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448

EMA

f.ai

! , vous aurez un bel

imai/

verd

a

pouvoir

~tre

mis

[ur ror,

ti

l'

di '

A tltre Imail verd ,

Prenez IX

Iv ~es

e a matlere ,

commune des

émaux,

ajoulez'y trOIS onces de ferret

o'Erpagne,

&

quaraote· huit graios ,de fafran de Mars ,

le lOut bien broyé; mettez ce m elange dans un pot

'IIernilfé

a

¡'ordinaire,

pur~óez-I~

en l'é tcignal1 t dans

J'eau; apres I:exlinélion, fal tes fondre derech,ef ,

,

Atttre émotl vad"

Melte?, au feu quatre Itvrcs d

1-

moil

faites fondre,

&

purifiez

a

I'ordinaire; failes fon–

dre cterechef ; ajoule?

a

lrois reprifes la poudre

fu~

van

le

compofée de deux onees

d'",s ufltlm

&

de <lua–

ranle-huit graios de fafran de Mars, le tout bien pul–

vérifé

&

bien m clangé ,

Faire ' .m imai¡ noir ,

Prenez quatre livres de la ma–

liere commune des

Imal/x;

de fafre

&

de magnélic de

Piémont) de chacun dell'x a tices: meucz ce melange

:1U

fourneau dans un pot vern iífé , afin qu'il fe purióe,

Prenez le pot plus grand qu'il ne le faudroit) eu égard

a

la quantité des matieres, afin qu'elJes puilfent fe gon–

tler fans fe répandre ; é reignez ,dans I'eau, remelrez au

feu, formez des

g~teaux ,

Atltre Imail l1oir ,

Prenez de la fritte

d'émail,

Ii¡

livres ; du fafre, du fafran de Mars fait au vinaigre,

&

du ferrer d'Efpagne) de chacun deux onces : mell el le

m~langc

dans un pot vernilfé)

&

achevez le procédé

comme les précédens,

A I/tr< Imail "oir,

Prenez de la m atiere communc

des

Imaux ,

qualre Iivres; de tartre rouge ) quatre o'n–

ces; de magnélie de Piémon,! pré parée, deux onces :

réd uifez le 10Ut en une poudre finc , M elez bien cet–

rre poudre

a

la malicre commune des

,mal/X,

met–

tez le melange dans un pot veroirJé, de m aniere qu'il

refie une panie du pot vuide)

eSe

achevez le proeédé

comme les précédcns,

Faire un Imail purpurin ,

Prenez de feitte d'

Imai/

q uatre livres ) de magnélie deux onces; mellez le m e–

lange au feu dans

UD

pot, done il rerle UDe grande par–

tie vuide ,

Kunckel obferve qu e la dofe de deux onces de ma–

gn élie fur qualre livres de fri tte efi fone ,

&

que la

couleur pourra venir foncée; mais il ajou te q u'i1 ert

prefqu'im pomb le de rien preterire d'exaél fur les do–

fes, parce qlle la .qualilé des maderes ) la nature des

cou leurs,

&

les accidens du feu, occalionDent

de

g ran–

des variétés ,

A tttre Im" il purp",in,

Prenez de la matiere com-

• m uoe des

,maux ,

lix li vres; de magnélie ) trois on–

ces; d'écail es de cuivre calcinées par trois fois ,

fix

onces : mék z e xaélement, réduifez en poudre )

&

pro–

cédez comme ci-deífus ,

L e Cueces de ce procédé dépend furtout de la qua–

lité de la magttéfi e ,

&

de la conduirc du feu , Trap de

feu elface les coukurs ;

&

moins la magnélie a de q ua–

lité) plus il en faut augmelller la dofe,

F"ire

.m

émail jaune ,

Prenez de la madere commu–

ne de

I'imail ,

(ix livres; de tartre trois onces) de ma-

' gnéfie foixattte

&

douze grains: melez

&

incorporez

bien ces matieres avec celle de l'

Imail;

