ELO
rabIe, felon que les ellipCes que , les planétes décrivetlt ,
s'éloignent plus ou moios d'erre des cereles; ainfi elle
eft moindre dans V énus que dans l\1ercure , dom l'or–
bire eft fon el/ipriq ue.
C 'cft Cur- rour dans les mou vemens de Vénus & de
l\1ercure qu'on a égard au x
¡¡"'gationI .
M ercure en
dans
fa
plus grande
",ongation,
lorCque la ligue menée
de la Terre
a
M ercure, eft tangcll te de l'orbite de cetre
planete ; car il eft facile de s'almrer q ue l'arc compr is
eorre le lieu de Mercure & le lieu du SOleil , c'eft-a–
d ire I'angle compris entre les lignes menées de la Terre
:lL1
Soleil & de la Terre
a
M ercure, eft alors le plu s
graod qu'i l eft po ffi ble : il en eft de m ett1e de
V
énus .
O r CuppoCanr que ces planeres , aill li que la T crre , dé–
crivem des cereles aurour du So leil, & qu'oll conlloilfe
le rappon des rayons de leurs orbires , il en faci le de
rirer de-ll l'angle de leur plus g rande
élo¡;g ation;
car
cC! angle pour M ercure eft I'angle au Commet d'u o
triangle reaangle, dont l'hypothénuCe eft
la
dinance de
la Terre au Soleil,
&
dom la baCe eft la diflance de
Mercure au So leil, ou le rayon de Con orbite: & pour
V
éDUS, c'eft I'angle du fommer d'un triaogle reébngle ,
donr I'hyporhénu[e eft la m eme que celle du précédenr ,
&
dom la baCe eft le rayon de l'orbire de V énus. On
prend ici les trian¡;l.s pour reaang les, quoiqu'ils ue le
foient qu' a-peu-pres , & que m eme ils s'en éloignen r af–
fez feDtiblemem pour Mercure.
Voyez les In/lis. aftro-
110m.
A l'exception de V énus & de M ercure,
l'élongatio"
de toutes les aurres planeres, par rapporr au Soleil , peur
aller jufqu'iI 180 d ; ce qui eft é videnr, puifque la Terre
en eotre ces plaoetes & le Soleil .
L a plus graode
¡¡ongation
de V énus eft de 4j"d, &
la plus g rande
Ilongatton
de M ercure de 'jod ; c'eft-a–
dire que la premiere de ces planeres ne s'éloigne jamais
du Soleil de plus de 4j"d, ou u'eo eft jamais vile plus
diflnore que de ce nombre de deg rés , & que l'autre ne
s'en éloig ne jamais plus que de 30d ; c'eft ce qoi fair
q ue Mercure eft
fi
rarement vifible, & qu'il fe perd
d'ordioaire dans la lumiere du So leil .
Voy .
M
E R C U –
RE
&
V
J!' N US.
Q uelque s auteurs [e [ont ferv is auffi du terme
d'élon–
g atio",
pour marquer la différence dl\ mouvemenr en–
tre deux planetes, I'une plus rapide ,
&.
l'autre plus len–
.te , ou la quaotiré d'eCpace dont l'une devance l'autre .
L e mouvemeot de la Lune par rapport au Soleil, ou
l'arc com pris emre la Lune & le Soleil, s'appelle
N–
longation de la Ltme. au S.olei!;
cependant les anrono–
m es modernes [e fervent pre[que roOjours en ce cas du
m or
diftance . V oyez les arto
L
u
N E
&
S
o
L E 1 L •
On dit auffi
élongation ditlrne, Ilongation h. raire,
&c.
A ngle d' ¿¡ongation,
ou
angle
,¡
la <rerre,
c' eft la
dilférence entre le vrai lieu du Soleil & le lieu géo–
cemrique d'uoe planete; rel eft l'ang le
ETR (P lan–
che, d'Aftron. fig.
26.)
compris entre le lieu
E
du So–
leil, & le lieu géoceotriquc
R
de la planete.
V oye>:.
GO E CJ!NTRIQUE,
&c.
