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43 S

ELO

&

je nc

cr~iDS

point de le

tr~duire

pou r

I~ ~;~u:er . t~

111ar,uI D rfl[tu

(,'efl

al< pere 'lIte

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avois co{¡ellme . de dire '{1/e la eaerul :to l

a~ol't

por-

.

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VIO

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fa ,rl;

'{Ite

tOllt (ltoyen q1f1 aVOI

,

la (age./l e des

t é

la peine; la el mlntl dI'

fi/J

'!

¡ro::v;aro¡r id eoco-

d ifcollN dtt pere .

Cependanr CIC

;o~

S i I'orareur

re

p.lu~

oCaup~ ~e{¡ m~rs d~ea~(~

/

c~,;;~;¡'avit

jilji t/

"

dl(-l~,

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DI ,

~

P

~OR

0 1 T P L U .5 R I

I!

N;

J.A

M

"

mer,ttlI ,

1

L N

V

~Ia

ou r le dire en palfant , de quoi

"

N/ H

/

¿

.E 71....1

T "

d~luré~

nos prérendus latiniaes mo–

ne Ce Ceroleo.! pas

I lalio aum mal qu'ils le par–

dernes

M

,

q.ui

prona~~~~~

cuffir paur faire voir combien

lenr . '1l als dceue'IJPcienS élOieot délicates Cur l'harmonie.

les orel es eS

M

.' •

íi

1

d·n.·'

L

¡¡

ofibilité ue Cieéroo témOlg ne le.1 ur

a

I<:lIon

d

a

e

c~au

éloq ueo t ne contredlt nullemem ce

ans un

m~~ns

avancé

pl U~

hau t, que l'éloq uence du

que naus

&

d l'

diCcaurs elt le fruit de la nature

non pas e. an .

JI

s'agit ici non

d~ I'exp~emon

en elle-méme, m als d.e

l'harmoo ie deS mots, qUl ea

u n~

chC?Ce purement artl–

iicielle

&

méchanique; cela ea

fI

vrsl qu,e

Clcé r~)O

en

rcnverCaot la phraCe pour

e~

dénaturer I harm.ollle; en

eonrerve !DUS les termes. L

expr~(fjon,

du Cel1l!ment ,ea

diétée par la nature

&

par le génle; c ea enCUIte

.1

I

0-

reil le

&

a

l'art

¡¡

diCpofer les mots de

la

man ie re la

plus harmonieure .

1.1

en en .de !'orateur comme du n:u–

!icien

a

qui le géllle feul mCplre le chant

&

que

10-

reille

'&

l'art gllideo t dans l'enchainemem des modul a–

tioDs .

Ceue eomparaiCoo tirée de la Mufique, co nduit

a

une autre idée qu i ne paroit pas moins juae . La Mufique

a

heroin d'exécution, elle ea muette

&

nulle Cur le pa–

pier; de

m~ me réloq ue~ce

Cur le pap!er,

e~ p~eCque

toujours frOlde

&

Cans Vle , elle a berolD de I aétlon

&

du gene; ces deux qualités lui Com encore plus oéceC–

faires que

I'élocution;

&

ce n'en pas Cans raiCon que

D émofihene réd uiCoit a I'aétion toutes les parties de

1'0-

rareur . N ous ne pouvons lire· Cans C!tre attendris les pe–

roraiCons lOuchames de Cicéron ,

pro Fomeio, pro Se–

xtio, pro Plancio, pro Fla"o, pro Sy lla;

qu'on ima–

gine la force qu'elles devoiem avoir oans

la

bouche de

ce grand homme: qu'on [e repréCeme Cicéroo au m i–

Jieu du barreau , animaot par Ces pleurs

&

par une

voix lOuchante le diCcours le pllls pathétique, tenant le

fil s de Flaceus e[](re

Ces

bras, le préCemam au! juges,

&

imploraut pour lui l'humaniré

&

les lois; on ne

Ce–

ra poi

m

furpris de ce qu 'i l nous rappone lui - meme,

qu'il remp lit en cene occafion le barreau de pleu rs,

de gémi Oemens

&

de Canglots . Quel eflet n'eOt point

produit la pe roraiCon

pro Milone,

prononcée par ce grand

oraleur

!

L'aél:ion fai t plus que d'animer le diCcours : elle peut

m eme inrpirer I'orateur, Cur-lOu t dans les occafions olí.

JI s'agil de traiter Cu r le champ

&

Cur un grand th éa–

tre, de grands io tére ts, comme autrefois

a

Athenes

&

aRome,

&

quelq uefois alllourd' hui en Angleterre . C'ell

alllrs que l'éloquence débarraOée de toute comrainte

&

de toutes regles, produit Ces plus granas mirades .

