Table of Contents Table of Contents
Previous Page  457 / 892 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 457 / 892 Next Page
Page Background

ELL

P I,

~

R RE' P-H "L O S O

P H

A LE

&

PHI

L O S O

PH I

E

II E R M I!'T I

Q.

U E .

eb)

E L LE,

e

G.amm .)

pronom relatif iéminin, fur le–

qoel

il

ne fera pas inutile de dire un mot en fa veur des

étrangers qui érudient notre langue,

11

ea

certain, comme I'a

remarqu~

le

P.

Bouhours,

que

.11.

au nominatif ne convient pas rnoins

a

la cho–

fu

qu'a la phfonne;

&

que l'on dit également bien d'u–

ne maifon

&

d'lIne fcmme,

elle efl agréable:

mais dans

les cas , obliques,

.lIe

ne conviem pas

il

la chofe com–

me

1\,

la perfonne,

&

on ne diroit pas en parlant d'un

hommc

a

qui la Philof0phie plairoit extremement,

ji

s'attacheofort

J

elle.,

ji

eft charmé d'elle;

il

faut dire

pour bi<!n parle!',

jt

s'y attache fort,

jI

en efl eharmé,

On ne diroitl pas auílí en parlant d'une viétoire,

j'ai

fait fm difGours [ur elle;

011

diroit bien néanmoins,

u–

ne

aaion

rie

cette importante traíne de grands aVan–

tages apnh elle.

Quoiqu'i1 n'y' ait proprement que I'ufage qui puiffe

nous. inflruire

3;

fond 13-deffu5,

&

qu'i l foit difficile de

rendr·e raila n pourquoi I'un fe dit pldt6t que I'aatre,

on peut ccpendam rnarquer quelques ocoafions,

Oll

d–

I. Ce

met fon bien dans les cas obliques, Par exem–

pie-:

l°.

Ql1nnd la choCe fe prend pour une pcrfonne;ji

la vertu paroiJ!oit

t;

nos ye"x avcc tOfltes [es graces,

nOfU [crions tOtlS ebarmls

d'

elle,

2.°.

Quand le mot

elle

en entrelacé dans

l:J.

période

&

ne finit poim le di–

fcours: ainli

j¡:

pourrois dire alors en parlant de la Phi-

10Cophie,

de tOflles les Seie;,ees c'eflla plus "tile; e'e(l

,I'elle '!tle les hommes ont appris

t;

'lJivre; c'efl

ellc

'lu'i/¡, du;vl!nt lem's plus belles connoiJ!anccs.

3°.

Le

pronom

e/le

peuc finir le diCcours , quandla phrafe qu'

ou employe a rnppor! aux perfonnes :

11

ne

falte ptOS s'l–

ton"e.. ,

dit

M.

de la Rochefoucault en parlanr de I'a–

mour propre,

s'il [e join: ,!ful'luefois

a

la pl!ts ",de

nuflér;tl,

&

s'il entre

ji

hardimene en [otilté aVe'

elle. Le meme écrivain a pd dire felon ce principe :

1"

Philo[.phie triomphe aiJlment des maux paflés,

al

de cet<x ,!ui lIe font pas préls

d'arri~'er;

mais les ma"x '

prl[ens triomphe"lIt

Jlelle. Bouheurs,

remllr,!"es fi" la

lal1¡{ue fra"foi[e , Artide de

M.

le ehevali.,

D E

J

A U–

C O-U R T .

EL L E'B O RE,

e

B otanÍt/.

)

'Veraerum,

plante mé–

dicinale, émétique

&

eathaHique, dollt les Botuoifles

ont établi deux genres fous le nom d'

e/lébore bianc,

&

(l'ellébore nair .

Nous allons parler de ces deux gen–

res

&

de

I~urs

efpcees,

Commen~ons

par

l'elUbore

bla"e,

dont voiei les earaéteres.

