T
40,~
autallt
l'~g~t~
dimpe
&
affoiblit dans
OUletolS
'
ér
le Octe le feolimen! de fa lituau?n pr ,ente, autaot
I p
f'
dit les Iraces de fa Iitu3110n palfée, La mé-
e le
appro on
'
P
' d
I
I
.
U
¡ nourrice du geOle . our pelO re e ma-
mOlrc e a
r'
d' -
11
cu reux mais il e!l
heur il n'efl po be,olO
elre ma
1
,
bou de
1'3
voir élé,
,
U
compar3iron va rendre fenlible la ralfon que
lIe vons donoée de la frpideur d'Ovide dans les
nous
a
eriPo
.
r.'
d
. , '1 l' ,
·u
n peinlre nflligé, ,e VOlt nns un mlro!r; 1 UI vlent
d
I'idée de re pelOdre dans ceUe {itualloo tOllchame :
d 1,IS_'1 conll'lluer
¡j
fe regarder dans la glace, ou fe pein–
Olt 1
"~.
I
'
L' '
>
S"I
d
de mémoire apres s dre VlI a premiere .0IS ,
1
r~Hinue
de fe voir daos la glace, l':lltemion
a
bien failir
feOcaraétere de fa doule?r!
&,
le delir de le bien rendre,
commcncent
¡j
en atfOlbl1r I e¡premon dan,s le
m~dele,'
Ce
n'cU
rien encore ' 1I dopoe les premlers tralts ; 1I
voil qu'il preod la retrcmblancc
I
il s'en applaudit; le
plnilir du fucces fe
g
liffe dans fon ame, fe mele
a
fa
douleur en adoucit I'amenume; les mémes changemens
s'operen~
fm fon vifage,
&
le miroir les lui répete : mais
le progres en
ell
inrenfible, il copie fans s'appercevoir
qu'a chaque inl!ant ce ne font plus les mémes trails,
Eolin de nuance en nuance,
il
fe trouve avoir fait le
portrait d'uo homme conteot, au lieu du ponrait d'un
homme aflligé,
/l
veut revenir a fa prcmiere idée;
il
corrige , il relouche.
il
recherche dans la glace I'ex preC–
/ion de
la
douleur: mais la glace ne lui rend plus qu'
une douleur étu diée, qu'il peint froide comme il la
VOil , N'eut-il pas m ieu! ' réufli
a
la rendre, s'il I'cat
copiée d'apri:s un aUlre, ou ti ¡'imagination
&
la mé–
moire lui eo· avoient rappellé les traits? C'eC! aiofi qu'
Ovide a manqué la nature, en voulant I'imiter d'apres
lui' meme ,
M ais, dira-t-on, Properce
&
T ibulle onr
li
bien ex–
primé leur litualion préfeme, me lOe dan
s
la doulellr?
Oiii fans dome,
&
c'eC! le propre du fentiment qui le s
inrpiroit, de redoubler par I'altelllion qu'on donne
¡j
le
peindre, L'imagination e!l le fi ége de I'amour: c'ec!-lit
que fes fCUK s'allument, s'entretiennent,
&
~'irri tent;
&
c'el!-U que les poetes élégiaques en ool puile les
couleurs ,
II
n'ell donc pas étonnant qu'ils CoieOl plvs
teodres,
a
proportion qu'ils s'échauftcnt davantage I'ima–
gination rur I'objet de leur tendreffe,
&
plus fcnlibles
a
fon intidélilé ou
a
fa pene,
a
m eCure qu'ils s'en exa–
gerent le pri x, Si Ov ide avoil élé
amourllU~
de fa
femme, la fixicme
éllgi,
dll
premier livre des
trif1eJ
ue feroit pas comporée de froid s éloges
&
de vaines
comparaifons , La tiétion lient lieu aux amans de la rén–
Iilé,
&
les plus pamonoés n'adorent fouveot que leur
propre ouvragc , comme le fculpteur de la fable,
II
o'en
el! p3S ainti d'un malheur réel, comme I'exil
&
I'in–
fOClune; le feotimenl en e!l ti xe daos I'ame : c'e!l une
doul~ur
que chaque ioflant, que chaqlle objct reproduit,
&
don t I'imaginalion n'e!l ni le fi ége ni la fourGe,
II
faul donc,
Ii
I'on parle de foi -memc, parler d'amour
dall s
I'iligie
p3lhélique, On peut bien y faire gém ir une
m ere , uoe freur, uo ami lendre; mais fi ' I'on e!l cet
:1I11i
I
celte mere, ou celte freur, on ne fera poiOl d'
i–
I/gic
I
ou I'on s'y peindra foiblemeOl ,
Nous ne nous arreterons poiot aux
¡lIgies
modernes,
L es meilleu res fo nl connu es fous d'autres titres , com–
me les
id)'le!
