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6

EDU

:33

-r"]

eL

dit encore le

.P_

Buffier, au

m~ me

./.

ral.:e, .

"

ou t~,

"2

&

33.

que les enfans om

''''fUIJ

par

"P"art.

pag.,~

·.,,·e

un grand nombre de connoiirances

ur¡we de

ti

v

d

' , I

" e

1"6

bJets (enlibles avant que e parvemr

i1

a

" ur de'

a

o ce de I"exifl;nce de D ieu; c'eft ce que

conuo., fiao ue I'apeme S. Paul par ces paroles remar-

nous

10 111

,

.'

r;

D "

"

quables:

invijibtlia e.n/m

Ip~llll

el

IJ

creatl~r~f..

mltn-

di per

ta

'{" óc ¡ aEl" {,!nt, tnteJ/r,Ela. C01iJplCt:tntllr.

" ad R om. cap.

j.

'11.

20,

Pour

11101,

aJoOte encore le

" P

Buffier ';

la page

271.

Je ne

conoOls , nztur~lIeme~t

" le' Créateur que, par les c[éatures ,; Je oe, '

~.UlS

avolr

" d"d é de

I~i

qu autant qu elles m en fourtll/Tem. En

" ffi

eles cieux annoneent fa gloire;

(adi

marrant

" el

er.

m Dei. ·¡{al.

18:

'11.

1.

11

n'eft , guere 'vraiiTrm-

" g orln

.

é

d' l'

f

d l'

r

"

~~a~'~usq%~nr;n~I~~~r P:i~~,~en~s S'é~~.~~Cj~fq~'~ ~i~.~:

de Dieu . mais quolque

1

ldée de Dleu ne f.olr pOlllt

., innéc

&'

que ce ne foil pas une premierc vériré, fe–

., Ion

le'p.

Bullicr, il ne s:¿nfuit nullemenr, ajoute-r-il,

" ibid. pago

33 :

que: ce. ne foit paf une

con~oiaance

" rrcs-narurclle

&

tre~-alfée.

Ce meme {'ere

tee~:rerpe" trable dit encare,

i.bld.

l/l.

¡arto p.

9.

que comme

" la 'Mpendance ou le co'rps' eft de I'ame ne fait pas

dire que le corps efl fp irimel, de meme la dépen–

" dance ou I'ame efl du corps, ne doit pas faire dire

.. que I'ame.efl corporelle, .Ces deux parties,

d~ y~om '

me ont dans leurs opérat'ons une connexlon IIltlme;

" mais la con nex ion entre deuI

p~rties

ne fait pas que

:: l' une foir l'aurre. " En effet, I'aiguille d'une montre

De marque fu ccemvemenr les he.ures du Jour que par

le

mouvemenr qu'elle

re~oil

des roues. ,

&

qui leur eft

communiqué par le rdlo,, ; l'ean ne fauroit bouillir

fa ns feu; s'enfuir-il de-la que. les roues foien r de meme

Darure que le reITon,

&

que l'eau foit de b Ilarur,e du

feu?

" Nous appercevons c1a irement que l'ame n'eft point

'" le corps , comme le feu n'eft poim I'eau, dit lé

P.

" Bu(licr,

Traieé des premieres .,¿rilé¡ lll.part. pago

10

" ainÍl nouS ne pouvons raifonnabkmenr nier, aJ oltte-t-il,

;, que le corps

&

l'efprit ne foient deus fubnanccs dif–

.. férentes.

C'eft d'apres les principes que naos avons expofés,

&.

en conféquence de la fubordination

&

de la liaifon

de nos eonnoillances, qu'il y a des maitres perfúadés

que pour faire apprendre au! jeunes gens 'une langue

morre, le

laein,

par

I

exempl e , ou le

grec,

il ne faut

pas commeneer par les décl inaifons latines ou les gre–

<¡ues ; parce que les noms fran<;ois ne changealll point

de rerminaifon, les en fans

ej

difanr

muJa ,

mur"!.. ,

mu–

f am , mufarum , mttfiJ,

&c.

