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ENe

lJ3UX

lJe Cubollent plus, L e luxe,

ce

pere des Arts,

ell eomme le Samrue de la fable, 'lui

fe

plaiCoit

i\

dé-

truire lte, enfans ,

,

La révolu tioo peut etre moins fone

&.

moios Cw li–

ble

d.ns

les Seiences

&

dar.s les A n s Ilbéraux, que

d ao s les arts méehaniques; m ais i

1

s'y eo fait

UI~e,

Qu'

00 ouv re les diélionoaires du fieele palfé , 00 o y trou–

vera a

aberration

rkn de ce que nos AClrooomes el1-

tendeot par ce

ter~le:

ii

peí""

Y

au~a, t, i l

(ur

l'l leélr; '

citl ,

ce phéno mene

Ii

fé~o"d,

quelques

J¡gn~s

qOI ne

fao11! encore que des OOtlOOS faolfes

&

de vleux pré–

jugés, Combien de termes de

iVlinlralogic

&

d'

H ijfoi–

re n(/ellre/le ,

don t 00 eo pent dire an tant ? Si

o~:Hre

D iélionoaire eut été un peu plus avaoeé , oous aurlons

'été expoCés

ii

répéler Cu r la

nie/le ,

Cur les

ma ladi~s

des

graios,

&

Cur !cur eommerce, les erreurs deS lIecles

pa(Jés, parce que les décou l'ertes de M, Tlllet

&

le

fyll e mc de M , H erbert Coot récens,

Quand on traite des 2tres de la nature, que peut,on

f.1ire de plus, que de raCit mbler avec Ccrupule toutes

leurs propriétés coonues dans le momen t oú I'on éqit,?

M uis l'obCcrvation

&

la phyliqne expérimentale mu lll–

pl iant Cans edre les phénomenes

&

les faÍls ,

&

la phi–

loCoph ie rationelle les comparan t entr'eux

&

les eom–

binant, éten deO! ou refTerreur Ca ns eeITe les lim ites de

nos eooooiffaoees, foO! en eonCéq uence varier les aeee–

ptions des mots inCl itu és; reodent les déti nitions qu'on

en a données inex aéles, fau lfes , incompletes,

&

déter–

m ioent meme

a

en inClitu er de nouv eao

x,

M ais ce qui donoera

a

l'ouv rage l'air Curaoné,

&

le

jettera daos le m éptis , c'ea Cur'taut

la

révol ution qu i

fe fera daos 1'. Cprit des hommes,

&

dans le caraélere

Ilatiooal , Aujourd 'hui que la Philofophie s' avaoce a

gmods pas; qu'eile foOmet " Con empire touS les ob–

jets de Coo re(Jo rt; que roo ton ea le ton dominan t ,

&

qu'oo commence

¡¡

fecouer le joug de l'autorité

&

de l'exemple pour s'eo teoir aux lois de la raifon, il

n'y a preCque pas uo ouvrag e élémemaire

&

dogma–

t ique doo t 00 Coit entierement

Cati~fait ,

On

trouv~

ces

produélioos ealq uées Cur celles des hommes.

&

non

fur la vérité de la oature , On' o Ce propoler fes doutes

JI

AriClote

&

a

Platao;

&

le tems ea arrivé, ou des

Oll

vrages qui jo liilfent encore de la plus haute réputa–

tion, en perdront une partic, ou m eme tomberont eo–

tieremeot dans l' oubli; cenains gen res de Iitt érature ,

qu i, faute d'uoe vie réelle

&

de

mceurs fub oClantes qui

leur ferveo t de modeles, ne Reuvent avoir de poétique

in variable

&

Ce

nfée , CeroO! oég ligés;

&

d'au tres qui re–

lI erotl!,

&

que Icur valeur intrinCeque fo Otiendra, preo–

dront uoe forme toute tlouvelle, Tel ell l' effet des

progres de la raiCo o ; progres qui reoverCera tant de

lIatues,

&

qui eo releyera quelques-u oes qui COOl ren–

ver fées, Ce COtl! celles des hommes rares , qui on t

devaneé leur liede, N ous avons eu, s'il ea perm is de

s'exprimer aioli, des eomemporains fous le liede de

L ouis

XIV,

L e tems qui a émoulfé notre gout Cur les quellioos

de critique

&

de controv crCe, a rendu inlipide uoe par–

tic du diélionnaire de Bayle ,

!l

o' y a poi

01

d' auteur

qui ait taOl perdu dans quelques endroits ,

&

qui ait

plus gagné daos d'autres, Mais

C:

tel a été le Con de

Bayle, qu'on jnge de ce qui Ceroit arrivé

11

I'Ene)'elo –

p ldi.