L'etUbore bllme

ert d'un geore de plante

~

fleur

éll

rofe , compofée de plufieurs pétales difpoCés en rond,

du milieu deCquel!>- il fon un pirtil qui devient .Aans

1:1

fuite un fru it, dans lequcl

iI }'

a 0Cdiuairement trois

galnes membraneuCes raUemblées en bouquet., dans leC–

quelles il y a des Cemences. ablongues qui retfemblent

a

des graines de froment·,

&

qui Cont bordées

&

pour

ainfi dire entuurées par une petite feuille, Tournef,

inflo

rei herb. Voyez

P

L A N TE ,

On diflingoe en Botanique les deux

eCpeees

fuiv antes

d'éllebore blane ,

r

Q

,

Veratr,m'.1!ore fubviridi,

J.

R. H.

He/~ebo"l!

"Ibus florefilbv/YIdi,

C. B. P.

&c.

2°.

Veratrt!YiJ fl ore atro r"be"t.,

J.

R. H.

Hel/e–

vorus olbus flore atro r"'Vente,

e,

B. P.

&e,

La premiere eCpece pou{J.e une tige haute de plus

d'une coudée, cylindrique, droite, ferme, de laquelle

naiffeut des feuilles placées alternativement de la figu–

re de ccHes du plantain ou de

l.~-

gentiane, de la lon–

gueur de deux palmes, prefque auffi larges,

too

tes

Ilriées

&

eomme plilfécs, un peu velues, d'un verd

clair, un peu roides

&

eOlourant la tige par leur bafe,

qui efl en maniere de tuyau . Depuis environ

\c'

mi–

¡¡eu de la tige juCqu'a fon extrémité, fortem des grap–

pes de belles Beurs, compofées de fix pétales difpo–

fées en roCe, d'un verd blanchattc: au milieu

fon~

fix

élamines eo,ironnant le 'piflil, qui fe change enCuite en

un frui t, dans lequel fom ramaffées en maniere de te–

te trois graines applaties, membraneuCes, de la longueur

d'uo demi-pouce, contenaot des femences oblongues,

blaneh~lres,

femblables a des grains de blé, bordées

d'une afie ou feuillet membraneux.

La

racinc qui eft d'uCage en matiere médicale , efl

oblongue, tubéreuCe, quelquefois plus groíle que le

pouce brune en-dehors bllnche en-dedans , aceompa–

gnée d'un grand nomb;e de fibres blanches, d'un goat

acre, un peu amer, un peu anringem, deCagréable,

&

qui cavf\! des naulecs.

.ELL

429

La feconde cCpece differe de la premiere ee ce qué

fes fteurs Can! d'un rouge noir; fes feuilles plus lon–

gues, plus minces,

&

plus penehées; Ca tige plus é–

levée,

&-

garnie d' un petit nombre de feuilles: elle

paro;t aum plut6t au prinrems,

&

aeuri! un mois

a–

vant I'autre. 011 la trouve dans toutes les montagnes

de la France,

&

fur-toO! dans les Alpes

&

daos les

Pyrénées,

L a premiere eCpece efl beaucoup plus forte

&

plus

3crc que I'autre; car quand on les 'Place daos le

me–

me voifinagc, les

lim9~ons

dévorent entierement les

feuilles de la Ceconde , tandis qu'ils touehem

a

peine

a

cell es de la premiere.

Toutes les deux font un bel ornement, . quand on

les plante au millcu des bordures ouvenes d'uo jardin.

Si on les met pres de haies ou de murailles, ou les

lima~ons

fe tiennent ordinairement, ils en déparem fio–

gulieremen l les feuilles, fur-tou t

c~lIes

de la fecoude

eCpece, en les criblant de trouSa>;

&

comme la plus

grande beamé de ces plantes c0nfifle dans leurs feuil–

les déployées, des qu'elles Cont mangées

&

percées ,

le plaifir qu'elles donneot

a

I'ceil en eotierement per–

du.

