:ELE
percevoir la dépendance que par un l'aifol1l1emellt dé–
veloppé.
N 'oublíons pas de dire qu'il faut inférer dans les
é–
UWWJJ
les propofitions ifolées, s'j( en eU quelqu' une
qui !le tienDe ni comme principe ni comme conféquen–
ce,
ii
aucune antre ; ear les
¡I/men,
d' uoe f"ienee
doivem eontenir au moios le germe de t<l6Jtes les vé–
rités qui font I'objet de eette feienee: par eonféquent
l'om ilfion d'une feule vérité ifol':e, rendroit les
¡li–
man
imparfaits.
Mais ce qu'il fnut fur-!(lut s'sttaeher
i\
bieo dé velop–
per, c'efl la métaphy lique des propofi tions. C elte mé –
t.aphylique, qlli 8 guidé ou da guider les inventeurs,
n'efl autre chofe que I'cxpofition claire
&
précife des
v érités géllérales
&
philofaphiques fur lerquelles les prin–
eipes de la reieoce font fon dés. Plus cene métaphy–
fique efl fimple, f.1cile,
&
pour ainli dire populaire,
plus elle efl préeiellfe; Oll peut !lleme dire que la li m–
plieité
&.
la facil ité en fon t la pierre de touehe. Tout
ce qui efl vrai, fur·tout dans les rcienees de pur rai–
fonnement, a toújours des prineipes clairs
&
fenfibles ,
&:
par conf¿quent peut etre m is
iI.
la portée de
toUI
le monde fans aucune obfcurité. En cffe r, commenl
les cónféquenees pourroienr-elles erre daires
&
certai–
nes , fi les principes étoient obfcurs? L a vanité des au–
teurs
&
des let:teurs efl caufe que I'on s'écarte fouveo t
de ces regles : les premiers font Ratés de pouvoir
r~pandre un air de myflere
&
de fub limité fur leurs pro–
dllaioos: les 8urres ne hú lfent pas I'obfcurité , pom–
va qu'il en réfultc une cfpece de merveilleux ; mais
la v¿riré efl fimple,
&.
veut I!!re traitée comme elle
en .
Nous aurons ocealioo dans cet ouvr!\ge d'appli–
qoer fauveot les regles que nous Ve0006 de donnar,
prioeipalcmeot dans ce qui regarde les lois de la Mé–
chanique , la Géométrie qu'on nomme
de l'i"ji1Ji,
&
plufieurs autres objets; c'efl pourquoi nous iolillollS pour
le préfeot afrn légeremeo t ¡¡-de(Jus.
Pour nous borner iei
a
quelques regles généralcs ,
q uels fo nt dans chaque feieocc les prineipes d'ou I'on
doit partir? des faits limpIes , bien vas
&
bien avoiiés ;
en Phylique I'obfervation de l' univers , en G éomérrie
les' propriérés principales de I'étendue, eo Méchan i–
que l'impénétrabilité des corps, en Métaphyfique
&
én
M orale l'étude de notre ame
&
de fes atTeaiolls ,
&
ainr, des autres. Je prends ici la M éraphyfique daos
le fens le plus rigoureu x qu'eIle puifre avoir, en tant
qu'e lle e(\ la fcience des etreS puremeot fpirimels. Ce
que j'en dis ici ftra eneore plus vrai , quand On la re–
gardera dans un fens plus étendu, co mme la fcie nee u–
oiverl"lk qui. comiem les principes de toutes les autres;
car
Ii
chaqne fcience n's
&.
oc peut avoir que ['obfer–
varion pour vrais principcs,
la
Métaphyliqoe de chaque
fcience ne peut confiO er que daos les conféquences gé·
nér.1cs qui r¿fu lterl t de l'obfcrv3!ion, préfentées fous le
point de vue le plus étendu qu'on puifre leur donner .
A io'li d¡¡(¡ai-je , eontre moo imention, choquer enco–
re quelqoes perfonoes , dout le '¿ele pour la Métaphy –
{¡que efl plus ardent qu'éc1airé, je me garderai bien de
la
déñ nir, comme elles le veulent,
la
(ciena
deJ
i ·
Jea ;
car que (eroit' ce qu'une pareillc (eience?
