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ENe

tibie ,de

baD~ir,

I'arbitraire de eette grande dillributiOIl

~reml~re,

L lllllvers ne nous ol1re que des etres parrieu-

I

Ilers, mtims en nombre,

&

fans prefqu'aueune divifion

fixe

&

déterminée; il n'y eo a aucun qu'on puiere appel–

I~r

ou le premier ou le dcroier; tout

~'y

enchaloe

&

s'y

luccede par des

n~aoces

infenJibles;

&

a-travers eCUe

uniforme immenfité d'objets, s'il en parolt quelques-uns

<¡ui, eomme des pointei de roehers, fi:mbleot pereer la

furfaee

&

la dominer, ils ue doiveot eCHe prérogative

qu'a des fyJli:mes particuliers, qu'a des conventions va–

gues, qu'a eertaios éveoemens érrnllgers,

&

non

a

l'ar–

rangcrnellt phytique des etres

&

3

l'intentioll de la na–

lure,

!/oytZ

1, PruJptél,,!,

En général la deCcription d'une machine peuI étre en–

ramée par quelque partie qlJe ce Coit, Plus la mach,ine

lera grande

&

comp,liquée, plus

il

y

aura de liaiCoos

eotre fes patti:s" moins on connoitra ces liaiCons; plus

on aur.a de dll1é:eas pla,ns de deCcription , Que Cera-ce

done h la machme ell mtime en tout Cens; s'¡¡ efl que–

Ilion de l'univers réel

&

de I'univers intdligible, ou d'un

ou"cage, qui foit eomme l'empreinte de taus les deux?

L'.,nivers Coit rée! Coit intelligible a une intioité de points

de \'I1e fous leCquels il peut etre repréCeoté,

&

le nom–

bre des fyflemes pombles de la connoi(fance humaine

~fl

au m grand que celui de ces points de Vlte , Le Ceul,

o'ou l'arbitraire feroit exclu, c'ell comme nous ravons

dit dans naIre

Profpeéltl!,

le CyJleme qui exifloil de tou–

te éternité dans Ja

volont~

de D ieu , Et celui ou I'on

deCcendroit de ce premier etre éternel, a tous les é!res

qui

dan~

le tems émaoerent de foo Ceio, rerrembl eroit

~

l'hypotheCe allronomique dans laquelle le philoCophe

fe tranCporte en idée au centre du Coleil, pour

y

cal–

culer les phénomeoes des eorps célefles qui I'environ–

nent; Ordonnance qui a de la fimplicité

&

de la gran–

deur, mais

a

¡lIquelle 00 pourroir reprocher un défaut

imporranr daos no ouvrage compoCé par des philoCophes,

&

adrefré a tous les hommes

&

a

tous les tems; le défaut

d'etre lié trop étroitement

a

notre Théologie, fcience

fublime, utile fans doute par les connoi(fances que 'le

Chrétien en re"oir, mais plus utile encore par les Ca–

critices qu'elle en exige,

&

les récompI!nCes qu'clle lui

prometo

Quant

a

ce fy fleme général d'oa l'arbitraire feroit

ncJu,

&

que nous o'aurons jamais; peut-etre oe nous

feroit-il pas ton avantageul de l'avoir; car quelle dif–

férence y auroit-iJ entre la leélure d'un ouvrage ou tous

les rellorts de I'univers Ceroient développés,

&

l'étude

meme de l' univer's? preCqu'aucune: nous oe ferioos tou-

, jours eapables d'entendre qu'une certaine partioo de ce

grand livre;

&

pour peu que l'impatience

&

la curio–

lité qui nou; dominent

&

interrompem

(j

communé·

ment le cCJurs de nos obfcrvations, jettarrent de deCor–

dre dans nos Icélures, nos conooilTaoces deviendroient

aom iColées qu'cJles le Com; perdal)t la chaine des indu–

élions,

&

ce(lam d'appercevoir les liaiCoos antérieures

&

lubCéquentes, nous :lurions bien-t61 les memes vuides

&

lts memes incertitudes, Nous nous occupons main–

tenaD[ l remplir ces vuides, en contemplan! la natu–

r~;

oous nous occuperions

~

les ,cmplir, en méditant

un volum': immenCe qui o'étant pas plus parfait

ii

nos

yeux que I'univcrs, ne Ceroit pas moins expoCé

3

la té·

mérité de 110S domes

&

de nos objeaions,

PuiCque la perfeélion abCoJue d'uo plan univerCel ne

reméd ieroil point

a

la foiblerre de notre entendemem,

3t!achons-nous

ii

ce qui coov ien!

