EMA
4-5
2
-(Eillets,
&
qu'ils
J
foicllI découverts, ,bouehet.-les avee
un gr3in
d'émail,
&
repa(fe~
votre ,plece
a~1
feu, pour
la repolir , S' il en paroit qUI ne fOlent
'pOlO!
per
7
és,
f: '[
s-y un trOU :lvec ulle onglerte ou bunn : remp)¡(fez
al
~
u de maniere que
I'lmail
forme au-ddfus un peu
~~é
~f.le~ce,
&
rerneHez au feu; l'éminence venam a
s'alfailJer par le feu, la furface de votre plaque fera pla-
ne
&
égale,
, , '
LorCque la piece ou plaque elt préparée, II s aglt de
la peindrc,
11
fam d'abord fe pouryoir de eouleurs.
La préparation de ces couleurs ell un fecret; cepen-
, dant nous avons quelqu'eCpérance de pouvoir la don–
ner
a
l'artúle
POR
e
I!
LA I N E ,
Voye2:. ut art,de.
1I
faudroit tacher d' avoir fes couleurs broyées au point
qu'elles ne fe Cemem poin t inégales Cous !a
mole.He,de les ayoir en poudre, de la couleur qu elles vlen–
ara D! apres ayoir été parfondues, telles que, quoiqu'
elles ayen!, é[é
coue.hée~
fon épais, e,lles ne
ero(j~en.t
point, ne plquem pOlOt
1
Imatl,
ou ne
~
enfoncent P?lIlt,
apres plulíeurs feuI, au-delfous du OIveau ,de la pleee,
Les plus dures a
Ce
parfondre palIent pour les m eil–
leures' mais
fi
on pouvoit ,les accorder toutes d' un
fondan't qui en rendit le parfond égal, il faut convenir
que l'aniae en travailleroit avec beaucoup plus de fa–
cili[é: c'ea-U un des points de perfeétion qqe eeux qui
s'occupem de la prépara[ion des couleurs pour
rlmai/,
devroiem fe propoCer,
11
faut avoir grand foin, fur–
tour dans les commencemens, de tenir regillre de leurs
quaIí[~s ,
afin de s'en fervir avec quelque fUre[é;
il
Y
aura beaucoup
a
gagner
a
faire des notes de tous les
m élanges qu'on en aura elfayés,
11
faut [enir fes couleurs
renfermées eans de petites boltes de boüis q ui foient
étiquetées
&
numérotées ,
Pour s'armrer des quaJi[és de fes eouleurs, on aura
de perites plaqlles
d'lmail '
qu'
00
appe! le
¡nvcntaires:
on y exécutera au pinceau
d~s
[raits larges comme des
leutilles; on numérotera ces Iraits,
&
I'on mema l'in–
ventaire au feu, Si
1'00
a obCervé de coucher d'abord
la couleur égale
&
legere,
&
de repa{fer enCuite fur
ceue premiere couche de la couleur qui tafIe des épaiC–
feurs inégales; ces io égali[és dé[erm inerotll au fortir du
feu la foib1elfe, la forcc
&
les nuances,
C'ell ainri que le peintre en
émail
formera fa palel–
te; ainli la palene d'un émailleur ea, pour ainlí dire,
une fuile plus ou moins conlidérable
d'~llais
numéro–
tés fUf des inventaires, auxquels il a recou[s felon le
beCoin , JI ell évidem que plus
iI
a de ces elfais d'u–
ne
m~me
couleur
&
de coulcurs diverfes, plus il com–
plete Ca palene;
&
ces elfais fom ou de couleurs pu–
res
&