L~
Phi–
lof" phie, fu r quelqo'obJet qu'dle s'exerce, efl la fcien–
c e des fai ts ou celle des chimeres. C'efl
en
elfet avoir
d'elle une idée bien informe
&
bien peu jufle, que de
la eroire detlinée
a
fe perdre daos les abfl raélions , dans
les propriérés générales de l'étre, dans eelles du mode
IX
de la fo bllance. Ceue fpécolat ion iootile oe cOllolle
qu'a préfeme r fous une forme
&
un langage fcielHifi–
qoes, des propofitions qui étant m ifes en langage vul–
gaire ou ne feroient que deS vérirés commooes qu'on
auroi; honte d'éta ler avee tatH d'appareil, ou feroien!
poo r le moins ' douteufes,
&
p~r
couféquent indignes
d'elre érigées en principes . D 'ailleurs une telle métho–
de efl non -feulement dangereufe, en ce qu'elle retarde
par des qoeflio ns vagues
&
comentieufes le
pro~ri:s
de
110
conlloifranees réd les , elle efl encare corHra¡re
a
la
muche de I'efprit , qui, eomme nous ne faurions trop
le redire ne eonnolt les abílraaions qoe par
l'
étude
des
~trcS'
partieoliers. A inli la prem iere chofe par ou
I'on doit eommencer en bonne Philofophie , e' efl de
faire main-bane fur ces longs
&
ennuyeox prolégome–
nes, fur ces nomenclatures éternelles , fur ceS arbres
&
ces divifions fans fi n ; trifles refle.:; d'one miférable
f~ho
Ja Oique
&
de I'io noranre vanitt!
de ces oecles téné–
breux, qui
dénué~
d'obferv3tions
&
de fa itS , fe eréoi –
cm un nbiet imaginaire de fpéeulations
&
de difputes.
r en dis autam de ces qoeflions 3Um inmiles que mal
réfolucs, Cur la oature de la Philofophic, fur fon e.i-
ELE
4-J3
(\ence, fur le prr.mier principe des' eonnoilrances humai–
Des, fur I'union de la probabilité avec l' évidence
&
fur une inti nité d'aUlres objets (em blables .
'
11 efl dans les Scienccs d'aulres qoeflions conteflées,
moins frivoles en elles·memes , mais aum in uriles en
elfet
q~'on
doit abfol umem uannir d'un livre
d'illmenJ .
On peut juger sOremelH de l'inutilité abrolue d'une que–
nion fur laquelI e on fe div ife , lorfqu'on voit que J es
PhiloCophes fe ré unifrent d'ailleurs fur des propofi tions,
qui néanmoins au premier coup-d'ceil f.m bleroicO! te–
nir nécellairemenr
a
cene queflion . Par exemple, les .–
lémem
de G éométrie
1
de calcul, étant les
m~mes
pour
!Ouros les éeoles de PhiloCophie ,
il
réfu he de eet ac–
eord,
&
que les vérirés géométriqucs ne tiennent point
aux principes eome flés [ur
la
nature de I'étendue,
&
qo 'il efl fu r cene matiere un poinr commun 011 toutes
les feaes Ce réuni(Jent; un principe vulgaire
&
limpIe
d'ou elles parrent toutes Cans s'en apperc<voir; priocipe
qui s'efl obfcurci par les difputes, ou qu'elles ont fait
oégliger , mais qui n'en fu blifle pas moios. D e meme,
qooique le mouvemen t
&
fes propriétés principales :oi–
ent l'objet de la méehanique, néan moins la métnphyli–
que obfcllre
&
conrentieufe de la nature du mouv emenr,
el! totnlemenr étrangere
a
cen e fcience; elle fuppofe
l'exiOencc du mouvemen t, tire de Cene fu ppoli tiou UDe
foule de vérités uti les ,
&.
laifre bien loin derriere elle
la philo fophie fcholaflique s'épuifer en vaines Cubtilités
fur le mouvem,'m méme . Z énon chercheroit eneore
ti
k s eorps fe m C' uvem, randis qu' A,chimede auroit trouvé
les lois de I'équilibre, H uyghens ce lles de la percu(fioo,
&
N ewton celles du fyfle me do monde.
