ENe
cupera
:1
reai6er les arricles que nous loi aurons tral1'
[mis ,
&
qu'iI ttouvera dans notre diaionnaire. 11 ne
tardera pas
11
s'appercevoir que malgré toUS les Coills
que DOUS nous
Commes
donnés, iI s'
y
cn glitT¿ des
bevaes gro meres (
'/J0Y'"
I'arti&lc
BKIQUE),
&
qu'il
y
a des arricles emiers qui lI'om pas I'ombre du Cens
commun
( '/J0Y'z
l'
arti&l,
B
L A N
e
H
t
S S l! R
tE])
I!
4'
o
1 L E S):
mais iI apprendra, par Con expéricllce,
:1
nous Cavoir gré des choCes qui CeroOl bien,
&
11
nous pardonner celles qui Ceront mal . C' en Cur - tOUI
quand
iI
aura parcouru
p~ndanl
quelque lems. les aue–
Jiers, I'argenl
11
la main,
&
qu'on lui aura fait payer
bien cheremenl les faullelés les plus ridícoles, qu'i1 COD–
noilra quelle eCpece de gens ce Com que les Arrines,
Cur-tout
11
Paris, ou la crainte des impÓls les lienl per...
pétuellemcnt en méfiance,
&
ou i1s regardent toUI hom–
me qui les interroge avec ql1elque curiofilé comme un
émilTaire des ferm iers généraux, 00 comme un ouvrier
qui veul ouvrir boulique.
11
m'a femblé qu'on évile–
J
oil ces inconvéniens, en eherch301 dalls la province
toUles les counoilTances fur les Arrs qu'on
y
pourroit
rccl1eillir: on y en connu; on s'adrelTe
a
des gens qui
n'oOl poinl de
foup~on;
I'argenl y en plus rare,
&
le
lems moins eher . D' ou il me paro!1 évidenl qu'on
s'innruiroil 'Plus facilement
&
iI
moins de frais "
&
qu'
on auroil des innmaions plus CUres.
11 faudroil indiquer l'origine d'un art,
&
en fu ivre
pié·a-pié les progres quand i1s ne (eroienl pas ignorés,
ou fubnituer la conjeélure
&
l'hifioire hypolhécique
a
l' hinoire réeHe. On peul allarer qu'ici le roman feroil
Couvent plus innruélif, que la vérilé .
Mais il n'en etl pas de l'origine
&
des progrcs d'un art,
aillfi
que de l'origine
&
des progres d'uoe Ccience. L es
Savans s'entreriennenl: ils écriveOI: ils font valoir leurs
déeouverres: ils conlredifent: ils Conl conlredits . Ces
contetlalions manifenenl les fails
&
conllalenl les da:
les . Les Arritles au conlraire vivem ignorés, obfcurs,
ifolés; ils font tOUI pour leur inlérel, i1s oe fom pref–
que rien pour leur gloire.
11 Y
a des ioventions qui
renenl des fiecles emiers renfermées daos une famille :
elles paíf'ent des peres aux enfaos; fe perfeaionnenl ou
dégénerenl , fans qu'on faehe préeifémenl ni
a
qui, ni
il
quellems
il
faut en rapporler la découyerle. L es pas
ioCenfibles par lefquels un arl s'avance
¡,
la perfeélion,
confondenl aum les dales . L'un rccueille le chanyre;.
un aUlre le fail baigner; un Iroifieme le dile: e'efl d'a–
bord une carde gromere; puis un 61; en(uile une toi–
le : mais il s'éeoule un fiede enlre ehaeun de ces pro–
gres. Celui qui porteroil une produélion depuis fon é–
tal naturel jufqu'a fon emploi le plus parfail, feroil diffi–
cilement igooré. Commenl Ceroil-iI impomble qu'un peu–
pie fe
IrOUV~1
loul-a.coup
V~IU
d'une éloffe nouvelle,
&
ne demandal pas
:l
qui il en ell rede\'able? Mais.
ces cas ntarrivent point, ou n'arrivent que
r3remen~.
