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S4-~

ENe

,&

de renvois, Com!>ien de termes, tsntót délinis,

tam6t feulemen! énoncés dans le coursllt d'un anicle,

&

qui rentreroiem dans I'ordre

alphabéliqu~?

qombieo

de conu()iíTances annoncées dans un endrOlt ou on ne

les chncheroit pss iuulilement? Cambien de principes

'feOent ifolés ,

&

qu'oo auroit rapprochés

p~r

un mot

de réclame? L es renvois foot dsns un arucle, cOm '

me ces pierres d'attente qu'on voit inégalemen!

~ép~rées les unes des nutres

&

faillantes fur les

extr~ITII­

tés verticales d'un long 'mur, ou fur la

conve~iré

d'u–

De

vorlle

&

dont le¡ intervalles annoncent allleurs de

pare;ls iot'ervalles

&

de pareilles pierres d'sttente,

j'inliOe d'autsnt plus fonemeO! ,fur la nécell!té de

polTéder toute la copie, que

le~

oml!fi(;IOS f<;>nt, aman

a,'is les plus gmnds défapts d un dléboonalre,

11

vau!

cnco~e

m icnx qu'un anicle foit mal lait, que de

n'~rre

poim fait, R ien ue ehagrine tam un leéteur, que de

oe pas trouver le mot qu'il cherehe ,

~n

voici un e–

xemple frappam, que je rapporte d'autant plus librement ,

Hue je dais en parlager le

reproch~"

Un

h?on~t~

hom,–

me achete un ounage auquel J al travatllé:

11

étOlt

!ourmenté par des crampes,

&

il n'eut rien de

pl~s

prellé que de lire l'article

<rampe :

il trouve ce !not,

mais avec un rcoyoi

a

<qmmljion;

il recourt

ii

<onvul–

jion,

d'ou il en renvoyé

3

mtlfde,

d'ou il di rcovo–

'yé

3

fpafme,

oii il ne trouve rien fur la crampe, Voi–

Ji,

je l'avoue, une faute bien ridicule;

&

JC De doute

point que DOUS ne l'ayons com!nife vingt fois dans

l'Ep–

~yclopldic,

Mais nous fommes en droit d'ex

ig.er

un

peu d' indulgence, L'ouvrage auquel nous travalllons,

(l'eO poi

01

de notre choix : nous n'avons point ordonné

les premiers matériaux qu'on nous a remis ,

!l1

on nous

les a, pour a¡nJi dire , jettés dans une confu tion, bien

~ap3ble

de rebuter qu iconque auroit eu ou moins d'hon–

lleteté, ou moios de couragc , N os coll:gues nous lo nt

I<'moins des peines que nous avom pelles

tJ¡.

que nous

prenons encare: perfonne nc fait comme eu

x,

ce qu'¡]

hous en a cotilé,

&

ce qu'¡¡ nous en cofile pour ré–

pandre fur rouvrage toure la perfe4ion d'une premiere

teotative;

&

nous

nou~

fommes propofés, finan d'ob–

vier, du moins de falisfaire allX reproches que nous

aurons eocourus; en relifant notre Diétionnaire, quand

nous ¡'aurons achevé, dans le defrein de completer la

nomcnclature, la matiere,

&

les rcnvois,

II

n'y a rien de minutieUI dans J'exécution d'un

grand ouvrage: la négligellce la plus legere a des fui–

les importantes: le manulCrit m'eD fournit un nemple:

rempli de

no~s

perfonnels , de termes d 'arts, de cara7

éteres, de chiftrcs, de lellres, de citalions, de rcnvois,

& .,

l'éditioo fourmillera de fautes, s'il n'eO pas de la

a erniere exaétitud e , J e voudrois donc qu'on invitat

le~

EI1eyclopédiJles,

a

':crire en lemes majufcules, les

mOtS fur lefquels il Ceroit facile de fe méprendre , On

éviteroit par ce moyen, prefque toutes les fautes d'im–

preffion; les articles feroicnt correas, les aUleurs n'au–

roient point

ii

fe plaindre,

&

le leéteur nc feroit ¡a–

mais perplexe, Quoique nous n'ayons pas eu l'avantage

de polléder un manuCcrit tel que nous raurioos pil de–

firer; eependant il y

a

peu d'ouvrages imprimés avec

plus d'elaétitutle

&

plus d'éléganoe que le nÓtre, l:-cs

foins

&

l'habileté du Typographo ront empané fur le

adordre

&

les imperfeaions de la copie;