de madame D eshoulieres 3U¡ moutollS,
aux Reurs,
&c,
modele
d'/ligie
dans le ge nre gracienx;
les vers de
M ,
de Voltaire lur la mon de mademoi–
fe,lJe Lecouvreur: modeie plus parfait encore de l'iI¡–
g /c
paffionnée ,
&
auqud Tibulle
&
Propercc lui-me–
me n'om
p~ut-étre
rien
11
oppofer,
& c,
L~ f~nlallle
qui fe croyoit amoureux , a
vo~lu
faire
des
.Ieg,e¡
tendres: clles fOllt au -ddTous de 101 , Mais
ceHe qu'i1
a
failc fur la dirgrace de fon proteaeur,
a–
drel~é
au x nymphes de Vaux, e!l un chef-d'reuvre de
POéhe, dc femimem,
&
d'éloqucnee, M , Fouquet du
food tle fa prifoo iofpiroit
¡¡
la FOnlaine des vers fu bli–
rn7s, lundis qu' il n'lnrpiroit pas meme la pitié
a
fes a–
~IS lle~()n
bien frappanle pour les grands
&
bien glo-
nene
pOur les len rcs,
'
F
On~i~enf.'
les plus beaux traits de celle
élégie
de la
troinem~ 1~:lI1t
autfi bien exprimés dans la premiere du
chans,
po~v re ~e>s
trifia,
&
n' y fom pas aufli tou–
F ontaine
p~iUOI.
paree qu'Ovide parle pour lui,
&
la
de ¡'amour, r
d :
n
aUlr~
, c'en encore un des priviléges
ba!lelTe: mais
ceP~~volr ~~re ~umble
&
f~ppliant
fans
la main qui le fra en qu
a
IUI qu'll apparuem· de fla ler
n oux de Corine'
ni:
e
"I9
n peU I tire enfam aux ge–
pereur ,
Arlid~ 'd~
BC
IMaUt etre homme devam ¡'em-
,
Al\.MONl'f: L ,
ELE
R éflexiom fur la
Po.ji.éligi",!., ,
A
ce difcours intérelTaOl fur
I'¡¡¡gic,
joignoos-y plu–
licurs aurres rétlexion& pour fatisfaire eompleteme Ol la
curiofilé du Icaeu r,
L e mor
'ligi.
veut dire. une
plai»t,
,
L'
,ligic
a
commencé nailTemblablemem par les plainres 011 la–
mentalions. ufitées aux funérailles dans 10US les lems
&
che1. tous les peuples de 1:\ terre;
&
c' e!l
11
fon
origine que
fi:
rapportem ks, deux vers de Defpréaux,
cilés
a
la lele de eet article,
Ces plaillles ou lamentalioos 3uxquelles on ajulloil la
flute, s'appelloieOl, ainfi que l'
lligi.
des
"irs trifles
&
lugllbres ,
1I efi nalurel de préfumer que ces plaiOles
furen t d'abord fans ordre, fans liaifon, fans élUde:
limpies expremons de la dOlllcur, qui lIe 13iffoieOl pas
de conroler les vivans en
m~ me
lems qu' elles hono–
roient les morts , Comme elles éloielll lendres
&
pa–
rhétiques, elles remuoient I'ame;
&
par les mouvemens
qu'clles lui imprimoient, elles la tenoielll tellcment oc–
cupée, qu'¡¡ ne lui re!loit plus d'allemion pour l' objet
ml'me, dODl la pene I'aflligeoit , De-l a vienr que l'on
tit un art de ces plainte ,
&
qu'elies furent bien - tllt
aum liées
&
auffi fuiv ies que le permettojt l' occafion
qui Ics fai foir naltre, ou plulÓt le fujct
a
l' occalion
.duquel elles étoient eompofées ,
M ais qui e!l·ce qu i a donoé
a
ces plaintes l' art
&
la forme qu'elles ont dans Mimnerme,
&
dans eeu¡
qui I'ont fuivi? C'e!l ce qu'on igoore
&
qu'oo' ignoroir
m i me
dl1
tems d'Horace,
&
ce qui lI011S intérelle en–
core moins aujourd'hui,
11
nous futEr de favoir que les
Grees doOl les Latins Olll luiv i l'exemple, fe délermi–
neren!
