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406

ELE

d

l

,r.

,.

es

Be/la-

latins (

M!m. de /'aea ,de; "Jerlpt'O!Jf

Tibulle

Lettr<s, tomo

VLl,)

J.,e meme aureur dI! qu.e

r le

en

le l<:ul qui ait eonnu

&

expnmé

parta~remen

..

ét

d l "lé'

uoi nOUS olons n dre

vrai cara ere e e gle , en q

d!i ntiment de '

pas de Ion avis, plus éloignés

coeO~ideu

Yo

eZ

E'LE'-

ceux qui donnem la prétérene,:

a.

l

' ,

G

J

E

Le fcul avamage qu'üvlde alr eu. ur es rJvaux,

dt

e~lui

de l'invcntion;

car

ils o'on t f3Jr le plus f0o.–

vent qu'imirer les Grees, tel'. que Mlmnerme &

Call~-

M' Ovide quoiqu'JlIventeur, avOH pour gut-

maque,

a15

'T'b

JI

&

Properee qui venoient

des

&

pour cxeJl1ple

1

u e

d '

.¡ ,

d)éerire a"ant lui; [ecours important, om

1

napas

loiljours profité,

'd

1

I

..

Si I'on demande quel ell

1

ordre aus eque ces poe-

tes

[e

[001

fuceédés, il ell mar<¡.ué dans ces vers d'O–

vide

Trift, lib.

lP.

el.

J O.

. Nee amara Tib"Ilo

, ie";pu;

a~"ieiti",

[ata

dedere med!;

SllCeeJTor fuit bh tibi, Gal/e,. P,-op

,erti.us

il/i;

Q!<art/IJ

ab bIS

Jer'e temporu 'pJe

[1<1.

11

ne nous relle rien de ce Gallus; mais fi c'ea le

me me que le Gallus ami de Properce, il a da: erre

le

plus véhémenr de tous les poetes

él!gia,/ueJ

,

com–

me il a été

le

plus dur,

:lU

jugement de Quimilien.

.IIrtiele de M.

M

A R M 011 T

EL.

M. l'abbé Souehai ·divife les

élégiaqutS

grtícs en deux

claUcs

¡

l'une eomprend ceuilí qui a la vérité out fait

des élégies, mais qui font plus conuus

par

d'autres

genres de liuérature;

&

l'autre renferme Geux qui s'é–

lant plus partieulieremem adonDés

a.

l'élégie, méritent

auffi plus proprement le titre d'

élégiaqltes.

11

com–

pte dans la premiere cla(fe Arehiloque, Clonas, Poly–

mnellus, Sapho, Efchyle, Sophoc1e, Euripide, Ion

Melanthus, Alexandre Etolicn, Platon, AriRote,

AIl~

limaque, Euphorion, Eratollhene, & Parthénius ,

&

dans

la (eeonde cla(fe, Callinus, M imnerme, Tyrtée, P¿rian–

dre, Solon, Sacadas, Xénophane, Simonide, Evcnus,

Critias, Denis Chatius, Philetas & Callimaque; M

y–

ro de Bizanee, Hermianax,

&e. M'm. de /'acad. des

Belles-Lettres, tome VII.

Les poeteS flamands fe fem dilliogués parmi les mo–

dernes par leurs élégies latines. Celles de Biderman,

de Grotius, & de Vallius, approGhem du gour de la

belle antiquité. Madame de la Suze

&

madame Des–

boulieres fe fom auffi exereées dans ce genre, dans le–

que! les Anglois n'om rien que quelques pieces fugi–

tives de Milton.

(G)

E

L

E'G

1E,

r.

f.

(Belle:-Lettres)

petit poeme dont

1es plaintes

&

la douleur fom le priocipa) caraéteré.

La. plaintive

élégie

m longs habits de dmil,

SmJ, les ebeveux ópa,'s, gémir Jur

U"

&ereueil.

.

Boil.

.IIrt. poét.

