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E
LE
L or[que les
éllpham
[00[
en chaleur ils
dev i~nnenl
fu rieux' mais au rappor! de Tavernier, cela n
arel
ve
"
. '.
O
érend que la
guere
ii
ceuX qui COO[ apprivolles. . " pr
:
femelk amoncele des feuilles avec ta [Compe, en falt
une Corte de lit, s'y couche Cur le dos
qU~lld
elle veut
recevoir le male ,
&
I'appelle par des. CrlS ; que
le~r
accouplemen! ne Ce faie que dans les Iieux les plus e–
cartés
&
les plus Colieaires,
&
que
le~
femelle,s portenc
e dan! dix alls. Quelques auteurs d,Ceut qu elles ne
~o~~()ivene
qu'une fois en
~ept
a.us,
&
que leur por–
tée u'eC!, que d'un an, de di x-hule mOls, de
de~x
aos,
ou de deux ans
&
demi ; que cha,9 ue portée
e~
d un Ceul
fCEtuS. D'autres
foatienne~t
qu
11
y
en
a
trols ou qua–
[Ce,
&
que la mere les al!alt.e
pen~aut
Cept ,ou hUlt nos;
mais tollS ces faits (one tpeS- II1Cettams,
011
na pB les ob–
ferver Cur les
¿It!ph",,,
domefliques, puifqu'ils ne s'ac–
coup lent pas
&
il n'e(l gucre pomble de fuivre des
Ef.:pha,u'
fau~ages
d'arre1. pres
&
arre-¿ long-tems ponr
faire de telles obfervarious, La durée
de
leur vie n'etl
0uere mieux connue; on a dit que ces animauy. vi–
~oien!
jufqu'a trois, quatre on cil1q cents ans,
&
qu'
il s grandirren! pendant la moitié de leur vie: d' autres
arrOrent qu'elle ne dure que cent vingt, cene treu te
1
ou cent cinquaure aus,
&e,
011
a mis
l'lléphant
au rang des animaux 6mpedes,
dans les divifions mérhodiques des quadrupedes. En ef–
fet il a cinq doigts
a
chaqu~
pié, mais ils [onr enrie–
remeot réllnis
&
~achés
Cous la peau, Les onglcs ne
lon t pas vraimenc des ongles; ils ne tiennent pas aux
doigts comme il a déj
a
éré dit,
&
!cur nombre va–
rie, puiCq ue l'
éléphant
de
Verlaille~
n'en avoit que
:3
:'i
ch~que
pié, tandis qu'on en mO!lrwit un autre
11
Pa'
ris qui venoie des Indes,
&
qui en avoit quarre. Ce–
pendant le
p,
Tachard a obCervé que tous les
IlIphans
qu'll a vus
a
Siam, avoienl cinq ongles ,
11 Y
a
eu diverles opinions Cur les défenCes de
l'llé–
phllnt,
On a Ctu que la plupan des
femell~s
n' en
n–
voient point,
&
ql1'clles éroiene eres-counes dans les
aUlres; qu' elles Conoiene de la machoire inférieu–
re,
&
qu'elles tomboienc chaque année, lVIais les dé–
fenCes de
I'éléphant
femelle de Verrailles , tenoiene
11
la machoire fupérieure; elles éroienr longues,
&
n'ont
pas tombé pendant les rrei1.C ans qu'il a été
a
la mé–
nagerie, Quelques auteurs ont prérendl1 que ces défen–
fes éroient des dems: d'autre one foutenu qu'on de–
"oit les regarder comme des cornes ; en eft"et leur fub–
(lance qui efl l'i"oire
(voye::, [v
01 RE)
s' amolit au
fen, ce qui n'arrive pas
ii
celle des denrs;
&
l'os dont
Corrent ces défenfes efl diClina
&
f¿ paré de celui done
fonenr les dents: ce qui prouve qu'elles [ont de vé–
ritables cornes ,
On fcroit uné longue hi(loire de
I' éléphant,
fi \'on
rapponoit lOut ce qu'on a dit de fOil intlina,
&
tous
les détai ls du cérémonial établi che?, difiérens peuples,
qui ont beaucoup de vénérarislO pour cee animal; on
verroie... que l'amour de merveilleux a fait croire que
l'
é¡¿phant
a des venus
&
des vices, qu'il e(l chane
&
mode(le, orgueilleux
&
vindicatif, qu'il aime les loüan–
ges, qu'il comprend ce qu'on lui dit,
&e.
