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d~luré~
nos prérendus latiniaes mo–
ne Ce Ceroleo.! pas
I lalio aum mal qu'ils le par–
dernes
M
,
q.uiprona~~~~~
cuffir paur faire voir combien
lenr . '1l als dceue'IJPcienS élOieot délicates Cur l'harmonie.
les orel es eS
M
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1
d·n.·'
L
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ofibilité ue Cieéroo témOlg ne le.1 ur
a
I<:lIon
d
a
e
c~au
éloq ueo t ne contredlt nullemem ce
ans un
m~~ns
avancé
pl U~
hau t, que l'éloq uence du
que naus
a·
&
d l'
diCcaurs elt le fruit de la nature
non pas e. an .
JI
s'agit ici non
d~ I'exp~emon
en elle-méme, m als d.e
l'harmoo ie deS mots, qUl ea
u n~
chC?Ce purement artl–
iicielle
&
méchanique; cela ea
fI
vrsl qu,e
Clcé r~)O
en
rcnverCaot la phraCe pour
e~
dénaturer I harm.ollle; en
eonrerve !DUS les termes. L
expr~(fjon,
du Cel1l!ment ,ea
diétée par la nature
&
par le génle; c ea enCUIte
.1
I
0-
reil le
&
a
l'art
¡¡
diCpofer les mots de
la
man ie re la
plus harmonieure .
1.1
en en .de !'orateur comme du n:u–
!icien
a
qui le géllle feul mCplre le chant
&
que
10-
reille
'&
l'art gllideo t dans l'enchainemem des modul a–
tioDs .
Ceue eomparaiCoo tirée de la Mufique, co nduit
a
une autre idée qu i ne paroit pas moins juae . La Mufique
a
heroin d'exécution, elle ea muette
&
nulle Cur le pa–
pier; de
m~ me réloq ue~ce
Cur le pap!er,
e~ p~eCque
toujours frOlde
&
Cans Vle , elle a berolD de I aétlon
&
du gene; ces deux qualités lui Com encore plus oéceC–
faires que
I'élocution;
&
ce n'en pas Cans raiCon que
D émofihene réd uiCoit a I'aétion toutes les parties de
1'0-
rareur . N ous ne pouvons lire· Cans C!tre attendris les pe–
roraiCons lOuchames de Cicéron ,
pro Fomeio, pro Se–
xtio, pro Plancio, pro Fla"o, pro Sy lla;
qu'on ima–
gine la force qu'elles devoiem avoir oans
la
bouche de
ce grand homme: qu'on [e repréCeme Cicéroo au m i–
Jieu du barreau , animaot par Ces pleurs
&
par une
voix lOuchante le diCcours le pllls pathétique, tenant le
fil s de Flaceus e[](re
Ces
bras, le préCemam au! juges,
&
imploraut pour lui l'humaniré
&
les lois; on ne
Ce–
ra poi
m
furpris de ce qu 'i l nous rappone lui - meme,
qu'il remp lit en cene occafion le barreau de pleu rs,
de gémi Oemens
&
de Canglots . Quel eflet n'eOt point
produit la pe roraiCon
pro Milone,
prononcée par ce grand
oraleur
!
L'aél:ion fai t plus que d'animer le diCcours : elle peut
m eme inrpirer I'orateur, Cur-lOu t dans les occafions olí.
JI s'agil de traiter Cu r le champ
&
Cur un grand th éa–
tre, de grands io tére ts, comme autrefois
a
Athenes
&
aRome,
&
quelq uefois alllourd' hui en Angleterre . C'ell
alllrs que l'éloquence débarraOée de toute comrainte
&
de toutes regles, produit Ces plus granas mirades .
C'ea alors Qu'on éprouve la vérité de ce paflage de
Q u!ntilien,
lib._
I/fl.
cap.
X.
P eéluI .ji 'luod diferto!
faCtt
1
(5
'ViI
menti¡;
ideoq tte
impt>rieis quoque ,
ji
mo–
do jlmt aliq1/o affeélll concitati, verba non defime.
Ce
paOage d'lln
(j
grand maltre Cerviroit
a
confi rmer tout
ce que nous avons dit dans ce t an ide Cur
I'¡¡oc"tion
con –
!idérée par rappon
a
I' él oquence, fi des vérités aum
IOcon teaables avoiem beroi u d'aulOrité.