~ous

difon;

le principal ,araaere,

car bien que ee

poeme fe tixe ordinairement aux objets lugubres) il oe

~'y

borne pourtant pas uniquement:

Elle pei"t des amans la joie

&

la trifteiJe ,

Fla-te, mmaee) irrite, appaife une maítreiJe.

Ibidem.

Les Grammairiens ront partagés fur l'étymologie de

c~

nom .: Voffius, apres Dydime le tire du grec ,

J

~'¡" "

,

d,.ro héla!. L'élégie

fut ainfi nommée, parce qu'

e[le

ét~.Jt

remplie de l' exclamatioo

¡',

fi

familiere

aux

poe tes rragiques, & qui échappe fi naturellemem

am¡

perfonnes aflligées.

Le vrai caraétere de

l'élégie

confiae dans la vivaci·

_

~_é

t,es

penCée , dans

la

délicate(fe des fenlimens, dans

a lmpliciré !les

e~preffioos.

re La

d~aion

dans

l'élégie

doit éire Dene, aiCée & clai–

tr~ ~¡n

re

&

p~thétique;

peindre les mceurs, o'admet–

penfée POJntes n., Jeux de mots; & le fens de chaEju e

fermé

~

au mOlns daos

l'

élégie

latioe ) doit etre rell–

des

Bell:'~L

ehaque difiique.

Voyez Mém. de J'aead.

L ';t¡ i.

d~ttr<I,

tom ..

Vl/. (G)

oit tour

g

ee ns fa fimph clté touehante

&

ooble , réu–

&

le

fentim¡,~e.

la, POéue a de charmes , .l'-imagination

des Lenres

l'u~ ~

eCl

eependant, depuis la renai(fance

négligés:

~n

a

~s

¡;enres de poé(¡e qu'on

a

le plus

fade, foit

qu'O~

'ne

~i~~uS

auaehé l'idée d'uue trille(Je

fadeur; [oir que les

Jn~ue

pas aLTez

la

tendrelfe de

b

POctes, fur

l'

exemple defqueJs

ELE

cette opinion s'ell établie, avent ¡Sris

eux-m~mes

le fly–

le

dou~ereux

pour le lIyle ¡endre.

II n'efl done pas inutile de dévélopper ici le ca–

raétere de

l'éUgie,

d'apres les modeles de l'amiqui–

te .

Comme les froids législateurs de la Poéfie n'om pas

jugé

1'!I¡gie

digne de leur févérité, elle joüir encore

de la liberté de [on . premier age. Grave ou legcre,

tendre ou badine, palJionnée ou tranquiUe, rían te

9U

plaimi ve

i\

Cón gré, il n'ell poim de ton, depuis l'hé–

roi'quc jufqu'au familier, qu'il· ne lui foir permis de

prendre. Properce y a décrit en pa(fanr la formalion

de l'univers, Tibulle les tourmens du tartare; -¡'un '&

¡'autre en onr fait des tableaux dignes tour-a-tour de

Raphael, du Correge & de l'

A

lbane: Ovide ne ceLTe

d'y joüer avec les

fle~hes

de l'Amour. . '

C ependanr pour en déterrpiner le earaaere par quel–

ques traits plus marqués, UOllS la diviferons ell trois

genres, le paffiouné, le rendne, & le gracieux.

Dans tous les trois elle prend également le ton de

la douleur & de la joie; ear c'efl fur-tour dans

l'ilé–

gie

que l'Amour eC! un enfam qui pour rieo

s'i~rite

&

s'appaife, qui pleure & rit el1 meme tems. Par la mé–

me raifon, le rendre, le paffionné, le gracieux, ne

fout pas

des

gences incompatibles daos

l'oNgie

amou–

reufe; mais dallS lcnr me lange il y a des nuaoces, des

paCTages , des gradations

a

ménager. Dans la meme fi–

tuation ou

1'011

dir

torqueor in[elix!