primitives, ou de couleurs réCuhames du m/:–
lange de plulieurs autres. Celles-ci Ce formenl pour I'é–
mail,
comme pour tout au[re gence de peimure: avec
ceue dilférence que dans les autres genees de peinture les
teimes reflem telles que I'aniae les aura appliquées; au
lieu que dans la peinture en
bnail,
le feu les altérant plus
ou moíns d'une infioi[é de manieres dilféremes, il faut
que l'émaiJIeur en peignanl ait la mémoire préCeme de
tous ces elfe!s; Cans cela il lui arrivera de faire une teime
pour une autee,
&
quelquefois de ne pouvoir plus recou–
vrer la teinte qu'il aura fai[e. Le peintre en
émail
a,
pour ainri dire, deux palertes, I'une fous les yeux,
&
I'au[re daos l'efpril;
&
il faut qu'il foit auemif
á
chaque
éoup de pinceau de les conformer entr'elles; ce qui lui
feroit tres-difficile, ou peur-etre irnpoffible,
fi,
quand il a
eommencé un ouvrage, il interrompoit foo rravail peo–
daD! quelque tems eoolidérable,
1I
oe fe fouviendroit
plus de la maniere dom
iJ
auroit compofé fes leimes,
&
il feroil expoCé
a
placer achaque inllanl ou les u–
oes fur les autres, ou les unes a c6té des aUlres, des
couleurs qui ne fOD! point failes ' pour aller enfemble,
Qu'on juge par-li cambien
iI
ea difficile de mellre d'ac –
cord un morceau de peinture en
Imail,
pour peu qu'
il
foit conridérable, Le mérile de I'accord dans un mor–
~eau,
peul c[re femi prefque par tOUI le monde; mais
]1
n'y a que ceux qui fom initiés dans I'art, qui puif–
fem apprécier tout le mérite de I'artilte,
1
Quand, on a fes couleurs,
iI
fam fe procurer de I'hui–
e c(felltlelle de lavande,
&
tacher de I'avoir non a–
dUltérée; quand
00
l'a fait engrailfer' pour eet effet
f n hen met dans un gobelet dom le
f~nd
foit large,
i
da
~rteur
de
dc~x
doigts; on le eouvre d'uoe gaze en
l
'~u
e '1&
011
1
ex
paCe au foleil jufqu'a ce qu'en in-
e lOant e gobelet
'
' '
mOl'ns de
e
-1' é on s
apper~ol
ve qu'elle eoule avec
.acl It
&
q '11
"1
I
ti
'd'
é
naturelle de l'h '1' d' .u e e n alt p us que a UI It
UI e ohve' le t
"1 1 '
f:
s'engrai{fer
ea
plus
' '
ems qu I UI 3Ut pour
O .
ou,moms long Celon la faifon,
n aura uo gros pmceau
a
l'ordinaire qui oe ferve
EMA
qu'ii préodre de cclte huile, pour peindre, on en- fe–
ra faire avec du poil de queues
d'he~mine;
ce foot les
meiÚeurs, en cc qu' ils fe \'uident facilemcnt de la
couleur
&
de I'hoile dont ils font chargés quand on
a
peint.
-
,
1I faot avoir un morceau de eryaal de rache, on
d'agate; que ce cryaal Coit un peu areondi par les bords ;
c'efl U-de{fus qu'oo croyera
&
d¿layera fes couleurs:
00
les broyera
&
délayera jufqu'a ce qu'elles fanent
fous la m olettc la meme fenfation douce que l'hllile-
rneme.
.