N ous croyons qu'on nous f:1ura gré a cene occa–
~on,
de fixe r la vraie lignificarion du mo r
difereltJ :
JI ne répond cen aine men r pas
a
ce que nous appellon
en
fran~ois
diJert;
M . Diderot lla tres-bie n prouvé
au
mol
PIS
E R T,
par le palfage m eme que nous venons
de clter ,
&
par la défi nition exaéte de ce que nous en–
tendons par
diJert.
On peut y joindre ce paITage d'Hora–
~~ ,
ep,fi.
l .
verJ. xj x _FIl!&lmdi ca¡¡cel quem non ¡edre
eXert""'.!
qu'aOu~ém~m
on ne traduira
poin~
aillfi,
'lttel
les
L
lll .'
'fU!
le Vtn n a paJ rend" dijert! D ifertuI
chez
11
anns hgnifioit toOjours ou prerque toOJours, ce que
fe~us
Ónlel\dollS par
élo'fltent ,
c'ea-a-dire celui qui poC–
qut
pa~ns
un
Couver~in
degré le talem de la parok,
&
téreITer ce
1~lent
fal t frapper , émouvoir, anendrir , in–
dialoall~s
p;r ulder.
Dife rti eji,
dit Cicéron dans
Ces
h
e
oratore li
1
I
-
.
p erJuadere p
1Ji
D'- V.
.
cap.
XXX] .
lit orattOne
lem de
per(~a~" ;fert"~
e(l donc celui qui a le ta–
fede ce que
Ic~raPa:
le dlCCours, c'ca- a-dire , qui poC-
.
nClens app
1\ .
I
.
11
pellolen t
el0'l"enJ
celui
.
~
.Olent
e 0'lt/entla
.
s ap-
_rttlI
la connoltfal1c
~UI
jOlgm,it
a
la qualité de
di–
e e 1<\ phllofophic
&
de~
lois ;
,.
ELO'
ce
qui formoit (elon eux le parfait orateur.
Si id,m
homo ,
dit
a
celle occafion M. Ge Coer dans Con
The–
fa"niI lingu", latin'"
,
difutUI eji
&
doéluI
&
fa–
;
i.nI, iI dem,}m elo'fr,enI .
Dans le
1.
liv. de oratore
C icér<;>n fait
di~e
á
IVf arc Antoin:
I'oral~ur:
elo'{uente;'
VOCtl'VI,
'1'"
mlrabtll1u
&
magnificenlluI augere pojlet
at'l'/e ornare
'1',aI
vellee, O
M N E S
~V
E O M N IV M 'l\,E-
7I.... V M
~Vv.E..A D
D/CEND1JM PE.'l\,T IN E7I....ENT FON_
TE S ..ANIMO .A C MEM07l..../..A CONT J NE7I....ET .
Qu'on liCe le commencement du traité de Cicéron in–
titulé
Oraeor,
on verra qu 'il appelloit
diferú ,
les ora–
teurs qui avoient
el0'l"entiam' popularem,
ou comme iI
I'appelle encore,
el0'l"entiam f arenfem, ornatam verbis
atqt/e fenteneiiI fine doélrina,
c'elt-a-dire le talem com–
plet de la parale, mais dea itué de la profondeur du Ca–
voir
&
de la philoCophie:
dan~
un autre endroit du mé–
m~
ouvrage, C icéron pour relever le m érite de l' a–
~Ion,
dit qu'elle a fait réumr deS orateurs Cans talent.
tnfantes,
&
que des mateurs éloquens,
di(erli,
n'om
pOlllt réuffi Caos elle; parce que, ajoOre - t -
iI
lOut de
Cu ite,
elo,/t«ntia fine aélio»e, nulla;' halc afleem fine
elo'{Mmia permagna eji.
I I ea é videm que daos ce paC–
Cag.~,
diferelu
répond
a
elo'fuentia.
JI f3m pounam
a–
vouer que dans l' endroit déJ" cité des dia logues Cur
l'orateur , olí. Cicéron fa it parler
I'vlarc
Allloin-e,
di–
(ereta
Cemble avoir a-peu-prcs la
mem~
lignification que
dijert
en fran¡;: ois:
diJertor,
dit M arc Antoine,
me co–
gno./Jc nOnnulloI fcrip/i, elo'ftlemem adh"c nemi,um .