C'ea alors Qu'on éprouve la vérité de ce paflage de

Q u!ntilien,

lib._

I/fl.

cap.

X.

P eéluI .ji 'luod diferto!

faCtt

1

(5

'ViI

menti¡;

ideoq tte

impt>rieis quoque ,

ji

mo–

do jlmt aliq1/o affeélll concitati, verba non defime.

Ce

paOage d'lln

(j

grand maltre Cerviroit

a

confi rmer tout

ce que nous avons dit dans ce t an ide Cur

I'¡¡oc"tion

con –

!idérée par rappon

a

I' él oquence, fi des vérités aum

IOcon teaables avoiem beroi u d'aulOrité.

N ous croyons qu'on nous f:1ura gré a cene occa–

~on,

de fixe r la vraie lignificarion du mo r

difereltJ :

JI ne répond cen aine men r pas

a

ce que nous appellon

en

fran~ois

diJert;

M . Diderot lla tres-bie n prouvé

au

mol

PIS

E R T,

par le palfage m eme que nous venons

de clter ,

&

par la défi nition exaéte de ce que nous en–

tendons par

diJert.

On peut y joindre ce paITage d'Hora–

~~ ,

ep,fi.

l .

verJ. xj x _FIl!&lmdi ca¡¡cel quem non ¡edre

eXert""'.!

qu'aOu~ém~m

on ne traduira

poin~

aillfi,

'lttel

les

L

lll .'

'fU!

le Vtn n a paJ rend" dijert! D ifertuI

chez

11

anns hgnifioit toOjours ou prerque toOJours, ce que

fe~us

Ónlel\dollS par

élo'fltent ,

c'ea-a-dire celui qui poC–

qut

pa~ns

un

Couver~in

degré le talem de la parok,

&

téreITer ce

1~lent

fal t frapper , émouvoir, anendrir , in–

dialoall~s

p;r ulder.

Dife rti eji,

dit Cicéron dans

Ces

h

e

oratore li

1

I

-

.

p erJuadere p

1Ji

D'- V.

.

cap.

XXX] .

lit orattOne

lem de

per(~a~" ;fert"~

e(l donc celui qui a le ta–

fede ce que

Ic~raPa:

le dlCCours, c'ca- a-dire , qui poC-

.

nClens app

1\ .

I

.

11

pellolen t

el0'l"enJ

celui

.

~

.Olent

e 0'lt/entla

.

s ap-

_rttlI

la connoltfal1c

~UI

jOlgm,it

a

la qualité de

di–

e e 1<\ phllofophic

&

de~

lois ;

,.

ELO'

ce

qui formoit (elon eux le parfait orateur.

Si id,m

homo ,

dit

a

celle occafion M. Ge Coer dans Con

The–

fa"niI lingu", latin'"

,

difutUI eji

&

doéluI

&

fa–

;

i.nI

, iI dem,}m elo'fr,enI .

Dans le

1.

liv. de oratore

C icér<;>n fait

di~e

á

IVf arc Antoin:

I'oral~ur:

elo'{uente;'

VOCtl'VI,

'1'"

mlrabtll1u

&

magnificenlluI augere pojlet

at'l'/e ornare

'1',aI

vellee, O

M N E S

~V

E O M N IV M 'l\,E-

7I.... V M

~Vv.E..A D

D/CEND1JM PE.'l\,T IN E7I....ENT FON_

TE S ..ANIMO .A C MEM07l..../..A CONT J NE7I....ET .

Qu'on liCe le commencement du traité de Cicéron in–

titulé

Oraeor,

on verra qu 'il appelloit

diferú ,

les ora–

teurs qui avoient

el0'l"entiam' popularem,

ou comme iI

I'appelle encore,

el0'l"entiam f arenfem, ornatam verbis

atqt/e fenteneiiI fine doélrina,

c'elt-a-dire le talem com–

plet de la parale, mais dea itué de la profondeur du Ca–

voir

&

de la philoCophie:

dan~

un autre endroit du mé–

m~

ouvrage, C icéron pour relever le m érite de l' a–

~Ion,

dit qu'elle a fait réumr deS orateurs Cans talent.

tnfantes,

&

que des mateurs éloquens,

di(erli,

n'om

pOlllt réuffi Caos elle; parce que, ajoOre - t -

iI

lOut de

Cu ite,

elo,/t«ntia fine aélio»e, nulla;' halc afleem fine

elo'{Mmia permagna eji.

I I ea é videm que daos ce paC–

Cag.~,

diferelu

répond

a

elo'fuentia.

JI f3m pounam

a–

vouer que dans l' endroit déJ" cité des dia logues Cur

l'orateur , olí. Cicéron fa it parler

I'vlarc

Allloin-e,

di–

(ereta

Cemble avoir a-peu-prcs la

mem~

lignification que

dijert

en fran¡;: ois:

diJertor,

dit M arc Antoine,

me co–

gno./Jc nOnnulloI fcrip/i, elo'ftlemem adh"c nemi,um .

