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4-12

ELE

ment continué, en[orte que chaque propolitiol1 dépen–

de uniquement

&

immédiatement des précédentes,

&

qu'elle ne Cuppofe point d'autrcs principes que ceu x

i

ue

les précédentes propofitions renferment; en ce

c~s

d

'a–

que propotition, comme nous l'avons

rem~qa' ~~~

le diCeours pr<!liminaire, ne Cera que · Ia /ra u ,on

Ii

la prem iere,

préCellt~e

fous

dilf"rente~

eces ; tout "

éd ' ,

fé uent

a

ceHe prem,ere propofit,oll,

( UlIo,t par ,con q

I'éllment

de la fcien-

qu'on pourro,! rego rder camme ,

fi' ,

ce dont il s'ogit puirque ceHe (clen,cc y cro!1 eotlere-

e

é

Si chacune des fClences qUl nous oc-

ment reolerm

e,

I

I

'/'

cupent étoi! dans le, cas

do~¡ nou~,

par ons,

e~

e

"me~I

en feroient aul!i faclles .1 falle

~

a appre,ndre,

~ m~ me ti naus pouvians, apprrce\'OIr Fans luterruptlon ,la

ehalne invifible qui he touS les obJ,ets de nos cO,nn? 'f–

fan ees, les

élé",mI

de toutes les SClences [e

ré~U1~ol<1lt

a

un principe unique dont les eonféquences pllDclpales

feroieo! les

111m,,"

de chaque reience particuliere , L'e–

[prít humain participan! alors

d~

l'intell igence fuprcme ,

verroit toute; [es connoiífances comme rélillies [ous un

point de vire indivifible; il

Y

auroit cependant c<tlc

ditférence eotre D ieu

&

l'homme , que D ieu placé

d

ce poiot de ,'i\e, appercevroit d'lHI coup-d'ccil [DUS les

objets,

&

que l'homme auroit

ber~in

de les

pa~C(:lUrir

run apres l'autre, pon r en acqul!m une

connorn~nce

détaillée, M ais

il

s'en fau t beaucoup que nous pUlffions

1I0US placer

¡¡

un td point de

,Oe,

Bien loio d'apper–

cevoir la chalne qui unit toures les Sciences, oon ne

" OyODS pas meme dans leur [Dtalité les parties de cet–

te chaloe qui conflituent chaque rcience en paniculier,

Quelqu'ordre que nous puiffions meme entre les pro–

politions, quelqu'exaétitude que nous cberchions

ii

ob ,

ferver dans la déduétiun, il s'y tron\'e(a toujours né–

ceffairement des vuides; toutes les propofitioos ne fe

ticndrom pas immédiatement,

&

formeront pour ainli

dire des groupes ditférens

&

deCuois ,

Néanmoins 'luoiqne dans cene crpece de tableau il

'Y

ait bien des objets qui nous échappent, il efl fncile

de diflinguer les propoíitions ou vérités géllérales 'lui

fervent de

ba[~

aux autres,

&

dans le[quelles celles-ci

fom implicitemeot renfermées, Ces propofitions réunies

en un corps, formeroot,

:l

proprement parler, les

1-

UmmI

de la [cience , pui[que ces

éllmenI

rcront com–

me un germe qu'il [uffiroit de développer pour con–

uoitre les objets de la Ccience fort en détail , Mai s on

peut

encor~

confidérer les

éllmenI

d'une fcience fous

un autre point de vire: ea offet, dans la fuite des pro–

po fitions on peut diflinguer eelles qui, foit dans elles–

m emes , roit daos leurs conréquences , coníiderent cet

objet de la maniere la plus 'limpie;

