Table of Contents Table of Contents
Previous Page  407 / 892 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 407 / 892 Next Page
Page Background

ELE

les eaux, la terre, les pierres, les hommes ', le feu, la

fbmme , les aflres, Le Soleil ell environné d'une gran–

de armofphere, qui lui efl exrérieure, C'efl le mouve–

meo! 'lui entretien t fa os ceffe le feu des aflres, en por–

ran! au lieu ou'ils occu pent des parricules qui réparent

le~

perres qu,'i1s fOn!, La Luoe ne brille que d'une

lum iere emprunrée du Soleil , Le Soleil

&

la Lune

loulfreot des éclipfes, paree que la terre panche vers le

midi , Si les éclipfes de Lune foot plus fréquemes qUe

celles de SOleil, il en faut chercher la raiCon dans la

différence de leurs orbes, L es géoérarions, les dépéri(fe–

m ens , les alrérarions, COO! les Cuires d' une loi géné.

rale

&

nécelraire qui agit dans toutes les molécul,es de

la matiere,

Quoique nous ayons perdu les ouvrages de Leucip–

pe , il nous ell ren é , comme on voit, a(fe? de con–

noi(Jallce des principes de fa philoCophie, pour juger du

mérite de quelques - uns de nos Cyflematiques moder–

Iles;

&

nous pourrions demaqder aux Carréaens, s'il

y

a bien loln des idées de Leucippe

a

celle de DeCcar–

les ,

Voyez

CA

R T E'S

r A

N I S M E ,

L eucippe eUt pour (uccc(Jeur D émocrite , un des p16-

miers génies de l'antiquité, Démocrite naquit

a

Abde–

re, ou fa famille étoit riche

&

pui(fante, II Heuriíloit

au commencemeo t de la guerre du Pelopouefe , D ans

le de(fein qu'il avoit f{)rmé de voyager,

il

lai(fa :. fes

freres les bicns fo nds,

&

il

prit ea argeot ce qu i lui

revenoit de la Cucceffion de fon peré , II parcourut l'E–

gypte,

0\\

iI

apprit la Géométrie dans les fémioaires;

la

Chaldée; l'E!hiopie , ou il converCa avec les Gy–

mnoCophines; la Perfe, ou

iI

interrogea les mages; les

ln des,

& e, J e n'ai rien Ipargnl pour m'inftruire,

di–

foil D émocri!e ;

j'ai vt2 tous les hommes eilebres de

mon tems; j'ai parcourft tOflteJ

lel contrées ort.j'a; e–

¡pl rl rencontrer la véritl: la diflanee des I"ux 1Ie

m 'a point effrayé; j'ai obIervé les difflrenGes

d~

pl,,–

ji",,,

climats ;j'ai r{Cueilli

1"

phln.menes de I'atr, de

la, terre,

éj

1es

eatt~:

la f,!;iJJfte des,voyages ne , m'a

tornt empeehe de med,ter:

J

al culuve les iVIath,ma–

ti,!ues Jur les grandes rOfltes, eomme dans le filme e

d~

mon cabin¿t; je ne erois pas 1ue perJonne me Jur–

poffe aujottrd'htti dans I'art de demontrer par lel nO,m–

bres

&

par les lignes, je n'en

exce¡~e

pas mime les

¡r<tres de

r

Egypte ,

D émocrite revint dans Ca patrie, rempli de la fagef–

fe de !ou!es les natioos, mais il y fu! réduit

a

la vie la

plus élroite

&

la plus obCcure; fes longs voyages a–

voien! entierement épuiCé Ca forrulle ; heureuCement

il

trouva dans I'amitié de Damafis fon frere, les fecoUts

dollt il avoi! beCoin , Les loix du pays refufoien! la fé–

polmre

ii

cclui qui avoit diffipé le bien de fes peres ,

D émocri!e ne cru! pas devoir ex pofer fa mémoire

a

cene iDjure :

iI

ob!in! de la république une fomme con–

fidérabl e en , argen!, avee une na!ue d'airain, Cm la fcu–

le leéture d'un de fes ouvrages, Dans la fui!e, ayan!

conjeéturé par des obfervations météorologiques, qu'¡¡

y

auroi! une grande diCene d'huile,

iI

ache!a

a

bon

m arché route celle qui éroit dans le commerce, la re–

vendi! for! eher,

&

prouva aux détraéteurs de la phi–

loCophie, que le philofophe Cavoit acquérir des : richeC–

fes quand

il

le vouloit, Ses eoncitoyens I'appelleren!

a

I'adminiflration des affaife s publiques:

iI

fe conduilit

a

la tete du gouvernemem, comme on I'anendo)! d'un

homme de fon caraétere , Mais fon gOll! dominant ne

tarda pas

11

le rappeller

a

la coorempla!ion

&

a

la phi.

