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ELE
(ré par la préfence des corps marins Cur Ca furt3ce
&:
dans fes en trailles .
L~
genre humain fio ira lorfque la
terre étan t entralnée au fond des mers, cet amas d'eau
fe répandra égalemcnt par-t?ut, détrempera le globe,
&
n'eo formera qu'un bourblcr; les (jedes s'écoulerom,
l'immenfe bourbier fe féchera,
&
les hommes renal–
trout. Voilll la grande
ré~oll1tion
?<?
tQUS les e tres ...
Ne perdons poin! d.e vue au
m~lleu
de ces PUéflll–
tés, piufieurs idées
qUl
lJe font.
pOl1~t
au-defTous de la
philofophie de nos
te~s;
la dlllloébotl des élémen.s,
leur combinaifon , d'on réfulte la terre; la .terre , prm–
c ipe général des co rps ; I'apparence clrcul31re, elfet de
l a grande dinance; la plurallté des mondes
&
des So–
Jeils' I.a Lune habitée; les nuages formés des exhalai–
fons 'terrellres ' le féj our de la mer fur tous les points
de la forface de la terre .
11
étOit difficile qu'une fcien-
. ce q ui en étoi.t
a
(on alphabct, renco ntrat un plus grand
nombre de vérités ou d'iMes heureu(cs.
Tel étoir 1'¿lat de la philofophie
¡/latirf,.,
lorfque
Parménide naqui!. 1I étoie d'Elée. JI eut
~~non po~r
difciple.
11
s'e nrreeine avec Soeraee.
\l
écrlVlr (a phl–
'Jofo phie en vers;
iI
ne nous en relle que des lam beaux
Ji
décourus, qu 'oll n' en penr former aucun enCemble
fyn ématiql1c. 1I Y a de l' apparence qu' il don na auffi
la préfércnce
a
la rai(oll (ur les fens; qu'il regarda
la
Phy(ique commc la (eicll cc l des opinio ns,
&
la Méea–
-¡>h ylique cOlllme la (ei nce des cho (es ,
&
qo' il billa
l 'Eléatifme
Ipécu latif ou
iI
en étoft;
á
moins qu'
0 11
11e
vcuille s'cn rapPQrter
a
Plaeon,
&
nteribuer
a
Par–
m énide tou t ce que le Pbtoni(me
~
débiré qefl'Uis fur
les idées. Parménide
f~
fie un fyfl eroc
ae.
phylique par–
t ieuliér . 1I rcgarda le froid
&
· Ie chaud, ou la terre
&
le reu, eoenme les principes
d~s
e tres ;
il
décpuvrir que
le So leil
&
la
LuDe brilloieor de la meme lumiere,
m ais que l'éc1at de la Lune étoit emprunté; il pla9a
l a terre au cenrrc du monde; il amiboa fOil immobi–
]icé
ti
f.1
dillance égale én
COll!
fens, de chacun des
sutres poiiJts de ,
l'
ull ivers . Poor cxpliquet la génera–
tion des rubllallees <¡u i
I1"(o)US
en.vivon11ent,
iI
difoie : ,le
f eu a éeé appli'lué :\ la teHe , le limon s'efl
échaotfé~
l'h0111 me
&
eou e ce <lui a vie a été engendfé; le mon–
de finira ; la portion prillcipale de l' ame bumaine ea
plac-ée dans le c,"Eor .
Parménide na<¡uit dans la foi:rnnte-neuvieme olympia–
de.
00
ignore le reCiTl S de
~
m o n. Les E léens
I '~p
pellerent au gOl1vernement; .mais des troubles po pulai–
r es le dégoQ terent bie n - tbt des affaires publiques ,
&
il
fe retira pour Ce Evrer tout elHier
a
la Philofophie.
Méli!fe de Samos fteurit dans la 84c o lympiade .
II
fut hommc d'é tat, a vaot que d'ctre
philo(oph~.
11
cut
peut-etre été plus avanragell ;¡ pour les peuples <¡u'il dle
c ommencé par erre philo fophe ,
3vant
que d'erre hom–
m e d'ée!le.
11
écrivit dans (a reeraire de
I'¿tre
&
de 1"
n ature .
11
ne eha'lgea rien
a
la philo(o phie de fes pré–
déeeaeurs: il croyoit leulemenc qoe la nacure .des dieú x
étant incompréhenlible , il fa1I0i t s'en raire,
&
que
Cl:
<jui n'efl pas el! impomble; deux principes , dOll't le
prem ier
l.
arque beaocoup de reeenuc ,
&
I~
fecond beRU–
c oup de hardie(]e.