(O)
E
L
o
N G A T lO N ,
terrne de Chirurgie ;
c'eft l'al–
longemenr d' une parrie, cauCé par le gonRement des
cartilages qui encroOrenr les reres & les cavirés des os,
ou par un amas d'hnmeurs dans la caviré aniculaire qui
eochHre la rere de
1'05.
L'é/ongation
eft une eCpece
de luxaríon imparfaire . M . Petit le chirurgien a parlé
dans les
mémoires de I'acadimie royale del Sciences ,
d'une luxarion qui fe Cair peu-a-peu, & long-rems apres
J'aBion de la caufe exrerne. Cela arrive principalemenr
10rfqu'a l' o ccarion d'un coup ou d'une chOre, il
Y
:1
eu une percuffion dans la caviré , par la tétc de l'os
m eme . L'engorgemem des cartilages e(t un effcr or–
dinaire de la contufioo qu'ils onr foufferte .
11
ya auffi
des cauCes in remes du déplacemem de I'os. H ippocra–
te
(aphor. Ix. (ea .
6.)
dit qu' il arrive par le rel3che–
m eot des ligamens
a
la fu ile des douleurs fciatiques ;
& il recommaode l'applicarion du caurere aauel , pour
con[umer l'humidité fuper ft ue qui abreuve les ligamens ,
afin de les rétablir dans lenr re(fort [latu re! . L e fe u
en un des meilleurs moyens que l'art pui(fe employer
pour forrifi er & corroborer les parties; mais c'eft un
remede exrreme, auquel o n De doir avoir recours qu'
apres avoir recoonu l' inurilité des douches , des fo–
mentario"" de I'application des fachets fai ts avec des
rnédicamens qui peuvenr avoir la 'vertu de remettre les
parties dans lellr
éra~
oarurel .
(T)
. E Lq QUE N
CE,
f. f.
(B elles-Let.tres. ) L'.ar–
tJC~e
fu tvant nous a été envoy i par M .
de V oltalre ,
'lU t , en contribuant par fon travail " la perfeaion de
f
Eneyclopédie , veut bien donner
,¡
t OIU les f..<I1S de
T ome V .
ELO
443
L ettres cit oyem , I'exemple du v éritable intérét 'T,,'ill
doive1ft prendre
A
cet
owvroge .
D anJ la lettre qtt'il
nOl/.l a f ait
¡'honncur de
nOrtI
é"" ¡re
ti
ce
rujet ,
ji
a
la modefli e d,e í1e donner cet art ic/e que commc ttne
fimp le e{1"ij{e ; mais ce '1ui n'eJI regardé 'Tlft comme
tme ef'll/ij{e par
ti"
g rana maitre, eJI ,m tableau pré–
<Ímx pu,,, les autres . N o,u expof ons done au p"b/ic
cet ex cellent morceau , tel '1fte nous /'avom
ref ll
de
f on i/l,,(1ra alltetlr: y pourrtons-nous t otu ber f ans
1,,;
faire turt
?
L'Elu,!"e" ce ,
dir M. de V olraire, eft née avan t les
reg les de la Rhétorique, comme les langues fe fone
fo rm ées avanr
la
Grammaire. La nature rend les hom–
mes éloquens dans les g rands imérets & dans les g ran–
des paffions . Quiconque en vivement émO , . voir les
choCes d'un autre reil que les aurres hommes. T oue
eít
pour lui objet de comparaiCon rapide , & de mé–
taphore: f.1ns qu'il y prenne garde il anime tour ,
&
faie
pa(Jer dans ceux qui l'écourenr, une partie de Con en–
rhou(iaCme . Un philofoph c rres-éclairé a remarqué que
le peuple m eme s'exprime par des figures; que rien
n'eH plus commun , plus narurel que les tours qu'o n
appelle
t,.opes .
A infi dans toures les langues le creur
brille , le couragc s'allome,
l.esyeux é tince llenr, l'eCprie
eft accablé: il fe parrage , il s'épuife: le fang fe glace ,
la tere fe renver[e: on eft enllé d'orgueil, enyvré de
vengeance. L a nature fe peint par-rour dans ces ima–
ge~
forres devenues ordiuaires.
C'eft elle donr l'inflina eDfeigue
a
prendre
d'~bord
un air, un ton modene avec ceu x donr on a be[oio.
