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EMB

pleae, ere\lfée

¡¡

Poutil,

&

ce ne pouvoit

~tre

que le

Irone d'un arbre fon gros,

JI

Y avoit, felon toute vrairTemblance, des fortes

d'emb""memem

relatifs

a

la différellce des bandes qu'

on troU\'e aux momies, grolfes ou fines, Le dernier

bandage étoit parfemé de caraaeres hiéroglyphiques ,

peints ou écrits,

11

fe faifoit aulIi des dépellfes en ido–

les, en amuletes, en ornemens de cailfe,

&c ,

La matiere de

l'emballmcmcn~

le plus précieux étoit

une compofition balfamique, telle que eelle qu' on

a

trouvéc dans les chSOlbres des momies, confervée dans

un vafe,

&

il efi évident que cet

emb.tI1H11Cme"t

avoit

auffi fes

varié~és,

On

a

r·rouvé des momies dont les

tlllgies éroienr dorés, d'autres avoient des cailfes de por–

"hyre: il

y

en ªv0ir de renfermées dans des tombeaux

lnagni!iques ,

JI

femble que le travail des e\TIbaumeurs pouvoit fe

difiribuer en deux parties; la premiere, qui eo lfioit

il

enlever aux oorps les liqueurs, les grailfes

&

aorres

cau[es de corruprion,

& ;\

les delfécher; la feconde,

a

défendre ces corps defTéchés de I'humidiré

&

du con–

raa de I'air ,

Les fondemens de ce travail font renfermés en partie

da~s

la defcription

d'H~rodote;

