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420

E

LE

L or[que les

éllpham

[00[

en chaleur ils

dev i~nnenl

fu rieux' mais au rappor! de Tavernier, cela n

arel

ve

"

. '.

O

érend que la

guere

ii

ceuX qui COO[ apprivolles. . " pr

:

femelk amoncele des feuilles avec ta [Compe, en falt

une Corte de lit, s'y couche Cur le dos

qU~lld

elle veut

recevoir le male ,

&

I'appelle par des. CrlS ; que

le~r

accouplemen! ne Ce faie que dans les Iieux les plus e–

cartés

&

les plus Colieaires,

&

que

le~

femelle,s portenc

e dan! dix alls. Quelques auteurs d,Ceut qu elles ne

~o~~()ivene

qu'une fois en

~ept

a.us

,

&

que leur por–

tée u'eC!, que d'un an, de di x-hule mOls, de

de~x

aos,

ou de deux ans

&

demi ; que cha,9 ue portée

e~

d un Ceul

fCEtuS. D'autres

foatienne~t

qu

11

y

en

a

trols ou qua–

[Ce,

&

que la mere les al!alt.e

pen~aut

Cept ,ou hUlt nos;

mais tollS ces faits (one tpeS- II1Cettams,

011

na pB les ob–

ferver Cur les

¿It!ph",,,

domefliques, puifqu'ils ne s'ac–

coup lent pas

&

il n'e(l gucre pomble de fuivre des

Ef.:pha,u'

fau~ages

d'arre1. pres

&

arre-¿ long-tems ponr

faire de telles obfervarious, La durée

de

leur vie n'etl

0uere mieux connue; on a dit que ces animauy. vi–

~oien!

jufqu'a trois, quatre on cil1q cents ans,

&

qu'

il s grandirren! pendant la moitié de leur vie: d' autres

arrOrent qu'elle ne dure que cent vingt, cene treu te

1

ou cent cinquaure aus,

&e,

011

a mis

l'lléphant

au rang des animaux 6mpedes,

dans les divifions mérhodiques des quadrupedes. En ef–

fet il a cinq doigts

a

chaqu~

pié, mais ils [onr enrie–

remeot réllnis

&

~achés

Cous la peau, Les onglcs ne

lon t pas vraimenc des ongles; ils ne tiennent pas aux

doigts comme il a déj

a

éré dit,

&

!cur nombre va–

rie, puiCq ue l'

éléphant

de

Verlaille~

n'en avoit que

:3

:'i

ch~que

pié, tandis qu'on en mO!lrwit un autre

11

Pa'

ris qui venoie des Indes,

&

qui en avoit quarre. Ce–

pendant le

p,

Tachard a obCervé que tous les

IlIphans

qu'll a vus

a

Siam, avoienl cinq ongles ,

11 Y

a

eu diverles opinions Cur les défenCes de

l'llé–

phllnt,

On a Ctu que la plupan des

femell~s

n' en

n–

voient point,

&

ql1'clles éroiene eres-counes dans les

aUlres; qu' elles Conoiene de la machoire inférieu–

re,

&

qu'elles tomboienc chaque année, lVIais les dé–

fenCes de

I'éléphant

femelle de Verrailles , tenoiene

11

la machoire fupérieure; elles éroienr longues,

&

n'ont

pas tombé pendant les rrei1.C ans qu'il a été

a

la mé–

nagerie, Quelques auteurs ont prérendl1 que ces défen–

fes éroient des dems: d'autre one foutenu qu'on de–

"oit les regarder comme des cornes ; en eft"et leur fub–

(lance qui efl l'i"oire

(voye::, [v

01 RE)

s' amolit au

fen, ce qui n'arrive pas

ii

celle des denrs;

&

l'os dont

Corrent ces défenfes efl diClina

&

f¿ paré de celui done

fonenr les dents: ce qui prouve qu'elles [ont de vé–

ritables cornes ,

On fcroit uné longue hi(loire de

I' éléphant,

fi \'on

rapponoit lOut ce qu'on a dit de fOil intlina,

&

tous

les détai ls du cérémonial établi che?, difiérens peuples,

qui ont beaucoup de vénérarislO pour cee animal; on

verroie... que l'amour de merveilleux a fait croire que

l'

é¡¿phant

a des venus

&

des vices, qu'il e(l chane

&

mode(le, orgueilleux

&

vindicatif, qu'il aime les loüan–

ges, qu'il comprend ce qu'on lui dit,

&e.