&

nous n'of–

fenferons aucun de nos collegues; en ailurant que dans

Je grand nombre de Cf UX qui

001

eu quelque part

i

j'E ney</opódie,

iln' y a perfonne qui ait m ieux latisfair

a

les eogagemens, que]'

I

mprimeur , $ous cet afpea ,

<¡ui a frappé

&

qui frappera dans touS les

te~s

les gens

de got1t

&

les bibliomanes, les éditions fubíequentes

~galcrollt diffi cilement la premiere,

Nous eroyons femir touS les avaotages d' une entre–

prife telle que eelle dont nous nous occupons, Nous

croyons n'avoir

etl

que trop d'occa{ions de eonnoitre

cambien il étoit difficile de fortir avec quclque fucces

d'une premiere temative ,

&

cambien les taleDs d'un

feul hornme, quel qu'il fOt, étoient au-deífous de ce

prolet , N ous avions la-deíTus, long-tems avam que

d'n,'oir commencé , une partie des lumieres

&

toute la

défiance qu'une longue méditation pouvoit infpirer , L 'eI–

pénence n'a poin! atfoibli ces difpolitions, N ous avons

,,0,

a

merure que nous travaillioos, la matiere s'éten–

dro, la nomenclature s'obfcurcir, des fubllauces rame–

nées fous une multitude de noms différens, les inflru–

m ens, les machines

&

les manreuvres fe m1Jltiplier

~ans

t;leCure,

&

les détours nombreux: d'un labyriDthe

1O~!menb!e f~

eompliquer de plus en plus, Nous avons

VlI

eomble,n

11

en coOtoit pOur s'alTOrer que les memes

q/JQfeS

élOlen~

les mérnes ,

&

combien, pour failíl.rer

ENe

que d'autres qui paroiíToient tre -ditférentes , o'étoient

p15

différeotes, N ous avou va que cene forme alphabéri–

que, qui

I)OUS

ménageoir ;\ chaque in ilant e r<pos ,

qui répaodoit tant de varióé dans le tr&vail,

&

qui

fous ces points de vue, paroilloit Ji

aVaL1la!l~ule

a

fui–

vre dans un long onvrage , avoit fes diffieullé> qu 'il

falloit furmonter

3

chaque inHanr , N ou, a\'uns vil qu'

elle expofoir

ii

donner aux artides espitau», uoe élen–

due immeofe,

fi

l'on y faifoit entrer 10ut ce qu'oll

pouvóit afre? Daturellement

efp~rer

d'y trouver; ou

a

les rendre fees

&

appau nis,

fi,

a

l'<lide de renvois,

on les élaguoi! ,

&

fi l'on en excluoil b<aucoup d'ob–

jets qu'il n'étoir pas impomble d'en féparer , N ou!

a–

vons vu cO!Tlbien il étoit important

&

difficile de

garder un juile militu , N ou, avons va combien il

échappoit de chofe¡ inexaétes

&

fan fres; combien 011

en omcttoit de vraies, Nous avons vt1 qu' il n' y

3voit qu'un travail de plufieurs liecles, qui pt'i! in–

troduire entre tant de mater!aux ralTemblés , la forme

véritable qui leur convenoit; donner d chaque pan ie

fon étendue; téduire chaque anide • une jufle Io n–

gueur; fupprimer ce qu'il y a de mauvais; fuppléer ce

qui manque de bon,

&

finir un ouvrage qui rempllt le

defrein qu'on avoit formé , quaDd on l'eutreprlt , M ais

nous aVOIlS va que de toutes les difficult és , une des

plus eonfidérables , c'étoit de le produire une fois ,

quelqu' informe qu' il ((It,

&

qu'on ne naos rav iroit

pas l'honneur d'avoir furmonté cet obHacle, N ous

a–

vons va que

l'En<)'d opódie

ne pouvoit etre que

11

tentative d'un fieele philofophe; que ce fiecle étoit ar–

rivé; que la renommée, eD portant

ir

l'immortalité les

110ms de ceux qui l'acheveroient, peut-etre

ne

dédai–

gneroic pas de fe charger des n6lres;

