ELI
Nous
i~norons
(j
dans la profe latine
l'¡¡ifion
des vo–
yelles aVOl t lieu ; il ya apparence néanmoins qu'on pro–
non~o;t
la profe comme la poéfie,
&
i1 ell vraiílem–
blable que les voyelles qui formoient
I'élifion
en poé–
Jje,
n'étoient point proooncées, ou I'étoienr tres-peu ;
1I1ltrement la mefure
&
I'harmoñie du vers en auroit
foutIert fenli blement. Mais pour décider eeHe que Ilion,
i I faudroit etre au fait de la prononeiation des anciens;
matiere totalemenr ignorée .
Dans notre profe les
hiattu
ne Coor point défendus :
¡I ell vrai qu'une oreille délicate feroit choquée, s'ils
étoient en trop grand nombre; mais il Ceroit peut· etre
encore plus ridicule de vouloir les éviter tout-a-fait:
ce Ceroit fouvent le moyeo d'énerver le llyle , de lui
faire perdre fa vivacité ,
Ca
précifion & fa facilité. Avec
un peu d'oreille de la part de l'écrivain, les
hiatm
ne
feront ni fréq uens ni choquans dans Ca proCe.
On afsure que M . L eibnit'/. compofa un jour une
longue piece de vers latins , f.1ns fe permettre une feu–
le
é/ifion:
cette puérilité étoit indigne d'un fi grand
homme, & de fon fiecIe. Cela étoit bOll du telDS de
C harIes-Ie-Chauve ou de Louis-Ie-] eune, lorfqll'on fai–
foit des vers léonios , des vers latins rimés , des pie–
ces de vers dont tous les mots
commen~oien t
par la
meme leme , & autres fouifes femblables. Faire des
verS latins fans
.élifion,
c'en comme
fi
on vouloit faire
des vers
fran~ois
fans fe permeure d'
e
muet devant
une voyelle. M. Leibnit'/. auroir eu plus d'honneur &
de peine
ií
faire les vers bons, fuppofe qu'un modcrne
puiífe faire de bons vers latins .
Voy.
LA T
I
N
I
T E' .
(O)
*
E L
1
TE, f. f.
(Commeree)
fign ilie ce qu'iJ. a
de
meil/eur
ou de plus
parfait
dans chaque efpece de
marchandife. On dit
de! foie! , deT
ji/¡,
de! drapr d'é–
liu.
Les marchandifes
d'élite
foO! toOjours plus che–
res que les au tres .
11
a éré tran[porré de-la a d'autres
ufa~es,
&
1'00
dit auffi
de! homme! d'é1ite,
&c.
(G)
E LI TE R, v. aél:.
(Commerce)
prendre le meil–
leur d'une cho[e. L'auteur du diél:(onnaire de Com–
merce penfe que ce rerme {l'a guere lieu que parmi les
perites marchalldes des halles Ide Paris, comme de ,gro–
feilles , cerifes
&
autres fruits; mais iI eíl d'experience
qu'iI ell auffi utilé parmi les autres marchands ,
&
que
cene expreffion',
VOtlT élit<z ma
m(lrf~and;¡e ,
leuf
¿n
égalemenr familiere.
(G)
".
EL
I
TER,
v.
aél:.
('Jardinage
)
c'eíl choi·ur parmi
les tu lipes ceBes qu'il fau t laiífer grailler, ou celles qui
s'éram portées
a
bien ,.four dignes d'litre placées I'an–
née fuivante parmi les beBes .
(K)
*
E L I T
R
q
1
D E,
aQj.
pris fubíl.. (
Anal.)
c'eíl
la meme chofe que
vagina fe:
ainfi on dir la membra–
ne
élitroi'de
des rellicules, au lieu de la membrane va-
ginale .
Voye:::.
T
E S
'r
I
e u
LE .
.
E L I
X A
TI O
N,
f.
f.
en Pharmacie,
&c. opé–
rarion par laquelle on fait boüillir quclque remede dans
une liqueur convenalJle , & a perir feu ; c'ell la meme
chofe que ce que ceUK qui apprerent a mangcr appel–
lent
étuvée.