ne ront point encare en

.état de voir

0\1

ils vont; il efl plus fim ple

&

plus con–

fo rme :;' la manie re dont les connoilfanc'es fe licm dans

l'efprir, de leur faire éru dier d'abord le la tin dans une

v eril on inrerlinéaire ou les mots latins fonr expliqués eó

fral1 ~ois ,

&

rangés dans I'ordre de la conflrutrion lim–

p ie; qui , feule donne l'intelligence du fcn s. Qu and les

en fans difem qu'ils ont rerenu la fignificat ion de chaque

m or, on leur préfenre ce meme larin dans le livre de

rép¿rilion

0\1

ils le retrouvent

a

la vérité i:lans le

m~me ordre. mais fans fran<;ois fous les mors larins; les

j eunes gens fom ravis Be trouver eux-memes le mor

fran~ois

qu i conviem au larin,

&

que la verilon inter–

liné'aire leur a monteé . Cer exercice 'les anime

&

é–

carre le dégoO r,

&

leur fait connoi lre d'abord par fen–

, iment

&

par prarique la deflinarioo des terminaifóns

&.

l'ufage que les anciens en faifoient .

I

'

Apres quelques jours d'exereice,

&

que les enfan s

onr vu

ran tÓt

D iana,

tamÓt

Dianam , Apol/o, Apolli–

mm,

&<.

&

qu'en

frao~ois

c'eft toOjours

Diane,

&

¡ouJours

Apollon ;

ils fom les premiers

a

demand er la

raifoll de cerre différence,

&

c'eft alors qu'o n leur ap–

,prend

11

décliner .

~' en

ainfi que pour faire connoirre le gout d'un

frull, nu lieu de s'amufer

a

de vains aifcours, il eft

plus fimpl e

~e

m<;>Iltrer

~e

fruit

&

d'en faire gourer;

j,u trement

c

efl fatre dev mer, c'eft apprendre

a

demner

~ns

modele, c'efl vo uloir rerirer d'un champ ce qu'on

D

y

a

pas remé.

fI

Dans

la

~uite,

a

meCure qu'ils voyent un mot qui

~ u~u

c

a

• u

T.ffime

cas que ce lui auquel il fe rappone, ou

plique

¡~

r; ereol

". Dlana Joror Apol/inis,

on leu r ex–

déterminati¿,;on ; ,denmé,

&

le rapport ou raifon de

JTleme cas

p~r

lana forar,

ces deUN mots fom au

perfonne .

'JOYO

ceA

que .

D,ane

&

fa!ur

c'en la meme

c·efl-'-di;e r;;t

pol/1J1"U, Apollinis

détermine

Joror,

,

conOOltre de q .

D '

é'

fi

Toute

la

fYOIaxe fe r¿d"

UI

lane

tOH

l1!ur.

Ult a ces deux rapports comme

EDU

je l'ai ,dit il y a long-tems. Cene méthode . de com–

mencer par l'explication, de la !naniere que DOUS ve–

nons de l'expofer,

me

paroit la feule qui fu ive l'ordre,

la dépendance, la liai(on

&

la fubordi nalion des con–

noilfances.

Voyez

C

A S,

C

o

N

S T R U

e

T

IO N,

&

les

divers o uvrages qui om éré fails pour expliquer cette

méthode, pour en faciliter la pratique,

&

pour répon–

dre

a

quelques objetrions qui' furem faites d'abord avec

un peu ¡rop de précipiralion . ,f.u refte il me fouvient

que dans ma jeuoefTe je' n'aimois pas qu'apres m'avoir

expliqué quelques ¡ignes de CicérC)n, que je commen–

<;ois

a

emendre, on me ftt pairer fur le champ

a

l'ex.

plication de dix ou douze vers de Virgile; c'eft com–

me fi peur apprendre le fran<;oiS--) ¡ un étranger, on luí

faifoit lire une fcene de quelques pieces de R acine,

&

que

dan~

la me me le<;on on paliar

a

la letrure d'une

{cene du mi(antrope ou de

qu_elqu '~urre

pieee de Mo–

liere. Celte prarique efl-elle biell propre

a

faite prendre

inrérer

a

ce qu'on lit ,

a

donner du go,ut,

&

a

former

l'idée exemplaire du beau

&

du bon?

Pourfui yons nos réft exions fur la culture de l'efprit.

Nous avons déja

remarqu~ , qu.'il

y a plufieurs érats

dans l'homme par rapporr a l'efprie..