Concluons de-¡a que le poinr auquel on doit s'arre–
ter daos la recherch. des principes d'une fcience , en:
dérerminé par
la
nature de celte (cience méme , c'efl-a–
dire par le point de vae fous leque! elle envifage Con
objet ; tOU t ce qui efl au-del. doit étre regard é 00 eom–
me appartenaot
a
une autre fcience, ou comme une ré–
gion emierement refufée
ii
nos regards. J'avoue que le,
principes d'ou nous partons en ce cas ne (ont peut-etre
eox-memes que des conféquenees fort éloignées des vrais
principes qui oous fo nt inconnus,
&
qu'ainfi ils mérite–
roient peut-ctre le nom de
conclujianJ
pl útÓt que celui
de
prineipa.
Mais
il
n'efl pas nécefraire que ces con–
e lufions foieo t des principes en elles-memes ,
il
fuffit qu'
elles en Coient pour nous.
Nous o'avons parlé jufqu'a préfent que des priocípes
propremer1t dits, de ces vérités primitives par leCqueIle,
on peut non-(eulemenr goider les aurres, mais fe guider
foi-meme daos I'érude d'une fcíen ce. 1l efl d'autres prin–
cipes qo'on peut appeller
(aondaireJ;
ils dépendem
moios de la natore des cho fes , que do langage: ils ont
principa1cment líeu, lorfqu'il s'ngit de eommoniquer
Ces
eonnoifTances sox autres . Je " eux parler des définitions,
qu'on peut,
a
I'exemple des Mathémnticiens , regarder
en efl"t eo mme des principes; puifque dans qoelque
eC–
pece ' d'/lémmJ que ce puifre eue, c'ell en pan ie fur
elles que la plapart des propoli tions fom appuyées. Ce
nouvel objet demande quelques réftexions: l'anicle D
E'–
F I N
r
T
t o
N ,
en préfeote plu lieurs; uous
y
ajoateroos
les fu ivantes .
D lfi1Jir ,
fuivam la force du mot , e'efl marquer le.
bornes
&
les limites d'uoe chofe; ainli
déjinir
1m
mOl .
e'efl en déterminer
&
en circonCcrire pour aino dire le
fens, de maniere qu'on ne puifre , ni avoir de doute fur
'ce fens dooné, ni I'étendre, ni le reUraindre , ni entin
I'amibuer
¡¡
aueun nutre terme.
Pour établir les rcgles des détinitions, remarquons d':!–
bord que cans les Sciences on fai t ufage de deox .forres
de termes , de termes vulgaires,
&
de termes fcientiti –
ques .
J'appelle
termeJ 'lJulgaireJ,
ceux donr on fait ufage ail–
leurs que dans la fcience dont il s'agit, c'efl-a-dire dans le
laogage ordinaire , ou meme dans d'autres feiences; tels
fonr par exemple les mots
cfpace, m01<vemmt
en Mé–
chanique,
corpJ
en
Géométri~ ,
ron
en Mulique,
&
une
in tinité d'aolres. J'appeIle
termeJ fcie ntiji'l,/eJ ,
les mots
propres
&
particuliers
a
la fcicnce, qu'on a é té obligé
de eréer pOllr défi,gner cerrains ob jets ,
&
qui font in–
eonous
iI
ceux
a
qui la fcien ce efl tom-a-fait étrangere .
1l fe\TIble d'abord que les rermes vulgaires [J'ont pas
befoin
d'~tre
définis , puifqu'ét30l, comme on le fuppo–
fe d' un ufage fréquem, I'idée qu'on aunehe
ii
ces mot.
do'it érre bien détermioée
&
fa miliere
a
tout le monde.
J\1ais le langage des Sciences ne Cauroit etre IrOp précis ,
&
celui du volgnire efl fouvent vague
&
ob(cnr ; on ne
fauroit donc u op s'appliquer
a
ti xer la lignification des
mots qu'ou employe, ne fil t-ce que pour éI'iter toute
équi-