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ELE

une in!erprétatioll gro fTiere de ces paroles de

3.

Paul

aUN

cEphefiens ,

ch. iij.

y;.

J8.

1tt POjJitlJ comprehende–

re c:!m oY/lnibtlJ

fanElis,

,!llte

Jit

[alitudo ,

él

longitu–

do,

&

jilblimittrJ

&

profrmdllm .

Par une erreur fem–

blable,

i\

donnoi t

~u

(aine Efpri! le [exe féminin, par–

ce qu'cn H ¿breu

yo"a&J

ou

youach,

qui fignifie

eJpYit ,

di

de ce genre. 1I le faifni! fem bl,.ble au C hri!l

&

po–

dev3nt lui, droi! comme une /l atoe, fur un nuage

cnlre deux molltagnes,

&

loueefois invifible.

JI

don–

noil

¡,

I'un

&

a

Taulre la m eme mefure,

&

prélendoie

l' avoir connue par la h.uleur des moneagnes, parce

que leu reS Ibles y alleignoienc . Enfio, il eofeignoil dans

fon li vre uné priere en termes barbares, dool il défe n–

doil de chereher I'e xplicadon,

&

que S. Epiphane Ira–

duil

ain~:

la bajJe¡j",

,

la condamnrrt ion,

l'

OppycjJion ,

la peine de meJ pereJ

~[f

prrjJle pm- la mi¡¡;on parfai–

te ,!"i efl 'uem".

Ce pere, Origene,

&

Eufebe ont

parlé des

E/céjai"trJ.

Le premier les nomllle aum

Sam–

jeenJ ,

du mot hébreu

jameJ,

qui fignitic

/e (u/eil.

Sea.

Jiger s'efl trompé en prélendant

qu'EI ~a'i

écoil le me–

me

qu'Effa¡'

ou

E

:t.en

;

&

par une fuite de

r:~

pre miore

erreur,

iI

a eonfondll les

EIe'(aiteJ

ayec la feéle des

ElIéells. L es difciples d'Elxai' fe joignirenv

a

ceux d'E–

bion,

&

gnrdoienl comm'ellX

b

9irco nei{ion; i1s fu bfi–

fl erent plufieur.s fiedes , quoiqu' E ufebe,

li1l.

VI.

chap.

xX:<1Iiij.

affure le coh rra ire _ f leury,

hifi. ece/_ /i1l.

1,

10m.

l/.

pal!; .

291.

&

92.

( G)

ELCHE,

(Glog. mod.)

ville du royau me de Va–

lence en Efpagne. Elle e(l

fimée

fur la Segre _

L on –

git.

17.

2 ) .

lato

38-

lO,

*

ELE'A TI QUE,

(SECTE)

Hifl . de la Phi-

l~(opbie.

La

jeae él¿ati'!"e

fU I aiofi Rppellée d' Elée,

villt de In grande Grece;

Otl

naquirell l P'flnén ide,

Z énon ,

&

L cucippe , trois célebres défenfeurs de la

philo (,phie done nous allon s parler_

Xén.ophane de Colophone palre pour le fondateur de

J'E lllltij;m

_

On dit qu' il fuccéda

¡¡

Telallge tils de

Pylhagore, qlli enfeignoil en Italie la doélrioe de fon

pere _ Ce <¡u'il y a de certain, c'efl que les

Eléllti'lfleJ

furent qllelquefois appellés

P)'thllgori(iem.

JI

fe til un grand fehifme dans l' école

l/éatiq1/e ,

qUl

la

di vir:~

en deux fortes de phiJoCophes qui con–

[erverenl le

m~me

nom, mais dont les principes furene

3ufli oppofés qu'il étoit po!Tible qu'ils le fullen! ; les

vns fe perdant <Jnns des abaraélioos,

&

éle vant la cer–

titude des conooiflnnces métaphyóq ues aux dépens de

la fciene/! des faits, regarderelll

la

phyfique cxpérimen–

tale

&

I'élllde de la nature comme I'occupation vaine

&

troinpeufe d'un homme qui, portant la vérilé en

lui-meme, la chcrchoie au-dehors,

&

devenoit de pro–

pos délibéré le joüel ),erpéluel de

l'

~pparenee

&

des

phaOlÓmes: de ce nombre furen! Xénophane, Parmé–

nide, Méliffe,

&

Z énon ; les nueres , au contraire, per–

[uadés qu'il o'y a de vérité que dans les propofitiolls

fond ées fur le témoignage de nos fens,

&

que la con–

noi CTance des phénomencs

d.

