",
ENe
qoe c'en le plus général qo'¡¡ faudra regarder comme
une des racines grammaricales . D 'ou il s'enfuir que
le
nombre des racines grammaricales Cera· prt!ciCémtnr la
moidé de ces rermes rccueillis; parce que de deux dé-
6nirions de mors , il faur en admeme une comme bon–
ne
&
légirime, pour démonrrer
q~c-
l'aurre eít un cer –
ele
~icieux.
Pafrons maínrenanr ir la maniere de tixer la 1I0tion
de ces radicaux:
iI
n'y a, ce me Cemble , 'lu'un Ceul
moyell , cncore lI'eít-il pas aum parfair qu'on le défire–
roir; non qu'¡¡ laifre de I'équivoque dans les "as Oll
¡.¡
eít applicablc, mais en ce qu'¡¡ peur
y
avoir des cas
lIuxquels it u'en pas poffible d·e I>appliquer, av ec quel–
qu'adrefre qu'on le manie. Ce moyen en de fappor–
ter la langue vivanre
a
une langue morre: il n'y a qu'
une langue morre qui pui([c erre une mefure exaéte,
in variable
&
cornmune pour tous les hommes qui COO[
&
qui feroor eorre les langues qu'ils parlenr
&
qu'ils
parleroor . Comme cer idiome n'exine que dans les au–
teurs,
iI
nc change plll> ;
&
l'effer de ce caraétcre ,
c'eft que l'applicatiou en eft roajours la meme ,
&
tOI'–
jours égalemenr .cennue _
Si l'o!! me demandoir de la !angue greque- ou latine
quelle eft ceHe qu'il faudroir préférer, je répondrois ni
J'une ui l'autre : mon fenlimenr feroir de les emplo–
yer toUles deu! ; le grec par-tour ou le larin ne donne–
roit rien, on ne donneroir pas un équivalent, ou en
donneroir un moios rigoureux : je voudrois que le ¡¡rec
ne far jamais qu'uo
fuppléme~r
a
la diCette du la.l·in;
&
cela feulemenr, parce que la connoifrance dn. latin
en la plus répandue: car j"avoue que s'il falloit
C.
dé–
rerminer paf la riche([e
&
par l'abondance,
iI
n'y au–
roir pas
a
!ialancer. La langue greque en infinimenr
plus érendue
&
plus eltpreffivc que la laline ; elle a une
mulrilude de rermes qui om une empreiOle él'idenre
de I'onomalopée: une infiniré de norioos qui om des
ligoes eu cene laogue , n'en Ol! poinr eo latin, parce
qu'il ne paro¡r pas que les l.arins fe fufrent élevés :\
llUCIlO genre de Cpécularion. Les Grecs s'ét0ienr cnfon–
cés dans lOures les profondeurs de la M élaphyfique des
Sciences, des Beaux-Arrs, de la Logique
&
de la Gram–
maire .
00
dir avec leor idiome rour ce qu'on veuI;
jls onl 10US les rermes abllrairs, relatifs au x operarions
de I'entendemenr : confultez lá-defrus , Ariaole, Pla–
Ion, Sex tus Empiricus , Apollonius,
&
tous ceux qui
001
écrir de la Grammaire
&
dc la RhélOrique. On
ea Couvent embarrafré en latin par le défaur d'expref–
fi ons : il fal loir encore des ¡jeeles aux Romains poor
po(Jéder la langue des abnraétions , du moio¡
a
en ju–
ger par le progres qu'ils
y
001 fait1 peodanr
qu'i~
y
om été fous la difcipliue des Grecs ; car d'ailleurs un
feul homme de 'génie peut meme en fermentarion tour
un peuple, abréger les fieeles de l'ignorance,
&
porter
les connoifrances
a
un point de perfeétion
&
avec une
tapidité qui furprendroienr égalemerrt . Mais cetre 0bfer–
vation ne dérruH: poinr la vérité que j'avance : car
ti
.1'on compre les hommes de génie,
&
qu'on les repan–
de Cur route la durée des fiedes ¿eoulés , il en évidenr
qu'i1s feronr en pelir nombre daos chaque narion
&
pour ehaque liede,
&
qu'on n'en Irouvera prefqu'au–
cun qui n' ail perfeelionné la langue. L es hommes
créateurs porrent ce c;araccere particu liM. Comme ce
D'en pas ftulemenr ell feu illeraul les produétions de
teurs conrempkains qu'rls renCOOlrenr les idécs qu'i1s
001
a
employ er dans leurs écrils. mais que c'eft tan–
tÓt
en
defcendanr profondemenr en ellx-memes,
r~U!Ót
en s'élan<¡:anr au-dehors,
&
portanl des regards .plus ar–
(enrifs
&
pl"us pénérrans- fur les n:tlures qui les envi–
ronnenr, ils f011l obligés fur-Iout
a
l'arigine des lan–
gues, d'ioven!er des lignes pour rendre avec exaétiru–
de
&
av ec force ce qu'i1s y découvrenr les premiers_
e 'ell la chaleur de l'imaginarion
&
la méditation pro–
fonde qui emichifrenr une langue d'expreflions llouvel–
les;
c'en la jullelre de
l'e~prit
&
la fél"érilé de la D ia–
leétique qui en perfeétionnenr la Syntaxe ; e'en la com–
modiré des organes de la parole qui l'adoucir; c'cn la
fcn li biliré de I'orcille qui la fend harmonieuCe .
