,
."
~er,
il "ll'deq'u'iefde qu'¡¡ ce qui
én
vtai"
c'e(I-a-di~e
-qu'¡¡ ce qui
eji ,
A inli loih de lui tOlites les hifloircs
.fRudleufes, tous ' ces contes puériles de Fées, de loup–
-garou, de ¡u!fLerránt, d!cfprits fokts" de revenuns, de
fo rcier,s,
-&
l1e (h nilogos, 'touS 'ces faifeurs d 'horofco–
peso, oes dlfellrs
&
,diCcufes ,de bollne uveliture, ces in–
terpr~tes
de
fong~s ,
&
t:illt
d'aulres pratiquc> Coperfli–
tieufes
qui
ne fe'l"Velft qu'd égarcr la r-nifnri des eufans,
¡,
'efrrayer Ileur Imagination"
1&
fouvont 'meme
11
letlr
-faire
(r~grener
-¡j'et¡!e "eHus ,nU m onde,
).!Jes
perfonhes qui s'::>fn.IJfent
ii
faire peur 'aux enfans ,
-fmit !ee:s!repréhénliblc%,
:\,1
efl [ou ve!}t ,iírrivé ' que lés
-fo llík, lnq;ooc, <lb cee
;Y.mu' des
'cnfans ,
'eñ
om 'été dé-
!ran¡¡és ' ¡ioor le r" fle '<,le
ra
\'ie, outre 'que leUr 'efprir fe '
'Templit ;de prl'jugés reici<illles,
&-c,
'Plus 'des -iMes 'chi–
-lTIl!tiques :IOht 'extraortliifllir'es,
&
plbS dIes fe rgravellt
-pr.o'fondé:ment da'ns 'le
C.er.ve'a'.l,
@n ' Ire doir
~h's
¡Ino!ns ' bl:lmer ccu'X qui fe fonr un
<amof'cim'etlt de ,Jflllmper ,les enfans , de les inaoire en er–
reur, de lem en f-aire aecroire,
&
<¡ui 's'en \1pplaudi/fenr
~lI ' ¡¡e:u, d'en 'a~olr
honre: c'efl le jeune hbmme qui fair
alor<5 le beau rlile;, il 'ne fait pas encore qu'¡¡
y
a
des
:pcrfonnes qui om :I'll-ine ./fh balfe 'pour parler conrre
'¡'eur 'penNc,
&
'qui aCsCoreht il'infignes
' ellu/fcré~
'du
Ine–
'tIle ton don! -les ,huhoorcs -gens difent les vérirés les
:pl..s oertnin¡,s;
iI
n'. p\ls 'encm e üppris .. fe de fier;
iI
fe
,¡¡vre
a
vous,
&:
'\' 0 0S
le rrompe-¿; toures
ee~
idées fauI–
'n~-&
devie-nll'cltt '«utam d'idées éxe'tnplaires, qoi 'égarent
la
raifon des enfans,
J
e voodrois qu'ao lieo d'appdvoi–
fer ain/j l'efprir &s jeunes gc'ns (lVec
11\
:féduétion
&
le
'm'ell fonge , on ne leor dl r jamais que la ,'-ériré-,
0"
eé.yrort
lc ~r
:faire ' conilO'irre la pra'rlqlle !¡fes aits,
'meme dl>s um le's lplus communs; ils t¡rerolenr Mns ].a
fuite de grands avanrages de ces confloiiTanees,
Uh
'aneien' fe plnint que Inrfq ue
J.csjeune's gens {ort'ent ¡¡es
'écol.. ,
&
qu'ils om
-<i
vivre (lvee d'au'tres ho'mmés, its
fe
crOyétlt rr<tllf'porrés en un nouveau <mond e;:
~,; ~um
i n foruln ven't?'riIJt ,. ex-ijlimdlt fe ;n
ali1!m
terrarum
firb.em'/klaeoJ ',
'Qü'il é'fl daogereux de l¡¡iOer les jeunes
gens de I'un
,&
"de,
I'nutre fexe acql1éeir eox-memes de
l'expérience
.a
'leuTs '/lé'pehs , d.e leur l<liCTe'r ignorer qu'i1
y
a des féi:lu&t'urs
&
des fourbes, jufqu'a ce qu'ils a–
yellr é ré ledu,ls
&
!rampés ! La leéture d'c I'hinoire
fOIHni,o¡r un -grané! l!o mbre d'exerhples, qui ddnneroi–
cm
lieu ,11 des I
~bns
tres-u"les,
0 11
devroit aum faire voir de bonne heure 'aux jeunes
gens les expérie,nccs de Phy/ique,
On rfO uveroit dal1s la oe(criprion de plulleurs machi–
Des d:oCage, une aenpie moiffon de fails amufaos
&
iD,
firuét ifs , capables d'cxciter
I~
curiofiré des jeunes 'gens ;
tels :om
le~
aivers .phorphores, lil pierre de Boulogne,
la
~oudre
intbmmable, les e
rfe
rs
,
de la pie(re d'aimanr
Zr
Ct(US
de I'éleétriciré, ceux de la raréFaétion
&
de la
pelaoteur dc I'air,
&c.