011
ero;e qne ce fut no ere philofo–
phe qul eommandQit
'les
Saeniens, lorfque leur flo ee
ilatcit ce lle des
t\
Ihéniens .
Z énon
1'¿fénti'f1!e
fot un beau gan;:o n, que Parméni–
de ne
"'9uc
pas dans Con ' éco le lans qu'on en méd¡t .
11 fe mela aul11 des alhires pllbliq ucs ,
3" nm
que de
S'appliquer
a
I'écude de la philoCophk. Ou dít qu'il fe
t rouva dañs A grigente,
lor(~ue
cene ville gém i!foi e fous
l a tyrano;e de Phal\lris; qu'ayam
emplo.yéfa ns lucces
t oure les relfol\ret:s de la ph;loCophie pour ndoueir cee–
t e
be
ce f¿ro ee , iI in (pira
a
la jeune!fc rhono.?te
&
dan–
gereu x' de!fein de s'eil délivr-er; que P halaris intlruie de
certe conipfrfitioll, tit (ailir Z énon
&
l'e¡¡poCa aux plus
crucls tourmells, . dans I'e (pérance que la
viole~ce
de la
dOQleur lui arracherort les noms de fes compbces; que
le philofophe ne nomma que le favori du tyrap; qu'au
milieu des (upplices, fon éloquence réveilla les laches
A gr;genlins ; qu'ils
rougi~ent
de s'abando nncr eux - m e–
me .' tand;s qU'l111 étranger expiroit
11
1eurs yeux, pour
avolr t ntreplÍs de les tirer de l'efclavage; qu'ils fe
lou–
levere11l brufquement,
&
que le tyran fue a!fommé
a
co~ ps_ d~
píen e . L es uns ajoQeent q u'aya nt invité Pha–
lar:~ ,
.' procher,
C" us
préeexce de lui ré"\léler toue ce
<)U
11 d.e'HOlt Cavoir, il le enordi[ par" !'oreille,
&
ne
\:l–
c ha
pnr~
qu'en
m Ouronr (Oll5 '
les co ups que les bou –
r~aux
IUI donnerel1t . D'?lllres que, poor b[er
a
Phala–
r ls.
tOue~
efpéral1ce de COl1l1oilre le fOl1d de la conju –
ratlon ,
11.
(e coupa la languc avee les
deoe~ ,
&
la cra–
eha au
vlf~ge
du tyrno. Mais
ql1~lqu~
honneur que la
ELE
PhiloCophie puílTe reeucillir de ces fails, nous ne pou–
\'0115
' nous e n dimm uler I'incertitude . Z éllúO ne vécut
ni fous Phalaris, ni fa us Denis;
&
l' on racome les
m emes
chore~
d' Anaxarque .
ZéllOIl écoir g rand dialeéticien.
11
avoit divifé fa 10-
giquc en trois parties. 1I traieoit dans la premiere de
I'an de rnifonner; dans la feconde, de I'art de dialo–
guer;
&
dans la troiliem e , de l'art de diCpute .
11
n' eut
point d'auere m éeaphy lique que celle de Xéno phal1e. II
co m bauie la ré'alité du Illouv ement. T our le monde
co¡¡nolt fon (ophilme de la eo rrue
&
d' A chille. "
II
" difoir,
Ii
je fouffre fans indignarioD I' injure du mé–
"
chan~,
je /C!rai . in(eufible
a
la>lo üange de l' honneec
" homme". Sa phy fique fut la m eme que celle de Par–
m énide.
II
nia le vuide. S' il ajoúta nu froid
&
au
chand I'humide
&
le fec, ce ,ne fut pas propremenr
co mene quatre différel1s principes, mais comme quatre
elfets de deux cáulcs , la eerre
&
le feu _
H iftoire des
E/latir"'"
phyjici.m.
Leucippe d'Abde–
re, difciple de M éli fle
&
de Zénon,
&
mailre de Dé–
mocl ¡te ,
s'apper~ut
bien-tbt que la méfiaoce outré" du
témoignagc des lens détruitoir rou,re philu (" phie,
&
gu'
il val oie mieux
reche~cher e~ quelle~ cir~onllanc"s
lis
nous trompoient, que de fe ,erCuad€r
T:t (o; -
rriéme
&
aux
~ueres
par des '(uotilités
qe'
Logique qu' ils
nous trompent toújours .