JI
faut avoir poor palelte ·un _verre ou eryaal qu'on
tiem pofé fur un papier blanc.;
00
portera les cou leurs
broyées fur ce morceau de "erre ou de cryaal;
&
le
papier ,planc fervira
:i
les faire paroltre,
a
l'ceil telles qu'
elles font,
Si l'on vouloit faire fervir des couleurs brQyées du
jour 3U Icndemain, on auroi[ une boile de la forme
de la pale[[e; on eoleroit un papicr fur le hau[ dc:t la
bolte; ce papier foOtiendroit la pale[te qu'on couvriroit
du couver cle meme de la bolle; car la palene ne por–
lant que fur les bords de la boi[e, elle n' emJ1eche–
roit poim que le couvercJe ne Ce pOt metlre, Mais il
arrivera que le lendemaio les couleurs demanderont
a
ene humeétées avec de I'huile nouvelle, celle de la
veille S'é[3m engrailfée par l'évaporation,
On commencera par teacer Con ddfein: pour cela,
on
!e
Cervira du couge de Mars
j
00
donne alors la
préfereoce
a
cette couleur, paree qu'elle.cll Icgere,
&
qu'elle o'empeche point les couleurs qu'on applique der–
fus, de produire l'effet qu'on en alteod. On deffiuera
fon morceau en elHier avec le rouge de Mars; il fam
que
ce
premier uait Coir de la plus grande correétion
poffible, parce qu'il n'y a plus
a
y
rever.ír,Le feu
peut détruire ce que !'ardae aura bien ou mal fait;
mais s'il nc dé[rllit pas, il fixe
&
les défau[s
&
les
beau[és,
IJ
en ell de celte peínture a-peu-pres ain{j que
de la frefque; il n' y en 3 poilll qui demande plus de
ferme[é dans le deffinateur,
&
il o'y a point de pein–
Ires qui Coient moins rars de leur delfein que les pd n–
Ires c:n
émail:
il ne Ceroit point difficile d'cn (rouver
la raifon dans la nature meme de la peimure
en
1-
mail;
Ces inconvéniens doivent rebuter les grands ta–
Icms,
L'artilte a
i\
c6té de lui une poele on
1'00
entre–
lient un feu douK
&
moMré fOllS la cendre;
a
lTIe–
fure qu'¡¡ travailIe, il met Con ouvrage fur une plaque
de laule perc"e de trous,
&
le fait fecher fur eeHe poe–
le: li on l'interrompl,
i\
le garantit de I'impreffion de
l'air, eo le tenam fous un eouvercle de carton.
Lorfque tout fOil delfeiu ea achcvé au couge de Mars,
i,l met Ca plaque fur un morceau de taule,
&
la [au–
le Cur uo feu doux, enCuite il colorie Con de{reio com–
me ¡¡ le juge convenable, Pour cet elfet,
iI
commeo–
ce par palfer fur l'endroit dont il s'occupe, une
tein~
le égale
&
legere , puis il fait fécher;
iI
pratique en–
fui[e fur cette [eime les ombres avee la meme cou–
leur couchée plus forte ou plus foible,
&
fait féchcr;
iI
accorde ainli tout {on morceau, obCervam feulerneot
que ceue premiere ébauche foit par-tour extrcmerneut
foible de couleur; alors foo morceau ell en érat de re–
cevoir UII premier feu.
Pour lui donner ce premier feu,
iI
faudra d' abord
l'expoCer fur la [aule pereée,
a
uo feu dOUI, dom on
augmelJlera la chaleur a meCure que I'huile s'évapore–
ra , L ' huile
ti
force de s'évaporer,
&
la pieee
a
forec
de s'échaulfcr,
iI
arrivera
11
celle-ci de Ce uoircir fur
toute fa,¡ furface; on la tieodra fur le feu juCqu'a cc
qu'elle celfe de fumer. Alors on pourea l' abandonner
fur les charbons ardens de la poele,
&
I'y lai{rer juC–
q~'a
ce que le ooir foit diffipé,
&
que les cQuleurs
fOlent revenues dans leur premier étal: c'en le momenc
de la pafIer au feu ,
Pour la pafIer au feu, on obCervera de l' emretenir
chaode; on chargera le fourneau comme nous l'avons
prefcrit plus haur; c'ef! le tems'
m~me
qu'iL meltra
a
s'allumer, qu'on employera
a
faire féeher la niece fur
la poele. Lorfqu'on aura lieu de préCumer
:l'
la cou–
leur rouge-blanehe de la mouRe qu'il fera fuffi fnmmen c
alJumé; on placera la piece
&
fa taule percée Cous la
mauRe, le plus avancées vers le fond qu'on pourea ,
On obfervera emre les charbons qui couvriront foo en–
Irée, ce qui
s'y
palfera, 1I ne (au[ pas manquer I'io–
flant ou la peil1lure fe parfood on le eonnoltra
a
un
poli qu'on veHa preodre
a
la piecc fur toute Ca furfa–
ce ; c'elt alors qu' il faudra la retirer.
Cene manceuvre efl tres-critique; elle tiem · I'artille
dans