4-10
ELE
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b qui fuc transfor-
J:umes? jamais cene femme uper e
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le Peiut ·iJ
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>..r· bé
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répan 1I aUlal .
mée en .r?c er, ,," 10 . ' n e
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e foo l des tleulS, des
la I1mpltcllé des premlers 5gcs . e
qu'
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fru ils , des railins avee Jeur> pamp!es"
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conforme
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e qu'il espru
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m aurel
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11
n lour
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I
crlifie31ion
Y
répand
la
vérilé ,
&
l'harmome de
a
v
m ille charOles.
é bl
abond3nr
plein d'efpril;
qvide ea .leger , agr 3 edn ineompar'3ble facililé .
U
iI
lu rprend,
ti
élO,nne
l
1'3r mains' mais il ne fait pein–
r épand les {jeurs
a
(cP
:11~esil
préfe:e ' les
~grémens,
les
dr~
que les.
~role 3~U~~~g age
de 13 natore;
iI
néglige
trallS, .les
fa'¡~~sr'
faire ' brillcr une penfée; il fe mon–
le [enllmenr Plus fpiriluel q)Jc plein .d'unc vérilable paC–
I~e
(00)Ou.r;
P
e
¡némc
lorfqu'il croil ne Iraeer que la
II~n;
1,1
~esg~tjeIS
les plus (érieux . • Envain
iI
fe r.e–
P~~r~~~:
expofé
~
péri.r par l.a lempele ,
da~s
!e valf–
p
. lé orl" au heu dellll1l!" pour fon extl: 11 eom ·
feau IqU1 flolSPqui fe ' fueeedent impélueufem em les uns
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I d"
aux aUlres, & il a le
le~ls
trol . e nomq¡er e IXle-
m e pour le .plus grand,
0
1i
ve1lit hic ftuéh/$
flUtluI
fup e;eminet o1pnu
Poflerior Hono
ell?
u"deczmor"~
prior.
Avee ce Ilyle poétiqu!!, il ne m 'intérefre point en
fa fav!,ur; je oe parlage p,?im fes
d~ng:rs, p~ree q~e
j'eo apperyois. toute, la
tit:tIOO.
Quand 11 tenolr ce
~j¡leours
iI
élqlr déJa parml les Sarmates, ou do moms
daos
l~
port . Eo un m oe, Ovide .e/\ plus fa rdé , moios
nalOrel que T ibulle
&
que Properce; & qu oiq ue leur
ri~ál
il élllit déj:i beaucQup moius goíllé, moins ad-
m iré'
an
lems de Quintijieo .
'
. Mais pOll r ce qui conceroe la préémioeoce de
mé~
ril~
entre Tibulle- & Properce, je o'ai garde de la dé–
cider; c'ell pe9t-e lre une alfai re de rcmpéramem. Ainfi
fatis rarpellec aq leél:eur poor y par venir , les gran–
des regles de la poéfie, ces
r~gles
pritpiti ves qui s'é–
tendel1l
a
touS les genres ,
&
donr I'obfervalion
!o!a
tOU–
jours indifpeo (able , par€e qu'elles om leur fondemem
daos la nalure; fans alléguer une autorité refpeél:able
que les par!ifans de Tibulle nomment eo leur fa veur ;
fans croire meme qu'on puiffe bien juger
aujourd'~ui
de
Tipu lle
&
fle Properee, en fe dqnnant la peme
de les comparer fUf les l11emes fUJets qu'ils qnt trai–
tés I'uo
&
l'aqtre; j'enter¡ds les
v i~es,
!e luxe, I'av a–
rice qe leur (ieele,
~
les plaintes qu'i ls fonr de leurs
maitrefres, ( Tibulle,
liv.
11.
élig. jv.
F roperce,
liv.
111.
¡Ug. xi;.
&e. ) je dis feulemcnr que les gens de
lemes rd leron t
tollJour~ p~rtagés
dans !eues opinions,
fur la préférence des deux poe teS,
~
qu'on I'e réfou–
dra ja¡nais ce probleme de goílr
&
de fent imem . C'ell
po,!rqqoi, loiq de m 'y arre ter davanqge, je pafrc
a
la dilculfion un peu détaillée du caraél:ere de
1'¡lIgie ,
&
je vais tft eher néaumqins de n' cnouyer per(onoe. .
