Table of Contents Table of Contents
Previous Page  383 / 892 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 383 / 892 Next Page
Page Background

EGL

SACItEM EN S , ECCLE'SIASTIQUI!S,

DISCI–

PL I NE E CCL E'S I A STIQUE.

11

y

a des biens

d'lglife,

c'e!H t·dire acrachés

a

cha–

que

¡glif.

particuliere, pour la fubfifl3tJce de fes mioi–

{lres .

j eClls·Chrifl a fondé

l'Eglife

dans l'étar de pauvrcré .

L es apÓrres vivoienl des libéralilés des tideles . D ans

I'Eglife

naifl:111le

a

j éruCalem, qui efl le vérilable lieu .

de

Con

origine eXlérieure, les. ti deles prévoyanr les per–

f'::emions , vendoienr leurs biens,

&

menoiem le prix

entre les mains des apÓrres, dom ils vivoiem en como

nll1O .

Mais on tienr que cene vie commune ne s' érendir

'pas hors de j éru Calem,

&

qu'elle ce ITa des que le nom–

bre des ti de les fe fur a/fez multiplié pour que la vie

commune fU r diffic ile

ii

pratiquer . Les ti deles don–

noicnt eependant tofijours une ' partie de leurs biens

pour la Cubfi fl ance des miniflres de

l'Eg/ife

&

des pau–

vres.

L es ap6tres faiCo iem d'abord eux -memes la difl ribu–

tion de ces aumÓnes

&

oblations; mais voyaLH les

m urmures que cela excitait colltr'eux, des la Ceeonde

.!Temblée qui fe rint

a

j érufalc/Il", ils inflituerent Cepr

diaeres qu' ils ehargerent de ce foin, atin de vaquer

plus libremeot

a

la prédication

&

a

la priere.

V oya:.

DI A C RE .

Quelque tems apres

l'Eg /ife

cnmmen~a

a

po!Téder

des biens-follds , les uns provenant de la libéralité des

ti de1es , d'autres de l'abdication qu'en faiCoienr ceux que

1'on admelloit dans le minifler e de

l'lglife. 11

paro; r

'i ue ce fut fous U rbaill

J.

qui (¡égeoit en

2 20 ,

que

· I' Eg /ife

romaine

commen~a

ii

pofl éder des terres , prés

&

autres héritages , leCquels éroient communs ,

&

les

fruits dill ribués pour les gens

d'églife ,

les pauvres ,

&

l es

protonotaires qui l!crivoient les aaes des rnartyrs .

D ioclélien

&

M aximien ordonnt rent la contitcatlon

de tous les immeubles que poITédoit

l'Eglife ,

ce qui

ne fot pourrant pas exécuré par·tout .

Huit ans apres, Maxence tir rendre eeUI qui avoient

été confiCqués. Conllantin

&

Lieinius permirent

a

l'E–

g /ife

d'acquérir des biens- meubles

&

immeubles, foie

par donation ou par tellament .

La paix que Conllaneio donna

a

1

'Eg /ife ,

la tit bien–

tbt croltre en honneur, en puiITance

&

en riche{!es •

L es empereurs

&

autres princes tirem des libéralités

immenCes auI

'g/ifel ;

&

les tideles ,

a

leur exemple,

donoerent les prémices, les dix mes

&

oblations,

&

[ouvent meme leu" immeubles. Les fondatious de–

v ineeDt communes des le ' vij. fiec1e,

&

elles furem

encore faires avec plui de profu(¡on dans le jx.

X.

xj .

:x ij.

&

xiii. fie cles, dans lefqnels plufieurs perfonnes

publierent que la tin du monde éroit prochaine ,

&

par–

ta

jenerent

la

terreur daos l'eCprit des tideles .