Ce mot eíl formé du latin
li-xare,
boüillir, ou boüil–
Jir dans I'eau. L a liqueu( donr
0 11
fe fert ordinairement
dans les
élixationr,
ell d'cau de fouree ou de riviere,
quoiqu'on s'y [erve au ffi quelqueiois de lait, de petit–
lair, ou d'aurres chafes fem blables .
Le bur qu'on fe propore ord inairemenc dans les
é)¡li–
xationr ,
c'ell d'extraire la vertu du remede,
&
d~
a·
commuoiquer a .Ia liqueur ; quoiqu'on s'en ferve au crI
quelquefois pour degager les parties des animaux , des
plantes ,
tic.
de leurs crudirés, aum-bien que pour les
amoIlir, pour Óter aux alimells & aux remedes un goG t
defag réable ou quelqu'aurre mauvaife qualité, pour en
féparer les parties terreufes
&
groffieres, & dans d'au–
tres vues.
Voyez.
E x T R A
e
TIa
N .
L a décoélion ell auffi une efpece
d'élixation. Voyez.
D
E'
e o e
TIa
1>1
•
ChamberJ .
E L 1X
[R ,
f.
·m.
( P harmacie
ti
Matiere médi–
&ale .)
Le mot
élixir
dérive, felon quelques auteurs,
du grec
l.".,
je lire,
parce que l'
élixir
fe fair en ti–
rane la partie vraimeot médicameneeufe des fimplc s ;
felon d'aurres de
¿.;~
.. , .
je (ecourJ ,
11
caufe du grand
fecours qu'on fe promet de ce remede; d'autres enli n
le font venir de I'arabe
al·ecfir
ou
al-ekfir ,
qui fignifie
Chimie ;
felon cetre demiere érymologie le mot
élixir
fi gn!6eroir .une
prép"ration chimi'l"e,
un
remede
pré~
p are ch,mu!uement.
O" entend par
élixir
,
une liqueur ordinairemeu t fpi–
ri~ue~[e, eharg~c.
foit par I'extraélioq, (oi.t par la di–
¡bllatlon , des parties inédicameneeufes de plufi'eurs dro–
gues', & deflinée ,3 l'ufage intérieur . Oe
r~me
de n'ell
T ome
f/.
I
ELI
427
done propremént qu'une teincure comporée ou un efprit
comparé
(vo)'ez.
TE
I
N
TU RE
&
E s
P
R
I
T ).
mais
on o'a donné le oom
d'i1ixir
11
quelques-unes
de
ces
prépararions , que Imfqu'on
a
prétendu qu'érant prires
par gourres ou par
Cl1iJ.l~t:.ées ,
elles devoiene produirc
les etfers les plus merveilleu x dalls la guérifoll des ma–
ladies contre lefq uelles les remedes ordinaires fonr le
plus fouvent impuilfans, telles que la pelle , les atfe–
élions foporeufes, les poifons prérendus froids . I'épi–
lepue , & les autres maladies convulfives , la Cyncope ,
la paralyfie, l'impuiflance, la
fuppreffi~n
d.esregles ,
la
fiévre quarte,
&c.
fans compter les dJgelllons langUlf–
Caores , les défauts d'appérir; en un mor, quand on
a
cél ebré ces prépararions- comme polfédant au plus haut
degré la vertu alex itere, cordiale, nervine , ranique,
anrífpafmodique, emmenagor;ue , fébrifuge,
&c.
c'ell–
a-dire lorfqu'on I'a a-pcu-pres érigée en remede uni–
verfe! .
11
ne paroit pas que les Grecs ni les Arabes ayent
cOllnu
I'élixir:
on ne !rouve ni le .mot ni la chofe,
dans leurs ouvrages, fi ce n'ell che'/. les Alchimilles,
qui donnoient le _nom d'
é1ix ir
a
la pierre philofophale
conlidérée comme medeeine univerfeIle; ce qui nous
porte
ii
croire que
l'élixir
ne fut inventé qu'apres qu'
Arnaud de Villeneuve eut fai r connoilre I'efprit-de-vin,
ou que Raimond Lulle I'eut employé dans divers rra–
vaux fur le s végéraux.
Ce fut fur-tout dcpuis Paracelfe que les
mxirs
fe
J;Ilultiplierent.