10Cophie,

¡¡

s'enfoo~a

dans les lieux fauvages

&

foli–

taires;

il

erra parmi les tombeaux;

il

Ce

livra

a

I'élu–

de de la morale, de la nature, de I'ana!omie

&

des ma–

thématiques; 'il con fuma fa vie en expériences;

il

ti,!

di(foudre des pierres.; il exprima le ,fue des plalltes; 1I

di(féqua les animaux , Ses imbécilles conciroyens le pri–

rent alternativcment pour magieien

&

pour infenCé , Son

emrevOe avec Hippocrate, qu'on avoi! appellé

pou~

le

guérir, efl trap connue

&

trop incertain, pour que (eu

flffe mendon ici, Ses travau x

&

fon extreme fobrtété

n'abregerent poin! fes jours , 11 vécut prcs d'un fiecle ,

Voici les principes généraux de fa philofophie:

'

L ogi,!f" de D émocrite ,

D émoeri!e diCoit : 1I n'exllle,

que les atomes

&

le vuide ; il faut traiter le reíte com–

me des amulacres trompeurs , L 'homme en loin de la

vérité, Chacun de nous 'a fon opinioo; aucun o'a la

fcienee ,

I\

Y a deux philofophies; I'une CenJible, I'autre

ra~ionnelle;

il fau! s'cn !enir

a

la premierc}, tan! qu'on

voit, qu'on fent, qU'OD enteod, qu'on goute

&

qu'

on touche;

iI

ne fau! pourfuivre le phénomene

a

la

pointe de I'efprit, que quand il échappe

a

la

~ortée

del fens, La

voi~

expérimentale efl ¡ongue; mal! elle

T ome

V.

ELE

379

eít sare; la vóie du raiConoement ,a le méme défaut,

&

n'a p3S la meme certitude ,

D'ou 1'0 voi! que D émocrite s' éroit un peu rappro–

ché des idées eje Xénophane 'en méraphylique,

&

qu'i\

s'étoi! livré Cans réCerve

a

la mé[hode de philoCopher

de Leucippe en phyr,que,

Phyfiologie de D emocrite ,

D émocrite diCoi! : rien ne

fe f3i! de rien; le vuide

&

les aromes Con! les cauCes

efliciemes de !OU!, La matiere en un amas d'atomes ,

ou n'eít qu'une vaine apparence, L'arome ne nair, point

du vuide, ni le vuide de I'arome: les corps exiflent

dans le , vuide, lis ne differenr que par la combinaifon

de leurs élemells,

¡¡

fau! rapponer l'eCpaee aux aro–

m es

&

nu vuidc , Tou! ce qui efl plein efl atome;

tour 'ce qui u'efl pas atome efl vuide, Le vuide

&

les

atomes fOil! deux infi nis; I'un en nomine, I'autre en

étendue, L es alomes on! deu x propriérés primitives; la

figure

&

la ma(fe, La figure varie'

a

I'i ntini; la maC–

Ce efl la plus peti!e poffi ble , T ou! ce que nous ami–

buoos d'ailleurs BUX aromes comme des propriétés, eít

en oous , 115 fe meuvent dans le vuide immenCe , ou

iI

n'y a ni hau! oi bas, ni commencement, ni mi–

lieu, ni tin ; ce mouvemen! a roOlours été

&

ne ce(fera

jamais, 11 fe fai!

Ce

Ion une direétion oblique , télle que

celle des graves, Le choc

&

la cohélion

10m

des fui–

les de cette obliquiré

&

de la diverlité des fi gures.

