t!piderrne gris· brun, épais en plulieurs endroits, eal–
leUl, eouven de efalTe,
&
eomme déehiré par une
il1finité de ger Cures .
Voya.
/n
m¡m. pour Jer",ir
J
/'hi–
jloir~
naellrel/e
dn
a1fil11tlIlX,
dr~J!"
par
1[.
Perraolt,
t ro,ji, me portie.
Les
¡¡¡pI14m
Ce trouven t en Afie
&
en Afrique .
Ceux de l'Alie CQtlt les pios grallds ; on pr':lelld qu'ils
c nt JuCqu';\ treiu , quatorze ou quim,e
pi~s ,
&
meme
plus, de hauteur depuis terre jufqu'au·dellus du dos.
011
a vil des défenfes qni peCoicnt cent Coixaote Ii–
vrcs: Cans doote elles venoient dcs
élipha",
d' Afie,
cnr on aCsOre qu'iI y ell a du poids de deux eents
Ii–
vrcs .
00
prételld qu'il s'en efl trouvé ell Afrique du
p<Jills
de
cent vingt-cillq livres; les Anglois ell Ont rap–
pOrlé de cette panie du mOllde, qui avoient plus de
huir piés de loogucur,
&
qui pefoient quatre-viout-dix
li\'fes.
011
dit que la mefure ordinaire des
1/l'phanJ
d'
'\frique efl de neuf
00
dix piés de longucur,
&
de
onze ou done de haut<ur.
1
I
Y
a dans I'tle de Cey–
Jan un tres-grand nombre d'
¡¡¡phan¡,
au rappon du
capitaine R ibeiro,
f/ift. de Cey/a",
1701.
Les plus grands
ont neuf eoudées dcpuis l:i poillte du pié juCqu'u l'é–
paule. Plulie\1fS auteurs s'aeeordcnt
~
dire que les
II~¡hanJ
de ew e lIe Com mieux faits, plus eourageul,
&
ont plus d' inll ina que les autres, quoiq u'ils Coient
plus petits . Les
illpha1fJ
COO! de
coule~r
brune ; il
Y
en a quelques-uns
de
blancs dans les lndes, mais ils fom
rrcs-'rares
.
V l lépba"e
allonge
&
raccoorcit Ca trompe;
iI
diri–
ge I'ex!rémite en-haut, en-bas , de cÓté ou en arriere:
elle efl Helible en tout rons, il la meut
a
Con
gré
&
, felon res beCoins ; car
iI
~'eo
[en eomme d'un bras
&
d'une main.
11
embralTe avee
fil
trompe tout ce qu'il
vent Coulever ou eorraloer, por le moyen d'un rebord
qui efl au bout,
&
du prolongement de ce rebord, 'lui
relTomble
:i
une Corte de doigt;
iI
Caifit les cho!es Jes
plus petites. C'efl Cur· tout
a
I'nide de ce doigt qu'¡¡
montre une adretTe dont on ne eroiroit pas 'lu'un ani–
mal
ti
maffif flit eapable. Enfin e'efl avee fa trompe
qu'¡¡ porte
a
fa bouche tous fes alimens, Coit Col ides,
foit liquides; mais pour emendre la méchaoique qu'il
cmploye
11
cet effet, il fl¡ot Ce Couvenir que les deux
ouvertures des narines fom au fond de la eavité qui fe
trouve ;\ l'extrémité de la trompe: c'efl done par cet
"'gane qu'il reCpire, aum
pl ufieur~
voyageurs
0111
re–
gardé la trompe eomme un oel fon allongé. Vair qui
porre par eeue trompe dans l'inCpiration
&
dans la re–
fpiration,
11
rend propre
ii
la fuccion,
&
lui donne Ja
fMce de projeuer
les
chofes qui fe trouvent dans Ca
ca,'iré. L orCque I'animal applique les bords de I'extré–
mité de celte Irompe fur quelque corps,
&
qu'jl rcti–
re en meme tems Con haleíne, ce corps refle collé
contre la trompe,
&
en fo it les ditférens mouvemens.
