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378

ELE

(ré par la préfence des corps marins Cur Ca furt3ce

&:

dans fes en trailles .

L~

genre humain fio ira lorfque la

terre étan t entralnée au fond des mers, cet amas d'eau

fe répandra égalemcnt par-t?ut, détrempera le globe,

&

n'eo formera qu'un bourblcr; les (jedes s'écoulerom,

l'immenfe bourbier fe féchera,

&

les hommes renal–

trout. Voilll la grande

ré~oll1tion

?<?

tQUS les e tres ...

Ne perdons poin! d.e vue au

m~lleu

de ces PUéflll–

tés, piufieurs idées

qUl

lJe font.

pOl1~t

au-defTous de la

philofophie de nos

te~s;

la dlllloébotl des élémen.s,

leur combinaifon , d'on réfulte la terre; la .terre , prm–

c ipe général des co rps ; I'apparence clrcul31re, elfet de

l a grande dinance; la plurallté des mondes

&

des So–

Jeils' I.a Lune habitée; les nuages formés des exhalai–

fons 'terrellres ' le féj our de la mer fur tous les points

de la forface de la terre .

11

étOit difficile qu'une fcien-

. ce q ui en étoi.t

a

(on alphabct, renco ntrat un plus grand

nombre de vérités ou d'iMes heureu(cs.

Tel étoir 1'¿lat de la philofophie

¡/latirf,.,

lorfque

Parménide naqui!. 1I étoie d'Elée. JI eut

~~non po~r

difciple.

11

s'e nrreeine avec Soeraee.

\l

écrlVlr (a phl–

'Jofo phie en vers;

iI

ne nous en relle que des lam beaux

Ji

décourus, qu 'oll n' en penr former aucun enCemble

fyn ématiql1c. 1I Y a de l' apparence qu' il don na auffi

la préfércnce

a

la rai(oll (ur les fens; qu'il regarda

la

Phy(ique commc la (eicll cc l des opinio ns,

&

la Méea–

-¡>h ylique cOlllme la (ei nce des cho (es ,

&

qo' il billa

l 'Eléatifme

Ipécu latif ou

iI

en étoft;

á

moins qu'

0 11

11e

vcuille s'cn rapPQrter

a

Plaeon,

&

nteribuer

a

Par–

m énide tou t ce que le Pbtoni(me

~

débiré qefl'Uis fur

les idées. Parménide

f~

fie un fyfl eroc

ae.

phylique par–

t ieuliér . 1I rcgarda le froid

&

· Ie chaud, ou la terre

&

le reu, eoenme les principes

d~s

e tres ;

il

décpuvrir que

le So leil

&

la

LuDe brilloieor de la meme lumiere,

m ais que l'éc1at de la Lune étoit emprunté; il pla9a

l a terre au cenrrc du monde; il amiboa fOil immobi–

]icé

ti

f.1

dillance égale én

COll!

fens, de chacun des

sutres poiiJts de ,

l'

ull ivers . Poor cxpliquet la génera–

tion des rubllallees <¡u i

I1"(o)US

en.vivon11ent,

iI

difoie : ,le

f eu a éeé appli'lué :\ la teHe , le limon s'efl

échaotfé~

l'h0111 me

&

eou e ce <lui a vie a été engendfé; le mon–

de finira ; la portion prillcipale de l' ame bumaine ea

plac-ée dans le c,"Eor .

Parménide na<¡uit dans la foi:rnnte-neuvieme olympia–

de.

00

ignore le reCiTl S de

~

m o n. Les E léens

I '~p­

pellerent au gOl1vernement; .mais des troubles po pulai–

r es le dégoQ terent bie n - tbt des affaires publiques ,

&

il

fe retira pour Ce Evrer tout elHier

a

la Philofophie.

Méli!fe de Samos fteurit dans la 84c o lympiade .

II

fut hommc d'é tat, a vaot que d'ctre

philo(oph~.

11

cut

peut-etre été plus avanragell ;¡ pour les peuples <¡u'il dle

c ommencé par erre philo fophe ,

3vant

que d'erre hom–

m e d'ée!le.

11

écrivit dans (a reeraire de

I'¿tre

&

de 1"

n ature .

11

ne eha'lgea rien

a

la philo(o phie de fes pré–

déeeaeurs: il croyoit leulemenc qoe la nacure .des dieú x

étant incompréhenlible , il fa1I0i t s'en raire,

&

que

Cl:

<jui n'efl pas el! impomble; deux principes , dOll't le

prem ier

l.

arque beaocoup de reeenuc ,

&

I~

fecond beRU–

c oup de hardie(]e.