iI

s'agir de les, y décou–

VrI.r,

de

,corrl~er

ce qUI efi mal ¡>réfenré , deJunifier ce

qUI .fi bien dlr, de tenter quelques expérienccs fur les

marieres

balfamique~

&

bill1mineuCes des momies , d'imi–

ter les

emballmemem

égypriens,

&

volr s'il n'y auroir pas

quelques moyens d'imirarion fondés Cur les prindpes chi–

miques qui dirigenr les Anaromifies dans la prépararion

de leurs pieces ,

011

peur réduire ;\ deu" Centimens tour ce qu' on a

dir Cur cer objcr , L es uns onr préreodu que le corps en–

tier falé, avoir éré embaumé de maniere que les ma–

rieres balfamiques , réfineufes

&

birumilleures s'éroienr u–

nies avec les chairs, les grailfes , les liqueurs,

&

qu'el–

Jes avoient formé enfemble une marTe égale; les turres ,

qu'on faloir le corps, qu'on le delféchoir,

&

qu'on lui

appliquoir les matieres balfamiques , Quant au delféche–

mem, I'humidiré éranr caufe de corruption, ils onr ajoíl–

té qu'on le Céchoit

a

la fumée, ou qu'on' le faifoir bouil–

Iir

dans le pilfafphalre, pour en confumer les chairs,

grai{T'es,

&

e,

00

peut objeaer au f.mimenr des prcm¡ers, I'etpé–

rience qu'on a de cerrains corps rombant en pourriru–

re, dans des maladies ou

il

efi

abfol~ment

impoffible

d'abCorber les fluides par des marieres réfineufes

&

bal–

famiq ues; marieres qui' oe fonr point d'union avec I'eau,

D 'ailleurs les momies font parfaitemenr fech es ,

&

1'00

n' y remarque pas la moiodre rra'ce d'humidiré,

Le fentimenr des feconds elb plus conforme

a

la rai–

fon ,

Le

natrt/m

des aociens éroit un alkali tixe, puiCqu'ils

s'en fervoienr pour netroyer, dégrairTcr, blanchir les é–

tolfes, les roiles,

&

faire le verre , Notre niree ou fal–

pette efi au conrraire un rel moyen qui ne dégraifTe poinr

les étolfes , qui con ferve les chairs , qui les Cale comme

le

fel

m arin ,

&

qui conferve leurs fucs, Le

natrum

des anciens agilfoi r fur les chai" d'une maniere roure

oppoCée

a

norre nir.e; il

~'uni1Toir

aux liqueurs Iy mpha–

tiques, huileufes , grafTes , les Céparoit du refie,

&

fai–

foi r I'effcr de la chaux des Tanne'Jrs

&

autres ouvriers

ep cuir ,

é~argnoit

les mufcles , les rendons, les os,

H érodore dir daos la premiere fa<;on d'embau\TIer,

qu'on lavoit le corps avant que de I'envelopper de ban–

des, C'efi ainri qu'on enlevoir les refies des marieres

Iymphariques

&

du

natrum,

fources d'humidiré, Les

embaumeurs ne [aloient done le corps que pour le def–

fécher; mais le

"atrum,

en refianr, eur rerenu

&

m ,, –

me attiré I'humidité, comme c'efi la propriéré des fels

alkalis,

L e

natrum

agilfanr [ur les corps, comme la chaux,

il n'éroir pas permis de faler plus de foixanre-di" jours.

En effet , comme

il

arrive aux cuirs rrop enchauCenés,

le

natrmn

auroir attaqué les folides , Un fel neutre n'o–

pere pas en fi peu de rems, comme il parolr

il

nos vian–

des féchées ,

Mais fi le

natmm ,

dira-t-on, éroir un Cel alkali,

pourquoi ne dérruifoir-il pas? c'eC! qu'il efl foible, qu'il

ne re(J'emble poinr

a

la pierre

il

cautere, mais au Cel de

la foude

&

au fel marin,

11

efi

a

préCume.r que Bils préparoit fes pieces anato–

lT!iques en falanr le corps avec un fel alkali,

a

la ,ma–

niere des Egyptiens; m érhode qu'une odeur aromatlque

ne Cervoit qu" déguifer , Clauderus en éroir perCuadé ,

mais

il

fe trompoir Cur les efters du Cel alkali ; il cro-

EMB

)foil que I'alkali volatil s'nnilfoir aux parties putrides

&

qu'il éroir rerenu dans les chairs du cadavre,

'

On pourroir demander fur le premier

embtl1tmemm't

dont parle H érodore ,

a

quoi bon remplir le corps de

myrrhe

&

d'aromates, avaOl que de le f.1 Ier? E n le

Ca–

lanr on emporte en panie ces aromates; car le

IJtltrttm

agir plli(Jammenr Cur les balf.1miques, en formallt avec

leurs huiles une matiere favoneuCe, foluble ,

&

facile

a

emparter par les lorions,

11

Cemble qu'il faudroir placer

la {alaifon

&

les lotions avant I'emploi des aromares ,

11 Y

a rrcs' peu de momies enveloppées de roiles gom–

m ées, appliquées fans réfine immédiatemenr Cur le corps

de!Téché; elles onr communémenr deux bandages,

Le

eo~ps

&

les membres Conr chacun Céparémenr cntonil–

lés de bandes

de

roile réfi neuCe ou bitumineuCe : c'cfi-

13

le premie., L e fecond efi formé d'al1 tres bandes de

roile fans réfine ou bitume, qui prennent le rour

&

I'em–

maillortent comme les enMns, Celles-ci onr pO etre en–

duircs de gommes ,

Les momies nous parv iennenr rarement avec le fecond

bandage ; on I'Óre par curioliré pour les amuletes ,

Elles ne foOl pas romes renfermées dans des cailfes :

c'efi pour les garantir du cOntaa de I'air qU'OD

y

a cm–

ployé la réfine,

Une Ceconde cririque qu'on pcur faire d'Hérodore .