L'Eg/ife

ayanr été ain(¡ dotée de quamité de biens–

fonds, on tit auemion en France

&

daos plu(¡eurs au–

tres ·élats , que cela metroit ces biens hors du com–

merce,

&

fur-IOUl depuis l'établi{!ement des tiefs . On

confidéra que le roi

&

les autres feigneurs étoieO! par–

Ja

privés de leurs droits ; c'ell pourquoi

il

fur ordon_

né au x gens

d'églife

&

aurres gens de main-morte,

de

vuid~r

dans l'an

&

jour leurs maios des fonds qu'i1s

poITédoient . Mais faus la troifieme raee· de nos roi,

on

commen~a

a

leur donner des lemes d'amorti/Tement,

en payant au roi un droir pour la main-morre,

&

un

droit aux Ceigneurs pour leur indemnirlÍ .

On leur permir dans la fuite, non-feulemem de gar–

der les fond s qui leur étoiem donnés, mais meme '3uffi

d'en acquérir . Cetre liberté indétinie d'acquérir a de–

puis été rellrainre en Franee, par une déc1aration du

mois d' AOltt 1749.

V oyez.

A

M O R T I S S E M E N T

ti

GE N S

DE

M A I N -MORT E .

T ous les biens d

'u.ne

meme

Jglife

éroienl d'abord

communs , ram pour le fonds que pour le reveno;

I'éveque en avoit l'iureDdance,

&

eonfioit la recette

&

le maniemem des denicrs

a

des pretres

&

diacres , aux –

quels ils pouvoiem Óter cene adminillration, 10rCqu'il

y

avoit quelque raiCon' légitime pour le fa ire .

0 0

eominua dans

l'ég/ife

d'Orienl de vivre ainfi en

commun, Cuivanr l'ancien uCage; mais dans eelle d'Oc–

cidem on eommenC(a vers la tin du jv . fiec1e

a

parta–

ger les revenns en <iuatre pan s ; la premiere pour l'éve–

que, la Ceconde Pllur le clergé de

Con

¡g/ife

&

du dio–

ce

Ce , la troi Geme pour les pauvres,

&

la quatrieme

P?ur la fabrique de

l'lglire.

Ce parrage fur meme

~1I1(¡

ordonné par le pape Simplicius , qui fi égeoit en

46: .

L orCqu'on eut ainG partagé les revenus, OH ne rarda

7~mt

(7.

EGL

3

SS

pas

a

parrager aum les fonds, pour éviter les ineon–

véniens que I'on Irouvoit 11 joüir en eommun. Ce fut-

13

l'origine des

bén~fi ces

en titre, dan!

iI

en parlé des

le eommenecmenr du vj. (¡eele .

11

dI

probable que ce

partage fut d'abord fait pour les cures de la campagne,

a

cauCe de leur éloignemem. Cer exemple fut bientÓt

fuivi pour les

/g /ifel

des villes .

L orCque

l'Eglife

eommenya

a

po!Téder des biens–

fODds,

il

lui étoit libre de les vendre ou aliéner autre–

mem ; m3is l'abus que quelques p. Oeurs en tireot, en–

gagea les lú es

a

défendre ces aliénalions . L'empereur

L éon, en 470, défendit :\

I'/g/ife

de Conflautinople

JOute aliénation . En

483 ,

fous le regne d'Odoaere ,

Bafili us Cecina ptéfet du prétoire

i\

Rome, ordonna

pendant la vaeanee du fi ége pontitieal , que les biens de

l'lg/ife

romaine ne pourroienr erre aliénés .

L es trois pomifes fuiv ans ne eriliquerent poinr ce de–

cret; mais en

s02.

O doaere élant mort, le pape Sym–

maque dans un concile annulla le decret de Bafil ius,

&

néanmoins

il

fur crdonné que le pape ni les autres mi–

uiflres de cene

ég/ife

ne pourroient aliéner les biens qui

lui appartenoient ; mais il fue dir que cela ne regardoir

pas les aUlres

ég/ife l .

L 'empereur 1\oafl afe étendit le decret de Léon 11

rOUles les

églifel

fubordonnées au patriarche de Con–

lIantino!,le . .

jullinitn, en

S33 ,

ordonna la mcme ehoCe pour

tautes les

Ig/ifeJ

d'O rient, Oecideot

&

Afrique ,

a

moins que I'aliénation ne fUt pour nourrir los pauvres

ou pour racheter les captifs .

