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EDU

~ions,

foir 3 cauCe des divers aecidens qui furviennent

1\

ces organes .

Quand les m embres de notre eorps ont aequis une

ccrtaine eonr, llanee, nous marchons, nous Commes eo

état de porter d'abord de petirs fa rdeaux d'un lieu ii un

aurre; dans la Cuire nous pouvons eo [oulever & en

[[soCponer de plus grands ;

ms.is

r, quelqu'obnruél:ion

empeche le cours des efprirs animaux, aucuo de ces

mouvemens Oe peut .':tre exéeuré.

De meme, lorfque parvenus

a

un cer\aio age, les

organes de nos [ens & eeux du eefl'eau fe rrouveor

dans I'érar requis pour dooner lieu

a

I'ame d'excreer

1es fonél:ions ii uo eertaio degré de reél:irude , Celon I'in–

í1itulioo de la nature, ce que I'expérienee générale de ,

tous les hommes oous apprend; on dit alors qu'on en

pan 'enu ii

l'~ge

de raifon. M ais s'il arrive que le jeu de

ces organes loir rroublé, les fonétions de l'ame foor in–

rerrompucs : c'en ce <]u'on ne voir que trop [ouvem

dans les imbécilles, dans les inCenfés , dans les é¡>ile–

ptiques , dans les apopleél:iques, dans les malades qui

om le rranCpor! au cerveau, enfin daus ceux qui [e

'Ii-

v

reor ;¡ des paffions violentes.

e

ette Jiere 4'lIifon dont on faie eant de bruie,

Un pe¡, de vi" la erop.ble, un enfane la feduit .

Des Roulíeres,

l dyle de! mouton!.

Ainfi I'e[prir a [es maladies comme le corps , I'io–

docilité, I'enleremenr, le préjugé, la préeipirarion, I'in–

capaci té de [e preler aUl( reftexioos de, au tres , les paC–

fiol1~,

&e.

Mais

l1e

peur-on pas guérir les mnladies de I'erprir,

dir C icéron? on guérir bien ceHes du COlpS, ajou[e+

il .

Jii; ",tlla-nc eft adhibenda euraein? en

'1f1dd

cnr –

p orll e"rar; poJ1int, ""im01um medici",. "ulla jit ?

Cic.

'r,,{e. lib.,

lIJ .

cap. ij ,

Une mu lritude d'obCervalioos

phyliques de medecine & d'analOmie, dir le Cavam au–

reur de I'économie animale ,

eom.

Ill.

pago

21f.

deu–

xieme édit

a

P arÍ! che::. Cave/ie,

1747.

n","s proll·

vem que nos eonooi(fallces dépendenr des faculrés orga–

niques du corps , Ce lémoignage joinr

a

celui du P .

Buffier & de ranr d'au Ires favam reCpeél:ables, fair voir

qu'i l

y

a deux Corres de moyens narurels pour guérir

les maladies de l'eCprir, du moins eelles qui peuve"r

erre guéries ; le prem ier moyen, e'en le régime ,

la

t empérance , la cominenee , I'u fage des alimens pro–

pres

l

guérir ehaque Corre de maladie de I'efprir (

vo·

J ez la médeeine de l'efPrie ,

par M. le Camus,

,hez

Gannrau ,

J

ParÍ!,

17)3. ),

la fuire & la privarion

d e tour ce quí peut i"iler ces maladies.

IJ

eH een ain

que 10rCque I'en omac

u

'e.ll

poinr Curchargé,

&

que la

digenion Ce fair aifément, les liqueurs eoulenr Taos al–

tération dans, leurs eanaux,

&

l'ame eleree [es fonaions

faos obaacle.

Qurre ces

mo~ens,

Cicéron nous ex horte d'écouter

& d'érudicr les

le~ons

de la fage{Je , & fur'lOut d'av0ir

un dellr Iincere de guérir. C'en

UII

commencement de

faoré qui nons fair évirer [Our oc qui peO[ e.nrrerenir

la maladie .

Anim; [anar; v ol;terint, pTd!CeptÍ! fapien–

tium par"erine

;

Jiee ut ji" e

te/U

dubiea1Íone fa"en -

1M,

Cie.

ill.