efi relative

a

Con Cecond

cmbtmmement,

Sans ineifion,

l'inje&ion par le fondemenr ne remplira poinr le venrre,

elle ne parcourra qu'une petite étendue d'intellins , D 'ail–

leurs la liqueur de cedre efi un bAume ou une réline

fans force, Cans aaion corrolive, Si I'on employoir le

cédria, c'éroir comme aromare, I'injeaion étoir de

na–

trt/m

,

L e eédria n'a pa avoir lieu dans l'

embaumement,

,

qu'apres la Ca·laiCon

&

les 10riQns,

La cervelle Ce rirait par un rron fait artifieiellemenr

aux narines

&

au fond de I'orbire de I'ceil , Hérodore

n'efi pas exaé\: 13-delfus,

Il

n'efi pas concevable qu'on embaumh tous les E–

gvpriens. L e peuple couchoit fes mor-tS Cur des lirs de

charbons, emmaillottés de linges,

«

couvens d'une nar–

re fur laquelle\ il ama(J'oir une épaiíleur de fepr :\ huit

piés de Cable,

Quelle durée l'

embaumement

nc donnoit-il pas aux

corps ? il

Y

en a qui fe confervent depuis plus de deul(

mille ans , On a rrouvé dans la poitrine d'uryde ces ca,

davres, une braoche de romarin

a

peine

d~lféchée,

La matiere de la tere d'une momie, encore alfe! mol–

le pour que I'ongle y par enrrer dans un rems chaud,

&

peu altérée,

a

donné d'abord un peu d'eau infipide.

qui daos la progrelIion de la difiillarion en devenue aci–

de,

Il

a pa(J'é en mer\1e rems une huile limpide, pea

colorée , de l'odeur de Cuccin, Cetre huile s'efi enCuite

épaiflie

&

colorée; elle s'en fig ée en Ce refroidifiallt ,

fan s perdre I'odeur de fuccin ,

S.a

liqueur aeide n'a

Po.

cry(JalliCer,

:i

caufe de

Ca

trOp perite quanriré,

'

On peur voir dans

M.

Roüelle les expériences qu'il

a faires fur les marieres qu'il a préfumées entrer dans

les

emba"memens ,

Un e réfi,exion qui réfulre de ces ex–

périences, c'efi qu'en y employanr la poudre de caooel–

le

&

d'autres ingrédiens qni artirenr l'humidité, on con–

Culre plus le ne! que I'art,

Elles fournilfenr rrois fortes d'

emboumemens,

I'un

a–

vee le birume de

J

udée , un Cecond avee le mélange de

birume

&

la Iiqueur de cedre ou cédria ,

&

un rroifie–

me avec le meme m élangc

&

une addition de marieres

rélineufes

&

aromatiques ,

EMnAUMI! MI!NT,

op¡ratio" de Chir"rgie ,

c'efl:

l'aé\:ion d'embaumer un corps , Voici commdnt elle Ce

pratique ,

,

,

L e chirurgien cornmande au plombler de falre un cer–

cueil donr les dimenlions inrérieures doivent excéder 1"

long~eur

&

la gro(J'eur du corps,

II

commande auffi

~n

barril de plomb, pour meme les eorrallles;

&

une bOLte

de plomb faire de deux pieces, pour mem e le coeur ,

On préparG cinq bandes, deux de la largeur de rrois

doigrs

&

de quatre a,ulnes de I,ong , pour ballder les

br~s;

deu x de quarre

doig~

de large

&

de fi" aulnes de long .

pour bander les jao'1.bes

&

les cuilles;

&

une autre plus

large

&

plus

long~e,

pour f3ire les circoovolurions

11~cellaires aurour du

co~ps,

11

f3ur en ourre que le cht–

rurgien air des, fcalpels pour faire les

in~j(jons conven~bies, des aigudles pour recoudre les partles,

&

une Cele

pour Ceier le erane ,

Les médicamens nécefTaires

ii

l'

embaumement,

Cont

de rrois cCpeces différcnres,

II

faut environ treore livres

de paudre de plantes aromariqllcs, relles que ¡es fellilles

de laurier, de m)'nhe, de romarin, de fauge, de rhue,

d'ablimhe, de

m~rjolaine,

d'hylfope, eje thyrn, de Cer-

po-