On peut multiplier les deux

e/léhores blanes

dont 00

vient de parler ,. on en Cemant les graines, ou en plan–

t: 11l leurs racines dans

un

terrein riche, 110uveau,

&

leger. La premiere mélhode n'efl guere d'uCage, par–

ee que ces plantes fleuriílent rarement en moins de

quatre ans; mais la Ceeonde mélhodc réuffit

a

men'eil–

le,

&

fournit promptement de tres-belles grappes de

Ileurs.

Parlons

a

préCeot de

I'e/llbore noir,

&

caraétériCons–

le diflinétemelll . .

L ',I/Ibore noir

en pareillement un gente de plante

a

fleu r en rofe, comporée de plufieurs pé'lales diCpoCés

en rond, du miliell deCquels

il

fon un piflil dont la

baCe

ell

environnée de pluC:eurs petits earpets, pofés

entre les étamines

&

les pétales .

II

devient dans la fuite

un fruie, dans lequel il y

a

des galnes membraneufes

qui Cont raffemblées pour l' ordioaire en bouquets quí

s'ouvrent 'd'un bout a· I'autre,

&

ql1i ren ferment des

femences otdinairement arrondies, ou ovo'r'des , Tour–

nefort,

inflo rei herb, Voyn

P

L A N TE.

(I)

Les Botanines dillinguent fix efpeces principales

d'.I–

r

UboYe noir;

Cavoir,

.

10.

Helleb.rus niger, anguftioribus fo/iis,

J.

R. H,

I

Hellehorus niger flIJtid,., flore ro[eo,

C.

B.

P,

De Ca raGine nailfent 'des feuilles, dont la queue qui

a un empan de longueur, efl cylindrique, é'paifTe, Cuc–

culente, pointillée de taches de pourpre comme la ti–

ge de la grande Cerpentaire. Ses feuilles Cont diviCées

lufqu'i1

leur queue, le plus Couvem en neuf portions,

en maniere de digitations, formant eomme autane de

petites feuilles roides , liffes, d'un verd foncé,

&

den–

telées, furrout depuis le milieu jufqu'a, I'extrémité,

On peut fart bien comparer chaque panie des feuil–

les de

I'el/ébore

noir priCes Céparément, aux feuilles de

laur;er; elle n'a paint de tige , les fleurs font uniques,

ou il y en a deux Couteoues Cur un pédicule de la lon–

gueur de quatre, einq, ou fix pouces : ces fteurs fone

compoCées le plus Coovent de cinq feuilles difpoCées en

rofe, arrondies, d'abord blanchatres, enCuite purpurines,

eotio verdatres, fans aucun calice , Leur centre efl rem–

pli d'un grand nombre d'étamines, entre leCquels

&

ces

feuilles fe trouve une couroone de

cin~,

dix, ou quin–

Ze petits cornets jaunatres, longs d'une ligne

&

demie,

dont la bouche en coupée obliquement.

Au milieu des étamines en un piflil compofé dé cinq

ou fix galnes, qui deviennent autant de goulTes mem–

braoeuCes de figure de corne, ramaflées eo maniere

de tete ;enflées, roufsatres, dom le dos efl faillant

&

com:ne bordé d'un· feuillet,

&

terminé par une poill–

te recourbée: elles Coot garnks de fibres demi-circulaires

&

traoCverCates, qui en

Ce

comraétaot, s' oovrem en

deux panoeaux du c6té de la face interne; par chaque

goufTe ert véritablement un muCcle digaflriqu.e, conp–

ve dont le tendon fixe en placé extérieurement Cur

le dos de la gouffe,

&

celui qui efl mobile efl eo-de–

dans

&

a

I'ouverture des panneaux . Les graines fone

ovo'ldes longues de deux lignes, luiCantes, noidltres,

&

rangées Cur deux J1gnes dans

la

cavité de la fiJi–

que.

La racio e efl lUoéreuCe, noüeuCe, du fommet de

!a–

quellc Coneot un grand nombre de tibres, Cerrécs , noi–

res en-dehors, blaoches en-dedans, d' un gout acre,

melé de quelq ue amertumc

&

excitant des nauCées .

d'une odeur torte 10rCqu'ellc efl récente ,

Cet-