JI
(e
d égt¡í\ t~
<le la métaphy–
(i Ellle de Xénophane, des iáées de' Placan, des nom–
bres de PYlhagere , des fophifnies <le Z énen,
&
s'a–
bandonoa, ro\:1t entier
a
l'élUde de la nalUre,
a
la co n–
noi([ance de I'univas,
&
a
la recherche deS prnpriétés
&
des actributs des ctres. Le feul moye\l, diroit-il , de
réeollcilier les Cells avcc la rairon, qni (eenblent s'eere
'brouillés depuis I'origine' de la (e ae
iUatú¡tte,
c'dl
de reeuillir des fairs
&
d'c n faire la bate d· la fpécu–
laeion. Saos les fa it , toutes les idécs
Cyném3tique~
nI!
portent fur rien: ce fonr des ombres incbollantes <¡ui ne
fe re(femblent qu'un inllam ,
On peut regarder Leucippe con\\ne le f@ndaecur de
la f'h ild (ophie corpuCculaire. Oe n'en pas gu 'a vallt luí
on n'eur cOl1fidéré les corps eomme des amas de par–
eicules ; mais
il
ell le premier qui ai! faie de la <lom–
binai(bn de -ces paniculcs, la cauCe univerrelle de tou–
t"s chofes,
JI
avoit pris la métaphy li que en une eelle aver–
fion , que pour ne ríen lai!fer, di(oit-il d'arbitraire dans
fa philofophie, il en avoit' banni le nOIl;l oe D ieu. L es
phil9fophes qui I'avoient précédé,
voyoien~
r@ut dans
les id ées; L eucippe oe voúlur ricn admeHrq que ce
qu'il ob('erveroie dans les corps.
11
tit rout émal.ler de
¡'arome, de fa fig ure,
&
de fon mouvémem. 1I ima–
gina I'ato m ifme; D é mocrite perfeétionna ce fyflemc;
Epicore le porta jl1fqu'ou il pouvoir s'élcvcr.
Voye;¡:.
á–
TOMI Sl>I E.
L eucippe
&
Démocriee avoienr dit ' que les atomes
difieroi nc par le mouvem eLlt, la tigure,
&
la m alfe ,
&
·que c' éwit de leUt co-ordinaeio n que naia oient touS
.Ies ee res . Epieore aJ o uta qu'il y avoir
des
ato mes d'u–
n c nature
Ir
héeérogene, qu'ils ne pouy oienr ni le
~en
cont rer, ní s'unir. Leucippe
&
D émocrite avoient pré'–
lcnd u que romes
I~s
molécules élémencaires avoient
cOlnmencé par (e Inouvoir en liglle droite . Epicure re–
mar<¡ua que
Ii
elles avoieo t .:ommencé
a
fe mouvoir
rouees en Jigoe droite , elles n'nuroient jamais chaogé
de direélioh , ne
Ce
feroieut poiO[ ehoquées, ne fe
le–
roien e point eom binées ,
&
n'auroient produit aueuue
fub(!ao ~e.;
d'ou il condur qu'elles s'éroient mtles dans
des direélions un peu ioclinées les unes aux autres,
&
com 'ergentes vers quelque point commun,
a-
peurpres
colnme nous vo)'ons les graves tomber vers le cenere
de ia ecrre. L eucippe
&
Démoerite avoient animé leurs
a tomes d'uoe m eme force de gravitation. Epicure fit
graviter les liens divcrlemenc·. Voi la les prin cipales dif–
férences' de la philolophie de Leucippe
&
d'Epieure,
qui
\100S
foien~
connues.
LCl1cippe diCoi! eocore: I'univers ert infiui. 1I ya un
vuide ab(olu ,
&
un plcin ab(ol u; ce fone les ¡lenx
portions de l'efpace en général. L es atomes
fe
meu–
VCIlt
dans le "uide. 'rour naic de lel1rs combinailons.
lis forment des mondes , 'lui fc réfo lvem en atomes".
Encrall1és autour d'un centre eommun, ils fe rencon–
erent, fe cho<¡uenc , fe réparen!, s'uniffcm; les plus le–
gers fOn!' jettés dal1s les. efpaces voides , ql1i embrar–
fent extétieurement le tourbillol1 général. L es autres
eenden! forremem vers le centre; ils s'y ha tem, s'y
prcITen!, s'y_ accrochci1t,
&
Y forment une ma(]e qui
nugm ence fans cefIe en denlilé . Ocele malTe auire "–
elle tout ce <!ui I'approche; de-la nail1ent l'hum ide, le
limoneux, le fec ") le cha\Jd ) le Imllant, l'enBarnmé,
• }ei