&

nous nous

fommes fentis ranimés par celte idée fi eonColanre

&.

fi

douce, qu'otl s'entretiendroit nu ffi de nous , lorfque

oous ne ferians plns; par ce murmure fi voluptueux ,

qui nous faiCoit entendre dans la bouchc de quelques–

uns de llOS contemporains, ce que diro;'nt de nous

des hommes

a

l'innruaiOI1

&

au bonheur defqu

1

DOU¡¡

nous immolions, que nous eflimions

&

que nous

ni–

mions, quoiqu'ils ne fufrellt pas encore, N ous aVon¡¡

femi fe développer en nous ce germe d'émulat ion,

qui envie au trépas la meilleure partie de nous-memes "

&

ravit au néant lcs feuls momens de notre exilien ce

dont nous foyons

r'é~llement

!lacés , En efret, l'hom–

me fe mOlltte

a

fes contemporains

&

fe voit tel qu' il

ell, compofé bi[arre de qualités fublimes

&

de foiblef–

fes homueufes, Mais les foiblefres fu ivent la dépouilIe

mOrlelle dans le tombeau,

&

difparoifrent avec elle; la

meme tHre les couvre: il ne refle que les qualités

é~

terniCées dans les monumens qu'Íl s'eH élevés

a

lui–

meme , qu qu'il doir

a

la vénérarioD

&

ii

la reconnoif–

fanee publiques; honneurs dont la confcience de fon

peopre mérite lui don ne une joüifrance anticipée ; joüif–

fance auffi pure, lIuffi forte, auffi réelle qu'aucune au–

tre joüiOance,

&

dans laquelle il ne peut y, avoir d'ima–

ginaire, que les titres fur leíquels on fonde fes préten–

tions. Les n6tres font dépofés dans cet o,uvrage; la

poOérité les jugera,

J'ai dit qu'il o'apparténoit qu''¡ un fiecle philofoph'e,

de tenter une

E"<y elopldie;

&

je l'ai dit, parce que

cet ouvrage demande par,rout plus de hardielfe dans

1

'efprit, qu'on n'en a communément dans les fiecles

pufillanimes du goOt,

11

faut tout examiner, tout re–

muer fans exception

&

fans ménagement : afer voir,

ainli que nous commens;ons

ii

nous en eOD vaincre, qu'

;1

en ell prefque des genres de linérature, ainfi que de

la compilatioDgénérale des lois,

&

de la premiere for–

malion des vil les ; que c'en

iI

UD hafard Jingalier, 4

une circonflance

bif~rre,

quelquefois

a

un efror du gé–

nie, qu'ils ont da leur naitTance; que ceux qoi 10 nt

v~nus apr~s

les premiers inventeurs, n'oDt été, pour la

plOpan, que leurs efclaves; que des produétions qu'on

devoit regarder comme le premier degré , prifes ave u–

glement pour le deroier terme, au lieu d'al'ancer un

art

a

fa perfcaion, n'ont fervi qu 'a le retarder , en ré–

duiCant les autres hommes

a

la condition fervile d'imi–

tateurs; qu'auffi-IÓt qu'un nom fu t donné

a

une com –

polition d'un earaétere particulier,

il

fallut modeler

ri–

goureufemenl fur cene efquiífe, toutes eelles qui fe

Ii–

reDt; que s'¡¡ parut de tems en tems un homme d'un

génie hardi

&

original, qui, taligué du Joug res:(l, ofa

le Cecoüer, s'éloignl!r de la route commuoo,

&

enfll n–

ter quelqu'ouvrage auquel le nom donné

&

les lois

preferites ne fureot poiut exaétement applicables, il

tamba dans l'oubli ,

&

Y

refla tres-long-tems,

11

fau!

fouler

aDI

piés toutes ces v ieille¡¡ puérilit,és; reuverfer

les