011

ero;e qne ce fut no ere philofo–

phe qul eommandQit

'les

Saeniens, lorfque leur flo ee

ilatcit ce lle des

t\

Ihéniens .

Z énon

1'¿fénti'f1!e

fot un beau gan;:o n, que Parméni–

de ne

"'9uc

pas dans Con ' éco le lans qu'on en méd¡t .

11 fe mela aul11 des alhires pllbliq ucs ,

3" nm

que de

S'appliquer

a

I'écude de la philoCophk. Ou dít qu'il fe

t rouva dañs A grigente,

lor(~ue

cene ville gém i!foi e fous

l a tyrano;e de Phal\lris; qu'ayam

emplo.yé

fa ns lucces

t oure les relfol\ret:s de la ph;loCophie pour ndoueir cee–

t e

be

ce f¿ro ee , iI in (pira

a

la jeune!fc rhono.?te

&

dan–

gereu x' de!fein de s'eil délivr-er; que P halaris intlruie de

certe conipfrfitioll, tit (ailir Z énon

&

l'e¡¡poCa aux plus

crucls tourmells, . dans I'e (pérance que la

viole~ce

de la

dOQleur lui arracherort les noms de fes compbces; que

le philofophe ne nomma que le favori du tyrap; qu'au

milieu des (upplices, fon éloquence réveilla les laches

A gr;genlins ; qu'ils

rougi~ent

de s'abando nncr eux - m e–

me .' tand;s qU'l111 étranger expiroit

11

1eurs yeux, pour

avolr t ntreplÍs de les tirer de l'efclavage; qu'ils fe

lou–

levere11l brufquement,

&

que le tyran fue a!fommé

a

co~ ps_ d~

píen e . L es uns ajoQeent q u'aya nt invité Pha–

lar:~ ,

.' procher,

C" us

préeexce de lui ré"\léler toue ce

<)U

11 d.e'HOlt Cavoir, il le enordi[ par" !'oreille,

&

ne

\:l–

c ha

pnr~

qu'en

m Ouronr (Oll5 '

les co ups que les bou –

r~aux

IUI donnerel1t . D'?lllres que, poor b[er

a

Phala–

r ls.

tOue~

efpéral1ce de COl1l1oilre le fOl1d de la conju –

ratlon ,

11.

(e coupa la languc avee les

deoe~ ,

&

la cra–

eha au

vlf~ge

du tyrno. Mais

ql1~lqu~

honneur que la

ELE

PhiloCophie puílTe reeucillir de ces fails, nous ne pou–

\'0115

' nous e n dimm uler I'incertitude . Z éllúO ne vécut

ni fous Phalaris, ni fa us Denis;

&

l' on racome les

m emes

chore~

d' Anaxarque .

ZéllOIl écoir g rand dialeéticien.

11

avoit divifé fa 10-

giquc en trois parties. 1I traieoit dans la premiere de

I'an de rnifonner; dans la feconde, de I'art de dialo–

guer;

&

dans la troiliem e , de l'art de diCpute .

11

n' eut

point d'auere m éeaphy lique que celle de Xéno phal1e. II

co m bauie la ré'alité du Illouv ement. T our le monde

co¡¡nolt fon (ophilme de la eo rrue

&

d' A chille. "

II

" difoir,

Ii

je fouffre fans indignarioD I' injure du mé–

"

chan~,

je /C!rai . in(eufible

a

la>lo üange de l' honneec

" homme". Sa phy fique fut la m eme que celle de Par–

m énide.

II

nia le vuide. S' il ajoúta nu froid

&

au

chand I'humide

&

le fec, ce ,ne fut pas propremenr

co mene quatre différel1s principes, mais comme quatre

elfets de deux cáulcs , la eerre

&

le feu _

H iftoire des

E/latir"'"

phyjici.m.

Leucippe d'Abde–

re, difciple de M éli fle

&

de Zénon,

&

mailre de Dé–

mocl ¡te ,

s'apper~ut

bien-tbt que la méfiaoce outré" du

témoignagc des lens détruitoir rou,re philu (" phie,

&

gu'

il val oie mieux

reche~cher e~ quelle~ cir~onllanc"s

lis

nous trompoient, que de fe ,erCuad€r

T:t (o; -

rriéme

&

aux

~ueres

par des '(uotilités

qe'

Logique qu' ils

nous trompent toújours .

