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1
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E LE
ou
iquivoque , Or pour fixer la tigni6cation ,des,
m?a~t' d'a~
ce qui revieOl au méme, poor, les défimr , 1I e ce mol
bord enmioer
qoelle~
COn! les ,dées
tirnpl~s
qu
•
rcnferme; fappelle
id•• {impl<,
eelle
'ID'
n~ peulen~I~~
décompofée eo d'aulres,
&
par ce
mOY~,n el~~
r
iftw–
plus faeile a faH;r: telle efl par
~xefl.lple
di, ,dée s
~éeci
a
a,
celle de'
Je!ifa&ion,
&
u~e ,~finué
autre,
befoin d'uoe plus ample c¡pl,eGuon ,
'dé
A ropremen! parler, il
n'y a
aucone de nos,' es
, p
Coi!
lim le' car quelque compofé que fO'1
u~
qu,
oe ,
ralitn' ar laquelle notre eCprit le
coo"O~t
obJet, I opé oCé
~fl
une opération
inflal1t~née
&
Unt–
comme comp,
fc
é',. le que nous
e ' ainli c'efl par une cole op rauon Imp
,
~~n~evons
00
corpS comme une fobflance tout-a,la-fols
élendue, impéoélrable, figurée,
&
eolorée,
,
Ce n'efl donc point par la nalOre des ,
,?pérauo~s
de
l'eCprit qu'on doit Juger du deg;é de limplte'té ?es. Idées!
e'e(l la limplicité plus ou
mO'II~
grande de I o,bJct qUI
en déeide : de plus eeue limpltc'té plus ou mOll1s gran–
de, n'efl pas celle qui efl
d~terminée
'par le ,lIombre
plus ou moins " rand des pames de l'obJe t, ma,s par le
nombre plus ou"moins g raod des propriétés qu'on y con–
lidere
3
la fois; ain/i quoique
l'ef~ace
&
le tem.s foien!
compofés de panies,
&
par confeq uem ne fo,cm pas
des etres limpies, cependant l'idée que no us en avoos
efl uoc idée limpie, parce que toutes les parties du
tems
&
de l'cCpaee COn! abfolument Cemblables, que
I'idée que nous en avons ell ab(olnmellt la meme,
&
qu'enfin ceue idée ne peut etre décompofée, puifqu'on
ne
pourroit limplifier I' idée de I'élendue
&
celle du
lems Cans les anéantir : au lieu qu'en rctranchant de I'i–
dée de torps, par exemple, I'idée d'impénétrabilité , de
tigme,
&
de eouleur,
il
refle encare I'idée de l'éteo–
due,
Les iMes fimples dans le fens olí nous I'eotendons,
peuveOl fe réduire
a
deu
x
eCpeees: les unes font des
idées abflraites ; l'abflradion en effet n'efl autre chole
que I'opénltion, par laquelle nous eon fid éroos dans un
o bJet uoe propriélé paniculiere, Cans faire auention
a
eelles qui fe joignent
a
celle-Ia pour eoofliluer l'efrenee
de l'obJet, La feconde eCpece d'idées limpies efl renfer–
mée dans les idées primitives que nous acquérons par
DOS Cenflltions, comme eelles des couleurs panicul ieres,
du froid, du chaud,
&
plulieurs autres femblab les; auffi
n'y a-t-il poim de circonlocotion plus propre
a
faire eo–
tendre ces chofes, que le terme uoique qui le¡ ex–
prime,
Quand on a trouvé toutes
les
idées limpies qu'un
mOl renferme, on le définira en préCentant ces idées
d' une maniere auffi c!aire, auffi courte,
&
auffi préciCe
qu' il Cera poffible,
11
Cuit de ces prin eipes, que tout
mm "ulgaire qni ne renfermera q u' une idée fimple, ne
peut
&