&

procédan t

comme ci-delTus, vous aure? un

¿mail

Jaune bon pour

l es métauI,

a

I'excepdon de I'or,

¡\

moios qu'on ne

Je fOlllienne par d'autreS couleurs,

K unckel avelllit que,

Ii

on laiífe trap long-tems au

feu) le jaune s'en ira; qu'i l ne faut pas pour cette cou–

leur

un tartre pur

&

blanc, mais un tanre fale

&

grof–

fier;

&

que fa coutume ell d'y ajoCler un peu de celle

poudre jaune qu' on tro uve dans les vieuK chenes)

&

au défaut de eette poudre, un peu

de

charbon pilé,

Faire

.m

émail bleu,

Pre nez d'oripeau calciné deu!

onces , de fafre quarante-huit grains; réd uifez en pou–

dre, melez les poudres, répande'l-Ies dans quatre Iivres

de la matiere commune des

éma ftx)

&

achevez com–

me ci-ddTus , '

Faire

1m

¡mail v iu/et,

Prenez de

la

matiere commu–

ne, des

Imaux

fix livres, de magnélie

d~ux

onces, d'é–

call}es de cuivre calcinées par trois fois quarante - huit

grams )

&

achevez comme ci-delTus,

Kunc,ktl dil fu r les deu. derniers

,mattx)

qu'ils don–

nel~1

I'''gue-marine; il prefcril le fafre feul po ur le bleu,

&,

1\

V~Ut <¡u'~m

y aJ o file un peu de magnélie pour le

v lolet , ,mals

11

fe rétraéle enfuite; il approuve les deu!

proc~dés

de

N cri:

il aJoule feulement qu'il importe pour

c,es

e~x

écouleurs de retirer c u feu

a

propos; obCerva–

Il0C

g

?

rale

p~ur

InUles les au tres couleurs,

fc

es

emattx

Vlennent de Venife ou de H o llande ' ils

om en peltlS pains I

d d'''-'

'

d"

'

p alS e 11I érenles <>randeurs , lis

om or malrement quatre pouces de diamgtre,

&

quatre

EM~A.

a

cinq liglles d'épaiífeur , Chaque pain porte empreinte

la marque de I',ouvrier : celle empreinte fe donne avee

un gros poinc;on ; c'efi o u un no m de Jefos, oo. un fo–

leil, ou un fphynx , o u ulle fireoe, ou un finge)

&<.

JI.

L'art de peindre fllr ¡'Imoi/ ,

L'art

~'émailltr

fur

la terre ell ancien,

11 Y

avoit au tems de Porfenna roí

des Tofcans, des vafes émaillés de diftéremes figu res,

Cet art, apres avoir élé long-tems brut) tit tout- a-coup

des progres furpren ans

3

Faenla

&

.l

Ca fiel -Durante ,

dan s le duché d'U rbin , M iehel Ange

&

Raphael fio–

rilToient alors: aum les fig ures, qu'on remarque fur les

vafes qU'oll émailloit) fonl-elles infioiment plus frappan–

tes par le delfeill, que par le coloris , Celte efpece de

peinture étoit cncore loin de ce qu'elle devoit devenir

un jo ur; on n'y employoit que le blanc

&

le noir, avec

quelques teintes legeres de cacoation au vifage.

&

a

d'au–

tres parties: tels fom les

émaux

qu'on appelle

de Li–

moges,

Les pieces . qu'o n faifoit fous Franc;ois

1.

fOllt

tres-peu

d~

chore,

fi

on ne les efiime que par la ma–

niere dont elles font coloriées , Tous les

Imallx

dont

on fe fcrvoit , talH fur I'or que fur le cuivre ) étoient

clairs

&

rranfparens, On couchoit feulemem quelque–

fois des

Imaux

épais, fé parément

&

a

plat, comme on

le praliqueroit eneore aUJourd'hui

fi

I'on fe propofoit de

form er un relief. Quant

a

celle peinture dont nous nous

propo fons de traiter, qui conlille

a

,exécuter avec des

coule urs m élalliques) auxquelles on a dODné leurs fon–

dans, t0utes fortes de fujets) fur une plaque d'or ou

de cu ivre' qll'on a émaillée

&

quelquefois con tre-émail–

lée , elle éto it enticrement ignorée,

On cn allribue I'invendon aux Fral'c;ois, L ' opinioll

générale efi qu'ils ont les premiers exécuté fur I'or des

portraits aum beaux ) aum fio is )