JI

(e

d égt¡í\ t~

<le la métaphy–

(i Ellle de Xénophane, des iáées de' Placan, des nom–

bres de PYlhagere , des fophifnies <le Z énen,

&

s'a–

bandonoa, ro\:1t entier

a

l'élUde de la nalUre,

a

la co n–

noi([ance de I'univas,

&

a

la recherche deS prnpriétés

&

des actributs des ctres. Le feul moye\l, diroit-il , de

réeollcilier les Cells avcc la rairon, qni (eenblent s'eere

'brouillés depuis I'origine' de la (e ae

iUatú¡tte,

c'dl

de reeuillir des fairs

&

d'c n faire la bate d· la fpécu–

laeion. Saos les fa it , toutes les idécs

Cyném3tique~

nI!

portent fur rien: ce fonr des ombres incbollantes <¡ui ne

fe re(femblent qu'un inllam ,

On peut regarder Leucippe con\\ne le f@ndaecur de

la f'h ild (ophie corpuCculaire. Oe n'en pas gu 'a vallt luí

on n'eur cOl1fidéré les corps eomme des amas de par–

eicules ; mais

il

ell le premier qui ai! faie de la <lom–

binai(bn de -ces paniculcs, la cauCe univerrelle de tou–

t"s chofes,

JI

avoit pris la métaphy li que en une eelle aver–

fion , que pour ne ríen lai!fer, di(oit-il d'arbitraire dans

fa philofophie, il en avoit' banni le nOIl;l oe D ieu. L es

phil9fophes qui I'avoient précédé,

voyoien~

r@ut dans

les id ées; L eucippe oe voúlur ricn admeHrq que ce

qu'il ob('erveroie dans les corps.

11

tit rout émal.ler de

¡'arome, de fa fig ure,

&

de fon mouvémem. 1I ima–

gina I'ato m ifme; D é mocrite perfeétionna ce fyflemc;

Epicore le porta jl1fqu'ou il pouvoir s'élcvcr.

Voye;¡:.

á–

TOMI Sl>I E.

L eucippe

&

Démocriee avoienr dit ' que les atomes

difieroi nc par le mouvem eLlt, la tigure,

&

la m alfe ,

&

·que c' éwit de leUt co-ordinaeio n que naia oient touS

.Ies ee res . Epieore aJ o uta qu'il y avoir

des

ato mes d'u–

n c nature

Ir

héeérogene, qu'ils ne pouy oienr ni le

~en­

cont rer, ní s'unir. Leucippe

&

D émocrite avoient pré'–

lcnd u que romes

I~s

molécules élémencaires avoient

cOlnmencé par (e Inouvoir en liglle droite . Epicure re–

mar<¡ua que

Ii

elles avoieo t .:ommencé

a

fe mouvoir

rouees en Jigoe droite , elles n'nuroient jamais chaogé

de direélioh , ne

Ce

feroieut poiO[ ehoquées, ne fe

le–

roien e point eom binées ,

&

n'auroient produit aueuue

fub(!ao ~e.;

d'ou il condur qu'elles s'éroient mtles dans

des direélions un peu ioclinées les unes aux autres,

&

com 'ergentes vers quelque point commun,

a-

peurpres

colnme nous vo)'ons les graves tomber vers le cenere

de ia ecrre. L eucippe

&

Démoerite avoient animé leurs

a tomes d'uoe m eme force de gravitation. Epicure fit

graviter les liens divcrlemenc·. Voi la les prin cipales dif–

férences' de la philolophie de Leucippe

&

d'Epieure,

qui

\100S

foien~

connues.

LCl1cippe diCoi! eocore: I'univers ert infiui. 1I ya un

vuide ab(olu ,

&

un plcin ab(ol u; ce fone les ¡lenx

portions de l'efpace en général. L es atomes

fe

meu–

VCIlt

dans le "uide. 'rour naic de lel1rs combinailons.

lis forment des mondes , 'lui fc réfo lvem en atomes".

Encrall1és autour d'un centre eommun, ils fe rencon–

erent, fe cho<¡uenc , fe réparen!, s'uniffcm; les plus le–

gers fOn!' jettés dal1s les. efpaces voides , ql1i embrar–

fent extétieurement le tourbillol1 général. L es autres

eenden! forremem vers le centre; ils s'y ha tem, s'y

prcITen!, s'y_ accrochci1t,

&

Y forment une ma(]e qui

nugm ence fans cefIe en denlilé . Ocele malTe auire "–

elle tout ce <!ui I'approche; de-la nail1ent l'hum ide, le

limoneux, le fec ") le cha\Jd ) le Imllant, l'enBarnmé,

• }ei