Con¡munémellt le haCard fuggere les premieres len–
tativcs; elles fonl infruaueuCes
&
retlem ignorées: un
lIulrc les rcprcnd;
il
a un commencement de fueees ,
mais doOl on ne parle poiot: un lroilieme marche fur
les pas du fecond: un qualrieme fur les pas du Iroi–
fieme;
&
ainli de fuile, jufqu'¡' ce que le deroier pro–
duit des expériences foil exeeHenl:
&
ce produil en le
feul qui fa(J'e fenfalion.
1\
arrive encare qu'a peine u–
ne idée ell·elle éelofe dans un allelier, qu'clle en forlo
&
fe répalld. . On travail1e en plufieurs endroils
a
la
fois : 'ehaeun manccuvre de fon cÓlé;
&
la
m~me
in–
vention, revendiquée en meme lems par plulieurs, n'ap–
panient proprernenl a perfonnc, ou n'ell attribué qu'¡'
celui qu'elle enrichil. S i 1'00 lienl l'inveDlion de l'é–
tranger, la jaloulie nationale lall le nom de l'inven'
teur,
&
ce nom rene inconnu .
11 f<roil
a
fouhailér que le gouvernemenl al1lorisat
:l
entrer dans les manufaélures,
a
voir travailler,
a
in·
lerroger les ouvriers,
&
:l
demner les innrumens, les
m achines,
&
meme le local.
11 Y a des circontlaoces ou les Anines foOl le\le mem
impénélrables, que le moyen le plus courl, ce feroil
d'enlrer foi·meme en appreOlilTagc ,
011
d'y meme queJ–
qu'un de con6aoce .
1\
Y a peu de fcerels qu'on ne parvlnl
a
connoilre
par cClte voie :
il
faudroil divulguer tous ces feerelS fans
aucune exceplion.
'
Je rais que ce fent imem o' cn pas celui de 10UI le
m onde: il y a des leles élroiles, des ames mal nées,
inditférentes fur le fon dl1 genre humain,
&
tellemeot
coneenttées dan; leur petile fociélé, qu'el les oe voyent
rieo au-delJ de Con imérer. Ces hommes veulent qu'
00 les appelle baos ciloyeos;
&
j'y confens) eourv(\
'IQmt
JI.
•
ENe
ss;;
qu'jls me pérmetlent
de
les appeller
mhhans
hommu_
00 diroil,
3
les eOlendre, qu' une
Eneyd,pidi,
bieo
faile, qo' une hilloire géoérale de A rt
De
d~vroit
étre
qu'uo grnnd manufcrit Coigneulemel1t reniermé dans la
bibHotheque du monorque,
&
inacceffible
a
d'aulres yeus:
que les fieos; un H\'re de l'Elat,
&
nao du peuple_
A quoi bon divulguer les connoitlances de la narion,
Ces Iranfaaions fecretes, fes invemioos, fon iodutlrie ,
Ces relTources, fes myneres, fa lumiere, fes ans
&
tou–
le
[a
fagefle' oc font-ce pss
13
les chafes auxquelle elle
doit une parlie de Ca fupérioriré fur les nations rivales
&
cireonvoilines? Voila ce qu'ils diCeOl;
&
voici ce
qu'ils pourroiem encare ajoo.ter. Ne feroil-¡¡ paso
¡¡
fou–
hailer qu'au lieu d'édairer I'élranger, oous pulllon! ré–
pandre fur lui des lénebres,
&
plonger. dans la barba·
rie le refle de
la
terre, afio de le domlller plus sare–
m'em? lIs oe fom p3S attentioo qu'ils n'oecupem qu'
un poinl fur ce globe,
&
qu' jls n'y dureronl qu'un mo–
mem; que c'ell
~
ce poin!
&
a
cel intlanl qu'ils fa–
critient le bonheur des fiedes
¡¡
venir
&
de I'eípece eo–
liere . lis Cavem m ieux que perfonne que la durée mo–
yenne d'uo empire n'en pas de deux mille ans.