a
compoCer lenrs poé fies plaintivcs , leurs
IlIgies,
en vers pen!amelres
&
hex:llnetres entrelaeés: de -la
cene fone de vers a pris le nom
d' éligiat¡llts,
Enfuite les POeteS qui avoient emplo yé ce ne mefo–
re pour foapirer leurs peines , I'emplo)'ercm pour chan–
ter leurs plailirs: de-la par la bifarrerie de
l'
uf.1ge, il
ell
arrivé que tonte reuvre poélique écrite en vers pen- '
tamerres
&
hexamelres, quel gu'ell mt le fujet, gai
011
lrille, s'ell nommé
¡¡Igie ,
ce mot ayam changé fa
premiere aeceplion •
&
ne fign itialll plus qu' une piece
éerile en vers pentametres
&
hexamelres,
11
,ne faut dOllC pas !:oofondre
éligie
avee le vers
é–
/lg ;O,!IIC,
lli par conCéqueOl les poetes
IlIg;",/u.s
avec
les poctes
lIigiographes:
qu'on me permette eelte ex–
preffi on nouvelle. mais néeeffaire,
On employa d'abord les vers élégiaques 'daos les oc–
calions lugubres; enfuile Callinus
&
Mimnerme écri–
virent I'hil!oire de leurS ' lcms en ces memes vers, Les
fages s'en fervireOl pour publier leurs lois ; Tirrée, pour
chanler la valeur guerriere; Butas, pour expliquer les
cérémooies de la religion; Callimaque, po ur célebrer '
les 10ü:lI1ges des dieux; E ralollhene, pour lraiter des
quel!ions de mathématique, Mais tout pocme qui em–
ployanl le vers élégiaque, ne déplore point quelque
malheur • ou ne peim ni la tr ifl etre , ni la joie des a–
mans, n'eC! POilll une
éllgic,
dan s le fens qu'on a gé–
nérale ment adoPlé pour ce mot: par eonl'éq ucm les
vers élégiaques des falles d' Ovide
&
de fes amour' ne
fonl poiOl uoe
¡lIg;e,
Cependallt, il e!l cenajn qu' en grec
&
en latin le
m e lange des vers hexametres
&
des vers pentamelres
eC! tellement affeété
:1
1'llIgie ,
&
lui efl lellement pro–
pre, que les gtammairiens n'approuveroieOl pas qu' on
appel Hit
éligie,
la plaillle de Bion fur Adonis mon,
ni celle que oous av ons de Mofchus fur la mon de
Bion , par la feule rairon que I'une
&
l'autre fom con–
tj:ues en vers hexametres ,
Le lems oous a ravi lOutes les
¡ligies
des Grecs pro–
prement diles; il oe nous relle du moins en entier.
que cellc qu'Euripide a inferée dans fon Aodromaque
( Aac
[ ,
[cene iij,
) ,
comme nos poetes ool ioCeré
quelquefois des flanees dans leurs Iragédic:s, Ce mor–
ceau e!l uoe véritable
¡¡¡gie
iI
tous égard,¡ , en
10US
fens ,
&
I'on n'en eonnoit point de plus belle,
Andromaque dans le temple de Thétis, baignant de
fes larmes la fialue de la
d ~effe
qu'elle tieot embraffée,
fail en vcrs élégiaques
&
en dialeé'te doriq ue, une plain–
te tres - lOuchante fur
.1'
arrivée d' H elene
a
Traye,
fur le fae de Troye, fur la mon d' H eaor , fur fon
propre eCclavage
&
fur la durelé d' H ermione , La pie–
ce qui ne comiem que
14
vers, comprend tout ce qu'
une profonde
&
vive douleur peut raffembltr de plus
:¡ffijgeant dans l'cfprit d'une princelfe malheureufe ; car
la