouvrage doO( on a parlé fore au long dans le
journal, D'y feroil pas
m~me
nommé , Mais que devient
I'ex trait quand le tivre en oublié ? Un diétionnaire uni–
verfel
&
raironné en d«niné
a
I'innruétion générale
&
permanente de I'efpece hu mnine; les
écrit~
périodlques ,
a
la fiuisfaétion momenlanée de la curió fi té de quel–
ques oififs , lis font peu lus des gens de leures ,
11
faut panieulierement ex traire des auteurs les fyne–
mes, les id ées fiogulieres, les obfervations, les expé–
rienees , les viles , les .maxímes,
&
les fai ts.
Mais il y a des ouvrages fi importans, fi bien mé–
dités, fi précis, en petit nombre
a
la Vérilé, qu' une
Entye/opldie
doit les engloutir en entier, C e font eeu!
ou I'objet général en traité d'une maniere mélhod ique
&
profonde, tels que
I'effai fur /'entende men't humai"
,
quoique trop diffus;
/eJ confidéraú onI fu r
lu
mtJturJ ,
quoique trop ferrées;
1" inftitutionI aftronomi,!ueJ,
bien
qu'elles ne foient pas a(lcz élémeutaires,
&c.
11
faul di(\ribuer les obfer vations, les' fait , les expé–
riences,
&c.
allX endroits qui leur [om propres .
11 faut favoir dépecer artinement un ouvrage, en mé–
nager les di(\ributioos, en préfenter le plan, en faire u–
ne analyfe qui forme le corps d'un anicle , dom les
renvois indiquerollt le rene de I'objet .
11
t}e
s'agit pas
de brifer les joiotures, mais de les
rel~ cher;
de rompre
les parties, mais de les defalfembler
&
d'en eonler–
ver ferupu leuf6ment ee que les ,Aniíles appellenl les
re–
BeTel ,