ENe
noos eonfulterons, la m éme faute qoe cet <!crivain
com–
mettroit avee les
perfonn~s
qu'il fréqucnteroit ..
\1
en
di des grands ouvrages ainfi que des grands édltices;
ils oe eomportent que des ornemcns rares
"&
gra,.,ds .
Ces omemens doivent
~tre
répandus avee éeooom le
I!t
difcernemeot, ou ils nuiront
a
la fimplicité en mol.u–
pliant les rappom;
a
la grandeur, eo divifant ks parues
&
en obfeurciffant I'en femble;
&
a
I'iorérét, en pur–
ugeant I'aucntion, qui [am ce défaut qui la diClrait
&
In difperfe, fe rallembleroit toute enriere fue les maffes
principales.
Si Je proferis les fatyres, il o'en ell pas ainti ni des
portraits, ni des réHexior.s . Les vertus s'eoehaioeot les
uoes aux autres,
&
les vices fe tieoneot, pour ain!i di–
re, par la maio. II n' y a pas une verto, pas uo vice
qui n'ait foo eortegc: c'ell une forte d' aITociatioo né–
ceffaire. Imaginer un caraaere, c'ell u ouver d' apre s
uoe pamon dominalHe doonée, boooe ou mauvaife, les
paffions fubordonoées qui l'accompagnelH, les femimens,
les difeours,
&
les aaions qu'elle [(¡ggere,
&
la Corte
de teinte ou d'éoergie que tout le f)'fl eme intelleaucl
&
moral eo rec;oit: d'ou l' on voit que les peintures
.jdéales, conc;ues d'apr es les r.lations
&
l'inHuence ré–
ciproque des vertus
&
des vices, ne peuvent jamais
devenir chimériqu es ; que ce font elles qui donnent la
vraillemblance aUI repréfentations dramatiques
&
a
tous
les ouvrnges de mreurs ;
&
qu' il fe rencolHrera éter–
nellement dans la foci été des iodividus qui aurollt le
bOllheur
&
le malheur de Icur reffembler. C' efl ainfi
<Ju'il arrivc
a
un fiecle trcs-éloigné d'élever des Ilalues
hideu Ces ou refpeél:ables , au bas defquellcs la poflérilé
éerit Cucceffivemenr différens noms : elle écnl Monle–
fqu ieu ou I'on avoil gravé Plalon; Dcsfontaines, ou
· 00 lifoil auparavant Eroflrale ou Z o·ile : avec celle
différeoce nffiigeante, qu'on ne marquera jamais de noms
de plus en plus deshonorés pour remplacer cel ui d' E –
rollrate ou de Z o·ile; au lieu qu'on n' ofe efpérer de
13 fucceffion des tieeles, qu'elle nous en offre quelques–
un s de plus en plus ilJoflres poer fucceder
a
M onlef–
<Juieu ,
&
pour etre le Iro ifieme ou le quatrieme depuis
Platoo. NOlls ne pouvons élever uo trop grand nom–
bre de ces Ilalues dans notre ouvrage : elles devroieot
':tre eo broilzc dan s nos places publiques
&
daos nos
jardios,
&
oous inv iler
a
la verlu fur ces piés d'ellaux,
ou l'on a expoCé
~
nos yeux
&
aux regards de nos eo–
faos les débauehes des dieux du oPaganifme.
Apres avoir Irailé de la maliere
Entyelopédil/ut
en
géoéral,
00
defireroit fans doule que nous eoltaffions
dans I'examen de chacune de fes parlies en partieulier;
m ais c'ell au public,
&
non pas
a
nous, qu' il appar–
li~[l[
de juger du Iravail de nos eollegues
&
du nOlre .
N ous repondrons feulemeot
a
ceUI qui auroient vou–
lu qu'on Cupprimat la Théologie, que c'ell uoe fcien–
ce ; que cene fcienee ell tres-élendue
&
tr es-curieufe,
&
qU'on auroil pa la rendre plus imérelfame que la
M Ylhologie , qu'ils auroient regrettée ti nous l'eullions
omife .