de Con tems, Si l'on eo exeepte ce Perrau lt,

&

quelques aUtres , dont le verlifi eateur Boileau n' é–

toit pas en état d'apprécier le mérite, la Mothe, Ter–

rallon , Boindio,

F

o nteoelle, fous lefq uels la raiCon

&

l'eCprit philoCophique ou de doute a fait de

ú

graods

progres;

iI

o'y avoit

peut-~tre

pas un nomme qui en

eut éerit une page qu'oo daignat lire aujourd'hui, Car,

<¡u'on oe s'y trompe pas, il

Y

a bien de la différenee

eOlre enfanter,

11

force de gé nie, un ouvrage qui enle–

v e les fuffrages d'une natioo qui a Con moment, fon

goa t, fes idées

&

fes préjugés ,

&

'traeer la poétique

du genre, Celon la connoifrance réelle

&

rétl échie du ,

eceur de I'homme, de la nature des chofes,

&

de la

droite raifon, qui Com les memes dans 10US les tems ,

L e génie ne eoono;t poiot les regles; eepeodant

iI

ne

s'eo éearte jamais dans fes Cucees, La PhiloCophie ne

c oono;t que les regles foodées daos la nature des etreS,

q

ui ea iOlmuable

&

éternel le , C' ell au liede palfé

a

~ourojr

des exemples ; c'ea a notre liede

a

preCcrire

les regles,

Les eoonoilTanees les moins communes fous le Iie–

ele paITé , le

devi~nnent

de jour eo Jour,

!l

n'y

a

POiDt

de femmes,

a

qUI

1'00

ait dooné quelqu'éducatioo qui

n'cmploye avee, JiCeernemeot toutes les expreffi ons

~on­

facrées

a

la Pel11ture,

a

la Seulpture,

a

l'

Arehiteélure,

ENe

&

aux Belles - Lettrcs, Combieo a - t - il

d'

enfans 'luí

Oll! du Delfein , qui CaveOt de la G6ométrie , qui fUIH

Mulicieos,

ii

qui la laogue domcllique o' en pas plus

familiere que celle de ces am ,

&

'luí diCent,

UIJ

ac,

cord , uoe belle forme, uo con tou r agréable, une pa–

rallele, une hyporhénuCe, une quinte , uu triton , uo

arpégemen t, uo microCcope, un

! éleCeop~,

uo foyer,

comme ils diroient uoe luoette d'o pera, uoe épée,

un~

eaone, uo carro(fe un pl umet? L es CljHits font enco–

re empon é d'uo a'utre tnou

v~meot

gén éral Vers l' H i–

a oire oaturelle l'AnatOmie , la C himie,

&

la Phyri–

que expéri ment'ale, L es expreffions

propre~

a

ces feieu–

ees Cont

Mj:\

tres'communes,

&

le devicodro nt oéee('–

fairemen t davantage, Qu'arriHra- t-il dela? c'efl que la

langue, méme populaire, changera de face; qu'e! le s'é–

teodra

11

meCme que

no~

areilles s' aceoü tumeronr aux

mots ,

par les applicatioos heureuCes qu'on en fera , Car

Ii 1'00

Y

refléehit, la plOpart de ces mOts techoiques ,

que

/lO US

t mployons aUlourd'hui , Ont été originairemem

du

>Jéologifme;

c'ea l'uCage

&

le tems qu i leur ont

6-

té ce vernis équivoque , lis étOieut dairs, énergiqu es,

&

oécelfaires, L e CeDs métaphorique

n'

étoir pas éloi–

gn é du Cens propre,

!

ls peigooient , L es rappom Cur

leCquels le oouvel emp lni en étoit appuyé, o'étoient pas

trop recnerehés; ils étoient réels , L ' acception fi gurée

n'av oit point I'air d'une Cubtilité : le mot étoit d'ailleurs

harmooieux

&

eoulant , L' idée principale eo étoit liée

avee d'au tres que oous ne nous rappellons jamais Cans

inaruél ion ou fans plailir , Voilii les foodemeos de la

fo rtuoe que ces expreffions ont fai te;