00

ne doit pas

comparer la rougeur de fa maitrelfe convaiucue d'inti–

délité,

a la couleur du ciel, au lever de

l'

aurore,

a

l'éclat des roJes parmi les lú,

&c. (Ovid:

/lmor . lib.

ll.

el.

j'. )

Au momcnt ou l'on cJie

iI

fes amis:

En–

chatnez

-

moi

,

je

jtf.is

un fttrieux, j'ai battu riJa maí·

treiJe,

on ne doit penfer

ni aux [ureuTI d'Orefte, ni

"

eel/es d'/ljax. (Ov. lib. l el.

7.) Que ces ·éearts font

bien plus naturels dans Properce!

On m'enleve ce que

j'aime,

dir - il

a

fon ami,

es

tu me di[e'ids les lar–

me!!

11

n'y a d' i"j1tTe! Jenjibles qz/en amnur

. . . .

c'

eft par-la Iftt'ont commene! le! guerres, c'ejl par-la

qu'a piri Troye

....

Mais pottrquoi rccourir a I'e–

xcmple des Grecs?

C'

eft toi, R omulu! qui n01<S

a

donné eelui du erime; en e"levant Jes Sabines, tu ap–

pris

ti

tes nevr!ux

ti

110111

enle'lJlY nos amantes,

&c.

(Lib .

/l.

7. )

En géuéral, le [emimeut domine dans le gence paf–

fiouné, c'el! le caraétere de Properce; l'imagioation

domine dan

s

le gracieux, ,c'ea le caraétere d'Ovide .

Dans le premier l'imaginaríon modeae & foumi[e ne

fe joint au fentiment que pour l'embellir, & [e cache

en l'embc llilram,

rubJequitttrque.

Dans le fecond le

[emiment humble

&

doeile ne fe joinr

a

l'i.maginatioll

que pour l'animer, & fe lai(fe couvtir des tleurs qu'elle

répand

i1

pleines mains . Un coloris trop brillanr refroi–

diroit l'un ,comme un pathétique trop fon obfcurciroie

['autre. La paffion rejeue la parure des graces, les gra–

ces

font elirayées de l'air fombre de

la

paffion; mais

une émotion douce ue les rend que plus toochantes

&

plus vives:

c'ea

aiori qn'elles regnem daos

l'éNgie

teo–

dre, &

c'ca

le genre de T ibulle.

e'ell pour avoir donné

a

un femimem foible le ton

du' femiment paffionné, que

l'élégie

eIl devenue fade.

Rien n'efl plus infipide qu'un defefpoir de fang frold .

On a cru que le pathétique éroir dans les mots; il

ea

dans les tours & daos les mouvemeos du ayle. Ce

re~

grer de Properce apres s'etre éloigné de Ciolhie,

No" ne ["it melius domin", perv;ncer. moreS?

ce regret, dis-je, [eroir froid. Mais combieo la réfie–

xion l'anime!

Q.uamvis dZlra tamen rara puella [uit .

C'ea

une étude bien intéreLTame que celle des mou ve–

mens de l'ame dans les

é/lgieI

de ce poete, & de Ti–

bulle fon rival!

'le ve""",

dir Ovide,

que r"elque jet/m

homme bleiJi! des mémes traies "'Tle mal, recontJoiiJi:

dam mes Vers

tOT/I

les .!ig"es de Ja {lamme,

&

qll'i!

s'éerie apre.

1m

long étonnement : qui peut avoir ap–

pris a ce poé'te a ji bi.,. peindre mes malbe"rs?

C'ea

la regle générale de la poélie pathétique. Ovide la don–

ne; Tibulle & Properce la fui.veut, & la fuivem bieo

mieux que lui.

Quelques poe tes modernes fe font perfuadés que

I'é–

IIgie

plaimive n'avoit pas befoin d'ornemeus: non fans

doute, lorfqu'c

lle

ea paffionnée. U ne amante éperduc

n'a

pai pcCoill d'etre

pa~ée

pour attendrir en [a faveur;

f011