&

ces propofitions

,étant dérachées du tout , en

'Y

joignant meme les con–

f équences déraillées qui eo dérivent immédiatement,

00

aura des

IUmenl

pris dan

s

un fecond [ens plus vul–

gaire

&

plus en ufage, tnais moios philoCophique que

le premier, Les

éllmem

pris daos le premier

r~n~

con–

íiderent pOllr ainfi dire en

g !<lS

[DUleS les pan ies prin–

cipales de I'objet : les

éllmenI

pris can s le [econd rens,

confi derent eo détail les panies de I'objct les plus groC–

fieres, Ainfi des

,¡¿menI

de Géométrie qui contien–

droient non-reulement les principes de

la

meCure

&

des

propriétés des figures planes, mais

ceu~

de l'appl ication

de l' AIgebre

a

la Géométrie,

&

du calcul différentiel

&

intégral appliqués ,aux courbes, reroient des

llémen¡

de Géométrie dans le premier fens, parce qu'il ren–

fcrm ero ient les principes de la G éom¿trie prire dans

10ute roo étcndue; mais ce qu'on appellc des

¡lémenI

de G/oméer;e orá;na;re,

ql1i ne roulen! que rur les pro–

priétés générales des figures planes

&

du cercle, ne

fOn! que des

ilél>¡enI

pris dans le fecond feos, parce

qu'ils n'embralrent que la partie

b

plus fimple de leur

objet, [oit qu'ils l'embralfent avec plus ou moin5 de

détail, N ous nous attacheroos ici aux

élémMI

pris dans

le premier fenS';

ce

que nous en dirons pourrq faci–

lement s'appliqucr enCuite aus

~/émClu

pris dans le [e–

cond,

La plupan des Scicnces n'ont été inventées que peu–

a-peu: quelques hommes de génie,

¡¡

dilférens imer–

valles

d~

tems , ont déeouvert les uns apres les autres

un certa", noml;re de vérités' celles-ci en ont fait dé–

COu,v rir de nouvel\es , ju[qu"

~e

qu'enfio le nombre des

vé!l!és connues ea devenu ane'L con(jdérable , Cene a–

~ondance ~

du, moins appareme, a prod uit deux efte ts,

n \itero1er heu , on a femi la difficulté d'y ajouter,

non- eu emenl parce que les génies créateurs Com ra-

res m3ls encore pa

I

'

" '

une' [u'te' d b

re,: que es premrers pas ,arts par

4;

'1 "

f:

,e ons erprIlS, rendent les fuivans plus dif–

tI,r es

¡¡

me; qr les hommes de génie parcourent ra-

ELE

pidement

la

carriere Ui)e fois ouverte, jufqu'l ce qu'

ils ar,rivem

a

quelqu'ob llacle io furmontable p-our cux,

qui ne peut ctre fra Achi qu'aprcs des (jeeles de tra–

vail, En [econd líeu, la difficulté d'aJo(\ter aux décou–

V()nes, a da naturellemcnt produire le delfein de met–

ue en ordre les découverl es déjj faite s ; car le cara–

étere de l'erprit humain ert d'umarrer d'abord le plus

de connoilTances qu' il efl poffi ole,

&

de ronger enCui–

te

a

les m eme en ordre, lorfqu'il n'etl plus

(i

facile

d'en amalfer , D e-la [oot nés les premiers traités en

tout genre; traités pour la plu palt im parfai ts

&

in–

formes , Cene imperfeétioo venoit pri ncipalement de ce

que ceux qui om dreIJé ces premiers ouvrages , ont

pú rarement [e menre • la place des inventeurs , donr

ils n'avoient pas

re~u

le génic en recevant le fruit

d~

leu,rs

tr~vaux ,

Les inventeurs feu ls pouvoient [(air er

d'une maniere Catisfaifante les leiences qu'ils avoieO[

trouvées, paree qu'en revenaot Cur la m arche de leur

e(nrit,

&

en examinant de quclle maniere une propo–

(ition lt's avoit conduits

~

une autre, ils étoient feuls

en érat de voir la liaiCon des vérités ,

&

d'en former

par con(equent l. chalne , D'ailleurs, les príncipes phi–

lorophiques rur lerq uels la découverte d'une [cknee ell

appuyéc, n'ol1l [ouvent un e certaine netleté que dans

l'c[prit des inveoteurs ; car [oit par oégligence , foit pour

déguifer leurs découvertes, foi t pour eo Cacililer aux

autres le fru it, ils les cou vrem d'uo langage particu–

lier, qui ren ou

:i

leur donner un air

d~

my t1ere, OU

a

en timplifier l'ufage: or ce langage oe peO[ etre

m ieux traduit que par ccux m eme qui 1'0111 inven¡é"