&

les cauCes eon–

traires foo t celles du diCcréd it, ou tomberont

&

foOl

tombées taO! d'autres expreílions ,

N otre laogue ell déja fon éteod ue , E lle

:t

dü, com–

me toutes les autres, fa formation au bcfoin ,

&

fes

richefTes

a

I'e(for de I'imaginatioo, aux eotraves de la

poélie,

&

aux oombres

& :\

I'ltarmonie de la profe

oratoire, Elle va faire des pas immenfes Cou¡ I'empire

de la Philolo phie;

&

Ii

rien oe Cu rpendoit la m arche

de l'eCprit, avaot qu'il fíh uo liede, un diélionoaire

oratoire

&

poétique du liecle de Loois X IV, ou m e–

me du nÓtre , contiendroit

a

peioe les deux ticrs des

mots qui feroO! a ¡'uCage de nos oeVCUl(,

'

D ans un voeabulaire, daos uo diélion naíre uoivcrCe1

&

raiConné, daos tout ouvrage defl iné :\ l'inClruélion

gén érale des hommes, il fau t done commctlcer par

enviCager foo objet fous les faces les plus étendues,

eonno;tre l'eCprit de fa oatíon, eo prelfentir la pente, le

gagoer de v;telfe, enforte qu'¡¡ ne lailTe pas votre tra–

vail en arricr.; mais qu'au comraire

iI

le rencomre en

avant; Ce réCo udre a ne travailler que pour les géné–

ratioos fuivantes, parce que le m omeOt oú nous exi–

Clons pafTe,

&

qu' a peioe une grande entreprife Cera-t–

elle achevée, que la génératiotl préCeote ne Cera plus.,

Mais pour ctre plus long-tems utile

&

nou veau, en

devan~ao t

de plus loin l'eCprit national qui marche fans

eelfe , il faut abreger la durée du navail, eo multi–

pliam le nombre des collegues; moyen qu i toutefois

n'el1 pas fans inconvénieO!; comme 0 0 le verra dan,

la fuite ,

C ependant les connoilfanccs ne devieonent

&

ue peu–

vent deveoir eommunes, que jufg u'a un eertaio point.

On ignore,

3

la véricé, quelle ea ceue li mite , On

nc Cait j uCqu'oú tel homme peut aller,

00

fait bien

moios eocore juCqu'oú I'efpece humaine iroit, ce don t

elle feroit eapable,

¡¡

elle n'étoit point arrlltée daos fes

progres, Mais les révolutions fotl! oécelfaires; iI

Y

en

a toüjours eu,

&

il

Y

en aura to ujours; le plus grand

iotervalle d'une révol ution a une autre

ea

dooné : cet–

' te Ceule cauCe borne l'étendue de nos traVlUX,

11 Y

a

dans les Scieoces un point &u-deli\ duquel il ne leur

ell prefque pas accordé de palfer, L orCque ce poim ea

atteim, les m onumens qui refleot de ce progres, font

a

jamais l'étoooemem de reCpece emiere , Mais

Ii

I'e–

fpece ell bornée dans fes efforts, combien d'iodividu

ne l'ell-iI pas daos les lieos ? L 'individu n'a qu'une eer–

taine énergie daus Ces facultés, tam animales qu'intel–

leéluelles; iI ne dure qu'un tems; il eCl forcé

a

des al–

tecoatives de u avail

&

de repos; il a des beCoins

&

des

paffioos

a

Catisfaire,

&

il

ell expoCé

ii

uoe infioité de di–

llraélions, T outes les fois que ce qu'il a de négatif daos

ces quantités formera la plus petite Comme poffible, ou

que ce qu'il y a de po litif formera la fomme poffible

la plus grande; un homme appliqué foli tairement

a

quelque branche de la , fcience humaine, la portera auffi

loin qu'elle peut etre ponée par les eitorts d'un indl–

vid u, AJodte7- au !tavail de cet iudividu extraordinai–

re, celui d'un autce

I

&

aiuÍl de fuite, jufqu'¡\ ce que

vous