&

aum vivans que s'ils

avoient été pcin ts ou

a

¡'huile o u en mignature , lis oot

m eme tcnté des fujets d'hifioire, qui ont au m oins cet

avantage que l'écIat en ert inaltérable,

L'u fage en fue d'abord cODfacré au bijou , Les Bi–

joutiers en firent des Heurs

&

de la mofal'que ou

1'01'1

voyoit des couleurs brillal1lcs, employées contre tOules

les regles de I'art ) captiver les yeux par le feul char–

m e de leur éclat ,

La conlloi lrance de la maoreuvre produilit une forte

d'émlllation,

q~i,

pour elre alfez ordinaire, n'en efi pas

moins précieufe ; ce fut de lirer un meillcur parti des

diflicultés qu'on avoil furmontées , en produiCant des ou–

Vlages plus rai fonnables

&

plus parfaits, Quand il n'y

eut plus de m érile

a

émailler purement

&

llmplemellt,

on foo gea

a

peindre en

Imail;

jes Jouailliers, fe tiren t

peintres, d'abord copifies des onvrages des aUlres) en–

fuile imitateurs de la nature ,

Ce fUl en

1632.

qu'un orfévre de CMeeaudun) qui

entendoit tres-bien I'art d'employcr les

Imaux

clairs

&

tranfparens) fe mit

a

chereher l'autre peioture) qu'on ap–

pellera plus exaélemel1l

peinltta ji,r /'Imoil

qu'en

émail;

&

iI

parv im

11

trouver des couleurs, qui s'appliquoient

fur uo fond émaillé d' une feule couleur)

&

fe parfon–

doient au feu,

11

cut pour difciple un nommé

Griba–

lin

:

ces deux peintres communiquerellt leur fecret

a

d'aulres artifies qui le perfeélionnerent)

&

qui pouífe–

rent la peinture en

l mail

jufqu'au point ou nous la pof–

fédons aujourd'hui, L ' orfév re de ChAteaudun s' appel–

loit

'Jean 'I'otttin ,

L e premier qu i fe di(lingua entre ces arti(les, fut I'or–

févre Dubié qui logeoit aux galeries du louvre, Peu de

tems apres Du bié , parllt Morliere:

iI

écolI d'Orléans,

11

travailloie

a

Blois,

JI

boroa fon talent

11

émailler des

bagues

&

des bOlles de montee, Ce fut lui qui forma

Roben Vouquer de Blois , qui I'emporta fur fes prédé–

ceífeurs par la beaueé des couleurs qu'il emplo ya,

&

par

la connoiífnnce qu 'il eut du deífein, Vouquer mourut

en

1670,

Pierre C hartier de B lois lui fuccéda ,

&

pei–

gnit des fl eurs avec quelque fucces,

La durée de la peinture en

Imai¡,

fon lufire penna–

nem) la vivacité de fes couleurs )

13

mirent alors en

grand crédit : on lui donna fur la peinture en m ignature

une préférence, qu'elle efit fans doute conferv ée, fan s

les cOl1noilTnnces qu'elle fuppofe, la patieoce qu'elle exi–

ge, les accidens du feu qu'o n ne peut pré voir,

&

la

longueu r du travai l auquel

iI

faut s'aITujettir , Ces rai–

fa ns fonl fi fortes , qu'on peut aíTurer Cans craindre de

fe tromper , qu'il y aura touJours un tres-petit nombre

de g rands peintres en

émail;

que les beaux o uvrages qui

fe ferom en ce genre ferom toujours tres-rares

&

treS–

précieux,

&

que cette peinture fera long tems encare

fur le point de fe perdre; parce que la recherche des

couleurs prenant un tem s infini

a

ceu x qni s'en occu–

pent,

&

les fucces ne s'obtenant que

p~r

des expérien-

ces