La juflice, le denin, la providenee , Con! des termes

vuides de Ceos , L" aétions réciproques des aromes,

fom les Ceules rai fons é!ernelles de tout, L e mouve–

ment circulaire en ell un effe! immédia!, L a matiere

efl une; toutes les ditférences émanenr de I'ordre, de

la figure

&

de la ' combinaifun des aromes, L a géné–

ration n'en que la cohélion ,des atomes homogenel: I'al–

!éra!ion n'eít qu'un acciden! de leur combioaiCon ; la cor–

ruption u'en que leur fépan tion; I'augmeotation , qu'u–

De addition d'atomes; la diminution, qu'une Couflra–

étion d'atomes, Ce qui

s'apper~oit

par les feos, ell

toujours vrai; la do&rine des atomes rend raifo n de

rou!e la divera!é de nos CenCations , b es mondes font

intinis en nombre! il Y en a de parfaits, d'i mparfai ts ,

de Cemblables, de différens, L es eCpaces qu'ils occu–

pen!, les limites qui les eirconfcriven!, les intervalles

qui les féparen!, varien!

a

I'intini , L es uns fe formeO!,

d'autres font formés , d'nutres fe réColvent

&

fe détrui–

Cent , Le monde o'a poio! d'ame, ou ,I'ame du mon–

de eflle mouvcment igné, Le feu eít un amas d'atomes

fphériques, 11 n'y a d'autres différences entre les atomes ,

con ítitutifs de I'air, de I'cnu

&

de la !erre, que celle des

ma(fes , Les anres fom des amas de corpuCcules ignés,

&

legers, mus fur eux-memes, L a lune a fes monra–

gnes , fes vallées

&

Ces plaines, L e Coleil ell un glo–

be immenre de feu, L es corps célefles COnt emportés

d'un mouvement général d'orient en occideO!, Plus leur

orbe efl voian de la terre, plus il Ce meut lentemen! ,

L es cometes filO! des amas de planetes fi voifi ncs, qu'

elles n'excitent que la fenCation d'un roU!, Si I'on rcfler–

re dans un eCpace !rop étroi! une grande qunnr ité d'a–

tomes, il s'y formern un courant;

fi

1'00

difperCe au

, comraire les , atomes dans un vuide rrop grand pour

leur quantilé, ils demeureront en repos, D ans le

fom–

mencement, la terre fu! emportée iHravers I'immen–

fité de l'efpace d'un mouvem cn t irrégulier , Elle ncqui!

daos le tems de la confiítence

&

du poids; Con mou–

vemen! fe ralemit peu-a-peu, PUtS i\ ceO'a, Elle doit COIl

repos

ii

fon <ltendue

&

¡¡

Ca grav ité, C'en un vafle di–

fque qui divifc l'eCpace infini en deux hémifpheres , I'un

fupérieur,

&

I'autre inférieur , Elle reíte immobile par

l'égalité de force de ces deux hémirpheres , Si I'on

conadere la feét ion de I'erpace univerlel relativement

a

deu! points déterminés de ce! eCpace, elle Cera droi–

le ou oblique, C'en en ce fens que I'axc de la terre

efl incliné, L a terre en pleine d'eau: c'en la diflri–

bu!ion inégale de ce fl'uide dans Ces immenCes

&

pro –

fondes concavité5, qui callCe

&

entretient fes mouve–

InellS, L es mers décroi(fent Cans ce(fe ,

&

tariron!, L es

hommes fOn! fortis du limon

&

de j'eau, U ame hu–

maine n' eít que la chaleur des élémens du corps;

c',cfl par ceue chaleur que I'homme fe meu!

&

qu'i!

vit, L 'ame en mortelle , elle

Ce

difiipe avee le corps "

b a panie qui rélide dans le eOlur, réfléch it, penCe.

&

veut ; eelle qui eít répandue unifor mément par-tour

ailleurs, CeO! feulemeo!, L e mo uvcmem qui a engen–

dré les etres détrui!·s , les réformera, Les animaux,

les hommes

&

les dieuI, ont chacun leurs fen s pro–

pres , Les olltres Con! des miroirs qui re<;oi vent les ima–

ges des chofes, Toute [cofalion n'eít, qu'un LOucheF.

Bbb

2,

~

,;

./