Tufe. cap. iij.

Quand nous [ommes en émr de reRéchir [or nos fen–

farions, nous nous apperce\' ons que nous avons des

femimeos dont les uns [onr agréables , & les aU lres plus

ou moios douloureux; & nous ne pouvons pas dourer

que ces 'fenrimens ou [en[alion

s

oe Coienr excirés en

nous par une cauCe différente de oous-memes , puifque

n ous oe pouvons ni les faire oalrre, ni les fuCpendre,

ni les faire ceCrer préeiCément

a

notre gré . L 'expérien–

ce & norre fenrimem imime lIe naos apprenoent-ils pas

que ees fenritnens nous vieonent d'une oauCe érrange–

re, & qu'i1s foO! excités en nous

a

l'oeenlion des im–

preffi ons que les objers fom [ur 'nos Cens, [elon un cer–

taio ordrc immuable établi dans roure la narure, & re–

conn u par-rour oú il

Y

a

des hommes?

C'en encore d'apres ces impreffions que nous jugeons

des objels & de leurs propriérés; ces premieres impref–

fians nous a ooneO[ lieu de faire enfuire

diff~remes

ré–

flexions qui fuppo[enr rouJoors ces impreffioos, & qoi

fe fonr iqdépendamment de la diCpofilion habituelle ou

atluclle_du cerveao, & [elon les lois de I'uoion de l'a–

me avec

le

eorps. Il flur roüjours [uppo(er I'ame dans

l'é lar de la vei lle , oú elle lent bien qu'elle n'e{\: pas

en Ce velie dans les rénebres du , fommeil; il fauI la [up–

poCer dans I't,at de r., nré, eu un mor dans cer érar ou

dégagée de roUle paffioo & de lOut préjugé, elle exer–

ce [es f()[,tl ions avee lumiere & avee liberté: pui[que

T ome

V.

EDU

337

péndant le fommeiJ, ou meme pendant la veil le nous

ne pouvons pen fer

a

aucun obJ<I,

a

moins qu';\ o'air

f.,ir quelque impreffioo [ur nous depuis qlle nous fom-

mes au m onde.

'

PuiCque nous ne pouvons par narre fenle volonté

ern–

pecher I'elte l d' une fenfadon , par ex em:ple, nous em–

pecher de voir pendant le Jour, lorfque nos yeux [onl

ouve'ts, ni excirer, ni conCerver , ni faire ce(fer la moio- '

dre fen[arion: 'lPuifqoe c'en un axiome con lh nr en Phi–

lofo phie que narre pen[ée n'ajou le rien

a

ce que les

objets [om en eux-memes,

cogitare tltUm ni/ ponie i"

re:

PuiCque rour eff'el [uppoCe une eau[e: Puifque nul

e lre ne peur [e moditier lu i-meme,

&

que lout ce qui

ehange , chaoge par aurrui: Puilque nos conooifTances

ne [onr point des erres particu liers, & que ce n'en que

nOfl!

connoi(fanr, comme ehaque regard de nous yeu1

o'en que nous rcgardanr, & que rous ces mOls,

&on–

noiffante, ¡die, penfée, jugement, vie, mort

,

néa1t,

maladi,

,

fam", Vlte,

&c. ne [ollr que des termes ab–

n raits que nous avons invenrés (ur le modele

&

a

I'imi–

ration des mots qui marquenr des erres réels, rels que

Sol,;¡, Lune , Terre, Eeoile!,

&c. & que ces termes

abllrails nous Ollt paru commades pour faire entendre

ce que nous penCons aux aurres hornmes , qui en font

le m€me uCage que nous, ce qui

1I0US

di fpenfe de re–

courir

a

des périphraCes &

a

des eircooloculions qui

feroienr languir le diCeours; par lOutes ces coofidéra–

tions,

iI

paroJr évidtnr que chaque connoilT:,nee inéli–

viduelle doir avoir [a cau[e parrieuliere, ou [ou morif

propre .

Ce motif doir avoir deu! cOllditions également ellen–

tielles

&

iuféparablc:;.

rQ.