Des nations
et¡lieres OO! fait des guerres longues ,
&
cruelles, des
m illiers d' hommes fe fone égorgés pour la conque–
te Ide
l'lléphant blane ,
Gent ofliciers Coignent un
éll- .
fhant
de cene couleur
11
Siam; il e(l fervi en vairrelle
o'or, promené Cous un dais, logé dans un pavillon ma–
gqifjque doO! les lambris Conl dorés, Plufieurs rois de
l'Orient préferent
a
tout autre titre, celui de
poffe{[eur
de
l'
éllphant Mane,
Mais c' en e(l arre1. Cur ce Cujet,
qui e(l to n étranger
11
l'hi(loire naturelle de l'
éllphant,
Les
IlEphans
fau vages vont par troupes,
Il
y a plu–
fieurs manieres de les prendre
&
de les apprivoiCer,
Au royaume de Siam, des hommes monteot fue des
éllph.J¡j¡
femelles,
&
fe eouvrent de feuillagcs pour
n'~tre
pas
apper~us
des
é/lphans
fauvages qu'ils vont
chercher dans les forers: des qu'ils fe croyent
a
por–
~ée
de quelques-uns de ces animaux, ils font erier les
cmelles fur leCquelles ils font montés ' les males ré-
~nden t
11
ces cris par des hurIemens' effroyables,
&
s
~pprochen t
des femelles, que les hommes fone mar–
f
er!1
v:
ers une allée fermée par des paliffades; les ma–
es, dUlVcnt les femelles,
&
des que I'un d'eux ea en-
tre
aos l' llé
pardevanc
~,,,/, ~n
fait tomber deux coulirres" une
de Corte
"1
.phant
f.~uvage,
&
I'autre par demere :
ni reculer
qu
~, ~e
lrouvc enfermé fans pouvoir avancer,
&
f~it
des'
e~
et reérourner ,
11
jette des cris terribles,
1I0r
S
roonans
r.
dé
'
' a
en vaill ' alors on ta h
pour e gager, mals c e
-
'
' c e de le calmer
&
de ¡'.doueir"
ELE
en lui jettant des C<aux- d'eau fur le corps; on verre
dc..l 'huile
fue
Ces
oreilles, on fait venir des
rUpham
pClvés m:Hes
&
femelles qui
1<:
earetTeut a\'cc leurs rrom ..
pes, Pendant ce
tems.la, on lni patTe des
cordc~
fous
le ventre
&
aux piés de derricre,
&
enfin ori fai t ap–
~roeher
un
é/éphllnt
privé, Un homme en moot": del'–
fus
&
le fait avancer
&
reeuler, pour dooner cxemple
a
l'éUphant
Cauvage; en('uile on leve la coulitle qui
I'anete,
&
auflitÓr il avance jufqu'au bout de I'allée:
d,cs qu'il y e(l arrivé, on met
a
fes córés dcux
¡lJi–
fhan¡
dome(liques,
qu~
I'on auache avec lui; un troi–
IICme marchc' devanr,
&
le rire par une corde;
&
un
quatrieme le Cuit,
&
le Cait mareher
a
grauds coups dc
tl!te qu'¡¡ lui donne par·derri",e, C'c(l
ainti.qu'clIl coo–
d~it
l'ILéphant
Cauvage juCqu'
a
une efpece de remiCe,
ou
011
l'attache
a
UI1
gros
pili~r
qui toucne comme UII
cabellan de navire; n le I"ilfe-ld pour lui dooner le
tcms d'appaifer f.1 futeur, D<:s le lendemain il
eom–
~ence
a
aller avee les
R'lJpha'¡¡
privés,
&
en quifl1.e
)ours il e(l enticremellr apprivpifé.
Le roi de Siam a encore une alltre
fa~on
de f.1ire
la charre aux
éléphan!:
mais elle demande beaucollp
d'app:ueil , On commcnce par attircr le plus grand nom–
bre,
d'''I'¡pbans
Cauvages qu'í) ea pomble dans un parc
fpatleux, cllvironné par de gros pieux qui laitrene de
gn\lldes oll\'ertmcs de dillnl)ce en dillance;
011
1<:.S
fait
vcn ir par le moyen d'nne fe melle, ou en les épouvcn–
ram par le fon dcs {Compertes, des tambours, da:s haut–
bois,
&
Cur-tout par le
tel!