Des nations

et¡lieres OO! fait des guerres longues ,

&

cruelles, des

m illiers d' hommes fe fone égorgés pour la conque–

te Ide

l'lléphant blane ,

Gent ofliciers Coignent un

éll- .

fhant

de cene couleur

11

Siam; il e(l fervi en vairrelle

o'or, promené Cous un dais, logé dans un pavillon ma–

gqifjque doO! les lambris Conl dorés, Plufieurs rois de

l'Orient préferent

a

tout autre titre, celui de

poffe{[eur

de

l'

éllphant Mane,

Mais c' en e(l arre1. Cur ce Cujet,

qui e(l to n étranger

11

l'hi(loire naturelle de l'

éllphant,

Les

IlEphans

fau vages vont par troupes,

Il

y a plu–

fieurs manieres de les prendre

&

de les apprivoiCer,

Au royaume de Siam, des hommes monteot fue des

éllph.J¡j¡

femelles,

&

fe eouvrent de feuillagcs pour

n'~tre

pas

apper~us

des

é/lphans

fauvages qu'ils vont

chercher dans les forers: des qu'ils fe croyent

a

por–

~ée

de quelques-uns de ces animaux, ils font erier les

cmelles fur leCquelles ils font montés ' les males ré-

~nden t

11

ces cris par des hurIemens' effroyables,

&

s

~pprochen t

des femelles, que les hommes fone mar–

f

er!1

v:

ers une allée fermée par des paliffades; les ma–

es, dUlVcnt les femelles,

&

des que I'un d'eux ea en-

tre

aos l' llé

pardevanc

~,,,/, ~n

fait tomber deux coulirres" une

de Corte

"1

.phant

f.~uvage,

&

I'autre par demere :

ni reculer

qu

~, ~e

lrouvc enfermé fans pouvoir avancer,

&

f~it

des'

e~

et reérourner ,

11

jette des cris terribles,

1I0r

S

roonans

r.

'

' a

en vaill ' alors on ta h

pour e gager, mals c e

-

'

' c e de le calmer

&

de ¡'.doueir"

ELE

en lui jettant des C<aux- d'eau fur le corps; on verre

dc..l 'huile

fue

Ces

oreilles, on fait venir des

rUpham

pClvés m:Hes

&

femelles qui

1<:

earetTeut a\'cc leurs rrom ..

pes, Pendant ce

tems.la

, on lni patTe des

cordc~

fous

le ventre

&

aux piés de derricre,

&

enfin ori fai t ap–

~roeher

un

é/éphllnt

privé, Un homme en moot": del'–

fus

&

le fait avancer

&

reeuler, pour dooner cxemple

a

l'éUphant

Cauvage; en('uile on leve la coulitle qui

I'anete,

&

auflitÓr il avance jufqu'au bout de I'allée:

d,cs qu'il y e(l arrivé, on met

a

fes córés dcux

¡lJi–

fhan¡

dome(liques,

qu~

I'on auache avec lui; un troi–

IICme marchc' devanr,

&

le rire par une corde;

&

un

quatrieme le Cuit,

&

le Cait mareher

a

grauds coups dc

tl!te qu'¡¡ lui donne par·derri",e, C'c(l

ainti.qu'

clIl coo–

d~it

l'ILéphant

Cauvage juCqu'

a

une efpece de remiCe,

ou

011

l'attache

a

UI1

gros

pili~r

qui toucne comme UII

cabellan de navire; n le I"ilfe-ld pour lui dooner le

tcms d'appaifer f.1 futeur, D<:s le lendemain il

eom–

~ence

a

aller avee les

R'lJpha'¡¡

privés,

&

en quifl1.e

)ours il e(l enticremellr apprivpifé.

Le roi de Siam a encore une alltre

fa~on

de f.1ire

la charre aux

éléphan!:

mais elle demande beaucollp

d'app:ueil , On commcnce par attircr le plus grand nom–

bre,

d'''I'¡pbans

Cauvages qu'í) ea pomble dans un parc

fpatleux, cllvironné par de gros pieux qui laitrene de

gn\lldes oll\'ertmcs de dillnl)ce en dillance;

011

1<:.S

fait

vcn ir par le moyen d'nne fe melle, ou en les épouvcn–

ram par le fon dcs {Compertes, des tambours, da:s haut–

bois,

&

Cur-tout par le

tel!