11

doir erré exrérieur, c'cn-a·dire qu'i1 ne doir pa.

venir de oOlre propre imaginarion, comme i1 ,en vient

dans le fommeil :

cogitare ttwm nil ponit in re.

2°.

11

doir erre le morif propre,

c'dl-ii-di~e

cclui

que relle coonbilfance partieuliere [uppo[e, eelui fans

leq uel ceue penCée ne Ceroir jamais venue dans l'efprir .

o.ques ph;lofophes de l'antiquiré avoien t imaginé

qu'i1"'f avoir des AnlÍpodes ; les prcuvcs qu'i1s don–

noient de leur femimenl éroicllt !Ji. n vrailTemblables.

mais elles o'éroieor que vrai(fem blables; au lieu qu'au–

jourd'hui que uous alloos aux Anripodes,

&

que nou.

en revcooos,; aUJonrd'hui qu 'il y a un eommerce éra–

bli entre les peuples qui

y

habireAr

&

nous, nous .–

vons un motir légitime, un merif ex rérieur,

110

motif

propre, pour a[,urer qu'il

y

a des Amipodes.

Ce Grec qui s'imaginoir que rous les vaiaeaux qui

arrivoiellr au pon de Pyrée lui apparrenoiem , ne

ju~

g.eoir que Cur ce qui [e pa(foil daos fO il imaginalion &

dans

k

[ens i[lIerne, 'qui en rorgane du conCememenc

de l'eCprit; il n'avoir point de motif ex rérieur & pro–

pre; Ge qu'il penCoir n'élOir poinr en rapporr avec la

réaliré des ehores:

cogitare

ep.um

nil pOnie in Te .

Une

montre marque IOUJOurs quelqu'heure; mais elle ne va

bien que lorfqu'elle en en rappon

avec

la fituarioll du

S oleil : lIorre [enlÍmem imime, aidé par les circonnan–

ces, nous fair (emir

le

raRpon de norre jugemenr avec

la réalilé des chofes. Quand nous [ommes éveillés ,

nous fenlOns bien que nous ne dormons pas; quaod

nous fommes en bonlle fanré, nous [ommes perfoadés

que nous ne [ommes pas malades : ainfi lorfque nous

jugeons d'apre.s

UI1

mOlif légitime, nous [ommes

COD–

vaincus que norre jugemenr

e{\:

bien foodé, & que

OOU $

aurions rort de poner un jogemenr différenr .

Le~

ames qui onr le bonheur d'erre ullies

a

des ' ¡(!tes .bien

fajres, pafTeur de I'étar ,de, la paffion '. ou de celu.1 de

I'erreur &

du

préjuaé, a I érat rranqUl)le de la ral[oo,

Oll

elles exereeor

l~urs

fonél:ions avec lumiere & avec

liberré .

JI

feroi! airé de rapporrer un grand nombre d'exem–

pIes, poor faire voir la néceffiré d'un morif eX!érieur,

propre & légirime dans r?us

I~OS

Jugemeo.s, meme. de

ceUK qui regardent la fa ,:

FIJe;

ex audte,. , attd,t,u

"fltem per verbum Chrifti,

dir S. Paul.

:H.om.

e. x.

17.) "

Daos des poinrs

(i

[u~l!mes ,

dir le Pere Buf–

" ti er

(er. de! premie,,! v énee!,

lll.

parto p.

237 ),

" on

~rouve

un 1T\0tif judicieux & plaufible,

eertai".

'lui ne peflt noUf ég,arer.,

d,:

[orlm~ltre.

nos foib.les·

" lumieres narurelles a I',nrelligence mtime de Dlell

, .. . , . qui a révélé certaincs vérités, &

a

la fa–

ge amoriré de l'E glife qui nous apprend que Dieu

" les a cffeétivemenr révélées . Si I'on fairoir n[[enrion

a

ces

premiere~

vérirés daos la [eienee de la Théo–

" logie , . joüte le P. B uffier (

ibid.

),

l'érude en de–

" iend roi t beaucoup plus facile & plus abregée, & le

" fruir en fewir plus folide & pllls érendu " .

Vv

Co