a

ootre eonditioo d'hom–

me ,

&

contentons-nous de remonter

ii

quelque !lotion

tres-générale, Plus le poin! de vue d'ou, nous confidé–

rerons les objets Cera élevé; plus il

110.us

découvrira d'é–

tendue

&

plus I'ordre que nous fu ivrons Cera inflru–

élif

&

'grand,

11

fam par conCéquent qu'il Coit

jjm~I~,

parce qu'il

y

a ri\ref\lent de la grandeur

f.1~IS

fiil.lPllcl–

té;

qu'i l foit clair

&

facile; que ce oe COlt pOl nt un

Iabyrimhe !Orlllenx OU l'on s"égare,

&

ou 1'00 n'apper–

"oive rien au"deU du point ou I'on efl; mais une gran–

de

&

vafle avenue qui s'étende au loio,

&

Cur la lon–

gueur de laquelle on'"? rencontre d'autres ,ég,alement bien

dillribuées, .qui c{)ndulCent aux obJets Colltalfes

&

~car­

tés p1r le chemin

le

plus fae ile

&

le p.lus coun.

U oe conlidération CUHo\l! qu'il ne faut poim perdre

de vOc, c'efl que

fi

ron bannit I'homme

Oll

l"erre p,en–

taot

&

contemplateur de dellus la Curfaee de la rerre ;

ce Cpeélacle parhétique

&

Cublime de la nature n'efl plus

qu'uoe rcene trille

&

muette , L

"univ.rs

fe tait; le fi–

lence

&

la nuir 's'en emparent, Tout Ce change en

1\–

ne vaOe CoJirude ou les ph¿nomenes inobCervés Ce paC–

fem d'une maniere obrcure

&

Jourde, C'efl la préCen–

ce de l

'homn.le

qU,i f(:nd

l'l<~if\eo,ce

des

~rr~s ¡nt~reC-

ENe

543

fante;

&

que peut-oo fe propoCer de mieux dans I'hi–

Jloire de ces erres, que de Ce COllmeme

a

ceUe con(j.

dération? Pourquoi n'introduirons-nous pas l'homme dans

notre ouvrage, comme

iI

efl placé dans I'univers? Pour–

quoi n'en ferons-nous pas un centre eommun? Efl·il

dans I'erpace intini quelque point d'ou nous puiffions

avec pl us d'avanrage faire partir les liglles immenCes que

nous nous propo(ons d'étendre

a

tous les autres points?

Quelle vive

&

douce réaélion n'en réCultera· t-i1 pas des

etre~

vers I'homme , de ¡'homme verS les etres?

Voil~

ce qui nous a déterminé

a

chercher dans les

facultés principales de rhomme, la divifion générale

a,

laquelle nóos avons Cuboroooné ootre !ravail , Ou' 00

fui ve telle au tre voie qu'on aimera mieux, pourvO qu'

on ne Cubfiituc pas 3, J'homme un étre muet, iofenli–

ble

&

froid, L'homme efl le ter/ne unique d'ou

iI

faut

partir,

&

auquel il faut lOut rameoer,

ti

1'00

veut plai–

re, intércITer, lOucher jufijue dans les coolidérations les

plus arides

&

les détails les plus Cccs , Abflraélion fai-

- te de moo exiflellee

&

du bouheur de mes femblables,

que m'impone le refte de la tlalUre?

'

U

11

fecond ordre non moins e(fenriel que le précé–

dem, eft celui qui déterm'nera

l'