ne doit pas etre défini dans quelque Ceience que
ce puiOe elfe, puiCq u'une détinitioll ne pourro;t en mieux
fa ire eonnoi tre le I'c;ns, A I'égard des termes vulgaires
qui renfermen! plulieurs idées limpies, fuUent-ils · d' un
u Cage Ires-commun, il ell bon de les définir, pour dé–
velopper parfaitement les idécs limpies ' qu'ils renfer–
m en t ,
Ain li dans la Méehanique ou lcience du mouvement
des corps , on ne doit déñnir ni I'efpace ni le
t.ms,
paree que ces mots ne renferment qu'une idée limpie;
mais
00
peut
&
on doit meme définir le mouvemen! ,
quoique la notÍon en Coit a{]e1. familiere
a
tout le mon–
de, paree que I'idée de mouvement efl uoe idée com–
plex e qui en renferme deux limpies, eelle de l'eCpace
parcouru,
&
eelle du tems employé a le pareourir, 1I
luit encare des memes prineipes, que les idées limpies
qu i entren! dans une détinition doivellt ¿tre tellement
diflinétes rune de l'autre, qu'on ne puia e en retraoeher
aueune, A inli dans la définition ordinaire du triangle
, rcétiligne, on fait entrer mal-a-propos les trois cÓlés
&
les trois aog les,; il fuffit d'y faire entrer les !rois eÓ–
I.!S,
parce qu'une figure renfermée par trois lignes droi–
tes a néce llairement -!rois aogles, C'ell
a
quoi o n ne
fauroit faire trop d'atlenr ion, pour ne pas multiplier fans
Il€cc(f~té
les mots non plus que les etres,
&
pour ne
p~
fa!re
r~garder
comme deux idées dillioéles, ce qui
n efl IOd,vlduel lemen t que la meme,
d <;:>nc peut done dire non-feulemem qu'une définitíon
~I[ ~Ire e~~fle,
mais que plus elle Cera eoune, plus
~u~
lera 'dcéaire; car
la
briévelé confille
a
n'employer
I
les, es nécecraires,
&
a
les di(poCer daos I'ordre
e
,P
us flnaturel , On n'ell CouveO! obCcur que paree
qu on e trop long' l'
be
'é' , .'
I
ce que les idées n
r,
o cU'.'t
v ':~t
pnne'pa<cmem de
autres
&
oc
fon~
0111 P?S
b',en d,fl,nguées les unes des
,
pas m,Ces
~
leur place. Eofin la brié-
ELE
veté ét3nt n'!eeO"airé daos les défi nitions, on peut
&
on
doit, meme y employer des lermes qui reoferment del
idées compler.<s , pourdl que ces termes ayen! été dé–
fio is auparavant,
&
qu',?/I ait par conCéq.uent déve–
loppé les idées limpies qu oIs cont,eonent, A ,nti on
p~ur
dire qu'un triangle reétiligne ell une figure terminée par
trais lignes41roites pourvu qu'o n . it d" fini auparavaor
ce qu'on elllend
p~r figtlr~,'
c'ell-a-dire ,un efpace
te~m iné entieremem par des "gnes: ce qu, renferme tra,s
idées, celle d'étendue, celle de bornes,
&
c,lIe de bor–
nes en tout Ceos ,
Telles foOl les regles générales d'une détinition; telle
efl I'idée qu'on doit s'eo faire,
&
luivanr laquelle uoe
définition n'ell autre choCe que le développement des
idées limpies qu'un mot renferme ,
11
ell fon illutile a–
prcs cel. d'examiner
Ii
les défiD itions Com de 110m Otl
de chofe c'ell-a-dire
(j
elles fom limplcmem l'expliea–
tion de
ce
qu'oo emend par un mOt, ou li elJes expli–
queOl la oature de robjet iodiqué par
Cl!