la nalure el! la feule vraie

philo fophie, fe livrerent loue eOliers

11

l' élude de la

Phyfiq ue :

&

1'00 trouve ,

la

tete de ceux -ci les noms

célebres de Leueippc, de Démocrite, de Protagoras,

de Diagoras ,

&

d' iA n2xarqu c. Ce fchiCme nous don-

11e la divi(jon de. I'hi(loire de la philo Cophie

élérrti,!1!e ,

en hifloi re de

l'EI/l/ti(,."e

métaphyí1que,

&

en hifloire

de l'

Eléati(Ylu

phyli que .

Hifiaire del ¡¡latirltOJ métlrpbyficie11J .

Xéoophane

vécuI fi long-tems, qu'on ne {"ail

a

quclle année rap–

poner Ca nailfance. La différence entre les hi(loriens

efl de vingl olympiades: mais il efl diffidle d'en !rou–

ver une aUlre que la. d nqu3nce-óx ieme, qui fatisfaffe

a

touS les f"i ts donn es _ Xénophane, né dans la cioquan–

te-lixie me olympiade, pUl apprendre les élémens de la

Grammaire, tandis qu' Anax imandre fleuri(foil '; enlrer

daos I'tcole PYlhagoricienne

a

I'a~e

de vingl-cinq ans ,

profc fTer la philofophie ju(qu'iI l' age de

quatr~

- ving l–

dou7.e, elre témoin de la .¿¿faiee des PerCes

11

Plalée

&

~ Mar~lhon,

voir le regne d'H iéron , avoir Empedocle

pour dikiple, 3neindre le commencement de la quaere–

vin,l)t-unieme ol ympiade ,

&

monrir

agé

de cen! ans_

Jl..énophane n'elll pO;n! de maltee . Perfécuté

da~Js.

fa

patrie , il fe relira " Zanc\e ou

3

Caeane daos la Slde.

1I "Ioil pocle

&

philofophe . Réduit

a

la derniere indi–

gence, il alla demander du pain

:l

H iéron. Demander

cu pain

il

un tyran

I

il valoie encore mieux chanter Ces

vers dans les rues ; cela eile été plus honnete

&

plus

conforme aux l!lceurs d,u lems . Indigné des faules qu'

Homere

&

H éliode avoien! debilées fur le compte des

dieux,

iI

écriv it eolltre ces deux poetes; mais les yers

(I'H é!lode

&

d-Romere

fOn!

¡>arvenus juCqu'¡

DOUS )

&

r.m,

v.

ELE

371

ceux de Xénophane [on! tombés daos l'oubli. II como

banit les priocipes de Thal es

&

de Pythagore;

iI

har–

cela un peu le philoCophe Epiménjde;

iI

écriv il I'hifloi–

re de fon pays;

iI

jena les fondemens d 'une nouvelle

philofophie dans un ouvrage intitulé

de la nllt1lre

_

Ses

d¡fputes avec les philofophes de fon tem s , fervirem aum

d 'aJimcnt

a

la mau vaite humeur de T imon ; je veux

dire q ue le mifantropc s'en réjoiiifToil intérieuremeD!.

quoiq l1'il en parul mché

ii

I'excérieur.

Nous n'avons point les ouvrages des

Elélltirt/(J;

oc

I'on accufe cel1X

d'entr~

les aneiens qui ont fail men–

tiOfl de leurs principes , d'avoir mis peu d'exaélilude

&

de tidélité daos I'expo fition gu'ils nous en ont laiffée _

JI

Y

a toute apparence que les

Ellati,!"'J

avoient

\;1

double doélrine. Voici tout ce qu'on a pu recueillir de

leur métaphyCique

&

de leur phyfique _

Mltllphyfi,!1<e de X ¡»ophllne .

R ien ne fe fail de ríen.

