ELL
_"'oil cO'(]tume d'aller pour le prendr': 'nvec plu s de fue–
ces
&
de mreté .
Encore ell·¡¡ bon d'indiquer ici entre trois ou qua–
tre Anticyres , "Ce que c'ell aujourd'hui que l'Anticyre
ti
(amellfe, ou tanl de poeteS affignenl
au~
fous un
10-
gemenr .
11
fauI dODC dillinguer
./Ineiey"
&
./I"ehy'–
rh, .
La
pmniere ell un Ile du golfe de Z eiton, en–
Ire
la ) anna
&
la L ivadie, d'ou I'on tiroit le plus ex.–
éelleot
t/ltbor, .
La (econde étoit une
vill~
de la L i–
vadie méridionale, fur le golfe de L épante. On ponoi!
~
CeHe
ville
l'eJ/lbore
de 1'¡le,
&
les Rbmains alloient
¡'y
prendre . C'étoit
ta
qu' nn préparoit
&
qu'on cor–
tigeoi\ ce remede de ditférentes maDieres, nous con–
nollToos mcme quelques·unes de ces
corre~ions
&
de
ces
prépariltiolls. Aétuarius rapporte celle-ci: on fai foit
nn peu maeéter dans I'eau
I~
partie fi breu(e de la
ra–
fine
d'elllbo're,
en rejcttan! la tete; enfuite on fe choit
~
I'ombte I'éeorce que l'on avoit (éparée de la petite
moelle qu'elle
r~nrerme:
on donnoit eerte ptéparation
avec des railíns fccs ou de l'o ximel, melé quelquefois
avec des graines edoriférantes, afio que ce
re~ede
fa t
plus agréablé .
.
Pllne dit aufli, qu' on m\!loit
a
A1nicyre {'
t1¡'¡~re
al'ec ulle certaim: graine qui croilToit
al\x '
env irous de
la
ville; que l'on mettoit dans du vin dou¡ une pin–
cée de
III
graine avec une obole
&
-d«mre d'
el/hbor(
¡'/~m ,
&
que
te'
remede purgeoit tou
e ¡furre
de bile .
Les anciens elUplbyeieO! l'
~/l¡bore,
non·
f~ulement
pour la bile, c'¡¡fI·iHlire la mélancholie naire
&
pour
la folie, n\ais encQre, éomme on I'a m;narqué ci·def–
fús , pollr l'hyllérifrne , la goute, I'apoplexie, I'épile–
plie,
Is
ladrerie, la l'cucoftegmatie, I'hydropilie, en un
mot pour toutes les malaclies graves de l' ame
&
du
corps.
-
Ce remede f<lt en ufage des la nailTance de la
Me–
dc:cine: 'luelquefois Hipp@€rate 1" 'faif",it prend re
iI
jeun ;
mais il l'OrdO\l\1Óit plus ordinairemel\t apres le fouper \
paree
qu~
\
(uiv~m
M.
le Clerc,
I'el/lfb'ore
melé avec
les alimens
d~ns
I'eflomac ,
y
perdoi t une partie d!l
r~
for ce i!lhlulante: dQns plúfieurs cas Hippocrate don–
no;t -le
I'h6!<.~,
¡"¡¡¡.,,, \
ce qui, felon le meme fa'
V 31l[,
étoit \lne for,te
de
.préparat,io!,
d't/U/x¡re,
qui af–
foibli lfoit fdo aéti vité violente.
Herophile, 1\.étuarius, Arété'e , Celfe , étoieO! fort
prl!V'l:nus en faveur de
&Il
relrtede; D iofcot'ide, qui en
!"Ir\e fdrt
all
lÓI\~
nous innruit pan icll liererntnt des
cél~monies
(u perrtirieufes qu' obfervoielH ceux qui le
eueil\oient en le lirant de terre .
G~ áppli~uéit -eX~érfellr\!ment
l'em bore noir
dans les
'1,\\I~tli\?s
cutltt1ées opínHl tres;
&
Galien prérend que
q\\and 'On en 1nenoit aar\s une tif\ule calleufe, il cm–
portoll la cállofiré
en
deux
0 1\
¡rois j,ours .
