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1

4

E LE

ou

iquivoque , Or pour fixer la tigni6cation ,des,

m?a~t' d'a~

ce qui revieOl au méme, poor, les défimr , 1I e ce mol

bord enmioer

qoelle~

COn! les ,dées

tirnpl~s

qu

rcnferme; fappelle

id•• {impl<,

eelle

'ID'

n~ peulen~I~~

décompofée eo d'aulres,

&

par ce

mOY~,n el~~

r

iftw–

plus faeile a faH;r: telle efl par

~xefl.lple

di, ,dée s

~éeci

a

a,

celle de'

Je!ifa&ion,

&

u~e ,~finué

autre,

befoin d'uoe plus ample c¡pl,eGuon ,

'dé

A ropremen! parler, il

n'y a

aucone de nos,' es

, p

Coi!

lim le' car quelque compofé que fO'1

u~

qu,

oe ,

ralitn' ar laquelle notre eCprit le

coo"O~t

obJet, I opé oCé

~fl

une opération

inflal1t~née

&

Unt–

comme comp,

fc

é',. le que nous

e ' ainli c'efl par une cole op rauon Imp

,

~~n~evons

00

corpS comme une fobflance tout-a,la-fols

élendue, impéoélrable, figurée,

&

eolorée,

,

Ce n'efl donc point par la nalOre des ,

,?pérauo~s

de

l'eCprit qu'on doit Juger du deg;é de limplte'té ?es. Idées!

e'e(l la limplicité plus ou

mO'II~

grande de I o,bJct qUI

en déeide : de plus eeue limpltc'té plus ou mOll1s gran–

de, n'efl pas celle qui efl

d~terminée

'par le ,lIombre

plus ou moins " rand des pames de l'obJe t, ma,s par le

nombre plus ou"moins g raod des propriétés qu'on y con–

lidere

3

la fois; ain/i quoique

l'ef~ace

&

le tem.s foien!

compofés de panies,

&

par confeq uem ne fo,cm pas

des etres limpies, cependant l'idée que no us en avoos

efl uoc idée limpie, parce que toutes les parties du

tems

&

de l'cCpaee COn! abfolument Cemblables, que

I'idée que nous en avons ell ab(olnmellt la meme,

&

qu'enfin ceue idée ne peut etre décompofée, puifqu'on

ne

pourroit limplifier I' idée de I'élendue

&

celle du

lems Cans les anéantir : au lieu qu'en rctranchant de I'i–

dée de torps, par exemple, I'idée d'impénétrabilité , de

tigme,

&

de eouleur,

il

refle encare I'idée de l'éteo–

due,

Les iMes fimples dans le fens olí nous I'eotendons,

peuveOl fe réduire

a

deu

x

eCpeees: les unes font des

idées abflraites ; l'abflradion en effet n'efl autre chole

que I'opénltion, par laquelle nous eon fid éroos dans un

o bJet uoe propriélé paniculiere, Cans faire auention

a

eelles qui fe joignent

a

celle-Ia pour eoofliluer l'efrenee

de l'obJet, La feconde eCpece d'idées limpies efl renfer–

mée dans les idées primitives que nous acquérons par

DOS Cenflltions, comme eelles des couleurs panicul ieres,

du froid, du chaud,

&

plulieurs autres femblab les; auffi

n'y a-t-il poim de circonlocotion plus propre

a

faire eo–

tendre ces chofes, que le terme uoique qui le¡ ex–

prime,

Quand on a trouvé toutes

les

idées limpies qu'un

mOl renferme, on le définira en préCentant ces idées

d' une maniere auffi c!aire, auffi courte,

&

auffi préciCe

qu' il Cera poffible,

11

Cuit de ces prin eipes, que tout

mm "ulgaire qni ne renfermera q u' une idée fimple, ne

peut

&

ne doit pas etre défini dans quelque Ceience que

ce puiOe elfe, puiCq u'une détinitioll ne pourro;t en mieux

fa ire eonnoi tre le I'c;ns, A I'égard des termes vulgaires

qui renfermen! plulieurs idées limpies, fuUent-ils · d' un

u Cage Ires-commun, il ell bon de les définir, pour dé–

velopper parfaitement les idécs limpies ' qu'ils renfer–

m en t ,

Ain li dans la Méehanique ou lcience du mouvement

des corps , on ne doit déñnir ni I'efpace ni le

t.ms

,

paree que ces mots ne renferment qu'une idée limpie;