'l"ad etlm jiattlebam diJerellm, '11/i po./Jet

Catis aCUle at:

que dilucige

aplld

.

m.edio(r~I

homineJ , ex communi 'lua–

dam homtnllm oplntone d"ere; . Io'{uent em vero, 'f"¡

mÍl'abili,}¡ , &c.

comme ci-defTus. Gicéroo cite au com–

me ncemem de ron

Orator,

ce meme mOl de l'orateur

Mar~

.Amoine :

M arCl" A ntoni"I

...

fcripjit, diJerto$

f e v ldiJIe m1lltoI

(dans le pa flage précédent il y a

non–

nUIlOI,

ce qu'il n'ea pas inutile de remarq uer),

elo–

'1,untem omnino neminem.

Mais il parolt par tout ce

qui précede daos I'eodroit cité ,

&

que nous avons rap–

pon é ci-delfus, qu e Cicéron dans ' cet endroit donne

i

diferUII

le Cens marqué plus haut. Je crois dOIJc qu'

on ne traduiroit pas exaéte ment ce dernier paflage , en

fa iCant dire

a

Marc Amoine qu'

iI

avoit

\,0

bien des

hommes diferls ,

&

aucun d'éloqueot; mais qu'on doit

traduire ,

dtt moinI en

<el

endroit ,

qu'i1 avoit va beau–

coup d'homroes doü és du talent de la paro le ,

&

aocun

de I'éloq ueoce parfaite,

O

MN/NO .

Daos le palfage

précédem au contraire,

00

peut traduire, que Marc

Antoine avoit va quelques hommes

diferu ,

&

aucun

d'éloquent. Au reae on doit etre étonn é que C icéron

dans le pa(Jage de

l'Oraeor,

fu baitue

multoI

a

nonnu/-

101

qui

Ce

trouve dans l' autre paflage

ou

il fait dire

d'ailleurs

a

Marc Antoine la meme

choCe:

il Ceroble

que

m"lto!

Ceroit m ieux dans le premier palfage ,

&

nonn1l1l0I

daos le [ecood ; car iI

Y

a beaucóup plos

d'hommes diCerts, c'ea-a-dire

dijerei

dans le premier

Cens, 'lu'il n'y eo a qu'on puifle appeller

diferti

dans

le íecond ;

or

Marc Antoine, Cuivam le prem ier palTa–

ge, ne connoilfoit qu'un petit nombre d'hommes

difer&¡,

:i

plus fon e rai Con n'en connoilfoit-il qu'un tres - pelit

nombre de la Ceconde efpece. Pourquoi donc-cen e di–

Cparate dans les deux paITages? Caos doute

ml"toI

daos

le recond ne fig nifie pas un grand nombre abrolumenr,

mais Ceulement un grand nombre par oppotition

i\

"e–

m inem,

c'e(l-a-dire quelques- uns, ou

nonnHlloI.

Apres cene diCcuffion Cur le vrai Cens du mot

difer–

tlU,

diCcuffion qui nous parolt mériter l'auenlÍon des

Icél'eurs ,

&

qui appartient

a

l'anicJe que nou s traitans ,

Elonnons en peu de mots d'aprcs les grands maltres

&

d'aprcs nos propres rétlex ions , les principales regles de

l'

élQctttion

orataire.

L a clarté, qui ea la loi fondamenu le du diCcour¡

oratoire ,

&

en général de quelque diCcours que ce: Coit ,

con li(le n0I1-1eulemellt

a

Ce

faire emend re, mais

a

Ce

fai re entendre Cans peine . On y parviem par deux mo–

yens ; en men an t les idées chacune

iI

Ca place dans

I'ordre naturel,

&

en exprimant nenement chacuoe de

ces iMes. Les idées Cerollt exprimées facilemellt

&

nenemem, en évitant les, taurs ambigus, les phraCes

trop longues, uop chargées d'idées incideotes

&

acceC–

[oires 11

I'idée principale , les tours épigrammatit!)ues ,

dont la multitude ne peO! Centir la finetfe; car I'o rateur

doit Ce Couvenir qu'il

p~rie

pour la multitude . N otre

langue par le défaut de déclinaiCons

&

de conjugaiCoos ,

par les équivoques fréq uentes des

i/s,

des

tI/e>,

des

'llti,

des

'lile,

des

fon

,

fa, fes,

&

de beaucoup d' au–

tres IllOtS ,

ca

plus Cujelte que les langues anciennes

a

I'amb iguit~

des pora[es

&

des

tour~ .

On doit donc y

etre