ou 'lu i du moins auroient pu l' inventer,

JI

eft enfin

des cas ou Irs inl'cntcurs m emes n'auroiem pu réd ui–

re en ordre convenable leurs coonoifTances ; c'e11 lo rf–

qu'ayant été guidés moins par le raiConoement que par

uoe erpece d 'inflioét, ils fom hors d'éral de pouvoir

les tranlinetlre

~ux

autres, C'ell encore 10rIC¡Ue le

nombre des vérités

Ce

trouve alJez grand pou r "tre re;

cueilli,

&

pour qu' il [oit difficile d ' y 3J nOter, maís

non aIJe7. complet pqur former uo corps

&

un en–

fembl e,

Ce quc nous venons de dire regarde les

tr~irés

dé–

taillés

&

complets; mais il en év ident que les memes

réftexions s'uppliquent aux traités élémeotaires : car

puir~

que les traités complets ne dilferent des trairés é lémeo–

laires bien fai ts , que par le détail des conréquences

&

des propofitions particulieres omiCes dans les unes

&

énoncées dans les autres,

il

s'enfuir qu'

UD

traité élé–

montaire

&

un traité complet,

ti

on les [uppofe bien

faits, [erom ou explicitement o u implicitemem renfer–

més l'un dans l'aülre ,

Il

ell done évident par tout ce que Daos venons de

dire, qu'on oc doit entreprendre les

éllme",

d'ulle fcien–

ce que quand les propolirions qui la conflituem ne [e–

rom poin! ehaeune ilolées

&

indépendantes l' une de

l'autre, mais quand on y pourra remarquer des propo–

firioos principales dont les au tres [ero

O[

des eOllréq uel)–

ces, Or comment diflinguera-t-on ces propofilions pri n–

' cipales? voiei le moyen d' y parvenir, Si les propoli -

lions qui forment l'enCemble d'une fcieoee ne re Cui–

vem pas immédiatement les unes les autres, on remar–

qnera les endroits oll la

ch~ine

ell rom

p.ue

,

&

les pro–

pofi rions qu i formem la tére de chaque p3rt:e de la.

ehaine , fom

cell~s

qui doi vent en trer dans les

l/lmmI.

A

l' égard des propolilÍo lls m emes qui formel1t une

f~ule

port ion con tinuc de

la

chalne, on

y

en ditlin–

guera de deux erpeces ; celles qui ne font que de

r,

m–

pIes conféquences une limpIe tradaétioo en d'nutres ter–

mes de la propotitio n précédell[e, doivent elre exclues

des'

éli menI ,

puifqu 'ellcs

y

COII[ évidemmcnt renfer–

mées, Celles qui emprUllleot quelque cho re, non-reu–

lement de la pro pofitiQn préc¿dente" mais d'une liUtre

propotition priníit ive, fembleroiem devoir erre exc1ues '

psr la m eme rairon, puirq u'elles [ont implicircmenr

&

exacremel1t renfermées dans les propo(i tions dont elles

dérivent, Mais en s'allachant. [crupuleulemem

ii

celle

reg le, oon-Ceulement on réduiroit les

IlImem

i\

prerque

, rien, on en rendroit l'urage

&

l'application trOp diffi –

ciles, Ainti les conditioos oéeelfaires pour qu'une pro–

polilÍon entre dans les

IlImenI

d'uue [eieoce pris dans

le premier Ceos, lont que ces propofitions [oient arra.

difting uées les unes des autres, pour ql1' on ne puifTe

pas en former une cll.a\ne immédiate; que ces propo –

lirions [oient

elles-m~mes

la romce de plufieurs aUlres,

qui n'en Ceroo t plus regardées que comme des conré–

qucoccs;

&

qu'en fi n

Ii

quelqu'une des propo (itiolls ell

comprife daos les précédente$, elle n'y [oit comprife

<¡U'illlplicitement,

QU

de man.iere qu'on ne puirre en

ap-

per-