L es lois de

l'Ji,glife

on t elles-memes défendu l'alié–

nalion de leurs propres biens , ex cepté dans certains eas

de néceffi té ou utililé év idente pour

l'lg/ifc:

e'efl ce

que I'on voit au deerer de G ralien,

eaufe

)fij.

'1ueft·

&

aux decrétales ,

tit.

de rebttI u d eji.. a/imandil ,

w t

'Jon.

\

D ans les cas méme on l'aliénation ell permiCe, elle

ne peur crre faite fa ns cen aines formalités , qui Can!,

l °

le conCentement de eeUI qui y ont intéret ,

2 °

une

.enquere

de eommodo

aut

imommodo ,

Ut1 proces–

verbal de vifi te

&

ellimarion, 4° la publiearion en

JU–

flice

&

dans les lieux voifins, 5'0 j'autorilé de l'éve–

que ou autre fupéricur eccléfia{lique , 6° des lem es–

patemes du Roi homologoées en la jullice royale du

lieu.

L'/glife

jouit du priv ilége des mineurs, deCorte qu'

elle eO retlilDée eontre les aliénarions par elle faites Cans

formalités ,

&

ou elle fe trouve léCée; mais le défaue

de formalités n'e fi pas feul un moyen fu ffi Cant de re–

fl itution:

l' /glife

n'elt ré(} ituée , de meme que les mi–

neurs, qu'autant qu'elle' ell léCée.

11

y a eu daos des tems de trouble beaueoup d'abus

commis par rappt;lrt aux

¡g/if"

&

aUKbiens qui en dé–

pendent . C harles Manel s'élant emparé du bien 'des

Ig/ir" ,

pour foíltenir la gueree COlme les Sarra lins , le

diOribua aux officiers; e'ell de-la que quelques-uns ti–

rent l'origine des dix mes inféodé'es .

Depnis ce tems on donnoit des abbayes

&

autres bé–

néfie es

a

des lúes , fous prétexte de les tenir en com–

Inende ,

c'efi-~ -dire

Coos kur proteéHon .

On fJiCoit ou vertement commerce des bénétices , tel–

lemem que dans des aa es publics des la'ies ne rougif–

foiem poinr d'avoüer qu'ils llvoient ache lé une

Ig /ife ,

comme on voit dans un canulaire de

l'¡g/ife

de

lVIa~

con , ou

iI

efl paclé d'une donation de la moitié de

l'ég/ife

de S. Genis , dioeHe de L yon, faite par E r–

lebade

&

Gis lard, qlli éroi r , diCent·ils, de leur eon–

quer .

. Par une fuite de ce deCordre on donnoit auffi aux fi l–

Ies en dar des

'glirel,

m~me

des cures, dont elles af–

fermoiem la dixme

&

le , aCuel.

Cependanr fou s le regne des rois Roben

&

H enri 1,

a

la Collicirarion des papes , taus les biens d'

ég/ife

dom

on pur rreonno, tre l'uCurpation , fureO! rendus par les

feigneurs

&

autres qlli en joüi!Toient.

¡' our la conCervation des biens de

I'¡g /ir"

on ne s'efi

pas contenté d'en imerdire I'aliénation, on a auffi éla–

bli que la preCcription n'a lieu contre

l'lg /ife

que par

40 ans , ce qui s'enrend pour le fonds; ear les pro–

Ó

IS

&

revenus fe preCeri vem par 3

Q

ans conrre le ti–

tulaire .

Une

Ig/ire

peur pareillement preCerire COlltre unc au–

tre

ég/if',

des bieus

&

droits qui cn dépendent .

Vo)'ez

P RESCIl I PTI O N.

Pour ce qui eoneerne la conllruaion des édifices ma–

réricls des

¡g /ifel

chrétiennes , l'ufage en efi preCque auC–

fi

ancien que le chrifi ianifme. On prérend que

l'/g /ife

Yy

20

dtl