11

y a [ur-tout

I'élat du fommeil qui eft une e(pece d'infirmité pé–

riodiq ue,

&

pourram nécelTaire,

el'¡,

comme dans plu-.

fieurs aurres maladies, nous ne pouv o ns pas faire ufa–

ge de celte fouplelfe

&

de cerre libené d'efprit qui

DOUS eft (j néceaaire pour

dém ~ler

la vérité de l'er–

reur .

Obfervez que dans le fommeil nous ne pouvons

penfer

ii

aucun objet, a moins que nous ne l'ayons

vu au paravam, foit en tour, foit en panie; jamais

l' image du [oleil ni celle des éLOiles , ni celle d' une

fleur, nc' fe préfenterom

a

I'imagirí'ation d'un enfant

nouveau Dé qui dort, ni meme

a

celle d'un aveuglc-né

qui veille. Si quelquefois l'image d'un objer bifarre

qui np fut jamais dans la namre fe préCenre a ,nous dans

le fOl'Omeil, c'ell que par I'ufage de la vele nous avons

vu en divers lems

&

en divers objets, les memb'res

différens donl cet etre chimérique eft compofé ; lel

eft

le Igbleau do nt parle H oraee au conimencement de fon

art poériq ue; la rere d'une belle femme, le cou d' Ull

cheval , les plumes de différemes efpeces d'oifeaux,

enp_n une queue de poilfon; telles fopr les parties don[

l'enfemble forme ce tableau bifarre- gui n'eut jamais

d'original,

Les enfans nouveau - nés qui n'om encore. rien va,

&

les aveugles de llailfaoee, ne fauroiem faire de pa–

reilles combinaifons dans lellr fQmmeil ; ils n'ont que

le fenrirnent intime qui eft une fuite néceiraire de ce

qu'ils ont des ctres vivans

&

animés,

&

de ce qu'ils

ont

des organe s ou circulent du [ang

&

des e[prirs,

unis

ii

une lubflanee fpiriruelle, par une union donr le

C réa leur s'eí! reCavé le fecret.

Le

{j:ntimellt donr je parle ne fauroit etre d'apo rd

un feorimen t reHéchi , comme nous l'avons déJa remar–

qué , parce que l'enfanr ne peut poinr encore avoir

d' idée de

f.,

propre ind ivid ualité, ou du

M

o

1,

Ce

fefl rimem reHéchi du

moi

ne lu i vient que dalls la fui–

t~

par le fecours de la

~émoire

qui lui rappelle les

dlfféremes fo rres de fenfallons dont il a éré affetré'

mais en meme tems il fe fouvienr

&

il a

confcienc~

d'av~ir

toujours élé le meme individu, qu oiqu'affetre

ep dlvcrs tems

&

différemment ; voila le

M

o

I .

Un indolent qui apres un travail de quelques heu–

reS s'abandonne

a

fOil indolence

&

ii

fa pare/Te

fans

err~

occupé d'aucup objet particulier, n'en-il

pa~

, du

mOles pendant quelques mometlS, dans la Í1tuation de

l'enfanr

.no~ veau,-né

, qui fem paree Qu'il eíl vivanr,

rnal~

qUl n a pOlnr.,encore certe idée refi échie,

je [cm?

N ous :\vons déJa remarqué avec le P . Buffier, que

nOrre

a~e

n'?pere. qu'auranr <que Ll otee corps

[I!

trouve

en cerrame :dlfpoutlon (

Traitl des p"emieres vlrieis ,

111. parto pago

8. ) :

la chofe eft indubitable

&

I'ex –

¡:érience en

.eH

lournaliere, ajoure ce refpetrable

philo~

- Iophe. (

l bld. )

En

e~et,

I.es

organes des fens

&

ceux du cerveau

ne paro,lfenr-Ils pas deflinés

a

l'exécution des opérations

de l'ame en

ta~n

qu'unie au corps?

&

comme le corps

fe

trou~e

en

dl~~rs

étals felon

l'~ge ,

felon l'air des di–

vers dlmats qu

ti

habire, fel on les alimens dom il fe

nourrlr,

fjc.

&

qu'il eft fuj et

a

différenres maladies

par les dlfTéremes alrérations qui arrivent

¡¡

[es parties,?

de m eme l'efprit efl fUJet

a

diverfes in firm irés

&

f~

t~ouve

.en des. érats différens, loit

a

l'occalion' de

ia

dlfpo(jllon

habltueJl~

des

or~anes

dellinés

~

fes fon-

a .ions