'l"ad etlm jiattlebam diJerellm, '11/i po./Jet
Catis aCUle at:
que dilucige
aplld
.
m.edio(r~I
homineJ , ex communi 'lua–
dam homtnllm oplntone d"ere; . Io'{uent em vero, 'f"¡
mÍl'abili,}¡ , &c.
comme ci-defTus. Gicéroo cite au com–
me ncemem de ron
Orator,
ce meme mOl de l'orateur
Mar~
.Amoine :
M arCl" A ntoni"I
...
fcripjit, diJerto$
f e v ldiJIe m1lltoI
(dans le pa flage précédent il y a
non–
nUIlOI,
ce qu'il n'ea pas inutile de remarq uer),
elo–
'1,untem omnino neminem.
Mais il parolt par tout ce
qui précede daos I'eodroit cité ,
&
que nous avons rap–
pon é ci-delfus, qu e Cicéron dans ' cet endroit donne
i
diferUII
le Cens marqué plus haut. Je crois dOIJc qu'
on ne traduiroit pas exaéte ment ce dernier paflage , en
fa iCant dire
a
Marc Amoine qu'
iI
avoit
\,0
bien des
hommes diferls ,
&
aucun d'éloqueot; mais qu'on doit
traduire ,
dtt moinI en
<el
endroit ,
qu'i1 avoit va beau–
coup d'homroes doü és du talent de la paro le ,
&
aocun
de I'éloq ueoce parfaite,
O
MN/NO .
Daos le palfage
précédem au contraire,
00
peut traduire, que Marc
Antoine avoit va quelques hommes
diferu ,
&
aucun
d'éloquent. Au reae on doit etre étonn é que C icéron
dans le pa(Jage de
l'Oraeor,
fu baitue
multoI
a
nonnu/-
101
qui
Ce
trouve dans l' autre paflage
ou
il fait dire
d'ailleurs
a
Marc Antoine la meme
choCe:
il Ceroble
que
m"lto!
Ceroit m ieux dans le premier palfage ,
&
nonn1l1l0I
daos le [ecood ; car iI
Y
a beaucóup plos
d'hommes diCerts, c'ea-a-dire
dijerei
dans le premier
Cens, 'lu'il n'y eo a qu'on puifle appeller
diferti
dans
le íecond ;
or
Marc Antoine, Cuivam le prem ier palTa–
ge, ne connoilfoit qu'un petit nombre d'hommes
difer&¡,
:i
plus fon e rai Con n'en connoilfoit-il qu'un tres - pelit
nombre de la Ceconde efpece. Pourquoi donc-cen e di–
Cparate dans les deux paITages? Caos doute
ml"toI
daos
le recond ne fig nifie pas un grand nombre abrolumenr,
mais Ceulement un grand nombre par oppotition
i\
"e–
m inem,
c'e(l-a-dire quelques- uns, ou
nonnHlloI.
Apres cene diCcuffion Cur le vrai Cens du mot
difer–
tlU,
diCcuffion qui nous parolt mériter l'auenlÍon des
Icél'eurs ,
&
qui appartient
a
l'anicJe que nou s traitans ,
Elonnons en peu de mots d'aprcs les grands maltres
&
d'aprcs nos propres rétlex ions , les principales regles de
l'
élQctttion
orataire.
L a clarté, qui ea la loi fondamenu le du diCcour¡
oratoire ,
&
en général de quelque diCcours que ce: Coit ,
con li(le n0I1-1eulemellt
a
Ce
faire emend re, mais
a
Ce
fai re entendre Cans peine . On y parviem par deux mo–
yens ; en men an t les idées chacune
iI
Ca place dans
I'ordre naturel,
&
en exprimant nenement chacuoe de
ces iMes. Les idées Cerollt exprimées facilemellt
&
nenemem, en évitant les, taurs ambigus, les phraCes
trop longues, uop chargées d'idées incideotes
&
acceC–
[oires 11
I'idée principale , les tours épigrammatit!)ues ,
dont la multitude ne peO! Centir la finetfe; car I'o rateur
doit Ce Couvenir qu'il
p~rie
pour la multitude . N otre
langue par le défaut de déclinaiCons
&
de conjugaiCoos ,
par les équivoques fréq uentes des
i/s,
des
tI/e>,
des
•
'llti,
des
'lile,
des
fon
,
fa, fes,
&
de beaucoup d' au–
tres IllOtS ,
ca
plus Cujelte que les langues anciennes
a
I'amb iguit~
des pora[es
&
des
tour~ .
On doit donc y
etre