L'env ie narurelle de captiver fes juges
&
Ces mail r
7
s ,
le recueillemenr de l'ame profo ndémem frappée , qUI fe
prépare :\ déployer les fentimem qui la prelfenr, [om
les prem iers maitres de 1'3rt .
C 'eft ceu e m eme oatu re qui infpire quelquefois des
déburs vifs & animés ; une forre paffi on, un danger pref–
f.1n t, appellenr tout-d'un:coup I'imagination : ain!i un ca–
pitaine des premiers califes voyanr fu ir les Muful mans ,
s'écria :
O"
cOllre>:.-vo,u ?
ce
n'eft paI
1"
,!"e f ont les
ennemis . On VOtlS a dit 'Ttle le calif e eft t ué : eh!
,!,,'
importe '1I/'il f oit au nombre des v ivans O" des rnortI ?
D iett eft v ivant
&
vottJ regarde : marchez .
L a nature fair done
I'él0'lttenre ;
&
fi
on a dir que
les poc res nailfenr & que les orareurs fe formen t,
0 0
1':\
dir quand
1'llo,!'lCnce
a
éré forcée d'étudier les lo is ,
le génie des j uges , & la rnérhode du rems.
L es préceptes fOn! toOjours venus apres l'art . T irias
fur le premil!r qui recueil lit les lois de
l'él0'l!..nce
done
la Ilarure donne les premieres regles .
PIaron dit enCuite dans fon
GorgiaI,
qu' un orareur
doir avoir la fubtilité des dia lea icieDs , la Ccience des
philoCophes , la dia ion prefque des pocres , la voix
&
les geftes des plus grands aa eurs.
A rift ote fir voir enCuire que la vérirable philofophie
en le g uide Cecrer de I'efprit dans rous les arrs .
11
c reu–
[a les ta urces
d~ l'é~0'ltJeneo
dans fon livre
de la R hé–
tori'llIe ;
il tie voir que la
d
ialea ique eft le fondement
de I'art de perfuader, & qu'4tre éloquenr c'eft fav oir
prouver .
11
din ingua les trois genres , le délibérarif, le dérnon–
aratif, & le judiciaire. D ans le délibérarif il s'agir d'ex –
horter ceux qoi déliberenr , a prendre un parti [ur la
guerre & fur la paix , fu r
I 'a~ m inifi rarion
publique ,
&c.
dans le démon(tratif, de fa ire voir ce qui en digne
d,. loüange ou de bl:'i me ; dans la j udiciaire , de per–
fu ader, d'abfoudre ou de condamner,
&c.
On fem
nU'cz
que
c~s
rrois genres renrren.r fouv cne l' UD dans
I'autre .
.
11 rraite e nfuire des paffions & des mocurs que tout
mareur doir cooooitre.
11
examine quelks preoves on doir employer daos ces
trois genres
d' éloqtlCnce .
Enfi;, il traite
11
fo nd de l'é–
locution íaos laquelle rout
l an~uir ;
il recommande les
méraphores pour vO qu'ell cs fOleO! j ufles & nobles;
il
ex ige fur-tou t la convenance·, In bienCéance . Tous fes
pré.ceptes reCpireO! la junelfe éclairée d' un philofophe,
&
la politelfe:; d'un
A
thénien ;
&
en dOfloanr les regles
de
l'éJu'Tuence ,
il
-eft éloquent avec fimpliciré.
11 eft
11
remarquer que la Grece fut la fcule con–
rrée de la rerre o u I'on connl'tr alors les lois de
I'élo–
'1uence ,
parce
q u~
c'él,Oir la feuL<: ou la vérirable
élo–
'11te",e
exin ar.
L
arr groffier é.tOlr chez rous les hom–
mes; des rraits fublimes om échappé par-roO[
a
la Ila–
ture dans. rous les rems: mais remuer les efprirs de 10U–
te une nation polie , plaire , con vaiocre & toucher a la
fois , cela ne fur donné qu'au x Grecs . L es Orieoraux:
étoienr pref'lue rous erclaves : c'eft un caraétere de la.
Kk k
2.
fer-
•