Ce qui efl a donc toujours élé: mais ce qui

di

éler–

ne!

e(l infini; ce qui efl infioi e(l un: car ou , il

Y

a

diflimilitode, il y a pluralité . C e qui e(l élernel, infi–

ni, un, par-toul le méme, e(l auffi irnmuable

&

immo–

bile: car s'il pouvoil changer de lieu, il ne feroie pas

iofini;

&

s'il pouvoil devenir autre, il

Y

auroil en luí

des chofes qui commenceroient,

&

des ohoCes qui fi·

niroient fans caufe;

iI

fe féroie quelque chofe ete rien,

&

rien de quelque chofe; ce qui efl abfurde _

11

n'y a

qu'un clre qui foie élernel, intini, un. immuable, im–

m obil., tout;

&

cel clre e(l Dieu. Dieu n' efl poíot

eorps; cependanl fa fub(lance s'élendant également en

tout fens, remplit un efpace immeoCe fphériq ue _

JI

n'a

rien de commun ""ec I'homme. D ieo voit tout, en–

lend

COut,

efl pré.fenr

¡¡.

cout; il e(l en méme eems I'in–

telligence, la durée, la oature;

iI

n'a plilinl notre for–

me; il n'a poiol nos paflions ; fes fens ne font poin!

tels que les nÓlres .

Ce fy(l eme n'e(l pas éloigné du SpinoCiCme . Si Xé–

nophane femble reconnoltre deux fubllan ces don!- I'u–

nion intime con(litoe un toul, qu'il appelle l'

uni1l,r¡;

d'un autre c61é I'une de ces fu bflances e(l figurée,

&

ne peUI, felon ce philofophe, fe concevoir diflinguée

&

féparée de I'autre que par abflraélion. L eur namre

n'e(l pas effentiellernen! ditféreme; d 'ailleurs celte ame

de l'univers que Xénophane paroJe avoir imaginée,

&.

que tous les Philofophes qui l' ont fuivi ont admife,

u'écoit rieo de ce que nous enteodons par uo

eJprit.

P h)'fi,!ue de X énophane

_

11

n'y a qu'uo univers; mai,

iI

y a une innniré de mondes. Comme ji n' y a poinr

de mouvemell! vrai,

iI

u'y a en etfee ni généralion, ni

dépérifremenl , ni altéralion _ 11 n' y a ni commoncc–

ment, ni fin de .rien, que des apparences _ Les apparen–

ces foñ l les feules proceffions réelles de I'éeal de pof–

fibil ilé

11

I'élae d'exiflence,

&

de l' bae d' ex i(leoce ..

celui d'annihilation. Les fens ne peuvenl uous élever

1

la connoilTance de la raifon premiere de I'univers.

Jl i

uoo s trompent nécellairement fUF fes lois _

11

ne nous

vienl de feience fo lide que de

1:1\

raiCon; IbuI ce qui

n'e(l foodé que fur le témoigonge des fens d(l opioion _

La M élaphytique e(l la Ccience des choCes;

I~

Phyfique

c(l I'élude des apparences _ Ce que nous

appercevon~

en nous , e(l; ce que nous appercevons hors de nous,

nous paroit _ Mais la feule vraie philoCophie efl de¡¡

chofes qui font,

&

non de celles qui paroiffént . _

MnJgré ce mépris que les

Elél1ti,!ueJ

fai foient de la

fcicuce des faits

&

de la connoilTance de la nature, ils

s'en occupoient fér ieufemem ; i1s en jugeoient feulemen!

moins fa vorablement que les philofophes de leur tems.

l is auroiem éeé d'accord avec les Pyrrhonieus fur I'in-

. certitude du rnpport des fens; mais i1s auroieol défendo

conrre eux I'infallibilité de la raifon.

11

ya, difoient les

EllatiqlleJ,

quaere élémens; ils

fe combinent pour form er la terre. La terre

di

la ma–

tiere de tous les etres. L es a(lres C"lJ! des nuages en–

ílarnmés: ces gros charbons s'éeeignenl le jour

&

s'al–

lumem la nuil . Le Soleil efl un amas de partlcules

ignées, qui fe délruil

&

fe refo rme en 24 heures; il fe

leve le malin comme un grand braller allumé de va–

peurs récentes : ces vapelJls fe confument

¡¡

mefure que

fon cours s'avance; le Coir

il

combe épuifé Cur la teere;

fon mouvement fe fail en ligne droile : c'eíl la dillan–

ce qui doone

a

l'efpace qu' il parcourt, une courbure

apparente. 1I Y a plufieurs Soleils; ehaque climal, cha–

que zone a le fien . La Luoe e(l un nuage condenfé ;

elle e(l habitée; il Y a des régioos, des villes. Les

nuées nc fonr que des exhalaifons, que le Sokil attiJe

de la furface de la tetre; etl-ce l'affluence des iuixrcs

'lui fe précipiteut dans les mers 'luí les fale? Les mers

On! couverr toute la terre. ce phénomene di démon-

13

bit

Iré

\