A ceu x qui exclueOl de notre D iél:ionoaire la G éo–
graphie; que les noms, la loogilude
&
la latilude des
étoiles qu'ils
y
admenem, n'oOl pas plus de droil d'y
reller que les noms, la loogilude
&
la latilude des vil–
les qu'ils en rejeneot.
A ceux qui I'auroienl deurée moios feche: qu'il
é–
toil nécellaire de s'eo tenir
a
la feule connoiíTaoce géo–
graphique des villes qui fal fcieOli6que,
a
la feule qui
nou~
foffiroil pour conllruire de bonnes canes des lems
anciens,
U
nous I'av ions,
&
qoi fuffira
a
la pollérilé
pour conllruire · de bonnes canes de nos tems,
fi
nous
la loi traofmellolls;
&
que le relle, étant emierement
hillorique, e Il hors de nOlre objel.
A ceux qui
y
ont regardé avec dégot'll certains traits
hilloriques; la cuiune, les modes ,
&t.
qu'ils onr ou–
blié eombien ces malieres 001 engendré d'ouvrages d'é–
rudilion; que le plus fucciDél: de oos anicles en ce geo–
re épargnera peul- Ctre
a
nos defeendans des anoées de re–
cherches
&
des volumes de differtations; qu'en fuppo–
fanl les favans
a
venir in6niment plus réfervés que
ccu x du fiecle paíTé, il ell encore
a
préfumer qu' ils
ne dédaigoerom pas d'écrire que\ques pages pour expli–
qoer c': que c'ell qu' un
falbala ou I/tI'un pompon;
qu'
un écm fur oQS modes , qu' 00 traiteroit aUJourd'hui
d'ouvrage frivol e , feroil regardé dans deul mille ans •
eomme. un ouvrage CavaOl
&
profood, fur les habils
Frao~c;lIS;
ouvrage Ires·inllruaif pour les Linérateurs ,
les, PelOlres
&
le.s
~culpleurs;
quaOl
¡¡
nOlre cuitine,
qu on ne pe?t .Im dlfpuler
d·~tre
une braDche impOrtaD–
te de la Chlmte.
ENe
A ccux qui fe fool pl aims que 1I0tre Botanique o'é–
toit ni aITez complete ni aITez iméretran te : que ces re–
proches font fans aue un foodemenl ; qu·il étoit im?of–
fible de s'éteodre au-de Ja des gemes, fans compiler des
in-fo/io;
qu'on n'a omis aucune des planles ufuelks;
qu'oo les a décrites ; qu'on en a donoé l' analyfe chi–
m ique, les propriétés, foit comme remedes, foil eom–
me alimens; que la feule chofe qu'on auroil pCI aJoO .
ler, qui mI Cdeotitique
&
<¡ui n'tluroil pas oecupé un
efpaee bieo confidérable, C'el'l été d'indiqua
a
I'"n icle
du gente combien on complOil d'tfpeees,
&
combien
de variétés:
&
quant
a
la
part i~
des arbros qui efl fi
imponante , qu'elle a dans l'
Encytlopldie ,
a
commen–
cer au troifieme volume, lOute l' élendue qu' on lui
peul deu rer .
A ceux q ui fOil I méeomens de la partie des /\ rts ,
&
11
ceux qui eo fool falisfails: 'lU' ils onl , ailol1 les
uns
&
les aUlres , parce qu'il y a des chofes dans c<ttc
maliere immenfe qui Cont on ne peul pas plus mal-fa ;–
les,
&
d'aunes qu' il ferGil
peUt·~lre
difficile de m;<ux
faire .
Mais comme les Arts om élé l' objcl prillcipal de
mon travail, je vais m'expliquer
librem~nt,
&
fur les
défaurs dans lefquels je fuis
tomb~ ,
&
fur les précau'
liou s qu'iI y auroil
a
prendre pour les corriger.