11 l1'ell poi
m
de genre de poéli!! qui n'ait fon cara–
aere paqiclJlier;
~
eem: diyer(ité, que les anejens ob–
fervereO[ (i religidlfemelH, ell fondée fur la nature
m eme des fujets inl jtés par les poetes. Plu s leurs imi–
talions font vfaies , m ieux ils ont rendu les caraaeres
qq'ils avoient
a
ex primer .
~haque
genre d'ouvrage a
fes lois;
&
fes lois lqi font tellement propres, qu'elles
ne p,euvem elre appliquées
ii
un aulte genre. Ain(j I'é–
glogue ne quiue pas fes chalumeaux pour entonrler la
Irqmpeue , &
I'éligie
n'emprqute poim les fqblimes ac,
eordS de la lyre . '
.
'
Ne crayons donc pas que pour faire des
IlIgier,
iI
fu ffire d' etre paftionné,
&
que l'arpour feul eo infpire
de plus qelles que l'étude join¡e au talem fans I'amour .
L a paffioo ¡OUle feule oe prodljira j amais riel! qui foit
acheyé ; elle doir
f~os
doute fournir les fenlimens; mais
c'en
a
l' ar t de les meUre en reuvre,
&
d'y ajoúter
les
gra~e~ ~':
l'expreffiQn . l..-e
cara~ere
de
l'éI,gie
n 'ad–
met POlnt , a la
~érilcf ,
la méthode géométriqne, & la
fC;;UPUI~~~c
.
exaal~u de
repréfeote mal les paffions que
P
.1H \
./~gte;
mals l' ar¡ lui deviem néeelraire pour ex–
i~"ner
le
deCordre des paffio os, coofQrméq¡ent
~
la na,
re ;
~ue
les, grands mattres onl li bien q>Dnue.
(
liv~ l .p~ri)~
que T !bulle en
a~~ira~le; ~'i1.
fe plaiot
une terr •
g .
3·)
dure malad,e qm le re!lent dans
t:
"trangere & l'
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M
lT
1
il
regr~1t
b'
,
empec e
e ulvre
e
a a ;
" ou les
,:a
ten-t~l
le (ieele d' or, eet heureux (jeele
" !Oient
abCo~u~
qUI
~epuis
affligereo¡ les hommes, é–
i~die
jI en
d; n l
l~norés
" . Puis revenam a fa m a-
cri'1
~~ruite
les
n::t
o e
a
]upiter la guérifon· " .
11
dé–
~'
dolt le conduire
~m)s
éliCées, ou Veous elle· meme
1
-
, I
a
parque [raoche le
til d<;
re~
ELE
., jours ,,: eolin Centam renallte l'efpérance dans Clln
cocu r, " il fe flale quc les dieux , 100jours propices
" aux .amans, lui accord erom de revoir Délie, que
" fon abfence rend ioeonfolable " .
11
femble que l'OD
penreroit, que l'on parleroit de cene maniere,
ti
I'on
étoit dans )a liluarioo que le poete repréCeme .
Rieo n'ell plus oppofé au
cara~ere
de
I'éllgic
que
I'alfeél:atioo, parce qu'elle s'accorde mal avee la dou–
l eur, avec la joie, avec la teodrefre, avee les graces;
elle
n'ell
propre qu''¡ lOu t galer.
L'é/lgie
ne s'aecom–
.mode poin t des penrées reeherchées, ni daos le genre
tendre
&
paffionné de celles qui feroient Ceulomem in,
Zéoieufes
&
brillantes; elles pourroient faire honoeur au
poete dans d'autres occa(ions, mais l'efpril n'efi poim
a
fa place ou il ne fau t que du fenriment . D e plus,
les penfées Com fouvent fau lres;
&
bien qu'i1 foir 100-
jour~
indifpenfable de penfer julle
1
1.,. vrai du femiment
d oit principalemem régoa dan
s
1'lIfg ie.