dans divcrs endFoits de la

fore t, pOur les faire aller dans le pare, Lorfqu'ils y

(Qnr arrivés, on E;ir autour nne cnccinre

d'él/phans

de

guerre, pour empecher que les

r/éphanI

Cauvages ne

francb itTenr les paliífades; enCuite on mene dans le pare

a-peu'prc6 antant

d'éléph,mI

prh'és des plus fortS, qu'il

y

a

d'

éléphan¡

Cauvogcs, L es premiers Cont montés cha–

cun par deu

x

ehafleurs, qui portent de groíf<:s cordes

a

J¡CEuds coulans, dhm les bours Com uttachés

3

l'é/é–

phant,

L es conduaeurs de ehacun de ces

¡IJphans

les

tont coufÍr contre un

éliphan&

lauvage, qui fuit aufli –

tÓt

&

Ce préfenre aux on verrure¡ du parc pour en for–

tir; mais il e(l repourré par les

éIJphan¡

de guerrc qui

(orment l'eocein te du dehorS';

&

pend!lnt qu'¡¡ mirche

ainti dans le pare, les cHarreurs jetteO! leurs nCEuds ti

a-propos dans les endroirs Otl

iI

doie

mettr~

le pié, l]u'

en peu de lems toU! les

éléphans

f:\\lvages

[om

atta–

chés, ()n les

~net

entre des

élépharu

privés pour les COIl–

duire, comme daos la chaae donr il a dé):) été fait mention .

Au Pégu on cmploye pour eeete ehalre plns d' arr ,

mais moins de monde, On

a

plulieurs femelles drcf–

[ées au manége qu'elles doivent fai re dans cene occa–

/ion; on les frote

RUS

partie! de la générarion a\'ec u–

ne huile fon odoriféranre, que les

m~

les

(en-rent de

loin; on mene ces femelles dans les forers,

&

bicl¡tó t

les

¡lIphall¡

Cauvages aceourent

de

toures pan s ,.

&

les

fuil'em: alors elles prcl1nenc le chemÍlI. d'un pare en–

vironné de gros pieux plalHés

11

relle diflnnee I'un de

I'amre, qu'ull homme pcut pafTer entrc deus, mais non

pas un

éliphant,

execpré

a

I'entrée du parc ou il

y

a

une grande nuverture qui Ce frrme par

1m

her[e,

Il

fe trouve anm entre les pieux plulieurs portes qui com–

mnniqnent chacunc dans une écurie,

&

que l'on peut

~ermer

par des coulirres, Lorfque les femelles pril'ées

fone entrées dans le parc avec les

élé.phllns

f.1uvages,

on fai t tomber la herfe pom clore la grande on vertu–

re; enfuire les feme Iles entrent

dan~

lcms écuries,

&

on baiíle la couliere des portes. Les

éllphllfJS

le

voyanr

feuls

&

enfermés, entrent en fmeur; ils pourCllivent

l~s

hommes qui

fe

Itouvent dans le parc pour faire

l~s

ma–

meuvres nécefi'aires: mais ceux-ai s'échappene entre les

pie~x"

que les

éllphans

frappenc avec leurs

f6

11

Ces ;

mals lIs carrent Couvent leurs défeoCes, uu lieu de briter

les pieux : ils jettent de grands cris, ils pleurent, ils

g¿–

mirreot,

&

font des cftorts de ronte efpece pelldallt –

deux ou trois hemes; entin les forces leur manquenr,

ils

s'arr~tent,

la Cueur coule de toutes les pardos de

leur corps, ils lairreot ramber leur trompe

a

rerre,

&

iI

en fore une grande quanriré d'eau. Lortlju'ils Cone

dans cet érat, on fait for!ir les femelles de leurs écu–

ries, elles rentrene dans

le

[lare,

&

fe melcnt parmi

les

é1éphllnJ

Cauvages. Bien-rllt elles

vOO!

d3ns d'

au–

tres écuries qui fone de(linées

a

ces

éllphans;

chacun

Cuit une femelle

&

entre aprcs elle dalls une écurie:

mais

il

s'y trouve Ceul, ear la femelle COrt par une

porte d.c derriere,

&

aum·t6t

011

enferme

I'I/éphant

fauvage dans cene écurie on il fe trouve fon lerré;

on l'y tiene lié; il parre quatre Ol! cioq jours Cans I'OU–

loi~

ni mallger, oi boire; enfin

il

s'

aeCOútulllc

¡¡

fon

.efcla,-