11
ne faut d'nbord, que bien fai–
re connolrre les inllrumens,
&
faire voir les eflers qui
re[u~¡efi t
de leur combinaifoh
&
dé lhlr jéu,
Voyez
'V0111
cette
'efp~ce
de bo,'¡.
d~ ~úivre
(I'colipile)?
el/e
.fl
vdd~
en-dedam, il n'y
ti
'lue de
l'
ai',' ; remarqlltZ,
-e-e pelit
~lIyai, ' 'lr~i
1
~ft, at!a~hé
&
'{ui
'ripón~
au-:!e–
dam,
ti
efl
~tc<
a
I
extreln,~é
;
cOmlnene fehez-vouJ
pO
u,
r-emp /ir d'eatt eette boul"
&
pour
I'~n
7mider a–
freJ
qa'elle en
afJToit
/té
remp /ic
?
je
'lJtliJ
la fa ire
r~m"plir d'e/le-mime, apr<J '1"oi j'en ferai (.reir
im
Jet–
,d'e"",
On Ile monrre d'abord que les iaitl,
&
I'on
diltcre pour un age plus avan cé
(¡
ICUf eu donner les
'Cxplicafiolls les Jllus vraiffemblables que les PhiloCophcs
onr imaginées, En combien ,d'ill'convén iens des hom–
mes qui d'ailleurs avoienr du mérire , ne font-ils pas
tomb~s,
pour avoir ignót'é ces petirs Inyfleres de la
N arure!
'
] e vais ljouter quelques réA'Cxions , don t je fais que
les mairres qui one du 'Lele
&
du difcefnemenl pourronr
faire' un grand ulage pour bien conduire I'efprit de leurs
jeunes élevcs ,
On (a it bien qne les cnfans ne fOn! pas en érat
d~
1'aili r les raifunnemens combinés ou les affertions . qUI
(ollr le réfu lrar de profondes médiratÍotlS; ainli il feroit
ridicule de les eOfrerenir de ce que les Phi lofophes dl–
Cent fur I'origine de nos con noiffances, (ur la
~épen
dance,
la
liail('!1, la fubordinarion
&
I'ordre des
ld~es ,
fur les faunes fuppofirions, fnt le dénom btement Jln–
parfair, rur la précipitatioll , enfi n fur toures les forres
de fophirmcl; 'TIais Je vond rois que les peeronneS que
l'un met aupres des enfans , fu/fe nt ruml,mmenr in–
flruires ' foc rOns ces points,
&
que lor[qu'un cu fanr,
par exemple, daos fes
réponf~s
ou dans fes propos,
CuppoCe ce qui efl en queLlion, je voudrois, di¡-Je, que
EDÚ
335
fe niititre
fi'tt
que ' fon difciple rombp. dans une pétitioll;
"ele príncipe, mnis que Cans fe ferv ir de cene expretlion
{cientilique, il nt (enrir au jeuI\e éleve que fa réponfe
'efl défe'é!ueu[e, parce que c'eU la me me chofe que ce
-<¡u'(ln lui demande, Avoüe'L Votr.e ignorance; dires,
j e
11<
¡ah 'PaJ,
plarÓt que de faire ul1e réponfe qui n'ap–
prend rien ; c'efl cnrome
(j
vous difiez que le fucre eíl:
dbux pirce qu'il a de la douceur, efl-ce dire 'autre chofe
finon
'1u'il
efl
du'¡x parce ' l"'il
~(I
doux?
• Je 'vou'drois bien 'que parmi lés perfonnes qui fe rrou–
venr d'eflióées par érat
o
I'édllcation
de la jéunelle, ;[
fe
trouv~r
q\Jelque mait,e judicieux qui nous
donn~ r
la
logr'1'"e 'da '/:hffln'J 'en forme de dialogueJ
ti
I',,[age des
-mnítr'cÍ,
011
,pdilHoit faíTe entrer dans cet ouvrage un
'grad~
noinbre 'd'exemp'les , gui difpofefQicnt in(eniible'–
'meot aul¡ 'pléeepfes
&:
aUI regles, ']'aurois voulu cap'–
'porter ici
quelques-ún~
ac
ces exemples, mais j'ai eraint
qu'ils ne pa'ru/fent trop puérils,
Nous avon
déj~
'remarqué', d'apres Horace, qu '¡¡
'n')'
a
parlni les jeunes gens que ceu]; qui onr I'efpeír
foupre, q'ui puilJem proórer des foins de
l'Education
de
I'efpeit , Mais qu'efl-ce que d'avoir I'efprit fouple? c'elt
erre en éra[ de
bi~n
écouter
&
de bien tépondre; c'eft
enrendre 'ce qu'
n
{tous
dir, précifémenr dans le f.n'$
qui efl dans I'efpeit de celui qui nous parle,
&
répoo-–
dee 're!drlvement ,; ce Cens,
Si vous aV'e'l
a
inflruire u'tt jeune homme qui ai[ te
bo'nheur d'l!voir cet efprir fuuple, vous devez fur-rout
avoir grande aftemion de ne lui rien dire de nouveau
qu i ne ,pui/fe fe lier avee ce quc I'ufage de' la vie peut
dé.jolu i In 'oir apprjs ,
L e
!grand !Cecrcr de
la
didaétique, c'efl-a-dire de I'art
d'cftfeigrier, c'efl
d'~rre
en étar de d¿mcler , la fubor.