mm , En ef–
ret ,. qu'ell-ee-que la DatUre d'une chofe? E n quoi con–
line-t-elle proprement ,
&
la connoifrous-nous? Si 011
veO! répondre clairemem
a
ces
queflions, on verra com–
bien la difl inétion dont
iI
s'agit ell futile
&
abCurde: ear
étan! ignorans comme nous le fommes fur ce que les
etres Com en eux-memes, la connoifrance de la nature
d'une ehoCe (du moins par rappor! a nous ) ne peor
conlifler que dans la notion elaire
&
décompofée , noo
des prineipes réels
&
abfolus de eetle choCe, mais de
eeUK qu'elle nous paroit reofermer , Toute définition
oe peut elfe envifagée que Caos ce deroier puin t de vl,e :
daos ce cas elle fera plus qu'une fimple ilétinition de
nom, puifqu'elle ne
te
bornera pas a explique, le ,rens
d'un mot, mais qu'elle eo McompoCera I'objet;
&
elle
fera moins auffi qu'une définition de ehoCe, pui C'l ue la
vraie nature de I'objet, quoi'lu'aillli décompo/e , pourra
toOjours refler ioconnue,
Voila ce qui concerne la définit ion des termes vol–
gaires, Mais une feienee lIe fe borne pas
a
ces termes,
elle efl forcée d'en avoir de pauicu liers; Coit pou r ab–
réger le difeours
&
eontribucr ainfi a la clané, en eX–
promant par un feul mot ce qui auroit beCoin
d'~tre
ex –
primé par une phraCe emiere; foit pour déligner des
0-
bjets peu connus Cur lefquels elle s'exerce,
&
que fou–
ven! elle Ce produit
11
elle-meme par des combillaiCons
lingulieres
&
nouvelles , Ces mots ont beCoiñ d'etre dé–
fims, c'efl-a-dire limplement expliqués par d'autres ter–
mes plus vulgaires
&
plus limpies;
&
la feule regle de
ee~
définitions, c'ell de n'y employer aueun terme qui
:lit befoin lu i-méme d'etre expliqué, c'eU-Io -dire qui ne
foit ou dair de lui-meme, ou déJa expliqué auparan¡,
Les termes Ceientifiques n'étam inventés que po ur la
néecffité, il ell c!air que l'on ne doit pas au haCard
charger une fcieoee de termes partieuliers,
JI
{eroil done
11
Couhaiter qu 'on abolit ces termes feiemifi que
&
p ur
ainli dire barbares, qui ne fervent qu'a en imporer; qu'
en Géométrie, par exemple, 00 dlt Itaiplemelll
¡ropo –
jition
au lieu de
th'oreme, confér¡utnce
au lieu de
corol–
laire, remarr¡uc
au lieu de
[cholie,
&
aio /i des aUlres ,
L a plupan des mots de nos Seiences
Cont
tirés des lan–
gu es Cavames, olí ils étoient intelligibles au peuple
m~me , parce qu'ils o'étoient Couven¡ que des termes \' ul–
gaires , ou dérivés de ces termes : pourquoi ne pas leur
eonrerver cet
a
vantage?
Les mots oouveaux, inutile¡, biCarres, ou tirés de
trop loin, ('on¡ preCque auffi ridieules en maliere de
Ccience, qu'en matiere de gOUl,
00
ne fauroil, eom–
me nous I'avons déJa dit ailleurs, relldre la langue de
chaque Ceienee trap lill1ple,
&
pour ainfi dire trap po–
pulaire; non-Ceulemcn! c'ell un m oyen d'en faci liter ré–
tude, e'e fl IIler encare un prétexte de la décrier 3U peu–
pl~,
qui s'imagine ou qui voudroit fe perCuader que la
laogue partieuliere d'une Cejcnee en fait to ut le mérile,
que c'efl une erpeee de rempart inveuté pour ell défen–
dre les approehes: les ignorans rel[emble ot en cela a
ces généraux malheu reux ou malhabi les, qui ne puu vant
forcer une place fe vengent en inrultanl les dchors,
1\u refle ce que je propoCe iei a plutÓt pOU" objet
les mots abColumen¡ nou veaux q ue le progres Ilaturel
d'une fcience oblige a fa ire que les mots qui COUt dé–
ja eonfaerés, fur-tout lorfque ces mots ne pnurroient
etre facilement cha ngés en d'autres plus inrelligibles,
11
efl dans les choCes
d'
uCage , des limites olí le phi–
lofophe s'arrete; il ne veut ni Ce réformer, ni s'y Cou–
meure en tout, parce qu'il n'ell ni tyran ni eCe lave ,
Les regles que nous venons de donner , coneernent
les
élEmellJ
en général pris daos le premier fens ,
A
l'é¡¡ard des
éllmmJ
pris dans le fecond fens, ils, ue
dlf-