étendue relative des

difl~rentes

parties de l'ouvrage , j'avoue qu'il fe préCen–

te ici une de ces difficultés qu'il efl impomble de fur–

mooter, quand an commence',

&

qu"il efl difficile

de Curmonter

a

q~elqu'édition

qu'on parvienne, Com–

ment émblir uoe Jufle proponion entre les différcntes

parties d'un fi grand tout? Quaod ce tOUI Ceroit l'ou–

vrage d'un Ceul homme, la ta che ne feroit pas faci le;

qu'efl ·ce donc que ecue tache 10rCque le tOut efl I'ou–

vrage d'une Cociété nombreuCe? En comparant uo _Di–

ébonnaire uuiverCel

&

raiConné de la conooi(fanCt' hu–

maine a une (tatue eolo(fale,

00

n'en efl pas plus a–

vancé, puiCqu'on ne fai t ni comment déterminer la h1U"

teur abColue du coloere, ni par quelles Cciences, ni par

quels am, fes membres différens doivcnt ¿tre repré–

lentés. Quelle eft la malÍere qui fervira .de module?

fera-ce la plus noble, la plus

util~ ,

la plus importan–

te , ou la plus étendue?- préférera+on la Morale aux

Mathématiques, les Mathématiques

a

la Théologie, la,

Théologie

ii

la ] uriCprudence, la Jurifprudence a I'Hi–

floire naturelle,

&c,

Si

19 l1

s'en tiem a cenaioes ex–

premons génériques que perConoe n'entend de la meme

maniere, quoique tout le mOftde s'en ferve fans con–

tradiélion, parce que jamais

00

ne s'explique;

&

fi 1'00

demande

a

chacun ou des élémens, ou lIn traité com–

plet

&

général , on ne

t~rdera

pas

a

5appercevoir com–

bieo ceHe meCUre nominale ea vague

&

indé;rerminée,

Et celui qui aura crl¡ preudre avec Ces différeos collegue,

des précautions

tclle~

qlie les matériaux qui lui Ceroor

remis quadreront

a

peu prcs avee' foo plan, efl un hom"

me qui o'a nulle idée de Coo objet, ni des collegues

qu'il s'affi,cie, Chacun a Ca maniere de fentir

&

de voir.

Je me Couviens qu'un anifle

a

qui ie croyois av oir ex–

paré aITez exaélement ce qu'il avoit

a

faire pour COD

art, m'gpporta o'apres mon diCcours,

a

ce qn'-¡¡ pré–

tendoit, fur la m1niere de tapilTer eo plp.ier, qui de–

mandoit

ii

peo prcs un feuillet d'éerirure

&

une de–

m ie planche de deiTcin, dix

a

douz,e planches , énormé–

ment chargées de tigures,

&

!rois cahiers épais. ,

in-fu–

lio,

d'un caraaere fort menu,

a

foorn ir un

a

deuI volu,

mes in-douze, Un autre au contraire

a

qui j'avois pre–

Ccrir

e~aélemeDt

les memes regles qu'au ptemier, m'ap- •

porra (ur une des maoufaélu res-les pllls étendues par la di–

verJit" des ouvrages qu' on

y

fabrique, des matieres qu'OD

y

employ.e, des machines dont on Ce Cert,

&

des

malJ~u­

vres qu'on

y

pratique, un petir catalogue de mOls Cans

dérin ition fans explieation, fans figure, m'alTí'trant bien

fermemen~

que fon art ne contenoit rien de plus: il

fuppoCoit que le refle ou n'éroit point ignoré, ou ne

pouvoit s'écrire ,

N08S

avions eCpéré d'un de nos

a/?la–

teurJ

les plus vantés, l'article

Compofilio,. en P einlu–

re

(M, Watclet ne nous avoir poiO! "ncore offen fes

Ce~ours),

Nous

re~umes

de

l'am.atear,

d«ux l,ignes de

définiríon ' Cans exaélitude, Cans flyle,

&

fans Idées, a–

vec

l'hu ~iliant

aveu,

'{u'" n'en Javoit pa! davantage

~

&

je fus obligé de faire I'article

Compojition en P ein–

tare,

moi q uí ne Cuis ni

am,atwr

ni peilHre, Ces phé–

nomeoes oe

m'~tonnerent

ponH, Je VIS avec aum peu

de furpriCe la meme diver(jré entre les travaux des Ca–

vaos

~

des gens de lemes , La preuve en Cublifle en

cent endroits de cet Ouvrage, lci nous Commes bour–

(buflés

&

d' un volume exorbitam; la maigres, pe–

tits, mefquins, fecs

!l<

décharnés , Dalls un endroit, nous

re(f~mblons

a des , fqueletes ; dans un autre , tloUS avons

IIn

~ir

hydropique;, nOU5 COmQ1.e5 alternativement naios

&

géants,