C'efl ainli que
I'i llphanl
enJeve des choCes iort peCan–
tes \
&
m~me
juCqo'au poids de deux eems livres . Lorf–
'lu' Ji
S
Coif, il trcmpe le bout de fa trompe daQs I'eau,
&
en inCpirant il remplit d'cau toute la cavité de la
trompe; enCuite il la recourbe cn-delTous, pour cn por–
ter I'extrémité dans Ca bouehe: alors I'animal pourroit
niCément faire eouler I'eau de la trompe dans la bou–
che , par un mouvement d'expiration; mai. de ceue fa–
c;on il ne I'avaleroit ras Cans qu'il en entrat dans le
J rynx, puiCque ce mouvernent d'expiration CuppoCe né–
celTairement que I'épiglone el1 levée : aulli
1'lIlphnnt
enfonce fa trompe juCque dans le gofier au-dela de
I'épiglotte,
&
on eAtend un grand bruit que fait I'cau
en Cortant de la trompe pour deCcendre dans I'cefopha–
ge .
D'ailleurs on nc voit
~ucun mouvel~ent
de ' luc–
don dans les levres, ce qOl prouve que lean el1 pouf–
f':e par l'expiration ,
&
non pas auirée par
la
Cuecíon .
D e meme quand
I'J/épbane
prend I'herbe, il l'amche
avec
(1
trompe ,
&
en fait des paquets qu'i! porte au
fond de fa bouche . Ces obCervarious on fait préfumer
qu'i! tete
~um
avec Ca trompe, mais on n'a jamais vu
d'ilépbane
teter; on n'a
jam~is
víl oon plus qu' il pr1t
aucune choCe immédiatement avec fa bouche , li ce n'el1
qu'il rec;oit ce qu'on
y
jeue.
11
fait jaillir
3U
loin
&
d'rige
i\
fon gré I'eau don!
iI
a
rempli
(1
trompe: on
dit qu'elle eo peut contcnir plufieurs Céaux . L orCqu'
011
mene
Plllpha"t
au combat ,
00
atroche
a
I'extré–
mité de la trompe une
cha¡n~
ou un (1bre nud, dont
iI
fe fert avee beaucoup
d'adrc(f~
pour frappcr I'enne–
mi .
V¡Uph""t
a beaucoup d'inllioél & de docilité; on
J'apprivoife
1;
aiCémem,
&
on le COllmet
a
tant d'exer–
d ees diñórens, qoe I'on efl Curpris qu'une
b~te
aufl]
Jourde prenne fi facilernenl Jes habituaes qu'on lui dOD-
'I"om<
V.
ELE
419
ne. Pour le conduire
00
Ce met
a
cheval fur fon cou '
00
tient
a
la maio une grolTe verge de fer
trl:s-poil1~
tue par
UI1
boot,
&
tcrminée
i
I'autre par un croche t
tres-fort
&
aullí IrCs-poilltu; on Ce
Cert
de
I~
pointe
au Iieu d'¿pcron,
&
le crochet Cupplée
11
la
bride ; car
011
pique I'anjmal aux oreilles
&
au muleau pour dir:–
ger fa marche, le condua eur étam ainli poné .
011
fe
place Cur le dos de
l'é/iphfwe :
les femmes
Ce
Cervem,
eomme le s hommes, de ceue montore; mais
cm
dit
qn'elle efl fort incommode ,
&
qu'on 3imeroit mieux
faire dix licues Cur un che val , qu' ul1e feu le fur un
é/I–
pbane.
On leur fair 2uffi porter des tours, dans
Id~
']lIelles on place plufieurs hommes armés pour la guer–
re, Ccs tours, au Oloius ce lIes dont parle Pirtro del–
Ja Valle dans les
{/ol'ageJ,
Com longues
&
larges COOl–
me un grand lit,
&
placées eu-travers
fUf
le dos
de
l'éllphal1t;
elles peuvem eontenir lix ou Cept perCounes
afiires
11
la maniere des L evamins: il y en
~
d'aulres
uo
dix ou douze combauans peuvent fe placer. Pour
les voyages des femmes de qualité
&
¿es grands
C. i–
gneurs , les
¡¡¡phanJ
001
au lieu de tours, des pavil-
10DS
richement ornés , dans leCquels on peut
s'
alreoir
ou fe coucher. L es
¡¡épha",
ponent aulli de toutes
fortes de fard eauI, juCqu'a de petites pieces de canon
fur leurs afilltS . Au rapporr de Thevel10t (
voyoge d"
Ln'.
) ,
la charge des plus fons
éllpha",
ell de plus
de trois mi!!e Iivres. Cet animal 3 le pié
fi
sur , qu'i l
ne brOtlChe
preCqu~
jamais.