11
publia
lui-m~ me
un
élix ir
fameux,
a
I'imirarion duquel les pharmaciens modernes
00!
com–
pofé celui qui eíl aujourd'hui en vogue fous le _nom
élix ir de propriété de P aracelfe.
Tous les difciples
de ce chimille eo ·compoferent comme leur malrre ,
&
il n'ell preCque poiot d'auteur de Chimie médicioale,
ou de medecin prétendant au titre de
chimijl:e,
gui n'air
donné
quelqu'élixir
particulier. L es eharlatans ont fur–
tout répandu un grand nombre.
d'éliérJ;
& c'eíl fous
ceue forme, ou meme fous ce nom, que
le~
remedcs
tenus fecrers ont fait le plus rapidement fortune ,. fur-
tout che'/. les grands.
,
..
_
.
L.esMedecins inllruirs, favenr a-préfe9t que les
fli–
xirf
les plus vantés, bien-IoÍl) d'étre des fecoors pref–
que fl1roaturels, fone a-peine
d~s" ~emed9s,
&
qUQ la
pllJp;.rt ne djft"erent des liqueurs que I'on ferr fur !19S
tables, qu'en ce 'que celles-ei font rendues agréables au
gour par le
choi.~
& la dofe des aromares , & pª r ,le
lucre; que d'ailleurs rautes ces liq ueurs
agréabl~s .fon~
ílomachiques
&
cordiales, Ceules propriétés réelles des
Elixir¡
ordinaires .
Secondeme~t,
·que prefque touS .Ies
élixirJ
connus , qui font les. feuls que le medecin puif–
fe ordonner, fom au ffi femblables cntr'euK, quant , a,
leurs propriétés réelles • que toures les liqueurs fpiri–
tueufes de nos tables font femblables entr'elles. Troi–
fiemement, que les
éJixirs
purgatifs , qui feroieut' les ,
feuls qui puflent ditférer eflentiellement des
éljxir¡
pu–
rement aromatiques & des liqlleurs, Ceroient des reme–
des le plus fouvent pernicieuK, raujours inutiles; car
oous ne manquon s pas de purgatifs de toures
le~
efpe.
ces . Quatriememenr, que les
élixi"
qu'on delline'roit
a réveiller ou
11
augmenter I'appétir vénérie n, & I'apri–
tude
11
le fatisfaire, fero ieot des fecours au moins rres–
dangereux, & que le medecin ne pourroit par confé-
quemoconfeiller .
.
. Pour tontes ces raifons I'ufage des
élixirT
eíl peu
cómmu'l dans la prarique de la Medecine dirigée par
les Medeci ns; & le nombre de ces
éliúrs
ufuels eti
borné a fix ou fept, que la pharmacopée de
~aris
a
retenus.
&
qu'on rrouve crdinairement che? tous leS'
1\
pothicaires de ceue ville . Ces
élixiY!
fonr
l'élixir
d~
propriété de Paracelfe,
av~~
.acide & faus
,acid~,
ce
dernier dillillé fous le nom d
e/¡xtr blanc
;
I
éltxrr
de
Garrus
l'f/ixir
llomachique,
&
I'élixir
de vitriol .
Voici
I~
defcriprion de
I'élixir
llomachique,
&
eelle
de
l'élixir
de vitriol, tirées de la pharmacopée de
~a-'
ris: nous réfervons celle de
l'llixir
de propriéré & celle
de
I'élixir
de Garras pour des artides paniculiers qui
fu ivronr immédiatement ceJui-ci .
.
Elixir (foTlZach;''1ue de la Pharmacopée de P a;;:!
,–
Prene'/. trois onces d'erprit carminatif de Sylvius, cinq
onces d'eflÍr;r de menthe , une once d'eau de cannel–
le, une once d'eau de lIeurs d'orange, quatre onces
de reinture d'ablinrhe: mele'/. le tout enfemble &
I'éli–
xir
fera fair; on le garde dans une bou reille fermée)
a~~c
roin.
Voyez
la préparation de l'efprit
carminati~
d~
Sylvius ""
mot
E 8PR IT CAR,MINATI F
DE
S :iJL
V
I
U
$ ;
celle de I'efprir de rnenthe
a1/
mot
M EN-
Hh h }.
TH f;