Celui qui fe ehargera de la matiere des A rts, ne
s'acquittera point de fon !ravail d'une maniere fati;fai–
fante pour les aUlres
&
poor
l~i-mcme,
s' il o' a pru–
fondémel1l éludié I'hifloire nalurelle,
&
fur·loul la Mi–
néralogie ; s' il n' eH excel\ent Méchanicien; s' il n' elt
tres- verfé dans la Phyfique rnlionnelle
&
cxpérimenta–
le,
&
s'iI D'a fail plufi eurs cours de Chi mie .
N aluralifle, il coonollra d'un coup d'reil les fubnan–
ces que les Artifles employeol,
&
dont ils fotH com–
mun':meot ta(11 de mynere.
Chimille , il polfédera les propriélés de ces fubflau·
ces: les raifoos d' une in6nité d' opératioos lui C, ront
connues; il éventera les Ceerets; les A rtilles ne lu i en
impoCeronl poin! ; il diCcernera fur le ehamp I'abfurdité
de leors meofonges; il fain ra l'efpril d'une manreu vlc:
. Ies tours de mains ne lui échapperonl point ; il ditlin-
guera fans peine un mouvement indifférent, d'une pré–
caulioo elleolie lIe; 10Ul ce qu'jJ écrira de la mariere
des Arts fera dair, certain , lumineux ;
&
les coilje–
aures fur les moyens de perfeaionner ceu x qu' on a,
de relrouver des arts perdus,
&
d'en inventer de 110U–
veaux, fe préfcnteroOl eo foule
¡¡
fon efpril .
La Phytique lui rendra raifon d'une intioilé de phé–
nomenes doOl les ouvriers demeurenl étonnés ,tolHe
leur vie.
Avec de la méchanique
&
de la géométrie, il pnr–
viendra fnn s peine au calcul vrai
&
réel des forces; il
ne lui rellera que l' expérieoce
a
acquérir, pour
~em
pérer la rigueur des fuppofi lions mathématiques; qua–
lilé qui dillingue, fur ·tout dans la conllruél:ion des ma–
chines délicales, le grand arlille de I'ouvrier commuu
a
qui 011 ne donoera jamais une june idée de ce tem–
pérament, s'il De l'a poiD! acquife,
&
en qui 00 ne la
reai6era jamais, s'il s'cn
ea
fail de fal1íT(s nOlioos.
Muni de ces connoiffances, iI commeocera par in–
troduire quelque ardre daos fon Iravail , en rapportaot
les arts aux fubll ances nawrel\es : ce qui ell 10t'lJours
poffible ; car l'hilloire des Arls n'ell que l'
hifloire de
la nature employle.
Voye7.
I'Arbre entytlopEdi'lue .
11
tracera enCuile pour chaque artille un canevas
a
remplir ; il leur impofera de trailer de la maliere donl
ils fe fervenl, des lieux d'ou ils la lirenl, du prix qu'
elle leur cpt'lle,
&,..
des inllrumens. des différens ou–
vrages,
&
de toUles les manreuvres.
II comparera les mémoires des Artilles avec fon ca–
nevas; il cODférera avec eux ; il \eur fera fuppl éer de
vrvc voix ce qu'jJs auront omis ,
&
éc1aircir ce qu'ils
auroDt mal expliqué .
Quelque mauvais que ces mémoires puiffeOl étre ;
quand ils auronr élé faits de bonne foi , ils contieo–
droO! loajours une intinilé de chofes que l' homme le
plus intelligent n'appercevra pas, ne foups;oooera poiO!,
&
ne pourra demaoder.
11
y 'en delirera d'autres
a
-Ia–
vérité; mais ce feron! celles que les Artilles De celent
a
perfonoe: car j'ai éprouvé que ceux qui s' occupent
fans cdle d'un objel, avoient un penchanl égal
a
croi–
re que tOUI le monde favoil ce dont ils ne fai foient
poinl uo fecrel ;
&
que ce dOD! ils fai foient un fecret
n'étoil conou de perfonne: enfone qu' ils éloienr IDO–
jours .entés de prendre celui qui les quellionooil ou
pour UD génie tranfcendaD! ou pour un imbécille:
Tandis que les Anilles fetODt
a
I'ouvra~e ,
il s'oc–
eU-