Les penl ées fublimes,
&
les im ages pompeufes, n'ap ·
partiennent pas no n plus au caraél:ere de
1'lIigie;
elles
iont réfen'"es
a
!'ode o u a l'épopée. Ce n'el! pas fur
le ron pompeux que l\1arcellus, oüi Marcellus lui-me–
me, {jls d' A ug ull e par adoption, l'hérirjer de l'empire
&.
les délices des R om aills, cll pleuré daos une des
éllgieJ
de Properce, quoiqu'il paroiCTe que les images
po mpeufCs eonveooient bien au hérlls doO[
iI
s'agifro it,
ou ,du moins auroient é té tres·exeufables dans cette o c–
calion : cependanr Properce
lI'íl
pas ofé fe les permet–
¡re;
iI
fe conte nte de dire IOUI limplement: " Une
m o n prématurée oous a ra vi M arcellus;
iI
ne Jui
a
" de rien fervi d'avoir Oaavie pour mere,
&
de réu–
nir dans fa perfon oe tan t de vertus héra'iques . R ien
ne garantit de la eommune loi , ni la force, ni la
" beauté, ni les richeífes, oi les rriomphes . De quel–
"Iue rang que vo us foye7" il faudra qU'un jour vous
p
appailie7. le cerbere,
&
que vous paffie'L la barque de
l'
l'inexorable vieillard " .
L iv.
Il/.
lIig.
Ir·
Auffi quand ce meme POele inv oquoil les manes de
Philélas & de Callimaque-.
iI
ne leur demandoit pas ou
les Mufes Ieur ayoieot iofpiré des vers pompeux, mais
en quel antre i1s aVQient ¡rouvé ¡'un
&
l'aUlre la fim–
plicilé propre
a
1'/lIgie .
Les
im~ges
funebre,s convienneot parfaitemem au ca–
raacre de
I' é/égi!!
trille,; de· la viem daos les aociens
ce lOur ing!!nieux, de ramener Couvent l'idée de leur
propre mON,
4
d'ordonne r qu\!lquefois la pOmpe de
leurs fuoéra illes; ou bien
~ncore
de tinir leu rs
lIégiu
par d.:s iofcriptioos fur les tolTlbeaux . T ibulle a- r·il
d"claré qu'i1 oe peut furvivre
a
la perre de Né::era,
qui lui avoit été prom ife, & qu'ulI rival lui avoit eo–
levée. il regle
il
I'inflant l'oedre de fes funéra illes '.
" 11
veut, quaod il oe fera plus qu'une ombre. legcre, que
ceue meme Némra , les 'cheveux épars \ pl e ure de–
" vant foo bueher; mais il veut qu 'elle foil accompa–
" goée de fa mere,
&
t¡ue toutes deus éga lemt:llt af–
" fi.igées,
&
vellles de robes noires, elles recueiilt-o t
fes cendres; 'l u'elles les arrofent de vin & de lair ;
qu'elles les renfermeot dans un tombeau de marbre,
" avee les plus riches parfums;
&
que pénétrées de
" douleur, elles verrcnt des larmes fur ce lombeau.
11
veut en{jn que l'infcriplion fa Oe eoonoltre que c'efi
'l }a perte de Nérera qui a caufe; fa more . "
Liv.IIl.
f leg.
2-.
-
II
efi ordinaire de voir la grande douleur s'occuper
de raifonnemens fauI, alors le dé lire de cene paffi on
en du caraél:ere eCTentiel de
l'ilégie .
"
Plut :\ D ieu
" ( di't Tibulle) qn'on fut demeuré dans les mreurs
" qu i regnoient au tems de S aturoe, lorfqu'on ne con–
" noifroit poim encore
1
'art de voyage r.
&
que la ler–
" re n' étoil point partagée en grands chemins
,,!
Com–
me
(j
de-la eat dépendu le
dépar~
de; Ca lTIa1trefle, qui
avoit entrepris nn grand
voyag~
,
La douleur produit auffi dc;s defirs
&
des efpérances, .
qui font un adcuciCTement
a
oos peines,
&
qui nous
retracem une (jtuation plus heureufe. D e -U viennent
les digreffions du meme Tibulle fur des plans de vie
imagioaiq:s,
{j
jamai~
fo n élat venoit
11
changer . Par
ces idées frivoles, entretenant uoe pamon qui le rem–
plit tour-a-tour d'efpéraoces
&
de craio tes, il nourrit la
flamme qui le dévore,
~
qui oe le laifr<; jamais
fan~
inquiétude; .
Voi13 ce q lle ['on peut obferver fur les
élégiu
tri–
ftes
&
pafUonnées .
Par rappor! aux
IIlgieJ
gracieuTes, M. Marmootel
a remarqué qu'elles doivent erre ornées de tous
Je,;
thréfors de l'imagination,
&
je n'ai rien de plus
a
el\
dire •