dans divcrs endFoits de la
fore t, pOur les faire aller dans le pare, Lorfqu'ils y
(Qnr arrivés, on E;ir autour nne cnccinre
d'él/phans
de
guerre, pour empecher que les
r/éphanI
Cauvages ne
francb itTenr les paliífades; enCuite on mene dans le pare
a-peu'prc6 antant
d'éléph,mI
prh'és des plus fortS, qu'il
y
a
d'
éléphan¡
Cauvogcs, L es premiers Cont montés cha–
cun par deu
x
ehafleurs, qui portent de groíf<:s cordes
a
J¡CEuds coulans, dhm les bours Com uttachés
3
l'é/é–
phant,
L es conduaeurs de ehacun de ces
¡IJphans
les
tont coufÍr contre un
éliphan&
lauvage, qui fuit aufli –
tÓt
&
Ce préfenre aux on verrure¡ du parc pour en for–
tir; mais il e(l repourré par les
éIJphan¡
de guerrc qui
(orment l'eocein te du dehorS';
&
pend!lnt qu'¡¡ mirche
ainti dans le pare, les cHarreurs jetteO! leurs nCEuds ti
a-propos dans les endroirs Otl
iI
doie
mettr~
le pié, l]u'
en peu de lems toU! les
éléphans
f:\\lvages
[om
atta–
chés, ()n les
~net
entre des
élépharu
privés pour les COIl–
duire, comme daos la chaae donr il a dé):) été fait mention .
Au Pégu on cmploye pour eeete ehalre plns d' arr ,
mais moins de monde, On
a
plulieurs femelles drcf–
[ées au manége qu'elles doivent fai re dans cene occa–
/ion; on les frote
RUS
partie! de la générarion a\'ec u–
ne huile fon odoriféranre, que les
m~
les
(en-rent de
loin; on mene ces femelles dans les forers,
&
bicl¡tó t
les
¡lIphall¡
Cauvages aceourent
de
toures pan s ,.
&
les
fuil'em: alors elles prcl1nenc le chemÍlI. d'un pare en–
vironné de gros pieux plalHés
11
relle diflnnee I'un de
I'amre, qu'ull homme pcut pafTer entrc deus, mais non
pas un
éliphant,
execpré
a
I'entrée du parc ou il
y
a
une grande nuverture qui Ce frrme par
1m
her[e,
Il
fe trouve anm entre les pieux plulieurs portes qui com–
mnniqnent chacunc dans une écurie,
&
que l'on peut
~ermer
par des coulirres, Lorfque les femelles pril'ées
fone entrées dans le parc avec les
élé.phllns
f.1uvages,
on fai t tomber la herfe pom clore la grande on vertu–
re; enfuire les feme Iles entrent
dan~
lcms écuries,
&
on baiíle la couliere des portes. Les
éllphllfJS
le
voyanr
feuls
&
enfermés, entrent en fmeur; ils pourCllivent
l~s
hommes qui
fe
Itouvent dans le parc pour faire
l~s
ma–
meuvres nécefi'aires: mais ceux-ai s'échappene entre les
pie~x"
que les
éllphans
frappenc avec leurs
dé
f6
11
Ces ;
mals lIs carrent Couvent leurs défeoCes, uu lieu de briter
les pieux : ils jettent de grands cris, ils pleurent, ils
g¿–
mirreot,
&
font des cftorts de ronte efpece pelldallt –
deux ou trois hemes; entin les forces leur manquenr,
ils
s'arr~tent,
la Cueur coule de toutes les pardos de
leur corps, ils lairreot ramber leur trompe
a
rerre,
&
iI
en fore une grande quanriré d'eau. Lortlju'ils Cone
dans cet érat, on fait for!ir les femelles de leurs écu–
ries, elles rentrene dans
le
[lare,
&
fe melcnt parmi
les
é1éphllnJ
Cauvages. Bien-rllt elles
vOO!
d3ns d'
au–
tres écuries qui fone de(linées
a
ces
éllphans;
chacun
Cuit une femelle
&
entre aprcs elle dalls une écurie:
mais
il
s'y trouve Ceul, ear la femelle COrt par une
porte d.c derriere,
&
aum·t6t
011
enferme
I'I/éphant
fauvage dans cene écurie on il fe trouve fon lerré;
on l'y tiene lié; il parre quatre Ol! cioq jours Cans I'OU–
loi~
ni mallger, oi boire; enfin
il
s'
aeCOútulllc
¡¡
fon
.efcla,-