Cep,e'ndant m algré I'u fage que les a\lciens faifoient de
1',l/lbare ;
le~
!phls fuges medecins n' avoient cofi tum,e
de I'employer qq'avec une tres-grande pr¿caution.1\I'anl
que
de le dohne'r
au~
ad ultes memes , 'qui étoionc en
érat
'(\~
le (upponer , ils
ex ~ minoieLH
princip,alem,ent deux
chofes; I'une,
fi
la maladie
~Ioit
invélérée ; l'autre, li
les fo rces du malade le ((,O,tenoient . Lor(que
l'el/¿bor~
leur paroil'loit convrnir, ¡Is ne
¡,
adminillroient encore
<i\l 'apr~s
avoir pré¡1aré foigncufemem le malace
&
~e
remede .
lIS
prépa~oien t
le malade pe\ldant fr.'pt jours , foit pa,r
la diete, foit par des remedes miooratifs; Pline DOOS
~n
inrlruit fot t nu long. De fon tems la préparation
dL't remede,
¡¡
R eme, con linoit
a
introduire les raci–
/les
d''t!II'b&rt
noi~
-dans des rnorceaux de raifort \
&
de
les faire cuire enCemble pour difliper la
trOP
grande
fo~ce de
],~I/ébort .
Alors les uns donr.oient ces racines
adoudes par l'ébullition, les autres faifoient m&nger les
raifórtS,
&
rejettoient les .racines; d'autres enfin fail'oicm
boire au malade cene decoaioll qui purgeoit fu ffifam '
ment .
Quoique les and ens ayen( fait grand ufage de lcur
ellibore. ,
pour les maladies d,u corps
&
de I'ame ,
&
que
les plus fages l'aycnt don né tres· prudemmem, ils l'ont
Mcrit
(j
ob(curement, que nous ne reconnoilfons plus
cel¡¡l qu'ils employoient . L a defcription de Théophra '
Ile dI eo parliculier trop
ttOnqu~e
&
trop défeétueu –
fe) pour nons ferv ir
a
décou vrir
I'e/llbore
dont il par–
le. ·Nous ne retrou vons point dans aucune
de
nos e–
fpeces
d' elUbpre noi,.
celui de D iofcoride. Entin
1'0-
riental
no;r
aauel d'Anticyre, ne quadre avec aucune
des defcriptions anciennes : e'étoit cependant le leur fe–
Ion toure apparence , du moins a·t·j\ la meme violence
dans foo aél:i,?n . Tournefort, qui en a fait I'épr:uve ,
a,'oue;
'l.uetous ceUI
a
qui
il
en a
donn~ l'exrral~"
é-
ELL
431
toient
tO\lrment~
de
naufée,~,
de pefanteur d' ellomac
avec ¡¡crimenie, jointe au (oupvon de phlogoCe qui
mena~oit
la gorge
&
les
imenins: il ajoOte
encor~
qu'
ils ' avoicn¡ des douleurs de tete pendant plufieurs jours)
ovec des élancemens,
&
le tremblement de tous les
membres, de fone qu'il fe vit obligé de s'abllenir de
ce remede. La force, de celoi de notre pays, en bien
moiudrc que
dan~
l'Orient ,
Mais quelle qu'e\h: foil
1
puifque nous pofTédons des
putg~tifs
&
des értl\!'tiq'ues également efEcaces ,
&
beau–
coup plos fUrs, teIs
~ue
(em les prépar,ations purgati–
ves
&
vomitives de I nntimoine ,
il
vaut mieux nous
abllenir
de
I'o(a~e
de tout
eJlibore,
outre que les corps
des h0mmes qUl vivent dan-s nes cl¡mats, ont de la
peine
a
en fupponer les efrets. Qu' e n ne dife point
qú'on peut l'adoucir, le corriger ávec deoS aromates, ou
bien avec la creme d'c lame, Je fe! de prunelle, les
tamarins , l'oxymel) le (uc de coiog\
&
autres (embla–
bies; il ell bien plus limpie de ne pas fonger aux corre–
él:ifs des qu'il ell aifé de fe palTer de la plante meme_
Concluons de ce prin'Cip'o, qu'il faut également pro–
fcriretoute s les
pr~pa'rations
d'el/ébo;:.
qui (e trouvent
dans les pharmacopées, (aos dire ici que toutes les pré–
parations g«'léniques
&
arabefques foO[ miférables en
elles·memes.
Comme tout le monde fait que
l'
e/Ubore blane
e!t
le plus fort, ¡¡ en 'ellC0re plus 'digne de la profcriplion
que le
"oir.