&
que
dans moins de tems peul-élre, le nom
FrafljlJiJ
,
ce nom
qui durera érernellemenl dans I'hinoire, feroi l inutile–
mem ch<tché fur la furface de la lerre. Ces conlidé·
ralions n'élendenr point leurs vQes;
iI
femble que le mor
huma>lité
(oit pour eux un mOl yuide de rells. Enca–
re s'ils étoient cooréquens! mais dans uo autre momen!
i1s Íe déehainerol1l comre I'impénétrabilité des fanauai–
res de
l'Egypl~;
ils déploreront
la
perte des coonoif–
fances anciennes; ils aecuferom la oégligence ou le
filence des auteurs qui (e font las ou qui om
parl~
li mal
d'une infioité d'obJets importans;
&
i1s no s' apperce–
vront pas qu'jls exigenI des hommes d'aUlrefois ce dool
ils font un criine :\ ceux d'auJourd' hui,
&
qu'i1s bla·
mem les autres d' avoir élé ce qu' ils le fom honneur
d''''lre .
Ces
bans
citoyem
fOn! les plus dangerel1x enoemis'
que nOl1S ayons eus . En géoéral,
iI
faul profiter des
criliques, lans y répondre, quand elles font bonoes ;
les négliger, quand elles rom mauvaife!. N'eil·ce pas
une perrpeélive bien agréable pour tous ceux 'lui s'o –
pini5trem
a
noircir du papier contre nous, que
(j
l'En–
ey&lopldi,
coníerve dans dix ans la répOlat ion dom el–
le jouit,
iI
ne fera plus quellion de leurs écrits,
&
qu'
iI
en fep bien moins que(lion encare, ti elle en ignd–
rée.
rai enlendu dire
a
M. de Fonlenelle, que fon ap–
partemenl ne comiendroil pas touS les ouvrages qu'on
avoil publiés comre lui. Q l1i etl-ee.quj en connol.t un
feu l? L'efpri l des lois
&
I'hilloire nalurelle ne foot que
de parollre,
&
les criliques qu'on en a faites Cont en–
lieremenl ignorées. N ous avoos déjá remarqué que par–
m i ceux qui fe COIlt érigés en cenCeurs de \'
Eneyd. –
pédie,
iI
n'y en a preCque pas uo qui eo.l les talen né–
celTaires pour I'enrichir d'un bon anicle. Je ne croirois
pas exagérer, quand j'ajoalerois que c'ell un liy,e dont
1~ lIrcs'grande
p,artie feroir
11
éludier pour eux. L 'rlluit
philofophique en celui dans leque. 00 I'a eomporé,
&
jI s'en faul beaucoup que la plaparl de ceox 'lui oous
jugem, foienl
¡,
cel égard feulement au niveau de leur
{jeele. ren 5ppelle
¡,
leurs ouvrages . C'en par cerr e
raifon qu'ils ne dureronl pas,
&
que
nous
orons pré–
fumer que notre D iaionnaire fera plUl
lil
&
plus etli-
, m é dans quelques anoées, qu'il ne I'ell encare aujourd'
hui. 1I ne nous [eroit pas diffieile de ciler d'autres au –
teurs qui onl eu ,
&
q,ui auronl le meme (Ort . L es uos
(comme nous I'avons déja dit plus haUt) élevés aUl{
cieux, paree qu'i1s avoiem compoCé paur la multilude ,
qu'ils s'étoiem alTujettis aux idées courantes,'
&
qu'ils
s'éloienl m is :\ la portée du commulI des leaeurs , on t
perdu de leur réputation,
¡,
me Cure que I'efprit humain a
fai l des progres ,
&
on l 6ni par elre oub li és . D'autres
3U eontraire, trop fans pour le tems ou ils 00l paru,
om élé peu las, peu emendus, poiO! goatés,
&
fon l de–
meurés obrcurs , lonl!-Iems, jurqu'au moment Otl le fie–
eJe qu'jls avoient devaneé rO l écoulé,
&
qu'un au tre
fiede dont ils étnicO[ n.anl qu'il fal arrivé , les auci·
gnil,
&
rendil cntin jutlice
:l
leur mérile .
Je .erois ayoir appris
3
mes conciloyens " etl imer
&
¡,
lire le ehancelier Bacon; on a plus feuillet': ce pro–
fond aUleur depuis cinq
11
fi x ans, qu'i1 tle \'avoil ja–
mais élé . N ous fommes cependant encare bien loin
de femir I'importan ce de fes ouvragc<; les efprils oe
fom pa afia avalleés. 11 Y a trop peu de perlolloes
en él8t de s'éle\'er a la hauleur de fes
mé~'tatiolls;
&
peut-': Ire le nombre o'eo deviendra-t·il jamais gucre plu!>
A aa a
ruod.