Si 1'011 fe détermine
a
faire oCage des deux langues ,
on écrira d'abord le radical fran<¡:ois,
&
11
€6té le ra–
dical grec ou larin)
avec
la citation de l'auteor ancien
d'ou ji a élé liré ,
&
Oll il en employé , feIon I'a"ce–
ption la plus approehée pour le fens, l'énergie ,
&
les
-<ilutrts idées acceífoires qu'il faut déterminer .
.J e
di~
l. radi<ál an,;en,
quoiq u'jl ne
Coir
pas im–
potll blc qu'un terme prem ier , radica l & indéfi ni{)able
dans une langue , n'ait aucun de ces caraéteres dans u'
'!le aUlre : alors
il
me 'paroir démolltré qu e I'efprir hu-
'.{om,
f7.
ENe
539
main a (ai! plus de progres che"/. un des peuples que
che"/. I'aurre . On ne Caic pas encare, ce me Cemble ,
combien
la
langue ea une imnge rigourcuCe
&
tidd e
de I'exercice de la raifon .' Quelle prodigienCe fup ério–
rilé une nation acqu ierr fur une auu·e, fur-tour dans
les fcience s abnraires
&
les Beaux- Arrs , par cerre feu–
le différence !
&
a
quelle dj(]anee les Anglois font en–
core de nous par la coniidéralion Ceule que notre lan–
gue e(] faile,
&
qu'ils oe fongeor pas encore
ñ
former
la lenr! C'ell de la perfeétion de I'idiome que dépcn–
denr
&
l'exaélirude dans les ' fciences rígoureufes ,
&
le
goal dans les Beaux-Am,
&
par cooféqucm ·l'immor–
laliré des auvrages en ce geore.
J'ai exigé la ciration de l'endroit ou le fynoyme greco
oc
larin étoit employé, paree qu'un mOl a fouvenr plu–
lieurs acception-s ; que le befoi n,
&
non la Philofophie
p
ayanr pré fi dé
11
la formalion des langues , el les onr
&
auronl loutes ce vice commull ; mais qu' un mor n'a,
qu'un Cens dans un palfage cité ,
&
que ce fens en cer–
rainement le
m~me
pour tous les peuplc,
a
qui
l'aureu~
en
connu .
M;",
¡tlh,
6•• ,
& c.
arma ViYllmc¡ru cano,
&c.
n'onr qu'une rraduétioll
11
París
&
a
Pekin : au fli rien
n'ea-il plll> mal imaginé
a
un fran \ois qui Cail le la –
rin, que d'apprcndre ¡'anglois daos un diél:ionnairc 3·n–
glois-fran~ois,
au lieu d'avoir reCOllrs
a
un Diétionnai–
re anglois-Iatin. Quand le dift ionnaire aoglois-fran <¡:ois
auroir élé ou fail ou corrigé fur la mefure invarial¡le
&
cpmmune, ou méme fur un grand uCage habitud.
des deu" !angues, on n'en fauroil rien ; on feroir obli–
gé 3 chaque mor
d~
s'en rapp.orrcr
a
la bonne foi
&. .