Cetre plante a un fue caunique
&
brulaut,
qui, refpiré par les nadoes, excite un éternuement for–
cé,
&
c'ell un des plus puilTans Ilernutatoires daos les
maladies fe poreufes. Si I'on met de cene 'poudre
a
la
fóurce d'une fo-maine, l'eau qui en découle purge vio–
lemment . Les feoilles, les tiges, les fleurs,
&
les ra–
cines de
l'e/Ubore Mane
appliquées (ur la peau d'une
perfonne vivan te, excorient la partie,
& Y
ptoduirent
une ,exulcération . .
La feule (aveur nauféabonde de
1', l/lbore,
ell un
(j–
gne de fa vertu émé[iq ue ou purgad ve : celle de
l'elll–
bu" Mane,
qui ell fon acre
&
fon amere, indiq ue un
purgatif tres-aél:if; aufli l'on place avec 'raifon l'un
&
I'autre genre parmi les
mochli~\Jes .
Poyez
M
o
eH L 1-
Q UE.
Vous trouvere'L dans les
,..,.Im..
de
/'
a_ad. de!
Sei."c_
,,,,nle
170 1.
quelques expériences ehimiques de M . Bool–
duc, fur la racine de
I'etllbore 110ir.
L'extrait de cene
racine fait avec de l'eau , doone lout ce qu'on peut en
lirer,
&
l'e réfidu ne donne plus rien par l'efprit-de-v in_
Entin, les curie'ux .peuvent conCulter, s'ils le jugent
a
propos , Hohemii (Petr. )
eJlmeia hel/ebori rediviva ;
Colonia. , 1616.
8,.
Manelphi
(~oan . ~
difcrpeatio
d~
'hfl/eboro;
Roma. ,
16.2,2.
8,
Scobingeri (Joh. Cafp.)
tji.{!ere. de hel/eboTo nigro;
Baíi!.
172r.
i"-4°. Callel·
lus (Petrus)
de bel/
'b.roapud H ippocraeem
&
'alioI
fluEloreJ ;
Roma'! , 1628,. in-4°. Ce dernicr OOV r3ge elt
rare, eurieux,
&
Cavant.
Areide de M. (e e heva/ier
'l,)E
J¡o. UCOURT.
EL LEBO R,INE, BE LLE BO R INE, fu Q.
f.
(Hifl ,
"at. bot. )
g'enre de plante
a
tlenr anomale, com–
pofée de
fi
x
pétales différens les uns des autres: les cioq
du dellus font difpofés en rond ; celui dtl defTous el!
fait en forme de gouniere. L e calice devient daos la
fu ite un frui t qui rerTemble en quelque
fa~on
a
une
lanterne ouvene de trois cétés doni les panneaux. font
chargés de femenc'es aufli menues que de la fciure de
bois. l\j ou tez au! cauéteres de ce genre, que les raci–
nes font tibreufes. Tournefott,
infl ,
rei herb.
Poy~z
P L 'AN T E ·.
( l)
E L L E
R
E N A,
( Glog. mod.)
ville de l'Ei1rama–
dure de L éon , en Rfpagne.
L ong.
12.
4,5'.
/ae.
38. 8.
E L L I P S E,
f. f.
terme de Grammalre;
c'ell ulle
figure de eonll ruétioD, ainri appellée du grec
¡n..-/-" ,
ma"'fuemme , omi.J1iol1:
on parle pat
eWpfe,
lorfque I'on
retranche des mo1s qui (eroient oécelTaires pour rendre
la conllruélion pleine . Ce retranchement di en ufage
dans la conllruél:ioD ufuelle de toutes les langues; il ab–
rege le difcours,
&
le rend plbs vif
&
plus foO tenu :
mars il doit é[re autorifé par l'llfage; ce qui arrive quand
le rcuanchement f)'apporte ni équivoque ni obCcurité
dans le difcours,
&
qu'¡¡ ne donne pas 11
I'efprit la
peine de deviner ce qu'on veut dire)
&
ue I'e xpore
pas
it
fe méprendre. D aos une phrafe
el/ipti'ftle,
les
mots exprimés doivent réveiller l'idée de ceux qui fon t
fous-entendu s, afi n que I'efprit puifTe par analogie faire
la conllruéiion do toute la phrafe,
&
appercevoir les
divers rappons que les mot ont entr'eux: par exemple.
lorfque nous lifo ns qu'un Romain dcmandoit
a
un au–
Ire
~
011 allln-yous ?
&
que celui-ci répoudoit
ad cafio-
(U ,
r