mais

00

peut

&

on doit meme définir le mouvemen! ,

quoique la notÍon en Coit a{]e1. familiere

a

tout le mon–

de, paree que I'idée de mouvement efl uoe idée com–

plex e qui en renferme deux limpies, eelle de l'eCpace

parcouru,

&

eelle du tems employé a le pareourir, 1I

luit encare des memes prineipes, que les idées limpies

qu i entren! dans une détinition doivellt ¿tre tellement

diflinétes rune de l'autre, qu'on ne puia e en retraoeher

aueune, A inli dans la définition ordinaire du triangle

, rcétiligne, on fait entrer mal-a-propos les trois cÓlés

&

les trois aog les,; il fuffit d'y faire entrer les !rois eÓ–

I.!S,

parce qu'une figure renfermée par trois lignes droi–

tes a néce llairement -!rois aogles, C'ell

a

quoi o n ne

fauroit faire trop d'atlenr ion, pour ne pas multiplier fans

Il€cc(f~té

les mots non plus que les etres,

&

pour ne

p~

fa!re

r~garder

comme deux idées dillioéles, ce qui

n efl IOd,vlduel lemen t que la meme,

d <;:>nc peut done dire non-feulemem qu'une définitíon

~I[ ~Ire e~~fle,

mais que plus elle Cera eoune, plus

~u~

lera 'dcéaire; car

la

briévelé confille

a

n'employer

I

les, es nécecraires,

&

a

les di(poCer daos I'ordre

e

,P

us flnaturel , On n'ell CouveO! obCcur que paree

qu on e trop long' l'

be

'é' , .'

I

ce que les idées n

r,

o cU'.'t

v ':~t

pnne'pa<cmem de

autres

&

oc

fon~

0111 P?S

b',en d,fl,nguées les unes des

,

pas m,Ces

~

leur place. Eofin la brié-

ELE

veté ét3nt n'!eeO"airé daos les défi nitions, on peut

&

on

doit, meme y employer des lermes qui reoferment del

idées compler.<s , pourdl que ces termes ayen! été dé–

fio is auparavant,

&

qu',?/I ait par conCéq.uent déve–

loppé les idées limpies qu oIs cont,eonent, A ,nti on

p~ur

dire qu'un triangle reétiligne ell une figure terminée par

trais lignes41roites pourvu qu'o n . it d" fini auparavaor

ce qu'on elllend

p~r figtlr~,'

c'ell-a-dire ,un efpace

te~m iné entieremem par des "gnes: ce qu, renferme tra,s

idées, celle d'étendue, celle de bornes,

&

c,lIe de bor–

nes en tout Ceos ,

Telles foOl les regles générales d'une détinition; telle

efl I'idée qu'on doit s'eo faire,

&

luivanr laquelle uoe

définition n'ell autre choCe que le développement des

idées limpies qu'un mot renferme ,

11

ell fon illutile a–

prcs cel. d'examiner

Ii

les défiD itions Com de 110m Otl

de chofe c'ell-a-dire

(j

elles fom limplcmem l'expliea–

tion de

ce

qu'oo emend par un mOt, ou li elJes expli–

queOl la oature de robjet iodiqué par

Cl!

mm , En ef–

ret ,. qu'ell-ee-que la DatUre d'une chofe? E n quoi con–

line-t-elle proprement ,

&

la connoifrous-nous? Si 011

veO! répondre clairemem

a

ces

queflions, on verra com–

bien la difl inétion dont

iI

s'agit ell futile

&

abCurde: ear

étan! ignorans comme nous le fommes fur ce que les

etres Com en eux-memes, la connoifrance de la nature

d'une ehoCe (du moins par rappor! a nous ) ne peor

conlifler que dans la notion elaire

&

décompofée , noo

des prineipes réels

&

abfolus de eetle choCe, mais de

eeUK qu'elle nous paroit reofermer , Toute définition

oe peut elfe envifagée que Caos ce deroier puin t de vl,e :

daos ce cas elle fera plus qu'une fimple ilétinition de

nom, puifqu'elle ne

te

bornera pas a explique, le ,rens

d'un mot, mais qu'elle eo McompoCera I'objet;