drnarion des connoillances, Avam que de parler de di–
xaines, fachez fi vorre icune homme a idée
d',m;
a~
'1'llllr <jue
de lui parler d'
arlnée,
mOllrrn-lui un
(oldat,
&
apprene'L-I\¡i ce que c'efl qu'un
eapitaine,
&
quand
'[ún imaginarion
fe
repréferttera cet affemblage de fO'I–
'dh'c's
'&
d'officiers, parle'L-lui du 'gélléral ,
Quand nom venons au monde, nnus
vivon~,
maii
nou~
ue Commes pas d'abord en érat de faire ceue ré–
.¡jexion,
je
,frtiJ,
;e
vil,
&
encore molns celle-ci,
je
lem, dol1c /exifle,
Nous o'avons pas eneore va af–
fe'L d'c[res particuliers, pour avoir l'idée abflraire
d'ex;–
jler
&
d'exijfence,
Nous naiffons avec la facufré d'e
'col1cevoir
&
de réftechlr; mais on n'e peut pas dire rai–
fonnablemenr que nous ayons alors 't,elle ou [elle con–
noi/fance panicl\1ier'e, ni que nou, fa(fions telle ou relle
réfiexion individ uelle,
&
encoré moins que nous ayon',
quelqlJe c'onnoilJance générale, puifqu'il efl évidem que
les 'comwilTances générales ne peuvenr crre que le ré–
fultat des connui/fances partic'ulieres: je ne pourrois ¡ja,
dire que
to"t triangle a troiJ cót!J,
Ii
je ne (avois pas
ce qu e c'efl qu'un
triangle,
Quand une fois, par la
conlidérarion d'un ou de plufieurs rriangles particuliers,
j'.ai acquis I'idée exemplaire de triangle, jc juge que
tout ce qui 'efl conforme
a
cene idée ell
tríangle,
&
quc ce qui n'y efl pas conforme n'efl pas
triangle,
Comment pourrois-je comprendre
qu'il faltt rendre
ti
chaclm ce '{ui lui
tfl
dI<,
li
je
ne favo is pas
e~core
ce que e'en que
rendre,
ce que c'efl qu'iu'e
dti,
ni
ee que c'eU que
chacun?
L'ufage de la vie nous I':¡
appris,
&
ce n'eft qu'alors que nous avons comp'ris I'a–
);;ome ,
e'efl
aillfi
q~'en
venant !lu monde 't\ous avons les
organes néce/faires pour p:irler
&
IOUS
ceux <¡ui
1l0U'S
Cer viroll! dans la Cuite pour marcher; mais da ns
les
prc miers jours de notre vie nous he parlons pas
&
nous n'e marchons pas encore: ce n'efl qu'áprcs que
les organes du cerveau ont acquis une cenaine conli–
flanee,
&
apres que I'ufage de la vie nous a do nné cer–
raines connoi/fanees prél im ioaires ; ce n'efl, dis-je, qu'a–
lors que nous pouvons comprendre cerrains principes
&
certaines vérit¿S dom nos roairres nous parlent ; ils les
entendem t:es principes
&
ces vérirés ,
&
c'efl pour ceja
qu'ils s'imaginenr qoe leurs éleves doivent aum les en–
tendre; mais les mairres om vecu,
&
les difciples ne
fOn! que de commencer
a
vivee , lls o'ont pas encore
acquis un a/fc'L grand
n~lnb,re
de ces CODDoifiances pré–
liminaires que cellés qm fU lvent Cuppofent: " Notre a–
" me, di! le p, BUffi er, jéfuire , dans lún
'fraiti deI
" prrmiereJ vérité" 1I1, part, pag,
8, notre ame n'oper!!
<¡l1'alWlnt que noíre corps Ce rrouve en cenaine di(poli–
" rion , par le rapport mutu!!1
&
la cQnnexion réciproque
qui eH entre norre ame
&
notre corps , La chofe en
" indubitable , pourfoit ce lavam métaphyficien,
&
I'el–
" périence en en journaliere,
11
paroit tnc?tne hors de
" dou-