1I
fait
be~ucoup
de chemin
en peu de tems,
iI
caufe de la longueur de Ces ¡am–
bes: en allant le pas, il aucint un homme qui eourt .
LorCqu'on le prelTe,
iI
peut faire en un jom le ehemin
de (jx journées; i\ cour! comllle le cheval, au galop ,
&
il fcnd reau avec autant de vltelTe qu'uoe chalou–
re de dix rames. Lorfqu'oll efl pouríuivi par cet ani–
mal, on ne peut l'éviter qu'en faifant des détours , par–
ce qu'i\ n'el! pas 3ufli prompt
ir
Ce retourner de c/J-
1': qu';' marcher en-avant. Les
fiépham
plient Jes jam–
bes de devan t,
&
meme eelles de derriere . Lorfqu'on
velH les chargpr on monte delTus ,
&
ils aident avcc
leur trompe . Lorfqo'ils fom en voyage ils ne fe cou–
chent que rarcmellt ;' l11ais daos d'auues tems ils fe cou–
chent toutes les nuits ,
&
le relevem avee beaucoup
de
facilité. Ces animal'X
Conl
fort commodes
&
fort oti–
les pour le ferv ice qu'ils rendent, mais ils coatent beau–
coup
iI
nourrir , Thevenot dan\ ron
voyage d"
Lev ant ,
dit qu'<!
D e/by ,
outre la viande <]u'on Icur fait man–
ger,
&
I'cau-de·vic qu'on le\1[ fa it boire,
0 /1
leur don–
ne une pate de farine, de tucre
&
de beurre,
&
cha–
cun en conComme au moins par jour peur une demi–
pillole.
F
r.
Pierre de Laval rappone daos Ces
voya–
grJ ,
qu'un
llépbant
mange eent livres de ris par jour :
11
prennent tout ce qu'on lcUf donoe, principalement
du bifcuit . Un feul de ces animaux peut manger en
un jou r ce qui fu ffi roit pour nourrir trente hommes' du–
ram une femaine; cependaD! on en
a
vil fe palln de
manger pendant huit ou dix jours . Les
éllphanI
fau–
vages vivem d'herbe, de fruits ,
&
de branohes d'ar–
bres , dont ils machent du bois alfez gros .
Ces animaux filO t fon trallquil lcs ,
&
ne s'irritent que
Jorl"lu'on les ofienfe; alors ils drdrem les or eille s
&
la
trompe ,
&
c'efl avec la trompe qu'ils renver(em les hom–
mes ou les jettent au loin,
~rraehetlt
des arbres ,
&
foulr–
vem lout ce qui leur fait obtbc\e. L orfqu'ils om terralTé
un Ílomrne
&
que leur fur eur efl grande, ils l'entraioetlt
a
I'aide de leur trompe conu e k urs piés de devant,
&
mar–
chent delfus ou le ma(facrent en le frappatlt
&
le
per~ ant
a'
ce' leurs défenCes . C'efl aum par les coups redoublés
de ces défe nfes qu'ils abauent des murs ,
&
qu'ils frap,
pellt Cur lcs
choCes
que leur trompe ne peut pas Cailir .
1\
craignent le feu; on arrete leur fureur en le ur jct–
tant des pieees d'anifice en flammées . Cet animal li
grand
&
fi
fort efl expo(¿ aux inCultes des plus vils
inreaes, les mouches I'incommodcnt en le piqoant dans
les endroits ou fa peau efl gcrCée ; c'ell pourquoi il a
fi,in de jeuer avee fa trompe de la poufiiere (ur Con
corps,
&
de
le
rouler Cur la terre en Cortaor du bain:
car ji oe manque pas de Ce baigner Cou\"em, Coit pour
fa;re tamber la croure que la pouffiere
a
formée Cur
fa pea\l, Coit pour rnmollir
fo~
épiderme qlli efl Cujet
a
Ce delTécher ; on le frote d hulle poor prévcoir ce
dctTC-chement . En fron ant
f:¡
peau il écraCc les mon–
ches qui
Ce
trou vent dans les gerrures . Ses ennemis
Jes plus redoutables fO'.1I le rhinoccros , le Jion, le ty–
gre
&
les
r.
rpens , mal
5
fur-toot te tygre, parce qu'i)
failit \'
IlIpbll1.e
par la trompe
&
la met en pieces . Les
Negre¡ lui donoeot la charre, paree qu'ils venden! fes
défeoCes
&
mangeDt fa chair.
G gg
2
L or[-