aux lumieres de
f.onguide ou de fon- interprete: au liCll
qu'en faiCan! urage d'un diétionnai¡e grec ou lalin, on·
en éclairé, fari sfait, rafhlré par l'application; on COID–
pore
foi-me~e
Con vocabulaire par la. [eule voie, s'i!
en el1 une, qui puifre fuppléer au commerce immédi3:[
lIvec 1'a narioo érrao!$ere dOn! on érudie l'idiome . AIl
rene, je parle d'apres ma propre expérience : je me
Cuis bien rrouvé de ceue méthode; je la regarde com.–
me un moyen fUr d'acquérir en peu de rems des 00-
¡jons rrcs-approchées de la propriéré
&
de I"énergie. En.
un !nor,
iI
en
ea
d·un diél:ionnaire
3nglois-fral1~ois
&
d'un diétionnaire aoglois-lalio, eomme de deu" hom–
mes , dom l'un vous emrerenam des dimenliol1s ou de,
Ja
pe[anlcur d'un corp9, vous a(f(}reroi! que- ce COFpS
~
taO! de potds ou de muteur ,
&
dont I"autre, au liell
de vou s rien alffrrer , prendroir une mefure ou des ba–
l:Ince~ ,
&
l~
p@reFoir ou le me[ureroir rous vos yeuI .
Mais que! rera la refrource du nomenclareur dans le.
cas au la mefufe commune l'alnnJonncr:t? Je répon.
qu'un radical ¿tatH pa.r fa nalure le ligne ou d'une fen–
fation timp-Ie
&
parriculiere, ou d'une idée abnraile
&.
générale , les cas Oll I"on demeurera fans mefure com–
mune ne peuvelll
~cre
que rares. M ais dans ces cas rares ,
iI
faur abfolument s' en rapporrcr
11
la
fagacité de I"e–
fprir humain ; il fauI efpérer qu' /¡ force de voir une
ex preffion non défin ie, employée felon la meme ae–
ceprion dans un grand nombre de dé6niti0ns Oll ce
ii~
gne Cera le feul i!leoonu, on oc !ardt ra pas
a
en ap–
prélier la valeur .
~l
Y a dans les idécs ,
&
par con–
féquem dans les (ignes (car r un en
a
J"autre commo
l'objel en
a
la. glace qui le rcpére) une liaifon 1; érroi–
re , une telle corre fpondance;
il
pan de chlcun d'cu x u–
ne lumiere qu·ils fe réfléchilfenr
r.
viveme!lr , que quand
011 poffede la
Sy nra~e
,.
&
que l'imerprérarion fi dele de
10US les
a.ul,es lignes d i donnée, ou qu·on a l'ilHelli·
genee d-e toutes les idées qui compoCent une période ,
a
l"exceprion d·uoe feule, il eft impoflible 'lu·on nc par–
vien-ne pas
a
détermioer I"idée exceptée ou le figne in,
con na .
.
Le~
fignes connus fonl autan! de conditions données
pour
I~
folufion du probleme;
&
pour peu que le di–
fcours
r.oir
éceodu
&
conrienne de rermes, on ne con–
<¡:oit pas que le probleme rene au nombre de ceu¡
qui ont plufieurs fo lulions. Qu·oo eo juge par le Ires–
potir nombre d·cndroirs que nous u·entendons point dans
les auteurs anciens: que r on examioe ces endroits,
&
I'on ft ra convaineu que
~l"obCcurilé
nat l ou de I"éeri–
vain mcme qui n'avoir pas des idées nCltes , qu de la
corruption des manufcrits, ou de I"ignorance des ufa.–
ges, des lois , des mreurs, ou de quelqu'autre
femblab.lecauCe ; jamais de J"indér<:rminatiQfl du tigne, lorfque ce
figne , aura été employé felon la meme acceptian
CA
pluueurs endroits difrérens, COlllUle
il
arrivera lléceU-ai–
remeO! , une expremon radicale.
Le poinr le plu s importalll dans I'élnde d'une langue,
en falls doute la cOllooilTauce de I'acceplion des rermes.
Cependanr il
y
a en, ore 1 'ortographe ou la prononcia.-
y
yy
2.
tioa