&

elle

fera moins auffi qu'une définition de ehoCe, pui C'l ue la

vraie nature de I'objet, quoi'lu'aillli décompo/e , pourra

toOjours refler ioconnue,

Voila ce qui concerne la définit ion des termes vol–

gaires, Mais une feienee lIe fe borne pas

a

ces termes,

elle efl forcée d'en avoir de pauicu liers; Coit pou r ab–

réger le difeours

&

eontribucr ainfi a la clané, en eX–

promant par un feul mot ce qui auroit beCoin

d'~tre

ex –

primé par une phraCe emiere; foit pour déligner des

0-

bjets peu connus Cur lefquels elle s'exerce,

&

que fou–

ven! elle Ce produit

11

elle-meme par des combillaiCons

lingulieres

&

nouvelles , Ces mots ont beCoiñ d'etre dé–

fims, c'efl-a-dire limplement expliqués par d'autres ter–

mes plus vulgaires

&

plus limpies;

&

la feule regle de

ee~

définitions, c'ell de n'y employer aueun terme qui

:lit befoin lu i-méme d'etre expliqué, c'eU-Io -dire qui ne

foit ou dair de lui-meme, ou déJa expliqué auparan¡,

Les termes Ceientifiques n'étam inventés que po ur la

néecffité, il ell c!air que l'on ne doit pas au haCard

charger une fcieoee de termes partieuliers,

JI

{eroil done

11

Couhaiter qu 'on abolit ces termes feiemifi que

&

p ur

ainli dire barbares, qui ne fervent qu'a en imporer; qu'

en Géométrie, par exemple, 00 dlt Itaiplemelll

¡ropo –

jition

au lieu de

th'oreme, confér¡utnce

au lieu de

corol–

laire, remarr¡uc

au lieu de

[cholie,

&

aio /i des aUlres ,

L a plupan des mots de nos Seiences

Cont

tirés des lan–

gu es Cavames, olí ils étoient intelligibles au peuple

m~me , parce qu'ils o'étoient Couven¡ que des termes \' ul–

gaires , ou dérivés de ces termes : pourquoi ne pas leur

eonrerver cet

a

vantage?

Les mots oouveaux, inutile¡, biCarres, ou tirés de

trop loin, ('on¡ preCque auffi ridieules en maliere de

Ccience, qu'en matiere de gOUl,

00

ne fauroil, eom–

me nous I'avons déJa dit ailleurs, relldre la langue de

chaque Ceienee trap lill1ple,

&

pour ainfi dire trap po–

pulaire; non-Ceulemcn! c'ell un m oyen d'en faci liter ré–

tude, e'e fl IIler encare un prétexte de la décrier 3U peu–

pl~,

qui s'imagine ou qui voudroit fe perCuader que la

laogue partieuliere d'une Cejcnee en fait to ut le mérile,

que c'efl une erpeee de rempart inveuté pour ell défen–

dre les approehes: les ignorans rel[emble ot en cela a

ces généraux malheu reux ou malhabi les, qui ne puu vant

forcer une place fe vengent en inrultanl les dchors,

1\u refle ce que je propoCe iei a plutÓt pOU" objet

les mots abColumen¡ nou veaux q ue le progres Ilaturel

d'une fcience oblige a fa ire que les mots qui COUt dé–

ja eonfaerés, fur-tout lorfque ces mots ne pnurroient

etre facilement cha ngés en d'autres plus inrelligibles,

11

efl dans les choCes

d'

uCage , des limites olí le phi–

lofophe s'arrete; il ne veut ni Ce réformer, ni s'y Cou–

meure en tout, parce qu'il n'ell ni tyran ni eCe lave ,

Les regles que nous venons de donner , coneernent

les

élEmellJ

en général pris daos le premier fens ,

A

l'é¡¡ard des

éllmmJ

pris dans le fecond fens, ils, ue

dlf-